Les gens sont chiants ici, vous savez. Tentez d’avoir un minimum de tranquillité, c’est loupé d’avance : toujours un emmerdeur pour venir là où vous vous êtes installé. Genre, le chalet n’est pas suffisamment grand ici. Lust, elle était tranquillement vautrée dans le boudoir, occupée à … ne rien faire, en fait, avant qu’une candidate arrive. Elle a changé de quoi pour le bar-lounge. Et rebelote. Nouvelle tentative ? La piscine souterraine. Elle prend quand même le soin de chouraver une bouteille au hasard, histoire de. On ne sait jamais. Dieu merci, personne n’a décidé de faire un tour à la piscine. Lust enlève son jeans, gilet et débardeur qu’elle laisse trainer sur le sol. Elle pose la bouteille à côté de ses vêtements et glisse dans l’eau, en sous-vêtements. La candidate se laisse flotter pendant quelques instants, puis couler. Et reste sous l’eau un petit moment (enfin, aussi longtemps que sa respiration lui permet quoi) Finalement, lorsqu’elle revient à la surface, elle a la surprise de voir qu’elle n’est plus seule. Malheureusement. Un candidat est là aussi. Encore un de ces demeurés, vu la tronche. Enfin, vu la coupe de cheveux, surtout. Autant, l’autre type qui s’était teint les cheveux en bleus avait une bonne raison de le faire : le fric. Mais ce type-là, c’est quoi son excuse à lui pour avoir des cheveux pareils ? Soit. Et puis, Lust voit le regard du candidat qui dérive sur la bouteille. Sa bouteille. Ouais, puisque c’est elle qui s’est bougé les fesses pour prendre la peine d’aller la chercher, pas lui. « Crève, je partage pas. » La précision lui semble utile. On ne sait jamais qu’il soit suicidaire, ce gars-là, elle a au moins prévenu. Pas partageuse pour un sou.

Après avoir testé le jacuzzi, demeure de la sirène Yasmine, quelques heures auparavant, Tim eut bien l'envie de tester l'autre pièce aquatique du chalet : la piscine souterraine. Toujours vêtu du même maillot, il se balada dans toute la maison affichant son torse de gringalet. Tim avait la corpulence d'un fil de fer et ce n'était pas prêt de changer malheureusement. Lui restait-il à se muscler un peu pour avoir l'air un peu plus costaud. Il arriva à la piscine et vit une tête féminine se baigner dans le bassin. Ses vêtements sur le rebord de la piscine avec une.. bouteille. Liquide indéterminé. La candidate cracha qu'elle ne partageait pas. Tim haussa un sourcil. « Sympa l'accueil ici dis donc. » Une constatation des plus légitimes, vu l'arrogance avec laquelle elle avait craché sa phrase. En plus, elle se baignait en soutif et en culotte, Tim avait hâte de la voir sortir de la piscine pour qu'on rigole un peu. Bah ouais, les sous-vêtements blancs mouillés, ça devient transparent ma belle. « De toute façon tu n'oserais pas sortir de là, à moins de te montrer presque à poil devant un gars que tu connais pas. » Petite pause. « Dans ces cas là, je te prendrais pour une qui fait le trottoir. » Seconde pause. « Parce que ça se fait pas de s'exhiber devant des inconnus, hein. Donc si tu sors, tu passes pour une prostituée, et je vois tout à travers tes sous-vêts mouillés. En gros, là t'as pas l'envie de sortir, sauf si t'es une fofolle rebelle. Ce qui j'espère n'est pas le cas.. » Et il posa un doigt sur la bouteille, par provocation enfantine. Et il releva le regard vers la candidate.

Encore un emmerdeur, bien sûr. Il fallait s’en douter, ouais. Il ouvre la bouche, le candidat. Et il se passe au moins dix ans aux yeux de Lust avant qu’il ne se taise. Un peu bavard, le gars. Lust qui ne sortirait pas de l’eau, de peur d’être vue nue ? Loupé. Ce ne serait pas la première fois qu’elle se montrerait aussi peu vêtue devant un inconnu, vous savez. « Travail » oblige, on va dire. Pas pudique. Pas de raison de l’être non plus, après tout, toutes les nanas ont à peu près le même corps. Rien d’extraordinaire à cacher en fait. Apparemment, une fille qui n’a pas la frousse d’être vue à moitié nue, pour ce type-là, c’est une prostituée. Bien entendu ! Il continue à parler. Lust se la ferme – pour une fois – jusqu’à ce qu’il ait terminé son monologue. Et il ose, ouais, il ose la provoquer en posant un simple doigt sur sa bouteille. Bordel, on aura trouvé moins mature que Lust. « Et si tu te foutais à poil histoire qu’on soit sur un pied d’égalité ? » qu’elle raille. Sait-on jamais, qu’il considère vraiment sa proposition. Elle ne sort pas de l’eau. Pas convaincue que le candidat décide de boire.