CHARLES-EMMANUEL

J'étais libre, cheveux aux vents, presque vierge de toutes exigences. Cela faisait maintenant quelques bons mois, pour ne pas dire six, que j'avais emménagé à New York. Si cette ville me plaisait ? Absolument pas, non, mais il me fallait visiter de nouvelles terres pour accomplir ma destiné, et puis de toute façon, ce n'est pas comme si j'avais l'habitude de sortir de ma garçonnière, préférant de loin l'odeur de ma transpiration à celle des égouts de la capitale. Cependant je n'avais pas résisté à l'appel que ma télévision, bien que défaillante, m'avait lancé. Ce bateau où rencontrer l'amour de ma vie. Ne vous méprenez pas, je ne voulais pas d'un homme qui passerait sa journée à ramasser mes paires de chaussettes sales, non, de toute façon, cela faisait un très beau par terre, agréable au touché. On arrivait même à en oublier l'odeur de temps à autres. J'avais donc enfilé mon plus beau chapeau, m'étais rincée pour la première fois depuis une semaine, les dents et avais enfilé une de mes chemises à carreaux favorites afin de faire bonne impression. Oui, aujourd'hui était un grand jour, j'allais enfin sortir de chez moi, et passer, attention tenez vous bien... des castings ! Quoi ? Vous ne semblez pas emballé par ce que je peux vous dire, vous. Mais moi, j'avais la foi, genre encore mieux que quand je sentais qu'on allait battre le prince déchu du nom d'Arthas ! Après avoir enfilé mes boucles d'oreilles, m'étais maquillée, je mettais donc les voiles direction la salle de casting, qui se tenait par chance non loin de mon habitat. Oui, je n'avais jamais eu un sens de l'orientation très développé, vous savez c'est comme si vous jetiez une fille qui n'sait pas nager à la flotte, et bien... elle coule. Pénétrant dans la salle d'attente, déjà bien remplie, je m'affalais sur une chaise. Ouais, y'avait vachement trop d'monde, ça risquait ne pas le faire, mais bon, je n'avais aucun raid de prévu cette après-midi, je pouvais donc vaquer à mes occupations, aussi inutiles soient-elles. Un mec se tenait à côté de moi, genre baraqu' avec un tatouage sur le bras. Putain... y'avait vraiment des gars space ici. « Mes salutations ! Tu veux une sucette ? » bah quoi, fallait bien tenter une approche. Sortant la sucrerie de ma sacoche jaune... qui avait d'ailleurs étrangement décolorée vers le vert, je lui tendais en un sourire franc, dévoilant un maximum mes dents, au moins, elles étaient propres.

Cette après-midi, je ne travaillais pas et c'était chose rare pour moi. Je travaillais tous les soirs afin de pouvoir vivre décemment. Bien entendu mon père continuait toujours à me donner une petite contribution, il ne voulait pas que son fils manque de quoi que ce soit. Puisque j'avais congé et qu'un casting pour une émission de télé avait lieu dans ma ville j'avais décidé de m'y rendre. Ce n'était n'importe quelle émission, elle avait pour but de nous aider à trouver l'amour. L'amour que je ne vivais plus depuis quelques mois déjà. Cela peut paraître peu mais je déteste être seul. J'ai toujours été comme ça, cette foutue peur de la solitude m'a déjà poussé dans les bras de personnes qui me correspondaient pas. Heureusement ce n'est pas ce genre de femme que je garde en mémoire. Ce serait stupide. J'avais décidé de rester le plus naturel possible pour ce casting. Je voulais que l'on me prenne pour ce que j'étais et non pour quelqu'un d'autre c'est pourquoi j'avais simplement enfilé un débardeur gris par dessus lequel j'avais superposer un gilet limonadier noir, pour le bas, je m'étais contenté d'un jeans noir. Puisque je n'avais pas couvert mes bras, on pouvait voir tous les tatouages que j'arborais plutôt fièrement. Chacun d'eux avaient une signification et j'y tenais vraiment. J'avais fait mon premier tatouage à l'âge de vingt ans. C'était un tigre sur mon bras bras droit et suite à celui-là beaucoup d'autres avaient suivis. Vous savez ce que l'on dit sur les tatouages après tout, quand on commence il est impossible de s'arrêter. Je n'avais simplement pas su mettre fin à tout cela et avait continué d'imprimer des symboles en tout genre sur mon corps. J'arrivais dans la salle d'attente où beaucoup d'autres personnes attendaient patiemment leur tour. Je me posais alors contre l'un des murs et attendit mon tour, pensant à ce que je pourrais dire sur ma personne. Une jeune femme portant un chapeau et une chemise à carreaux. On en porte encore des trucs comme ça !? me sortit de mes pensées en me proposant une sucette qu'elle sortit de son sac d'une horrible couleur indescriptible. « Merci, mais j'essaie d'arrêter » c'était de l'humour un peu nul. Faisant référence à ce que certain disent parfois lorsqu'on leur propose une cigarette ou de l'alcool mais soit je préférais simplement éviter de manger de sucreries. Je n'en avais pas envie. Mon regard fixa un instant le mur d'en face avant que je ne reporte mon attention sur cette femme qui semblait plus jeune que moi. A mon avis, beaucoup le seraient. Je lui tendis la main, nous avions tout deux du temps à tuer alors autant faire les présentations et passer le temps. « Je m'appelle Charles-Emmannuel, mais tu peux m'appeler Charles. Après tout, on va en avoir pour un bout de temps ici alors faire connaissance c'est pas plus mal »

J'étais là, assise dans cette salle bourrée de monde, regardant les passants comme si chacun d'eux me dévisageaient. C'était assez troublant, moi qui n'aimais pas être entourée de trop de monde, piquant même quelques crises de paniques lorsque je me sentais trop oppressée. Et puis, disons le nous, il y avait le stress qui jouait également, même si j'essayais de ne pas y penser, il était tout de même présent et ce bien malgré moi. Le jeune homme ne tarda pas à me répondre, réfutant mon offre « Merci, mais j'essaie d'arrêter » depuis quand pouvait-on dire non à une sucrerie ou deux ?! Il devait être fou, ou bien essayait-il de perdre du poids pour attirer les minettes lorsqu'il embarquerait sur le navire, tenté qu'il participe à l'aventure. « Tant pis, je me contenterai d'une double ration alors. » lâchais-je d'une voix enfantine en enfonçant la sucette entre mes lèvres, des yeux de chats apparaissant petit à petit sur mon visage. Nos regards se séparent et je me mis alors à triturer ma petite sacoche, essayant désespérément d'attraper ma bouteille d'eau. Le soleil tapait bien trop fort et bien que le bâtiment nous place à l'ombre, la climatisation était à mon gout bien trop faible, j'aimais sentir l'air frais sur ma peau. J'avais d'ailleurs souvent du mal à prendre des vacances au soleil de peur d'attraper un coup de chaud, même si cela ne m’empêcher pas d'aller bronzer de temps à autres. Le jeune homme ne tarda pas à captiver mon attention « Je m'appelle Charles-Emmannuel, mais tu peux m'appeler Charles. Après tout, on va en avoir pour un bout de temps ici alors faire connaissance c'est pas plus mal » un sourire espiègle se dessina sur mon visage « Charles-Emmanuel ? C'est looong ! Je vais t'appeler Manu, c'est plus mignon. » en conclus-je en omettant de me présenter « Oh pardon, je suis Minnie et je sens qu'on va bien s'entendre ! » un sourire éclaira mon visage, dévoilant deux fossettes aux coins de mes joues. « Tu attends depuis combien de temps ? Non parce qu'il fait chaud ici ! On dirait qu'on est au cœur de la gueule d'un dragon ! J'espère que les gens avec qui on va parler ne sont pas aussi féroces que des trolls ! » il est écrit dans la légende que les trolls étaient des êtres féroces, assoiffés de vengeance autant que de sang, pour sûr les plus dangereux. Et cela me faisait peur.

Je pense que chaque personne ici avait un petit quelque chose en plus au niveau de sa personnalité, de son physique ou même de son histoire. Bien entendu, il était évident que nous ne ferions pas tous partis de cette aventure, peut-être n'aurais-je pas la chance d'embarquer à bord de ce bateau. Une jeune rousse m'avait interpellé pour me donner une sucrerie que j'avais refusé car je n'en avais simplement pas envie. Et puis, je ne voulais pas manger quelque chose que j'interdisais à mes enfants. Pourquoi leur interdire ? Trop de sucre, les caries et les problèmes de sur-poids, je voulais éviter tout ça. Pas vexée pour un sou que je n'accepte pas sa friandise, celle-ci la porta à ses lèvres en précisant que ça en ferait plus pour elle. « Fais attention au caries alors. » Elle me semblait sympathique, c'est pourquoi je m'étais permis de la tutoyer. Moi qui ne le faisait jamais avec des inconnues, je n'avais pas vraiment réfléchis et avait répondu du tac au tac en fait. Je décidai de me présenté afin de passer le temps, autant de mon côté que du sien. Peut-être aurions-nous même la chance de nous revoir à bord de cette croisière qui me semblait fortement amusante. Je n'étais pas certain de trouver chaussure à mon pied mais je pourrais rencontré des personnes intéressantes, amusantes et captivantes. «C'est long, mais c'est traditionnelle dans la famille de mon père alors ...Mais tu peux m'appeler Manu, ça ne me dérange aucunement si tu préfères» Mes amis avaient pour habitude de tout raccourcir à Charles, mais si elle trouvait que Manu c'était plus mignon je n'étais aucunement contre. « Minnie, un rapport avec la petite souris de Disney ou pas du tout !? Mais oui, je suis certain que nous pouvons nous entendre. Et puis avec un peu de chance, on se recroisera à bord. » C'était rassurant pour moi, de penser que quelqu'un qui ne m'était pas totalement inconnu pourrait vivre la même aventure que moi. Bien sûr, nous ne nous connaissions pas mais je ne sais expliquer en quoi la présence de cette jeune femme pourrait me rassurer. Je jetais un coup d'oeil en direction de ma montre afin de pouvoir répondre à sa question. « Ça doit faire une petite heure... » Je quittai ma montre des yeux pour fixer une nouvelle fois Minnie. «Il est vrai qu'on étouffe ... Ils auraient pu prévoir une clim ou des ventilateurs ... je sais pas. C'est dangereux à cette température-ci » Je me retournais afin d'inspecter la pièce, à la recherche du moindre courant d'air. Bon, c'était pas gagné du tout et toute cette foule n'aidait vraiment pas à faire baisser cette chaleur. «Ou alors du champagne pour nous faire passer le temps, ou de la musique ... Enfin, n'importe quoi sauf une pièce remplis de candidats en sueurs qui ne savent définitivement pas quoi faire. » Mon regard se posa sur un petit gros qui ne semblait même pas avoir prit la peine de chercher à plaire pour ce casting. Il était débraillé, ses cheveux étaient gras et d'ici, je pouvais voir les auréoles qu'il avait sous les bras. Je désignais celui-ci à Minnie discrètement. « Si lui, fait parti de l'aventure, je nous souhaite bon courage...»

Portant ma bouteille à mes lèvres, je fermais quelques secondes les yeux, laissant le liquide frais parcourir mon corps. Doux Jésus que cela faisait du bien, comme une seconde bouffée d'air. « C'est long, mais c'est traditionnelle dans la famille de mon père alors ...Mais tu peux m'appeler Manu, ça ne me dérange aucunement si tu préfères » J'avais donc vu juste, le prénom Charles n'était clairement plus en vogue ces temps ci, certainement que sa famille était noble, ou quelque chose du genre, d'autant plus que son prénom composé ne faisait que souligner mes pensées. « Minnie, un rapport avec la petite souris de Disney ou pas du tout !? Mais oui, je suis certain que nous pouvons nous entendre. Et puis avec un peu de chance, on se recroisera à bord. » avec beaucoup de chance plutôt, je n'imaginais pas le nombre de candidats potentiels qui se présentaient dans les différentes villes à leurs portées. « Absolument ! Ma mère était fan de Mickey, mais vu qu'elle a accouché d'une fille, elle a du faire quelques arrangements. Et puis elle pensait que ça m'aiderait à mieux m’intégrer à l'école primaire. » il est clair que c'était un prénom dur à porter, il m'arrivait même parfois de m'en plaindre « Je suis certaine que tu seras sur le bateau ! D'ailleurs il se rend où ? Enfin je sais qu'il emprunte les dangereux chemins de l'amour et tout, mais, il doit tout de même y avoir une destination à la clé non ? » comment ça je passais pour une touriste ? « Ça doit faire une petite heure... » dit-il en posant les yeux sur sa montre, en référence à ma précédente question « Il est vrai qu'on étouffe ... Ils auraient pu prévoir une clim ou des ventilateurs ... je sais pas. C'est dangereux à cette température-ci. Ou alors du champagne pour nous faire passer le temps, ou de la musique ... Enfin, n'importe quoi sauf une pièce remplis de candidats en sueurs qui ne savent définitivement pas quoi faire. » je n'étais clairement pas contre un peu de musique cependant... « Oh moi je ne bois rien d'autre que du jus d'orange. Je suis allergique depuis peu à tout ce qui est alcool, certainement du aux produits qu'ils mettent dedans. » en effet dès que je buvais une gorgée de vin blanc, il me fallait toute une après midi pour que les effets de l'alcool ainsi que les vertiges ne disparaissent c'était assez pesant. « Mais il est vrai que je ne serais pas contre un peu de musique, mais je suppose que cela générait ceux qui se jettent en ce moment même dans l'arène. Et Dieu sait que les lions m'ont l'air féroce ! » il est clair qu'à leur place, j'aimerais un peu plus de calme, histoire de ne pas déblatérer trente six bêtises à la seconde. Finalement, Manu pointa un jeune homme du doigt avant de reprendre la parole « Si lui, fait parti de l'aventure, je nous souhaite bon courage... » un rire s'échappa de mes lèvres, alors que j'appuyais sur le bras du jeune homme pour qu'il le baisse « Chuuuut ! C'est malpoli de montrer les gens du doigt ! Et puis si ça se trouve il a un talent caché ! On a tous quelque chose d'exceptionnel ! » oui, j'avais la fâcheuse habitude d'être une optimiste, et penser que tout le monde avait un cœur. « Qui sait, peut être qu'il est genre capable de flotter mieux que les autres ? Genre quand il sera éliminé et que les gens de la production le jetteront par dessus bord, ce sera le seul à survivre ! » dans le monde magnifique de Minnie, les éliminés étaient jetés à l'eau et mouraient dans d'atroces souffrances. Pour peu qu'il y ait des requins.

Son prénom était comme je l'avais imaginé, en rapport avec l'une des petites souris préférées des enfants. Dans ma famille nous n'avions pas suffisamment de cran pour faire cela. On suivait la règle des prénoms composés de générations en génération. Moi non plus je n'avais pas voulu décevoir mon père et avait suivit la règle. Un prénom composé pour chacun de mes enfants. «Et ça a marché ? Son plan pour que tu t'intègre en primaire je veux dire ... » Pour moi il fallait faire attention au prénom donné à un enfant. Il valait mieux éviter que l'on se moque de lui toute sa vie parce qu'il portait un prénom stupide. A notre époque tout le monde nomme ses enfants comme il le souhaite, j'ai déjà entendu que des marins bretons avaient appelé leurs enfants Babord et tribord ... Pauvres enfant. Minnie par contre, je trouvais ça plutôt mignon même si elle devait s'être faite chambrer dans sa jeunesse. Je ris quand à sa certitude de ma présence sur le bateau, elle était naïve et je trouvais ça amusant. «Comment tu peux en être sûr alors que ça fait seulement quelques minutes que l'on se parle !? Je t'ai tapé dans l'oeil. » Je lui fis un clein d'oeil suite à mes paroles, signe qui montrait clairement que je faisais de l'humour en ce moment précis. « Je vais être honnête avec toi ... Je ne sais absolument pas vers où nous partons. J'ai entendu une annonce et je suis venu. » Je ne sais pas lequel de nous était le plus touriste des deux en fait. Je ne m'étais pas beaucoup renseigné sur le programme . J'avais entendu parlé d'une recherche de l'amour et je m'étais pointé comme une fleur espérant pouvoir m'amuser comme un petit fou. «Tu m'expliques un peu comment tu peut être allergique depuis peu à l'alcool !? » C'était un peu étonnant et cela m'intéressait. Cela voulait dire qu'elle avait consommé de l'alcool jusqu'à il y a peu et soudainement elle ne pouvait plus ... Bizarre. J’arquai mon sourcil, mouvement que je fais d'ailleurs à chaque fois que je suis intrigué par quelque chose. «Tu n'es pas enceinte quand même ... si ? » Je n'étais pas sûr que ce soit quelque chose de très responsable de vouloir tenter une telle croisière si jamais elle portait un enfant. Après tout, on ne sait jamais prévoir ce qu'il va se passer lors d'une grossesse. Elle semblait craindre les jurys alors que moi, j'y allais vraiment relax. «Ils ne doivent pas être si méchant que ça ... Ne stresse pas trop, respire calmement et tout se passera bien.» Mon métier aidait peut-être à ce que je reste calme, même devant un jury et des caméras. J'avais l'habitude de me retrouver devant les caméras sur un plateau puisque je présentais moi-même une petite émission où des femmes et des hommes venaient parler de leurs problèmes. Je n'avais pas l'image type d'un présentateur mais j'étais plutôt douée dans le domaine. Un nouveau rire retentit lorsqu'elle me pria de baisser le doigt, comme ma mère à l'habitude de le faire. Il est vrai que l'on dit que ça ne se fait pas et ce, même si je n'ai jamais vraiment compris pourquoi. « Bon d'accord ... je ne dirais plus rien sur cet homme . Mais tu as ri, tu t'es moqué de lui autant que moi. » contrairement à elle, je ne pense pas que chaque humain a quelque chose d'exceptionnel. Certains sont des ratés et ça s'arrête là. « Mon dieu, tu te fais un paquet de film par rapport à cette émission. » Je pointais ça tête du doigt « ça doit bosser dur la-dedans pour que tu arrives à t'imaginer que l'on jette des candidats à la mer une fois qu'ils sont éliminés. Et je pense pouvoir mieux survivre que cet homme au passage, je suis bon nageur. »

« Et ça a marché ? Son plan pour que tu t'intègre en primaire je veux dire ... » un rire enfantin s'échappa de mes lèvres. Si cela avait marché ? N'ayant pour ainsi dire jamais quitter mon enfance, on pouvait dire que oui. « Ouiii !! Même qu'on jouait aux souris ensemble ! » j'avais également hérité de quelques surnoms comme mangeuse de gruyère, la fouineuse, ou même la rongeuse. « Comment tu peux en être sûr alors que ça fait seulement quelques minutes que l'on se parle !? Je t'ai tapé dans l'oeil. » me répondit-il après que j'ai affirmé être certaine qu'il allait grimper sur ce navire. Pour tout vous dire, je ne sais même pas pourquoi je le pensais. C'était une certitude, et c'est tout ce qu'il y avait à savoir, je ne me posais pas réellement d'autres questions. « Bien sûr que tu m'as tapé dans l'oeil ! » dis-je en un sourire, ne comprenant pas réellement le sous-entendu de la chose « Il faut dire qu'avec toutes ces marques sur ton corps, on ne peut pas te louper ! » dis-je en faisant référence au bras du jeune homme. Je ne savais pas réellement si il avait d'autres tatouages. « Je vais être honnête avec toi ... Je ne sais absolument pas vers où nous partons. J'ai entendu une annonce et je suis venu. » « J'aimerais bien aller en Inde moi !! Ou en Chine !! » lâchais-je alors enthousiaste avant de taper dans mes mains, comme une enfant surexcité. « Tu m'expliques un peu comment tu peut être allergique depuis peu à l'alcool !? » cette question m'étonna quelque peu, à vrai dire je n'en savais rien. Me grattant la tête en faisant une grimace, je finis par lui répondre « Et bien... Je n'sais pas, du jour au lendemain je ne pouvais plus en boire ! Mon corps a peut être fait une overdose. » surtout que je n'avais du boire que cinq verres d'alcool au maximum de toute ma vie. « Tu n'es pas enceinte quand même ... si ? » « Mais nooon ! » dis-je en riant « Nooon tout de même pas ! Enfin je crois pas, ou à mon insu. » lâchais-je finalement en haussant les épaules « Mais alors c'est une sacrée grossesse prolongée. Deux ans ça commence à faire ! » il est clair que si c'était le cas, mon bébé serait plus qu'obèse. « Ils ne doivent pas être si méchant que ça ... Ne stresse pas trop, respire calmement et tout se passera bien. » j'haussais une seconde fois les épaules, approuvant les dires du jeune homme. Je n'avais clairement pas l'habitude de me présenter devant un jury, espérons que je ne me bâche pas comme une pauvre débutante. « Bon d'accord ... je ne dirais plus rien sur cet homme . Mais tu as ri, tu t'es moqué de lui autant que moi. » un léger teint rouge colora mes joues, il est clair qu'il n'avait pas tord. « Bon ok, un point pour toi ! » finalement il pointa le haut de mon crâne du doigt. N'avais-je pas déjà dit que cela était malpoli ? « ça doit bosser dur la-dedans pour que tu arrives à t'imaginer que l'on jette des candidats à la mer une fois qu'ils sont éliminés. Et je pense pouvoir mieux survivre que cet homme au passage, je suis bon nageur. » « Noooon ! Tu crois qu'ils les laissent mourir de faim dans la cave alors ! C'est vrai qu'en y repensant... » finalement je lui adressais un clin d’œil. « Je suis sûre que tu es un bon nageur ! Mais lui, si il flotte, tu peux rien contre lui ! »