J'avais en tête la petite récompense promise par Sawyer depuis notre escapade dans Ajaccio, si bien que je n'avais pas hésiter à la lui rappelé lors du prime de la veille. Je n'avais pu m'empêcher de me demander s'il bluffait ou s'il avait effectivement tout prévu, ce qui me rendait encore plus impatiente qu'à l'accoutumé. Heureusement que le homme n'avait pas tardé à me donner rendez-vous dans sa suite, ce qui me laissait songeuse à vrai dire. Néanmoins, poussé par ma curiosité maladive j'avais rejoins la cabine, sans changer quoi que ce soit à ma tenue qui consistait en une petite tunique blanche en coton et d'un mini short en jeans, j'avais simplement relevé mes cheveux en une queue de cheval haut perché sur mon crâne. Poussant la porte, j'aperçus l'américain adossé contre le mur complètement nu, une guitare pour cacher son intimité. Je ne pus contenir mon rire plus longtemps. « T'es devenu pudique soudainement ? Parce que tu sais que j'ai déjà eu la chance de m'attarder sur ce que tu prends un si grand soin à cacher là dessous ? » Je riais d'un rire cristallin légèrement moqueuse, mais décidant néanmoins de m'approcher de lui avait d'avoie préalablement fermé la porte tout de même. « Bon dis moi tout, t'as eu l'idée y'a deux minutes ou je vais avoir droit à autre chose ? » Le questionnais-je alors que je m'amusais à pincer les cordes de la guitare, me mordillant très légèrement la lèvre inférieure.

Dans très peu de temps, j’allais offrir à Harley la récompense que je lui avais promise la semaine passée lors du jeu collectif. J’avais longuement hésité sur celle-ci. Mais en tout les cas je tenais à surprendre, dans le bon sens du terme, la blonde. Cette femme m’avait l’air très intéressante et son caractère me plaisait bien. En plus, quand je tenais une promesse à quelqu’un, j’avais prit pour habitude de me donner à fond pour la réaliser. C’est pourquoi il m’avait fallut plusieurs minutes durant la nuit pour cogiter et trouver quoi faire. A présent, j’avais une idée bien précise en tête. […] Lorsqu’Harley fit son entrée dans ma suite, je m’étais adossé contre le mur, les mains posées sur la guitare qui elle-même cachait mon service trois-pièces, et j’avais adressé un regard perçant à la belle. Évidemment, celle-ci s'était mit à rire et à se foutre de moi. Je ne pu m’empêcher de glousser aussi. La situation était ridicule, j’en avais conscience. Enfin du coup, ça cassait un peu l’effet voulu. Mais tant pis. Je n’avais pas dit mon dernier mot. « Je ne voudrais pas que tu t’habitues à voir la marchandise. Tu risquerais de me sauter dessus après. » Voilà, qui risquerais de faire cesser les moqueries à mon égard. Ou pas d’ailleurs. Non, en fait, je faisais vraiment tout ça à la rigolade, même si j’essayais d’être le plus sérieux possible pour paraître crédible dans mon plan. Bref. Une fois que la blonde eut finit de me questionner sur mes intentions, je décidai de passer à l’action. Sans rien dire, je plaquais alors la main d’Harley contre la guitare tout en rapprochant au maximum mes lèvres des siennes, sans pour autant les toucher. Une seconde de silence. Deux. Trois. « Pas pour cette fois. » Je ne savais même pas si Blondie avait envisagé un éventuel baiser. Mais qu’importe. Je souhaitais aller jusqu’au bout de mon idée. C’est ainsi, que je me retirai d’elle pour commencé à jouer de la guitare. « Tu connais Radiohead ? » Au cachot si elle osait me répondre non. En tout cas, j’espérais qu’elle reconnaîtrait l’air que j’étais entrain de jouer : Creep. Je n’étais pas un grand guitariste mais je connaissais ce morceau par cœur. Normalement, ça ressemblait à quelque chose, auditivement parlant. Par contre, elle pouvait toujours se mettre le doigt dans l’œil pour que je chante. La récompense ne devait pas se transformer en cauchemar.

Sawyer était un sacré personnage, si certains le trouvait trop grincheux, trop franc, ou trop je ne sais quoi, moi il me plaisait bien. Il avait un certain répondant, il avait l'air de savoir parfaitement où il allait lorsqu'il entreprenait quelque chose et j'aimerais assez sa personnalité de manière générale. Au moins ce que je connaissais de lui déjà. Evidemment face au spectacle qu'il m'offrait, je n'avais pu contenir mon rire, c'était assez drôle de le voir ainsi se mettre à nu pour une sorte de récompense. Au bout de quelques minutes, j'avais recouvré mon calme, il s'était approché et avait déposé ma main contre la guitare assez subjectivement, de sorte à ce que si celle-ci n'y était pas, elle serait posé sur une toute autre partie de son anatomie qu'il dissimulait parfaitement. Une sourire fendit mes lèvres en deux lorsqu'il insinuait que j'aurais risqué de lui sauter dessus. « Oh parce que tu crois que c'est une guitare qui va m'arrêter si je souhaitais réellement te sauter dessus ? » Malicieuse à souhait, j'avais cessé de sourire presque aussitôt, d'ailleurs, il commençait à s'approcher dangereusement de mes lèvres, néanmoins imperturbable et contrôlant mes moindres geste, je ne bougeais pas d'un poil. Jusqu'à ce qu'il s'arrête sans rien faire. « Espèce d'allumeuse ! » Railleuse, je souriais pas vexé pour un sou, à vrai dire j'ignorais si j'aurais répondu ou non à ce baiser en cas de tentative. Oui quoi c'était souvent le lot des demoiselles d'agir comme il venait de le faire, frustrant à souhait. Il s'écarta ensuite, si bien que je m'asseyais sur le rebord d'un lit, pour l'observer, et surtout l'écouter jouer. « Non c'est quoi ? le nom de ton canari ? » Jouant la carte de la stupide blonde, je souriais bêtement, avant de rire bien plus franchement, bien sûr que je connaissais Radiohead, qui ne connaissait pas. Je ne tardais pas à reconnaître le morceau, une des chansons les plus connues du groupe mais aussi une des plus belle. « Une question me torture l'esprit, elle a une signification cachée cette chanson pour toi ? Ou c'est simplement la seule que tu connaisses et c'est d'ailleurs pour cette raison que tu joues nu afin de détourner mon attention sur d'éventuelles fausses notes ? » Avais-je demandé en toute franchise dès qu'il eut terminé son morceau, une main soutenant mon menton, celle-ci prenant appuie sur cuisse croisée, sans détacher mon regard émeraude du sien

La récompense que j’avais promit à Harley prenait peu à peu place, même si mon plan pour l’introduire ne s’était pas exactement déroulé comme je l’avais imaginé. « Je ne crois que ce que je vois. » Balançais-je avec un petit clin d’œil, suite aux propos de la blonde. Moi aussi je savais être taquin. Elle avait lancé une sorte de jeu de séduction à laquelle je n’hésitais pas à répondre avec malice. Pourtant, malgré mes dires et ma provocation, je n’avais rien de précis dans la tête. Je n’attendais rien de particulier venant de la blonde. A la suite de ça, vint la troisième phase de mon plan : simuler un baiser avec la jeune femme. Enfin non pas exactement. Ce plan consistait plutôt à donner envie et faire croire à un baiser. De la provocation quoi. Je m’étais donc approché des lèvres d’Harley, sans pour autant les toucher, pour avouer quelques secondes plus tard que je ne l’embrasserai pas pour cette fois. Celle-ci sembla bien prendre cette provocation. Tant mieux. Elle me traita même d’allumeur. C’est vrai que là, j’avais l’attitude idéale pour être tentateur sûr l’île de la tentation. Sans savoir si la blonde aurait accepté de goûter à mes lèvres, j’enclenchais la dernière phase de mon plan. Enfin, à vrai dire, je dévoilais la réelle récompense de la demoiselle : un morceau de guitare. Creep de Radiohead plus précisément. J’espérais qu’elle connaissait la chanson et qu’elle reconnaîtrait ce que j’étais entrain de jouer. Apparemment oui. Même si elle sortait la carte de la blonde écervelée, sûrement par ironie. Trop concentré à jouer à la perfection ce morceau, je ne relevai pas sa réflexion. C’est seulement à la fin de ce dernier, que j’eus droit à une question personnelle. Intéressant. « Peut être un peu des deux. » Je me mis à rire légèrement avant de reprendre. « Je ne suis pas un grand guitariste mais j’ai choisis cette chanson car elle a effectivement une signification pour moi. Elle me représente. » Voilà, je ne comptais pas plus me livrer, même sous la torture. « Pourquoi ça t’intéresse autant ? »

Après ma légère provocation, Sawyer me renvoya l'appareil, si bien que je souriais de plus belle, malicieuse à souhait. « Oh mais calme tes ardeurs, je n'ai aucune envie de te sauter dessus ... pour le moment. » J'avais fait en sorte de laisser en suspend ma phrase de sorte à jouer d'avantage. C'était amusant, d'autant qu'il semblait assez réceptif lui aussi. Son baiser, ou du moi sa simulation me fit sourire, il n'avait visiblement peur de rien. Qui sait ce qu'il se serait passé si j'avais cédé à la tentation, si je n'étais pas restée stoïque et que j'avais moi même commencé ce baiser. Néanmoins, rien ne se passa, puisque je n'avais pas bronché, et je ne lui avais même pas laissé entrevoir mon intention à ce sujet. Impassible. Seul le bruit de la guitare résonnait dans la pièce, j'écoutais religieusement Sawyer me faire une démonstration de son don, et il fallait reconnaître qu'il jouait plutôt bien. Il répondit d'ailleurs à ma question lorsqu'il eut terminé de jouer. « Oh très bien je vois, j'imagine que si je t'interroge encore tu vas t'arranger pour ne pas répondre. » Oui parce que la chanson parlait assurément d'un homme amoureux d'une jeune femme qu'il ne pouvait atteindre, soit je me plantais, soit j'avais raison et de toute évidence, je ne le voyais pas me confier. Sa question me fit sourire, si bien que je me levais doucement, m'approchant de lui, un sourire aux lèvres. Ma main se baladait doucement sur son torse alors que mes iris captaient les siennes. « Je sais pas va savoir... » avais-je lancé mystérieusement.