Assez inexplicablement, la piscine était l'un des lieux du chalet que j'affectionnais le plus. Le calme qui y régnait me plaisait peut-être. À moins que ce ne soit l'eau, tout simplement. Pour se baigner ou juste pour rester allongé sur l'un des transats, j'aimais passer du temps dans la piscine souterraine du chalet. Ainsi donc, alors qu'il était à peine onze heures trente le matin, j'avais déjà rejoins la piscine. Après m'être levé et avoir avalé un rapide mais complet petit-déjeuner, j'étais passé prendre un livre dans ma chambre avant de descendre à la piscine. J'avais choisi l'un de mes livres de chevet, un classique et sans doute l'un de mes préférés : Sur la route, de Kerouac. Je m'étais assis sur le rebord de la piscine et j'avais relevé mon jean jusqu'au-dessus de mes genoux pour laisser tremper mes pieds et mes jambes dans l'eau. Sans doute était-ce bien le calme de la piscine que je cherchais, au moins ce matin-là. Complètement emporté par ma lecture, perdu dans les pages, les jambes dans l'eau, je n'aurais pu me sentir plus calme et plus détendu, et j'étais presque indifférent au reste du monde. De toutes façons, j'étais seul auprès de la piscine. Ou presque.