La première journée de l'aventure touchait déjà à sa fin. Le soleil était couché et les candidats s'étaient tous considérablement rapprochés. Croyez le ou non, mais malgré cette effervescence, Quinn n'avait pas encore eu la chance (enfin c'était à espérer) de rencontrer ses deux colocataires. Elle ne connaissait que leurs noms : Minnie et Marilou. Elle les avait sûrement croisé mais sans plus. C'est donc un peu dans le but de tomber sur elles qu'elle se décida enfin à rejoindre sa cabine et à y rester quelques temps au cas où ...

Lorsqu'elle pénétra dans l'endroit, la chambre était vide, à nouveau. Elle en profita ainsi pour défaire quelques affaires qui se chiffonnaient bien trop cloîtrées dans sa valise. Le reste resterait là ... on ne savait jamais. C'était plus pratique. Quinn ne désirait pas vraiment faire et défaire sa valise une petite dizaine de fois.

Posant l'oeil sur sa montre et observant qu'il était déjà presque 23 heures, elle dézippa sa jupe, la laissa glisser au sol et ota son gilet, déambulant dans la cabine en bas nylon noir et tee-shirt doux. Etrangement, elle avait toujours apprécier se promener en bas. Voyant que personne n'était toujours là, elle attrapa son fameux carnet, se posa près du grand hublo de la cabine et se mit à griffonner sa journée, ses dernières découvertes, ses pensées, ce qu'elle ne devait/voulait pas oublier. Pendant ce temps, et sans le savoir car trop absorbée par ses écrits, le bateau venait de faire sa première escale

Il est presque vingt-trois heures, et je n’ai rien fait de bien glorieux de ma journée. Mise à part quelques rencontres. Il est, malheureusement, encore trop tard pour tisser des liens. En fait, c’est marrant, les débuts comme celui-ci. Pratiquement tout le monde se montre extrêmement gentil avec tout le monde, parce qu’on se connait pas encore, y’a ceux qui sont foutrement hypocrite et qui sourient alors qu’ils pensent « mais quel con, mon dieu quel con » et ceux qui préfèrent attendre de connaître un peu mieux avant de faire un jugement. Personnellement, j’ai pas l’habitude de juger les gens. Puis c’est trop tôt pour se faire une opinion sur quelqu’un. J’ai hâte de voir où on en sera, dans quelques jours, ce sera bien plus claire. Vous savez, le pire de tout ça ? C’est que je n’ai même pas encore rencontré mes colocataires. Deux filles, Quinn et Minnie. Je ne les connais absolument pas, mais j’espère qu’on va bien s’entendre, parce que ce serait la mort de devoir cohabiter avec des filles que je ne peux pas sentir. D’un côté, j’ai tendance à aimer tout le monde, même les plus cons. Oh, puis au pire, je trouverai bien une chambre chez qui squatter, si jamais je ne m’entends pas avec elles.
Après avoir discrètement (ou pas en fait) pris un paquet de cookies dans les cuisines, je file directement dans ma chambre, en espérant voir une des deux colocataires. Je prends un paquet de gâteau par précaution. J’ai souvent super faim. Alors bon. Oui, on s’en moque de ma vie. Merde, je suis dans quelle cabine déjà ? 205 ? 204 ? Putain, pas foutue de mémoriser sa cabine, faut le faire.
202, je crois. Oui, oui, c’est ça. J’espère. L’ouvre la fameuse porte marquée 202 et y trouve une blonde, plutôt jolie, qui est occupée à écrire sur un carnet. Je la dérange peut-être. Ouais, bah tant pis hein, fallait bien s’habituer à ne pas vivre seule, d’un côté. Grand sourire aux lèvres, je me lance, prête à faire sa connaissance : « Saluuuuut. T’es Quinn ou Minnie ? Moi j’suis Marilou, et j’ai ramené des ravitaillements en cas de ... bah, de nécessité quoi. » Comme pour lui faire comprendre de quoi je parle, je secoue le paquet de cookies.