Qu'on se le dise, j'étais venu ici pour trouver l'amour. La beauté des lieux et la décoration m'importaient peu, j'avais juste envie de faire de belles rencontres, de passer du bon temps avec de jolies femmes. Mais visiter ce qu'ils appelaient le chalet, c'était partir en exploration. Les lieux étaient cinq fois plus grands que ce que je m'étais imaginé. Cela faisait plus de vingt-quatre heure que j'avais investi les lieux mais j'étais bien loin d'avoir fait le tour du propriétaire. Une salle de cinéma, un boudoir, une salle d'entraînement et quoi d'autre encore. Il était presque minuit et je venais de découvrir qu'on avait même à notre disposition une piscine souterraine. Allez savoir combien d'autres surprises réservait ce chalet... Je me dirigeai désormais vers les chambres – peut-être moins original qu'un cinéma, mais tout aussi important. La mienne était vide, je décidai de m'introduire dans l'une des autres – ça pouvait toujours être utile. La première sur laquelle je tombai était... la Chambre d'Aphrodite. « Aphrodite, déesse de l'amour, des plaisirs et de la beauté... » dis-je en entrant. Ravi, je constatai que je ne parlais pas dans le vide, puisque l'une des habitante de la chambre était bien là. « Elle est plutôt bien représentée. » Je me passai la main dans les cheveux et adressai à la candidate un sourire en coin. Sans gêne aucune, j'allais m'asseoir sur l'un des grands lits de la chambre. « Ça se passe bien par ici ? » Mon regard se balada dans tous les recoins de la chambre, qui était très féminine. Puis je me tournai vers la jeune femme et lui adressai un sourire charmeur.

Je ferais sûrement le tour du chalet demain matin. M’agglutiner avec tout le reste des candidats dans une seule et même salle pour savoir c’est laquelle et qu’est-ce qu’on y fait, me saoulait. Je m’étais donc isolée dans une chambre et pour être plus précise, dans ma chambre, qui me correspondait parfaitement. Aphrodite, déesse de la beauté. Pour l’amour on repassera.
Pour mon plus grand bonheur, il n’y avait encore personne à l’intérieur, je pouvais choisir le lit qui me conviendrait le mieux et n’attendis pas plus longtemps avant de déposer mes affaires dessus. Mettant mes deux mains de chaque côtés de mes cotes tout en les croisant, j’enleva ma petit robe légère que j’avais soigneusement choisit pour cette occasion. Fouillant dans mes affaires, j’arrivais à choper un long t-shirt blanc qui fera bien l’affaire pour se coucher. Ma valise sur mon lit, je m’allongeai éprouvant une grande flemme de ranger mes affaires ce soir. Demain il fera jour comme on dit. Mes yeux regardaient alors le plafond qui n’avait rien d’exceptionnel, mais il n’y avait pas grand-chose à regarder. Du moins jusqu’à ce qu’un charmant jeune homme fasse son apparition. Je me relevais à l’aide mes coudes et déplaçais mon regard en sa direction. « D’ailleurs c’est étonnant qu’on ne t’es pas attribué cette chambre » répondis-je avec un ton charmeur. « ça se passe » un sourire vint illuminé mon visage tandis que j’observais ce garçon que j’avais déjà crut voir dans le bar-lounge. « Hortansia » déclarais-je après quelques secondes de silences. Il était toujours bon de connaître au moins les prénoms des autres dans ce grand chalet. Même si je les aurais sans doute oublié dès mon réveil.

La jeune fille, répondant à mon petit commentaire, remarqua qu'il était étonnant que la chambre Aphrodite m'ait été attribué. « Le hasard m'a conduit chez le diabolique Hades, maître des enfers... » Je souris, penaud. « Enfin, rien ne m'interdit de passer un peu de temps dans cette chambre là. » Je penchais la tête en arrière, arborant un petit sourire polisson. Comme l'était celle que je partageais avec... Malika et Bambi-Jane (dont, miracle, j'avais réussi à retenir les prénoms), cette chambre était d'un luxe aberrant. La production ne se refusait vraiment rien... La jeune femme se présenta. Hortansia, donc. Un prénom de plus à ne pas oublier. « Emmett. » lui répondis-je. « Alors, Hortansia, » enchaînai-je après quelques secondes de silence. « Dis-moi donc, d'où viens-tu ? Où vas-tu, dans la vie j'entends ? Et, surtout, pourquoi avoir tenté une telle aventure ? » Cette fille, jeune et jolie, avait la vie devant elle et sans doute des tas de types à ses pieds. J'étais curieux de connaître ses motivations et d'en savoir un peu plus à son sujet. La moindre des choses avant de tenter quoi que ce soit – curiosité quand tu nous tiens...

« Parce que tu es diabolique toi ? » Je me levais de mon lit afin de m’approcher de lui. « Si tu es si diabolique, moi je veux bien être ta Perséphone en tout cas » un petit sourire vicieux s’accrocha à mes lèvres. C’était un jeune qui m’intéressait vraiment et je ne râlait pas du fait qu’il reste un peu ici. Ça restait une très bonne compagnie. « Rien ne t’y interdit, sauf moi, mais ce soir est ton jour de chance, je ne te mettrais pas à la porte » oui, j’en étais capable. Je serais même capable de foutre à la porte mes propres partenaires de chambre. Il devait par conséquent s’estimer heureux de ma si bonne humeur. Ce devait être par que nous étions au début de l’aventure. Alors que je connaissais maintenant son prénom, l’interrogatoire pouvait commencer. Je me disais que si je répondais correctement à ses questions, je pourrais lui renvoyer la balle. « Et bien, j’habite en Californie, où je vais ? Là où les destin me dira d’aller, je vis ma vie sur un coup de tête et c’est peut-être pour ça que je suis ici. Vivre une petite expérience et essayer de guérir de mon allergie » je marquais une courte avant de rire légèrement et de m’expliquer un peu plus. « Je suis allergique aux couples guimauves, ça me donne généralement des nausées et l’urticaire si tu vois ce que je veux dire » je ne savais pas si je l’avais perdu ou bien s’il me suivait toujours, mais il avait plutôt intérêt à être toujours présent, car c’était maintenant à son tour de parler. « Et toi alors, que fais tu dans la vie et où habite tu ? » je n’attendais pas à ce qu’il me donne son adresse, se serait trop simple et il préférait sûrement garder ça confidentiel pour éviter les merdes. « Tu es là pour vraiment trouver l’amour ou bien juste pour le fun ? »

« Parce que tu es diabolique toi ? Si tu es si diabolique, moi je veux bien être ta Perséphone en tout cas. » Ainsi donc, elle pensait que je n'étais pas diabolique – ce qui n'était pas faux, en réalité. Je hochai la tête lentement, un sourire amusé étirant mes lèvres. « Je peux être diabolique si tu veux que je le sois. » Nous venions juste d'arrivée au chalet, à peu de choses près, et le jeu prenait déjà toute sa dimension. J'adressai un sourire séducteur à la jeune Hortansia, non mécontent d'avoir pris l'initiative de m'introduire dans cette chambre. D'ailleurs, la candidate me donna la permission de rester dans cette chambre en sa compagnie – pour le moment, au moins. Je n'étais donc pas à l'abri, dans le cas où je reviendrais un jour ou l'autre la déranger, de me faire vivement mettre à la porte. Elle avait du caractère. Et ma curiosité d'en savoir plus à son sujet fut bientôt satisfaite puisqu'elle répondit bientôt aux questions que je lui avais posées. Ses motivations pour participer à l'émission étaient donc de vivre une expérience et essayer de ''guérir de son allergie aux couples guimauve''. Je ne pus retenir un éclat de rire en entendant cette expression. Ainsi, elle n'était pas une ''amoureuse transie d'amour'', mais elle se soignait. Je n'eus pas le temps de méditer d'avantage cette réponse qu'elle me retourna la question. « Je vis à Miami. Et ce que je fais dans la vie ? Pas grand chose à vrai dire... » C'était plutôt vague comme réponse, mais loin de moi l'envie de décrire en détail le fait que je sois chômeur/romancier sans inspiration et inactif/glandeur. De toutes façons, ce n'était pas le plus intéressant, et je m'empressai de répondre à sa deuxième question. « Je suis là pour trouver l'amour, oui. Je suis tout le contraire de toi, on dirait. Un romantique incorrigible, un amoureux transi, un grand naïf qui rêve du grand amour... » Je haussai les épaules, souris tranquillement. Mes rêves d'amour étaient réels, mais j'étais conscient de ma naïveté et plus que capable d’auto-dérision. Je comprenais que la plupart des gens ne croient pas à ces choses, au grand amour et toutes ces conneries comme ils disaient, mais moi j'y croyais.

Alors comme ça il pouvait être ce que je voulais qu’il soit. Ça pouvait toujours servir par la suite, ne sait-on jamais. Un sourire au coin des lèvres, je m’étais rassis sur mon lit pour écouter la suite de son récit, même si je n’avais pas tardé à reprendre la parole avant de le laisser continuer. « C’est toujours bon à savoir ..» à présent, je l’écoutais. Je me demandais vaguement ce qu’il pouvait bien faire dans la vie, peut-être gogo danseur ou gangster, je n’avais pas vraiment d’idée précise, mais ce ne devait pas être ça, à moins qu’il en est tellement honte qu’il préférait se taire et me laisser imaginer tous les scénarios possible. Je décidais alors de l’imaginer gogo danseur pour avoir une bonne image de lui dans ma tête. Je ne tardais pas à redescendre sur terre en apprenant un petit plus de choses sur la jeune homme en question. Il était tous ce que je redoutais dans l’aventure et aux premiers abords, je m’étais dit que peut-être il ne faisait pas parti de ce sac. « Ho my god » dieu ne pouvait pas me sortir de là et de tout de façon j’en avais rien à foutre de son aide, qu’il reste là haut à boire son cappuccino. « Et moi qui pensait que j’aurais put coucher avec toi sans que tu te soucis de quoi que ce soit, c’est loupé » je me laissai tomber en arrière, replongeant mes yeux dans le plafond avant de me relever d’un coup pour reprendre la parole. « dans un jeu de télé réalité tu risque de te faire avoir, rouler dans la farine et te faire entuber gros » je faisais allusion par là, à son côté naïf qui pourrait sûrement lui porter préjudice pour la suite de l’aventure.

Loin de moi l'idée de cacher qui j'étais, je n'avais pas honte de moi. Et je n'avais pas menti en affirmant que je ne faisais pas grand chose dans la vie. Mon quotidien, c'était traîner chez moi, traîner dans Miami et me poser devant une feuille qui restait définitivement blanche : en un mot , je ne faisais pas grand chose. J'étais un peu mystérieux, point. Pas de mensonge donc. Ou un tout petit mensonge par omission, mais rien de bien méchant. Hortansia avait tout le loisir d'imaginer ce qu'elle voulait à mon sujet. Quant à sa réaction qu'elle eut quand je lui parlais un peu plus de moi... Son « Ho my god » m'arracha un franc rire. Je ne l'avais pas vu venir. Sa réplique suivant me fit rire encore plus fort. « Être romantique ne signifie pas se fermer à toute possibilité de s'envoyer en l'air. » dis-je en riant de plus belle, plaisantin, quoique franc et au fond un peu sérieux dans mes propos. Le romantique libertin. Du Emmett tout craché. Hortansia me dit ensuite que j'allais me faire avoir dans ce jeu et je comprenais qu'elle faisait référence à ma naïveté. Je secouai la tête. Là était peut-être ma naïveté, mais je pensais que non, je n'allais sans doute pas me faire entuber, comme le disais si bien Hortansia, pas plus que dans la vie par ailleurs. Je haussai les épaules. « J'en sais rien, peut-être. » dis-je en toute honnêteté et retrouvant bien vite mon sourire.

Ça aussi c’était toujours bon à savoir. J’associait souvent, pour ne pas dire toujours, le romantisme avec le fait d’être coincé. Bon disons que ce n’étaient pas le genre de personnes à coucher à droite et à gauche et surtout avec n’importe qui. « Donc si je suis bien ton raisonnement, il se pourrait que tu puisse céder au plaisir de la chaire sans même pour autant être amoureux de cette personne ? » je plongeais mes deux yeux couleur noisette dans les siens, esquivant un petit sourire. « J’adhère ! » ce petit côté romantique, mais qui n’enlevait pas toutes les futurs propositions étaient plus ou moins intéressant, même si il restait quand même ennuyant comparé à d’autres gars qui ne s’interdisaient rien, quoi qu’il arrive. « Qui vivra verra comme on dit » si ce genre de scénario devait lui arriver il n’aura plus qu’à venir me voir pour me dire que j’avais raison et au meilleur des cas, cette scène ne se produira pas.

« Donc si je suis bien ton raisonnement, il se pourrait que tu puisse céder au plaisir de la chaire sans même pour autant être amoureux de cette personne ? » Je hochai la tête en signe d'affirmation. « C'est possible. » confirmai-je. Plus que possible même. C'était déjà arrivé et, me connaissant, ça arriverait sans doute à nouveau, dans le futur. Le « J’adhère ! » d'Hortansia m'arracha un sourire. Au moins, mon côté romantique ne l'avait pas fait fuir à toutes jambes. J'aimais son honnêteté, son authenticité et sa spontanéité. « Qui vivra verra comme on dit », dit-elle à propos de ma naïveté et de la possibilité que je me fasse avoir. Je hochai la tête mais n'insistai pas et décidai de changer de sujet. « Assez parler de moi. » annonçai-je clairement. « Tu m'as dis que tu étais ici entre autre pour guérir de ton allergie au couple, mais dis m'en un peu plus. » Je souris, curieux d'apprécier un peu plus la personnalité de la jeune femme, au-delà de ce que j'avais déjà perçu de ton caractère. « Es-tu une libertine débauchée, une aventurière de l'amour ou une vraie allergique à toute forme de relation amoureuse et intime quelle qu'elle soit ? » Je souris, haussai les épaules. « À moins que tu ne sois hors catégorie ? D'ailleurs, quel âge as-tu ? » demandai-je encore, sûrement trop curieux et trop insistant avec mes questions.

Tout était possible dans une aventure comme celle-là, alors pourquoi pas changer les romantiques en de véritable libertin. J’étais ravis par la suite qu’il veuille parler de moi. Voilà un sujet que je ne cesserais jamais de parler, car il s’agissait tout simplement de moi et que j’aimais parler de moi quitte à me faire passer pour une égocentrique. C’était ce que j’étais et je l’assumais entièrement. Emmett avait beau être le soit disant mec super romantique, il me plaisait bien. Son caractère était assez mystérieux, on ne savait pas si on devait s’attendre au mec qui était là pour te draguer et coucher avec toi ou bien au mec qui avait certains principes et qui voulait juste apprendre à te connaître. Je me serais bien contenté du premier choix. « Et bien figure toi que je fais parti d’une catégorie totalement différente, quoi qu’un peu libertine. Tu vois je préfère aller à droite à gauche que perdre mon temps avec une seule et même personne, surtout qu’on fini vite par s’ennuyer » des relations amoureuses j’en avais eu, mais j’avais finie par me rendre compte que je me lassais vite et que c’était très inutile comme perte de temps. « J’ai vingt-et-un ans » finissais-je par lâcher après quelques secondes silences. « Et toi dis moi, quel âge as-tu ? »