Noah {03/05/12 - 14h15}

On est jeudi 3 mai, le thermomètre dans la cuisine annonce 13°C et j’observe par la fenêtre la pluie tomber. What the fuck ?! J’aurai espéré tellement mieux pour un début de mois de mai. Du beau temps, profiter du jardin, aller faire un saut dans la piscine… Quoi que même si celle-ci est couverte, l’idée de me rafraichir ne me ravi pas tellement. J’ai bel et bien envie de me relaxer mais pas d’attraper froid par ce temps de chien. Alors forcément je pense à la petite cabane au fond du jardin. Quoi de mieux que de se prélasser dans un jacuzzi, les fesses bien au chaud, alors que la pluie tombe à torrent dehors ?! Ah ah. J’y fonce sans plus attendre et une fois arrivé sur les lieux, je décide de me dévêtir pour me retrouver en maillot. Et oui, j’ai décidé d’être prévoyant en enfilant un short de bain sous mes vêtements. Bref, je laisse le tas de tissus en vrac dans la salle avant d’appuyer sur le bouton permettant d’allumer le jacuzzi et d’entrer dans le bain à remous. Me voilà me prélassant sous les bulles et l’eau bouillante. J’en ferme les yeux tellement le moment est appréciable. Évidemment, au bout de quelques secondes une présence se fait sentir dans la pièce si bien que mes paupières s’entrouvrent à nouveau. « Je vois qu’on a eu la même idée. » Je scrute le candidat qui s'est fait trempé à cause de la pluie. Malheureusement, tout comme moi, le brun semble ne pas avoir trouvé de parapluie à l’intérieur du chalet.

Il pleuvait. En fait, il pleuvait sans cesse par ici. A croire que le soleil était aux abonnés absents depuis pas mal de temps. Est-ce que cela dérangeait nécessairement Noah ? Non. Car ce dernier affectionnait la pluie. Peut être pas au point de sortir sous une averse pour improviser quelques pas de danse, mais disons que la pluie était loin de le déprimer. Pourtant, en ce début d'après-midi, il devait bien reconnaitre que la perspective de rester devant une fenêtre à observer la pluie tomber ne l'enchantait guère. Ainsi donc, il se devait de trouver une autre occupation, quelque chose qui puisse l'occuper suffisamment de temps pour que l'ennui ne vienne pas s'en mêler. Et c'est là qu'une idée lui vint. Pourquoi ne pas aller faire un petit tour dans le jacuzzi ? C'était un lieu dont il avait jusqu'ici entendu parler plusieurs fois, mais où il n'avait encore jamais osé se rendre, sans doute parce qu'il était assez pudique et qu'il craignait chaque fois d'y croiser du monde. Mais peut être qu'aujourd'hui, ses camarades seraient occupés à autre chose. Ainsi donc, Noah enfila un short de bain, et quelques vêtements censés lui éviter d'attraper froid jusqu'à son arrivée sur les lieux - surtout sous une telle pluie - et prit donc la direction du jacuzzi. Mais alors qu'il put déjà l'apercevoir, il se rendit vite compte que l'un de ses camarades s'y trouvait déjà. Ah, zut. Noah s'approcha alors d'un pas légèrement hésitant, se trouvant légèrement trempé, et le camarade en question ne tarda pas à noter sa présence, puis à s'adresser à lui. Noah esquissa alors un sourire. « Si tu préfères, je peux repasser quand tu auras terminé ? » proposa-t-il alors. Si Noah donnait surtout l'impression de vouloir permettre à son camarade d'avoir un peu de tranquillité, c'était surtout à ses tendances pudiques et timides qu'il pensait, si bien qu'il ne s'était pas encore dévêtu. Eh non.

La pluie tombe à torrent et moi je suis, bien au chaud, assis dans le jacuzzi situé non loin du chalet. Je profite pleinement du moment pour me détendre et rêvasser mais voilà qu’un bruit de porte vint perturber le son des bulles. Mes yeux jusqu’alors fermés s’ouvrent à nouveau et constatent la présence d’un candidat dans le cabanon. Ce candidat se trouve être Noah. Je ne lui ai jamais parlé mais j’ai retenu son prénom. Il faut dire que le physique avantageux du jeune homme m’est resté en mémoire. Son regard, très différent du mien, reste captivant. Je n’en décroche pas, même lorsque je m’adresse à lui et qu’il s’adresse en retour à moi. « Non, non, pas de souci, viens. » Je ne souhaite en aucun cas voir partir le jeune homme. Premièrement car je n’ai pas le monopole du jacuzzi et deuxièmement car le candidat semble être sympathique et que sa compagnie serait appréciable. Cela pourrait être le bon moment pour faire sa connaissance. « Le jacuzzi a été conçu pour plusieurs personnes ne t’inquiètes pas. » Je vois bien que le brun est hésitant. Mais je ne comprends pas pour autant pourquoi. Voilà qu’un souvenir résonne alors soudainement dans ma tête. « Oh ! Tu sais que j’ai fais la Ola pour toi Noah à ton arrivée ?! » Simple anecdote. Je ne suis pas tellement le genre de mec à me venter de mes exploits. Néanmoins, j’aime en raconter quelques uns mais pas de manière vaniteuse.

S'il y avait bien une chose que Noah ne supportait pas, qu'il ne pouvait même pas concevoir d'ailleurs, c'était bien le fait de déranger les autres. Cela pouvait le rendre malade, déjà qu'il était capable de se mettre dans des états pas possible pour un rien. Et donc, déranger les autres était une chose qu'il ne supportait pas, raison pour laquelle il ne s'éterniserait pas près de ce jacuzzi si son camarade lui annonçait qu'il préférait y rester seul, chose qu'il comprendrait tout à fait. Mais alors qu'il se voyait déjà repartir, Sacha l'invita à rester. Un fin sourire prit alors place sur le visage de Noah. Ce dernier laissa passer une ou deux secondes - le temps minimum pour tenter de maitriser sa grande pudeur - et entreprit de se débarrasser de ses vêtements, pour ne garder qu'un short de bain. Un peu hésitant, Noah finit par rejoindre Sacha dans le jacuzzi, tandis qu'il n'était toujours pas extrêmement à l'aise. Ce dernier tentait visiblement de le rassurer, en lui disant qu'effectivement ce jacuzzi avait été conçu pour plusieurs personnes. Qu'il se sentait bête, là tout de suite. Il se contenta alors de hocher la tête, toujours ce même petit sourire sur ses lèvres, tandis que Sacha reprenait la parole. Un sourire amusé prit alors place sur les lèvres de Noah, dont le regard fixait celui-ci de son camarade. « J'avais remarqué cette Ola mais j'ignorais que tu en étais l'instigateur » fit-il alors. Effectivement, il se souvenait de ça, mais comme il le disait à l'instant, il ignorait jusqu'à aujourd'hui que ce fut une idée de Sacha. « J'adore tes yeux » lâcha-t-il subitement sans la moindre transition. « Quand j'étais petit, je priais mon Dieu de changer la couleur des miens ... mais ils sont restés les mêmes » reprit-il, dans un sourire gêné. Bon sang qu'il détestait ses yeux foncés. Parce qu'ils étaient foncés, justement.

Finalement, Noah décide de se joindre à moi dans le jacuzzi. Je ne peux m’empêcher d’être satisfait de cette décision. Si j’apprécie la solitude, j’ai terriblement envie d’en connaitre un peu plus sur le candidat. Alors évidemment, le fait qu’il me rejoigne dans le bain à remous m’enchante. Le brun semble être réservé et pas le genre de mec à vouloir déranger. Je n’attarde donc pas mes yeux plus que ça sur son corps fraichement dénudé. Mon intention n’est pas de le mettre mal à l’aise, au contraire. Je décide donc d’évoquer une anecdote sur l’arrivée du jeune homme dans le jeu. « C’était pour la mission de Hassan mais si c’était à refaire je le referai. J’aurai aimé avoir le même accueil. » Il est vrai que j’avais effectué cette fameuse Ola simplement dans le but d’impressionner Hassan pour remporter sa mission, mais à présent, connaissant un peu mieux Noah, j’aurai très bien pu organiser la Ola sans enjeu. Il me semble être un type bien. Réellement. J’ai un très bon feeling à son sujet. « Dieu merci ! Tes yeux sont magnifiques. Je le pense réellement. J’adore ton regard. » Son compliment me va droit au cœur et me trouble à la fois. Je n’ai pas l’habitude d’en recevoir de la part d’un garçon. J’en suis d’autant plus flatté. Mes paroles sont sincères. Si j’apprécie particulièrement la couleur de mes yeux, j’adore tout autant la couleur des siens et surtout l’intensité qui se dégage de son regard. « Fiouf. Il fait chaud. Je pensais pas qu’un jacuzzi s’élevait à une température aussi haute. » Pris d’une sueur, je passe ma main sur mon front avant de me redresser légèrement. Ma remarque me parait alors stupide. En même temps, je n’ai jamais eu l’occasion avant l’émission de rentrer dans un jacuzzi de ma vie, à mon grand regret.

Si Noah avait quelques peu hésité à entrer dans ce fameux jacuzzi, de peur de déranger son camarade mais également par pure pudeur, il semblait se détendre à mesure que s'écoulaient les minutes. Tout allait donc pour le mieux. Et puis, la compagnie de Sacha lui semblait tout à fait agréable. Il ne connaissait pas tellement ce garçon, mais ce dernier lui semblait des plus sympathiques. Les deux jeunes gens en vinrent alors à évoquer la Ola lancée par Sacha le soir de l'entrée de Noah au sein du jeu. Une Ola qui avait amusé Noah et qui continuait toujours de le faire, d'ailleurs. « Un de ces quatre, tu auras droit à une Ola, toi aussi » déclara-t-il alors, dans un sourire. Tentait-il de lui faire comprendre qu'il s'emploierait personnellement à ce que ce soit le cas ? Sans doute. Pourtant, Noah n'était pas tellement connu pour prendre des initiatives. Autant considérer cela comme un challenge personnel, également. Par la suite, Noah fit savoir à Sacha qu'il adorait ses yeux. Oh, ses yeux. Des yeux magnifiques. Des yeux que Noah lui enviait terriblement d'ailleurs. Cette couleur ... c'était vraiment magnifique. A coté, les siens faisaient un peu pitié, d'après lui. Pourtant, ça ne semblait pas être l'avis de son camarade. « C'est très gentil » fit Noah, d'une petite voix, lorsque Sacha le complimenta en retour. Et voilà que sa circulation sanguine refaisait des siennes et que ses joues rougissaient une nouvelle fois. Combien de fois cela lui était-il arrivé depuis le début de cette aventure ? Il ne se risquerait pas à les compter. Sacha fit alors une remarque qui fit sourire Noah. Effectivement, il faisait plutôt chaud ici. « Tu penses qu'il y a un moyen de régler la température de l'eau ? » questionna Noah, visiblement tout à fait paumé à cet instant précis. « J'ai chaud moi aussi. Mais je ne suis pas sûr que ça ait un rapport avec cette eau » confessa-t-il doucement, dans un rire gêné. Comment ça, ses paroles prêtaient à confusion ? Eh merde.

La conversation entre Noah et moi se poursuit dans le jacuzzi. Elle tourne autour de la Ola que j’ai engagée en plein prime lors de l’entrée du candidat au sein du jeu. « Merci. J’attends ce moment avec impatience. » Bah quoi ?! Autant être sincère. Pas besoin de cacher le fait que j’aime être applaudi et encouragé. Je ne suis pas artiste de cirque pour rien. Les applaudissements et les cris c’est mon quotidien. Néanmoins, je n’ai jamais eu droit à une Ola encore. La vague me ferait presque rêvée. Surtout si elle est organisée par le beau Noah qui me complimente aussitôt sur mes yeux. Je pensais être le seul à être troublé par le regard envoutant du jeune homme mais visiblement c’est réciproque. Il indique adorer la couleur de mes yeux et pousse même le bouchon un peu plus loin en confessant qu’il aurait aimé avoir les mêmes étant petit. Forcément, ça me fait réagir et je ne peux m’empêcher de rassurer le jeune homme sur son regard que j’adore. Il me remercie et en devient limite rouge. Apparemment, c’est un grand timide. Tout à coup, je suis pris d’une violente sueur. J’ai du mal à m’habituer à la haute température du jacuzzi. J’en fais la remarque d’ailleurs au candidat. « Je ne sais pas. » A peine ais-je répondu à la question du brun qu’il reprend la parole pour indiquer que la chaleur ne provient peut-être pas du jacuzzi. Immédiatement, mes yeux s’écarquillent. Je suis surpris par sa remarque. Je joins mon rictus au sien puis là le silence s’installe durant quelques secondes. « Dis..tu..euh.. tu me plais.» Aussitôt dit je regrette mes paroles. Je ne sais absolument pas ce qui m’a pris. Il faut dire que j’ai terriblement chaud et que mes pulsions sont décuplées. J’en perds un peu mes moyens.

C'était décidé, adjugé, plié : Noah s'appliquerait à déclencher une Ola pour Sacha d'ici peu. Ne cherchez pas à comprendre pourquoi, il venait simplement de le décider, voilà tout. Noah adressa alors un sourire des plus sincères à son camarade, tandis que la conversation se poursuivit sur un tout autre sujet. Après avoir réciproquement évoqué leurs yeux - Noah trouvant les yeux bleus de son camarade littéralement à tomber, et ce dernier disant adorer le regard brun du jeune homme - voilà qu'ils avouaient chacun leur tour trouver que la température de l'eau était un poil élevée. En tout cas, ils avaient chaud. Mais était-ce véritablement à cause de l'eau de ce jacuzzi ? Peut être pas. Du moins, c'est ce que laissa penser Noah lorsqu'il reprit la parole. Il vit bien, au regard de son camarade, que ses paroles l'avaient quelques peu surpris. Et dites-vous bien qu'il en avait très légèrement honte, d'ailleurs. Tout de même, ce genre d'insinuations, ça ne lui ressemblait pas. Mais finalement, Sacha se mit à rire lui aussi, avant qu'un certain silence ne s'installe. Plus un bruit ne fut audible et les deux jeunes hommes se contentaient simplement de s'observer. Puis, soudainement, Sacha reprit la parole. Noah lui plaisait. Pour le coup, celui-ci se mit à rougir. Mais pas juste un petit peu, non, excessivement. Et l'intense chaleur qu'il pouvait présentement ressentir au niveau des joues indiquait très clairement que son rougissement n'était pas léger, loin de là. Bon sang ce qu'il pouvait être facilement embarrassé, celui-là. « C'est gentil ... euh, je veux dire ... non, en fait, je ne sais pas quoi dire ... » fit-il difficilement, tandis que les mots s'embrouillaient dans son esprit ainsi que dans sa bouche. Putain de gêne. « Mais je suppose que si je suis aussi gêné, c'est parce que ... hum ... tu dois me plaire, toi aussi » reprit-il, fermant subitement les yeux et se mettant à souffler doucement, comme si cela allait l'aider à se calmer. Y'avait du boulot, en tout cas.

Bon sang mais qu’est-ce qu’il m’est passé par la tête de faire une telle révélation ?! Je le regrette bien sûr et la gêne m’envahie grandement. Qu’on me tende une corde ou qu’on me montre où se trouve la sortie. Mais qu’est-ce-que je peux me détester parfois ! Car ce n’est clairement pas mon genre d’avouer cela à un inconnu. Oui, inconnu. Je ne sais rien de Noah et de sa vie. C’est même la première fois que je lui parle. Bien évidemment, mes pulsions me jouent des tours. Puis ce silence de quelques secondes là, c’est de sa faute d’abord ! S’il n’avait pas eu lieu, je suis sûr que je n’aurai jamais rien dit de tel au jeune homme. Rahhh. Pour qui je dois passer maintenant à ses yeux ?! Quelqu’un qui saute sur tout ce qui bouge ? Je me déteste, honnêtement. En plus, le jeune homme semble mal à l’aise par ma faute. Son teint devient aussi rouge que la couleur d’une tomate. Puis il prend la parole pour avouer ne pas savoir quoi dire. Je me sens encore plus mal. J’ai envie de me laisser couler dans le bain à remous. J’ose même plus le regarder dans les yeux. Alors quand il prend à nouveau la parole, j’imagine qu’il va annoncer qu’il doit y aller pour je-ne-sais-quelle raison. Prendre la poudre d’escampette en somme. Je le comprendrais tout à fait. Puis non. A mon grand étonnement, il avoue à son tour que je dois lui plaire. J’en suis à la fois soulagé mais aussi voir encore plus gêné qu’auparavant. Une sensation inexplicable s’empare de moi. Ma respiration s’accélère tout comme celle du brun et devient nettement audible. J’ai même l’impression qu’elle couvre le son des jets d’eau et des bulles. Puis nouvelle pulsion. Je m’approche presque en spectateur du candidat pour venir déposer un baiser sur ses lèvres. Je recule alors aussitôt. « Je.. hum.. excuses moi. Je ne sais pas ce qu’il m’a prit. » Et voilà, je suis à nouveau super gêné. J’ai l’impression d’avoir fait une nouvelle connerie. Satané jacuzzi ! « Je.. je veux pas précipiter les choses. On se connait à peine, je ne sais même pas ce que tu fais dans la vie.. ton métier, tes passions, tes phobies. Je.. je connais rien de toi. Et pourtant.. j’en avais terriblement envie. Excuses moi. » Je me sens légèrement mieux suite à ces confessions. Je me considère toujours autant comme un crétin fini mais au moins j’ai pu faire mon méa culpa.

Okay, calmons-nous. Ça n'était que quelques paroles, après tout, rien de dramatique. Sacha avait simplement signifié à Noah qu'il lui plaisait, et ce dernier s'était juste permis de lui faire savoir qu'il était très probable que cela soit réciproque. Voilà, vous voyez, tout restait parfaitement raisonnable. Mais alors, comment expliquer que Noah soit devenu plus rouge qu'il ne l'avait jamais été au sein de ce début d'aventure ? Et visiblement, Sacha n'avait pas l'air bien plus à l'aise que lui. Ainsi donc, les deux jeunes hommes se trouvaient particulièrement embarrassés. Quelle équipe, n'est-ce pas ? Quoi qu'il en soit, il est vrai que Noah était terriblement gêné à cet instant précis. Gêné parce que le fait d'apprendre qu'il pouvait plaire à quelqu'un était troublant, mais aussi parce qu'il s'était permis de répondre d'une manière qui, pourtant, ne lui ressemblait pas tellement. Et donc, tout cela le gênait grandement, oui. Mais alors qu'il imaginait que ça ne pourrait pas être pire, et qu'il ferma les yeux pour tenter de se détendre, il sentit bien vite les lèvres de son camarade se poser sur les siennes. Aussitôt, il rouvrit les yeux, tandis que Sacha se recula brusquement. Oh mon dieu. Noah resta muet quelques instants, tandis que son camarade prit la parole pour s'excuser. Un timide sourire prit alors place sur les lèvres de Noah, qui fixa Sacha avec beaucoup de douceur. « Ne t'excuse pas, ce n'est rien ... enfin, je veux dire ... ce n'est pas grave » fit-il tout d'abord, tandis que sa main vint doucement se loger par dessus celle du jeune homme. Étrangement, ce contact l'apaisait. En serait-il de même pour Sacha ? Il osait l'espérer. « Et puis, je mentirais en disant que je n'ai pas apprécié ce baiser » reprit-il, tandis qu'il se mordit légèrement la lèvre inférieure. « Au fait, je suis ce qu'on appelle un réalisateur amateur, c'est à dire que je réalise mes propres films, mais sans grands moyens ni trop de prétention. Je n'ai qu'une passion, le Cinéma. Et je dirais que ma principale phobie ... c'est les gens. Je suis un être insociable mais j'essaye de me soigner ... Comme ça, tu ne pourras plus dire que tu ignores tout de moi. » Noah réalisa soudain qu'il n'avait toujours pas retiré sa main, ce qu'il fit alors, n'ayant aucune envie de redevenir aussi rouge que précédemment ou d'embarrasser d'avantage son camarade. « Quant à moi, puis-je savoir qui vient de poser ses lèvres sur les miennes ? » demanda-t-il dans un sourire enfantin. Son prénom, il le connaissait déjà, mais c'était à peu près tout. Connaitre Sacha était une chose dont il avait très envie, au moins autant que de lui rendre son baiser, disons.

Comme si une connerie ne suffisait pas, j’en fais une deuxième. Enfin connerie, je n’en suis pas si sûr finalement. Je ne regrette qu’à moitié ma confession et mon baiser. C’est étrange à comprendre mais puisque cela semble réciproque avec le candidat, mes inquiétudes s’évaporent peu à peu. Cela n’enlève rien au fait que je reste vraiment gêné. Je n’ai pas pour habitude d’être aussi direct. Surtout pas lors d’une première rencontre. La trop forte chaleur du jacuzzi me joue des tours. A moins que ce ne soit mes hormones. Des hormones en ébullitions que je peine à contrôler. Je me laisse aller, ne réfléchis plus, ne suis plus maître de mon corps. J’ai l’impression que quelqu’un d’autre s’est emparé de moi. Pourtant, la vérité est bien là. J’ai bel et bien embrassé Noah. Enfin embrasser est un bien grand mot puisque le baiser fut très court. J’ai simplement déposé mes lèvres sur les siennes avant de les retirer. Néanmoins, le contact fut agréable. Si cela ne tenait qu’à moi, je le réitérerai pour le prolonger. Mais évidemment, je ne me le permettrai pas même si Noah confesse avoir prit goût au baiser. J’écoute ses paroles avec attention d’ailleurs. Je les bois même. Je ne sais que dire. Je suis charmé par ses propos. Je lis sa passion pour le cinéma dans ses yeux. Par contre, sa phobie me gêne un petit peu. Je me sens obligé de réagir. « Je ne te trouve pas insociable. Au contraire. » Un léger sourire rempli de sincérité prend place au creux de mes lèvres. Le candidat semble manquer cruellement de confiance en lui. Sa timidité est presque maladive. Je trouve ça touchant. Tout autant que sa main posée sur la mienne. Mais pourquoi la retire-t’il d’ailleurs ? Raaaah. J’ai presque envie de la rattraper. Je m’en abstiens bien évidemment et me concentre sur sa question. « Un jeune homme qui s’appelle Sacha, qui a vingt-cinq ans, qui est artiste de cirque. » Le temps d’avaler ma salive je me rappelle des points essentiels que je dois donner au réalisateur : métier, passions et phobies. « Je jongle, crache du feu, je suis funambuliste également et dompteur de tigres. Voilà donc mes principales passions, mes passe-temps. Et ma phobie.. euh.. pas le danger en tout cas. J’adore l’adrénaline. Je dirais.. non, ça va te paraitre idiot. » Si un rictus s’évade de mes lèvres, je n’en reste pas moins sérieux et embarrassé.

hj : "Jackson" ?!

Ce fut un baiser. Un baiser plutôt rapide, loin d'être langoureux, mais un baiser tout de même. Et un baiser tout à fait agréable, d'ailleurs. En tout cas, et même s'il s'était montré pour le moins gêné par ce geste, Noah ne pouvait nier le fait qu'il avait apprécié ce contact. Ce qui avait tendance à le gêner, en fait, c'était d'avantage le fait de n'être pas censé apprécier ce genre de choses. Il n'était pas de ce bord là, du moins, il n'en avait pas connaissance. Mais il fallait dire que, depuis le début de cette aventure, il s'était pris d'affection pour certains hommes, et ça, c'était un fait. Et Sacha en faisait bien évidemment partie, c'était évident. Lorsque Noah confia à son camarade avoir tendance à avoir la phobie des gens, ce dernier releva sa phrase en lui faisait savoir qu'il ne le trouvait pas insociable. Un fin sourire apparut alors sur les lèvres de Noah, qui resta silencieux quelques secondes, avant de se décider à prendre la parole. « A force de l'entendre dire, j'ai fini par y croire » confessa-t-il doucement, dans une petite moue. Par la suite, Noah chercha à savoir d'avantage de choses au sujet de Sacha. Après tout, il venait lui même de lui confier quelques informations à son sujet. « Artiste de cirque ?! Je trouve ça super. Je n'ai jamais eu l'occasion d'en rencontrer. Il faut dire aussi que je ne connais pas grand monde. En tout cas, je trouve ça cool » fit alors Noah, dans un sourire tout à fait sincère. Mais alors que son camarade ne termina pas sa phrase, Noah eut très envie de connaitre la suite. Là, il s'approcha lentement de son camarade, approchant principalement son visage du sien, puis se remit à sourire gentiment. « Bien sûr que non. Vas-y, dis-le moi » glissa-t-il alors. « Si tu refuses de me le dire, et bien, je crois que je vais devoir t'embrasser à mon tour » reprit-il, tandis que ses joues se teintèrent à nouveau d'un peu de rouge mais que son sourire demeurait présent. Avouez que ça, c'était de la menace, de la vraie.

hj : Ça devait arriver Faisons comme si de rien n'était

Noah me fait part d’un échantillon de sa vie. Je n’en suis pas déçu et ait encore plus envie d’en connaitre d’avantage sur sa personne. Malheureusement, c’est à mon tour de me dévoiler un peu plus. Alors je fonce et me prête au jeu. Je lui dis que je suis artiste de cirque. Il trouve ça "cool". Je ne peux m’empêcher de sourire face à ce terme employé. Artiste de cirque c’est donc un métier branché. Soit. Je me contente de lui répondre par un simple « merci ». Sa spontanéité me plait. Je n’ai aucun mal à croire ses propos. Le jeune homme me paraît être entier et vrai, ce qui n’est peut-être pas le cas de tous les candidats du jeu. Quoi qu’il en soit, je poursuis ma courte présentation. Après avoir dévoilé mon métier, je lui fais part de mes passions et.. non, ma phobie va lui paraître ridicule. J’hésite terriblement à lui en parler. J’en ai honte rien que d’y penser. A vrai dire, je ne l’ai avoué à personne encore. Ou presque. J’ai dû le relater à la production lors de mon casting et à un psychologue. J’avais un psy il y a de ça quelques années et c’est lui d’ailleurs qui me l’a fait comprendre. Bref. Il n’en faut pas plus pour intriguer le candidat. Il meurt d’envie de connaitre cette fameuse phobie. Il essaye donc de me mettre en confiance pour que je me livre à lui. Il semble même vouloir m’intimider en approchant son visage du sien. Et v’là qu’il me fait du chantage. Ah ah. Un petit rictus émane de ma bouche. La menace est clairement ratée. « Raison de plus pour ne rien te dire. » La malice s’empare de moi. Pas besoin d’avoir le QI d’Einstein pour comprendre que je meurs d’envie de réitérer le précédent baiser. Néanmoins, je n’ai aucune garantie sur le fait que le candidat tiendra parole. Il ne semblait pas tellement sérieux concernant le bisou. Et puis, j’ai comme l’impression que ce n’était pas réellement ce qu’il voulait dire. Cela aurait été, en tout cas, plus logique qu’il me récompense par une embrassade en cas de confession. « Je.. je suis anuptaphobe. Ça va te paraitre stupide mais j’ai véritablement peur de finir mes jours célibataire. Et ce n’est pas une blague. C’est une véritable phobie, une angoisse. » Je ne sais pas si le brun saura comprendre cette peur. A vrai dire, j’ai moi-même du mal à la concevoir. « Je crois que j’ai quand même mérité un bisou, non ? » Pas question de plomber l’ambiance ! La plaisanterie est toujours de mise.

hj : j'ai rien vu dans ce cas

La réaction de Noah pouvait peut être sembler un poil exagérée ou pas tellement naturelle, et pourtant, elle était bel et bien sincère. A ses yeux, le métier d'artiste de cirque vendait du rêve. Déjà parce que cela représentait l'inconnu, une chose qui lui était totalement étrangère et qui avait tendance à le fasciner, mais aussi parce qu'il se doutait que ce genre de vie plus "originale" que bien d'autres pouvait ne pas être facile à faire accepter à tout le monde, ce qu'il avait tendance à comprendre. Quoi qu'il en soit, Noah était ravi d'en savoir désormais un peu plus au sujet de son camarade, Sacha, qui trouva utile de le remercier et à qui il adressa un petit sourire. Mais voilà que Sacha hésitait à poursuivre, à lui parler de sa phobie. Ah non, il devait le lui dire. Maintenant qu'il avait commencé, Noah voulait connaitre la suite. Et comme pour l'inciter à le lui dire, ce dernier avait approché son visage de celui de son camarade puis l'avait menacé, tenez-vous bien, de l'embrasser dans l'hypothèse où il refuserait de lui parler. Oui oui, il osa. Les paroles de son camarade l'amusèrent légèrement, comme elles eurent tendance à le gêner un petit peu. Puis, finalement, il cracha le morceau. Il était donc anuptaphobe. Noah resta silencieux quelques instants, laissant Sacha s'exprimer et prenant le temps de bien réaliser ce qu'il lui disait. Soudain, un mince sourire reprit place sur les lèvres de Noah. « Tu n'as pas à en avoir honte, il s'agit d'une phobie comme une autre » confessa alors Noah, tandis que pour le coup sa main revenait se poser sur celle de son camarade, de qui il se trouvait d'ailleurs toujours aussi proche. « Et puis, dans mon fort intérieur, j'ai la conviction que tu trouveras la personne qu'il te faut. Tu as tout pour plaire, tu sais. » Et, là encore, Noah était tout à fait sincère. Comme le disait si bien Sacha, peut être qu'il avait quand même mérité son baiser, du coup ? Un petit rire s'échappa alors des lèvres de Noah. Les dites lèvres s'approchèrent ensuite lentement de celles de son camarade, venant les heurter avec douceur, tandis que sa main droite vint se poser au niveau de sa nuque pour l'attirer un peu plus vers lui et que son autre main demeurait sur celle de Sacha. Après quelques instants, Noah se recula très légèrement. « Je crois que je vais, hm, te laisser » articula-t-il doucement, quasiment contre ses lèvres. « Ce fut un ... plaisir. » Noah se recula pour de bon puis entreprit de sortir du jacuzzi. Avant de disparaitre, il lui adressa un dernier sourire, plein de tendresse, alors qu'il sentait une immense gêne l'envahir. Vite, qu'il sorte d'ici avant de devenir définitivement rouge. Oui, vite.

hj: c'est parce qu'il ne s'est rien passé

Et voilà ; je fini par avouer ma phobie à Noah. Une crainte qui est loin d’être ordinaire. Je suis donc anuptaphobe ou autrement dit j’ai peur de finir mes jours célibataire. Cela peut paraître ridicule aux yeux de certaines personnes, je le conçois. Néanmoins, moi je respecte celles qui sont effrayés par les serpents, les tigres, les araignées ou encore le vide. Ce qui n’est, soit dit en passant, pas du tout mon cas puisque le danger constitue mon quotidien. Alors j’attends de ces personnes un respect envers ma phobie, même si celle-ci reste incomprise. En tous les cas, Noah ne rigole pas. Il comprend tout à fait que ce n’est pas une blague et que je suis sérieux. Il semble même respecter cette fameuse phobie puisqu’il m’indique que je n’ai pas à en avoir honte. Un presque inaudible « oui » s’échappe de mes lèvres. Je suis plutôt d’accord avec lui. Puis voilà que le candidat prend à nouveau la parole en plaçant pour la deuxième fois sa main sur la mienne. Un léger frisson m’envahie durant le contact. « Merci. » Je suis assez intimidé par le jeune homme. Les rôles se sont un peu inversés ; au début de la conversation c’était lui le grand timide et maintenant c’est plutôt moi. En tout cas, ses propos me vont droit au cœur. Même si, je n’en suis toujours pas convaincu. Le problème étant principalement lié à ma profession et mon mode de vie assez particulier. Quoi qu’il en soit, j’estime avoir mérité mon baiser. Cette confession sur moi-même vaut bien une récompense. J’en fais d’ailleurs part au jeune homme sur le ton de la plaisanterie. Mais je me doute bien qu’il ne me donnera pas ce fameux baiser. Je ne lui en voudrais pas évidemment. Puis là, surprise. Ses lèvres s’approchent tout en douceur des miennes pour venir s’y coller. Mes yeux se ferment. Je décide de laisser aller les choses. Le contact aussi doux soit-il est fortement agréable. Je le fais durer aussi longtemps que possible. Puis le brun décide d'y mettre un terme au bout de plusieurs secondes. Satisfait de l'échange, un sourire prend place sur mon visage. Je ne quitte pas le réalisateur du regard. Je le vois alors se redresser et sortir du jacuzzi. Je dois admettre que la frustration gagne le terrain. J'aurai aimé profiter un peu plus du candidat. Mais comme le dit le dicton : toutes les bonnes choses ont une fin. Alors j'observe avec attention le brun sortir de la salle. « Plaisir partagé. » J'espère que le jeune homme ne regrette pas la conversation et ce qui a pu se passer entre nous. En tout cas, moi je ne regrette rien. Je souhaite même renouveler le tout. Une prochaine fois peut-être. En attendant, il ne me reste plus qu'à profiter du jacuzzi en solitaire.