You can't run.

Hassan & Peps ✖ Le 27 juillet 2011 vers 09 heure du matin.

Je n'aime pas dormir, je trouve que c'est une perte de temps, cela ne m'empêche pas d'avoir quelques difficultés à émerger le matin, je suis éveillée, mais sans un chocolat chaud, impossible de me faire sortir de la brume vaseuse relative au sommeil. Oui, j'ai bien conscience de ne pas être complètement normale, mais je l'assume. Un chocolat chaud pour seul déjeuner, je quitte la cuisine pour me rendre à la salle de sport en compagnie d'une bouteille d'eau. Oui, parce que cher téléspectateur, l'eau ne me sert pas uniquement quand j'ai besoin d'anéantir une vilaine gueule de bois avant qu'elle n'arrive. Un simple de short et un t-shirt informe comme j'avais l'habitude d'en porter. De toute façon, ce n'est pas comme si j'allais réellement me dépenser. Pas que je déteste le sport et que je vienne dans cette salle uniquement pour croiser des beaux candidats en plein effort physique, non, mon cœur ne permet tout simplement plus à mon corps d'aller au delà de ses limites. Je monte toutefois sur le tapi de course, appuyant sur quelques bouton, j'enclenche l'appareil pour une marche rapide. Ipod sur les oreilles, je chantonne doucement, sans me rendre compte que je ne suis plus seule dans la pièce.

S'étant levé de bonne heure, pleinement reposé, Hassan abandonna l'idée de prendre une douche et alla grignoter des petits pains chauds à la cuisine, toujours en caleçon. Une fois son repas englouti, il regagna sa cabine pour se changer en tenue de sport, il prendrait sa douche oui, mais seulement une fois transpirant de sueur. Ce matin, un peu de sport était de rigueur s'il ne voulait pas perdre sa forme. Il se rendit alors vers la salle de sport où une tonne d'engins de musculation étaient mis à leur disposition. Sur ce yacht, tout était parfait, luxueux, la production voyait les choses en grand. Mais Hassan savait qu'il ne devait pas à s'habituer à ce confort, car une fois rentré chez lui, il retrouverait son vieux canapé en cuir et ses chaises rigides qui font mal au dos. Il avait donc pris la résolution de ne pas trop avoir les étoiles dans les yeux devant tous ces artifices que la production avaient pris soin de mettre dans le bateau. Il poussa la porte de la salle de sport et entendit des bruits de pas chassés sur le tapis roulant. En effet, une des nouvelles candidates entrées dans le jeu faisait son jogging, écoutant son ipod. Elle ne l'avait pas entendu arriver. Il n'avait pas encore réellement rencontré la jeune femme, si ce n'est que durant le prime, et durant la soirée défis, sans pour autant réellement parler avec elle. Concentrée sur ses foulées et chantonnant au rythme de sa musique, la belle ne l'avait toujours pas remarqué alors qu'il préparait une machine de musculation qui faisait travailler les biceps. Il jetait de temps en temps un coup d'oeil vers la jeune femme tout en effectuant ses exercices. Il commença vite à transpirer et eut le besoin de rafraîchir sa bouche. Merde, il n'avait pas pensé à prendre de l'eau. Il regarda alors du coté de la jeune femme, elle avait pris une bouteille, preuve d'intelligence. Il se dirigea vers elle, et attendit de planton devant la brunette pour qu'elle retire ses écouteurs.

Un silhouette se dessine devant moi. Mes paupières papillonnent, je ne chante plus. Est-il là depuis longtemps? Je n'en ai pas la moindre idée. Je perds le rythme et manque de trébucher hors du tapis de course que j’éteins. Les roulements du tapis ralentis jusqu'à s'immobiliser, tout comme moi. Je le toise, perplexe et interrogative. Puis soudain, je me rend compte que mes écouteurs couvrent toujours mes oreilles. Quelle pauvre conne. Je tire d'un mouvement sec sur le file pour les enlever sans la moindre délicatesse. Je descend du tapi de course. Désolée, j'étais un peu... Ailleurs. Je souris doucement alors que je me penche pour saisir la bouteille d'eau et en boire une gorgée. Je me demande ce qu'il veut. Je suppose qu'il n'est pas venu se planter devant moi pour le plaisir de la vue, j'attends donc qu'il dise quelques choses. Je passe une main dans mes cheveux pour les rejeter vers l'arrière. Je manque légèrement de souffle. Je manque toujours de souffle. Ma main se dépose sur mon cœur qui s'emballe et cogne violemment contre ma poitrine. Connerie de cœur. Je calme ma respiration, inspirant et expirant plus régulièrement.

La jeune femme daigna enfin retirer ses écouteurs de ses oreilles. Elle avait l'air.. ailleurs. Et c'est ainsi qu'elle se justifia de sa non-réaction à la vue de Hassan, posté au garde à vous devant elle. Une fois ses écouteurs retirés, elle but un coup d'eau dans sa bouteille sur laquelle Hassan loucha un bon moment, rêvant d'étancher sa soif. La brunette attendit une réaction de la part du sportif, et passa la main dans ses cheveux tout en haletant bruyamment. Hassan la regarda longuement respirer difficilement. « Dis, tu es sûre que ça va? » la questionna-t-il, soucieux de son état de santé soudain. Hassan se frotta la nuque, une goutte de sueur lui coulait tout le long et commençait à le démanger réellement. « Je.. voulais juste savoir si je pouvais te voler une gorgée d'eau. J'ai oublié d'en prendre, aussi doué que je suis » ironisa-t-il, alors qu'il pensait toujours à la respiration affolante de la jeune femme. Peut-être faisait-elle de l'asthme? Après tout cela était possible, les gens sujets à l'asthme respiraient toujours ainsi après un effort physique. Hassan la regarda sans comprendre et en attendant sa réponse, la gorge sèche.

Je laisse échapper un rire, presque nerveux, à la question du jeune homme. Alors que je fais quelques pas vers lui, masquant ce souffle irrégulier et ce ce cœur qui s'emballe. C'est dingue, je n'ai pourtant pas l'impression d'avoir fait un effort particulier. Peut-être que je n'aurais pas du pousser la chansonnette en même temps. Oui, c'est sans doute cela. Je suis vraiment, mais vraiment nulle en sport. Comme tu vois, j'essaye de me soigner, mais je crois que je suis définitivement allergique à ce genre d'appareil. Ce n'est pas mentir, c'est contourner la vérité. Plutôt simple, je le fais sans cesse, alors une fois de plus ou une fois de moins. Ce n'est qu'en relevant mon regard vers lui que je me rend compte qu'il me toise avec insistance, comme s'il s'attendant à me voir tomber d'une façon ou d'une autre. Puis vint sa question. Je lui tend la bouteille sans la moindre hésitation. Tu peux la garder, je crois que je vais m'arrêter là. Un nouveau sourire alors que je hausse les épaules. Au fait, moi c'est Pepper-Ann, mais tout le monde m’appelle Peps. Tss. Vivement que tout le monde me connaisse, histoire que je n'ai plus à me présenter à tout bout de champ.

La jeune brune rigola nerveusement à l'entente de la question du trentenaire. Mais elle n'avait pas répondu. Soit, pas d'importance même si son souffle paraissait inquiétant pour Hassan. Elle avait des yeux magnifiques, Hassan le nota dès qu'il croisa réellement son regard. Elle fit alors mine d'être allergique au sport et marmonna qu'elle n'était décidément pas faite pour cela. Elle lui tendit ensuite la bouteille d'un geste énergique - Hassan s'il l'avait voulu, n'aurait même pas pu dire non tellement elle paraissait insistante. Elle déclara qu'il pouvait la garder pour lui, que de toute façon, elle stoppait là pour cette fois. À la suite, elle se présenta. « Tu es sûre? Je ne voudrais pas que tu tombes à court d'eau » sourit Hassan. Mais visiblement, elle allait vraiment s'arrêter là pour aujourd'hui. « Original comme prénom, on a sûrement déjà dû te le dire. Je préfère Peppy moi, je trouve que cela te va mieux. Cela ne te dérange pas si je te nomme ainsi? » Il esquissa un sourire blancheur des plus francs. La jeune femme lui plaisait bel et bien, elle était simple et naturelle. Même un peu râleuse sur les bords au vu des expressions de son visage. « Moi c'est Hassan » déclara-t-il à la belle en la regardant droit dans les yeux, affichant toujours son sourire colgate max white. Il but une gorgée d'eau - qu'il espérait depuis des millénaires - dans la bouteille de la jeune femme et tira une tête apaisée.

Je t'en prie, je ne suis pas la police des surnoms débiles !!! Humour pourri bonjour. Enfin, j'ai une excuse, je manque de souffle et donc, mon cerveau n'est plus suffisament fourni en oxygène. Si, si, c'est une très, très bonne excuse. Non, tracasse. Je commence déjà a faire quelques étirements, ça au moins, je peux en faire autant que je le souhaite. J'ai juste craché dedans, mais rien de grave. Un clin d'oeil. Je ne suis décidément pas marrante, à croire que j'essaye de faire oublier ce petit soucis de respiration en envoyant des vannes toutes plus pourries les unes que les autres. En espérant qu'il ne me prenne pas trop au sérieux et qu'il ne me recrache pas la gorgée qu'il vient de prendre en pleine tronche. Ça serait moyen. Hassan, c'est de quel origine? Oui, je pose parfois des questions très indélicates. Je ne contrôle pas toujours, c'est l’instinct de la fouine à l'intérieur de moi qui prend le dessus. Je lui tape l'épaule avec mon poing après qu'il m'ait donné une réponse. Bon le monsieur muscle, on se revoit plus tard, je vais prendre une douche.