Il fallait bien que ça arrive ! Quinn aurait pu mettre sa main à couper, qu'au moins une fois dans l'aventure, elle se serait jetée sous la douche en oublient tout aussi bien serviette de bain que vêtements de rechange. C'était presque un paris gagné.

Ainsi, ce matin, alors que le soleil se levait à peine, Quinn se prélassait entièrement nue sous une douche tiède. Le moment parfait ! Elle détestait se laver en bikini mais n'était pas non plus du genre super exhibitionniste gratuitement. Alors elle optait pour des heures peu fréquentée. Très tôt le matin ou très tard le soir. Enfin bref ... Ce matin donc, alors que certains ronflent encore, notre superbe blonde s'extirpent de sa cabine de douche et comprends la situation dérangeante dans laquelle elle se trouve, à savoir nue comme un verre sans sous vêtements de rechange. Si elle n'était pas non plus ce qu'on peut réellement appelée une pudique pure souche, elle n'allait pas non plus courir dans le bateau en tenue d'Eve.

Alors lorsque son regard se posa sur un grand trench d'homme gris qui venait sûrement d'être lavé et séché, elle n'hésita pas une seule seconde. Elle attrapa le vêtement, passa son nez sur celui ci confirmant par là même qu'il était impeccable et y glissa son tout petit corps. La matière était étrangement plus douce qu'elle ne l'aurait cru. La sensation était agréable. Elle se posta alors devant la grande glace de la salle de bain et s'appliqua sa crème de jour quotidienne.

On pouvait dire que je n’étais pas pressé d’entamer cette troisième journée d’août. En effet, je n’avais quasiment pas dormi de la nuit. Les insomnies ça me connaissait même si là ça faisait un bon bout de temps que je n’en avais pas fait une. Alors pourquoi maintenant ? Bonne question ! Probablement car j’étais préoccupé ou tourmenté par beaucoup de choses. Puis aussi, car la chaleur n’aidait pas. Je m’étais, dès une heure du matin, retourné maintes fois dans mon lit, cherchant désespérément le sommeil. J’avais alors dormi en dent de scie jusqu’à quatre heures et demi du mat’. Puis, je m’étais décidé à me lever et à faire un tour sur le bateau afin de prendre le frais, ce qui me fit le plus grand bien. Je m’étais, par la suite, posé sur une chaise longue sur la terrasse extérieure où je n’avais malheureusement pas réussi à trouver le sommeil. J’y étais resté quelques minutes avant de partir, pour retourner dans ma suite et espérer trouver le sommeil. Mais avant un petit détour dans la salle de bain s’imposait. J’avais pas mal transpiré et j’avais bien envie de me rafraîchir. Simplement vêtu d’un caleçon noir, je fis mon entrée vers cinq heures du matin dans la salle de bain et j’eus la surprise de rencontrer une candidate déjà debout. « Hum.. tu peux m’expliquer ce que tu fais avec ma veste ? » Déclarais-je aussitôt en observant la blonde blottît dans ma trench grise. Heureusement pour elle, je ne m’aperçu pas qu’elle était nue en dessous du doux tissu. « Alors soit tu.. MERDE ! » m’écriais-je subitement, coupant alors court à ce que je m’apprêtais à dire. En effet, du sang était tombé par terre subitement. Il me fallut deux secondes pour remarquer que c’était mon nez qui saignait. « Putain je saigne du nez. » Zut. Je me précipitai sans plus attendre vers le lavabo pour y laisser couler mon sang.

Ne s'attendant pas vraiment à tomber sur quelqu'un à cette petite heure matinale, Quinn sursauta lorsqu'elle aperçu la silhouette de Sawyer dans le miroir. Et comme il s'agissait du jeune homme en question, Quinn ne s'attendait pas vraiment à un bonjour traditionnel ... Ca tombait bien puisque effectivement ce ne fut pas plein de salutations qu'il fit son entrée. Non Sawyer était plus préoccupé par le fait que Quinn s'était visiblement glissée dans SON manteau. Oups ...

Mais la mine renfrognée de Sawyer avait le don de faire rire notre jolie blonde. Désolée Sawyer. Je ne savais pas qu'il était à toi mais j'ai tout simplement oublié d'emporter ma serviette pour après la douche alors ... j'ai enfiler le premier truc propre qui m'est tombé sous la main. Mais à peine eu-t-elle terminé son explication que Sawyer se mit à saigner du nez. Visiblement emmerder par la situation, il se bloqua simplement au dessus lu lavabo agacé. Quinn se rapprocha, posa sa main sur le front de Sawyer et l'incita à s'incliner : Mets la tête en arrière gros bébé ! Elle attrapa quelques mouchoirs en papier qu'elle chiffonna afin de les appliquer en boule sous la narine sanglante. C'est la première fois que ça t'arrive ou l'air de rien ça ne te déplaît pas de te faire chouchouter ? demanda alors Quinn, souriante, face au jeune homme visiblement plus enclin à se laisser faire qu'à se bouger le popotin pour son propre nez.

Spoiler:

Jamais je n’aurais imaginé rencontré quelqu’un debout sur le bateau à cette heure-là. Et encore moins une candidate, vêtue d’une de mes si longues vestes. « Attends tu veux dire que t’es nue en-dessous ?! » M’exclamais-je assez fort pour que tout le bateau soit réveillé. Non mais elle n’était pas gênée elle ! En gros, sous prétexte qu’elle n’avait rien à se mettre après sa douche, elle empruntait les affaires propres des autres. Donc si je comprenais bien, elle s’était essuyée sur mon trench coat. Pfff. N’importe quoi ! Elle n’avait qu’à retourner nue dans sa suite si elle n’avait rien à se mettre, car ce n’était pas à cette heure-ci qu’elle risquait de rencontrer grande monde. Enfin.. Je ne comptais pas lui retirer de force la veste. Simplement lui demander de l’enlever de manière plus ou moins détournée. Mais alors que je m’apprêtai à lui proposer mon dilemme, je fus interrompu par mon propre sang coulant à flots par terre. Malheureusement, je saignais du nez. Impossible d’expliquer la raison de ce saignement. D’autant plus que je n’en avais pas l’habitude. La dernière fois que ça m’était arrivé c’était genre y’a deux ans, lors d’une bagarre et d’un coup de poing prit dans le nez. […] Un peu prit de court et ne sachant pas quoi faire pour arrêter le saignement, j’avais foncé vers le lavabo pour laisser couler le sang. Rapidement, la blonde voleuse de vêtement, s’était précipitée vers moi pour me soigner. Soit. Je n’avais pas besoin d’elle mais si elle souhaitait jouer aux infirmières, qu’il en soit ainsi. « Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé. » Avançais-je alors d’un air sérieux, comme si je venais tout juste de frôler la mort. « Je vais me débrouiller. » Déclarais-je d’une manière sèche et peu aimable, une fois le saignement atténué. Pas de merci pour la Madame qui s’était occupée de moi. Après tout, je ne lui avais rien demandé. Je savais me débrouiller tout seul et n’était plus un bébé, comme elle l’avait certifié un peu plus tôt.

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