ft. Rosaly

Ok, sérieusement, s’il ne se prenait pas en main, Dieu se sait combien de poids il allait prendre au courant de cette aventure. La nourriture était excellente et volonté, avec des chefs pour leur concocté tout ce qu’ils voulaient. Sans compter le nombre incalculable de restaurants qu’ils avaient la chance de visiter dans chacune de leurs destinations… Vraiment, il devait prendre sur lui et faire attention, la tentation étant présente partout – et pas juste charnellement. S’il voulait encore travailler en sortant d’ici, il n’en avait pas tellement le choix. Enfilant sa tenue d’entraînement, qu’il avait mit dans ces valises en prévision d’une telle situation, il se dirigea vers la salle de sport avec la ferme intention de se remettre à l’entraînement et de ne louper, sous aucun prétexte, ces séances dans les jours à venir. Après tout, ce n’était qu’une petite demi-heure, voir une heure de son temps : il pouvait bien se le permettre, non? Comme à son habitude, il débuta par une période d’échauffement, avant d’aller faire une alternance de dix minutes de vélo et d’une série de redressements assis qu’il répéta à trois reprises avant de s’arrêter. Ça, ce n’était que le commencement, mais la dernière semaine à procrastiné sans venir dans cette salle venait de lui rentrer dans le corps. Il avait chaud, très chaud. Attrapant la serviette à ses côtés, il essuya la sueur qui perlait sur son visage avant de prendre une longue gorgée d’eau dans la bouteille qu’il avait bien faite de récupérée à la cuisine. « Une petite pause de deux minutes ne me tuera pas. » se dit-il à lui-même, alors qu’il s’appuyait sur l’une de ses machines pour reprendre son souffle.

Si Rosaly était aujourd’hui paysagiste, elle avait pourtant longtemps effleuré le rêve d’être championne olympique de natation. Elle avait toujours été comme un poisson dans l’eau et nageait assez bien pour avoir une chance de poursuivre son rêve. Mais quand il fallu doubler les séances de sport alors qu’elle était à l’université, elle n’avait pas tenu. Préférant s’assurer un futur plutôt que de prendre le risque de passer à côté de sa vie, elle avait arrêté ses entrainements, du moins la plupart et avait simplement continué à nager. Malgré ça, elle avait prit le goût du sport, de la musculation et aimait courir de temps à autre pour se libérer l’esprit. Seulement sur ce bateau, ce n’était pas ce spécialement pratique et c’est après avoir enfilé sa tenue de sport qu’elle s’en rendit compte. S’apprêtant à l’enlever, se trouvant bête de n’y avoir pas pensé avant, elle se rappela être passé devant une salle l’autre jour qui pourrait peut-être l’intéressé. Attrapant serviette et bouteille d’eau, elle se mit en quête de la trouver et poussa sa porte quelques minutes après. Un sourire illumina ses traits lorsque son regard s’arrêta sur un tapis de course. Elle préférait sentir l’air ambiant et admirer le paysage lorsqu’elle courrait mais elle devrait se contente du mur. Et de Percy qui apparu dans son champ de vision. Elle était quasiment certaine de son prénom, après l’avoir qualifié d’Harry toute la semaine dernière, elle ne pouvait faire pire de toute manière. « Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici. On oublie parfois que vos abdominaux ne poussent pas tout seuls. » Elle ne connaissait pas beaucoup de filles sportives, et elles seules se rendaient compte des efforts à fournir pour se sculpter un corps parfait. Au premier abord, il n’était pas à plaindre mais elle ne pouvait guère faire dire plus sans supposer. « T’as l’air épuisé, ça fait longtemps que tu es là ? » Rose où le tact en personne …

Alors qu’il se reposait entre deux courtes séances d’entraînement, une candidate fit son entrée dans la pièce, et il crut reconnaître – sans savoir son nom – celle qui avait des problèmes d’audition. Rose? Rosalyne? Sally? Bon, il n’avait visiblement pas la mémoire des noms, mais il faut dire qu’ils s’étaient à peine adressé la parole la semaine dernière, alors c’était excusable. « Je ne pensais pas trouver quelqu’un ici. On oublie parfois que vos abdominaux ne poussent pas tout seuls. » En effet, dans une aventure comme celle-ci, la plupart des candidats (et candidates aussi, ne l’oublions) avaient autre chose en tête que de se maintenir en forme, même si cela nécessitait du temps et de la volonté. « Quand ton corps est un de tes outils de travail, on apprend à faire des sacrifices pour garder la forme. » lui répondit-il en se retournant vers elle, afin de s’assurer qu’elle pourrait lire sur ses lèvres sa réponse. Il prit même la peine de ralentir son débit, afin de lui faciliter la tâche. Pas évident, quand on savait qu’il déblatérait d’ordinaire un très grand débit d’informations en un très court laps de temps. « T’as l’air épuisé, ça fait longtemps que tu es là? » le questionnas-elle. Pensant-il qu’il n’était pas en forme et qu’un simple cinq minutes de courses sur tapis l’avait épuisé. Si c’était le cas, elle faisait erreur sur toute la ligne. « Une bonne demi-heure ininterrompue de vélo et de redressement assis, c’est assez pour toi? » Il n’avait pas dit ça pour l’impressionner, mais plutôt pour la mettre au défi. À son allure, elle semblait être une habituée des salles d’entraînement – ou du moins, d’un style de mise en forme particulier (la course, peut-être bien). Un peu de challenge, ça ne faisait de tort à personne, non?

Depuis le début de l’aventure, elle ne doutait pas une seule seconde que son handicap s’était répandu dans le bateau telle une trainée de poudre. C’est le genre de choses qui fait jaser un petit moment, ce dont on se souvient. Ah oui, Rosaly, la sourde. Elle y avait eut droit toute sa primaire dans l’école non spécialisée qu’elle fréquentait jusqu’à ce que ses parents la place dans une école qui lui convenait beaucoup mieux. Quelques fois, elle avait l’impression d’être revenue à cette période. Entourée d’entendants la plus grande partie du temps, n’utilisant jamais ses mains, ce qui lui manquait d’ailleurs. Cela dit elle n’avait fait qu’une grosse migraine les premiers jours, preuve qu’elle s’adaptait petit à petit. Percy se tourna donc vers elle pour lui répondre ce qu’elle apprécia à sa juste valeur, ça lui évitait de lui demander de répéter. « Mannequin ? » C’était malgré elle mais elle avait d’énorme préjugés sur les mannequins, pour commencer elle ne comprenait pas comment une personne pouvait avoir envie d’être constamment balloté de ville en ville. « Non, sportif plutôt. » Il n’avait pas le profil du mannequin, non pas que son corps n’était pas adapté mais il ne semblait pas hautain ou quoi que ce soit. En tous les cas elle comprenait parfaitement les sacrifices dont il parlait, même si elle avait arrêté d’en faire depuis un moment déjà. Devant la prestation du jeune homme, elle hocha la tête presque impressionnée. « C’est plutôt impressionnant. » Comme il avait un air de défi au visage, elle ajouta rapidement. « Je n’ai plus ma forme d’autrefois mais si ça te convient, je propose d’égayer un peu cette séance. Par un petit défi. Imaginons une sorte de mini triathlon. » Elle s’approcha d’une machine tout en se tournant de nouveau vers lui. « Je choisis la première, les abdominaux, tu choisis la deuxième et la troisième on se fait ça à la course ? »

Dès qu’il mentionna son corps et ce besoin de le maintenir en bonne stature, il aurait dû se douter qu’elle allait penser à un truc comme ceux-là, mais non, on pu lire la surprise sur son visage quand elle le questionna à ce sujet. « Mannequin? » fut sa première idée, mais rapidement, elle se révisa pour un truc qui se rapprochait davantage de la réalité, du moins, en partie « Non, sportif plutôt. » Il fit aller sa tête de droite à gauche en signe de négation, avant de soulagée la curiosité de sa compagne. « Presque. Je suis cascadeur pour le cinéma et la télévision. Accessoirement, en fait, quand il y a des besoins. Le reste du temps, je travaille sur les effets spéciaux, notamment les explosifs et tout ça. Disons que j’ai appris à courir vite pour sauver ma peau. » Il rigola un peu en disant cela, se rappelant de ces débuts dans le métier et de l’adrénaline qu’il avait ressenti, lors de sa première explosion! C’était quelque chose, ça vous coupait le souffle, littéralement ! Bref, après qu’il eut parlé de ces exploits des dernières minutes, la jeune femme le complimenta. « C’est plutôt impressionnant. » Il n’avait pas voulu se vanter, loin de là, mais il fut tout de même flatté par sa remarque. « Je n’ai plus ma forme d’autrefois mais si ça te convient, je propose d’égayer un peu cette séance. Par un petit défi. Imaginons une sorte de mini-thiathlon. » À sa suggestion, il acquiesça d’un signe de tête, signe qu’il approuvait cette idée, et ce, avec beaucoup d’enthousiasme. « J’embarque! » lui mentionna-t-il d’ailleurs, alors qu’elle énumérait les épreuves à venir. « Je choisis la première, les abdominaux, tu choisis la deuxième et la troisième on se fait ça à la course? » D’un signe de tête, il lui fit comprendre qu’il acceptait ses conditions. Il songea un moment à idée pour le triathlon, puis, en contemplant la chaise stéréo, eu une idée. « Pourquoi pas un peu de kick-boxing en deuxième? »