Quinze heures heures, la plupart des cabines étaient vides à cette heures-ci, sauf la mienne puisque je m'y trouvais afin de me changer. En effet, ayant fait une tache de jus d'orange sur mon t-shirt, il était préférable pour moi d'en enfiler un nouveau. J'avais balancé le t-shirt blanc sur mon lit, maniaque comme je suis je finirais par le ranger dans deux minutes. Soudainement un bruit assourdissant me poussa à quitter ma cabine. Dans le couloir, je cherchai attentivement la provenance de ce bruit et fût étonné de voir qu'il venait de la cabine 301. Je poussai doucement la porte afin de voir si il n'y avait pas de mort, de blessés ou même d’écureuils volant ... Rien de tout cela en vérité, juste l'une des candidates avec qui j'avais fait une partie de billard la semaine dernière. Marilou était son prénom si mes souvenirs étaient bons. Je fixais un instant la chambre et les noms de ceux qui devaient s'y trouvaient. Aucun prénom féminin à l'horizon ... Que faisait-elle ici et qu'elle avait été ce bruit. « C'est pas ta cabine... » Remarque inutile Charles, félicitations ! Je mérite une médaille en chocolat et d'être applaudis à deux doigts pour avoir dit un truc aussi nul. Je fixai alors la jeune fille qui se trouvait toujours face à moi, immobile. « C'était quoi ce bruit de fou !? T'as assommé l'un de tes amants avec une poêle à frire et tu caches son corps ? » Mon esprit s'emballe peut-être un peu trop mais je suis quand même intriguée de savoir ce qu'il s'est passé, ce qu'elle a cassé ou bousculer. De la maladresse, simplement une envie de faire le bordel ? Mouais, je me pose beaucoup de questions pour pas grand chose au final, j'en suis sûr.

Attention, ça va chier. Tellement chier que je ferais passer une annonce officielle après. Je viens de m’apercevoir qu’une robe a mystérieusement disparue de mon placard, dans ma chambre. Et je ne perds jamais mes affaires. Donc, quelqu’un me l’a volée. Si, si. Terrible hein. Je le savais pourtant, depuis le début, je le savais, qu’on ne pouvait pas faire confiance à des inconnus. Tous des cons, hein, les enfoirés de voleurs de robe. Non, je ne m’emballe pas trop vite, puisque je vous dis qu’on me l’a belle et bien volée. Alors, je vais fouiller chaque chambre. Et quand je découvrirai qui est l’auteur de ce monstrueux crime, je m’arrange pour le faire jeter à l’eau. Comme les pirates. L’épreuve de la planche. Je commence par la 301. Oui, je sais que c’est une chambre de mâles, mais, qui nous dit qu’entre Sawyer, aka Tom, Cameron ou même Jacob ne se cache pas quelqu’un qui aime se travestir ? Hein ? Absolument rien. Donc, tous les beaux mâles de ce yacht sont tout aussi susceptibles d’être coupables. Je commence à fouiller sans aucune gêne un tiroir. On va me détester tiens. Fallait pas me voler, tu vois. Il est beeeau le résultaaat. Enfin voilà. Et, le drame. A trop tirer sur un tiroir, il s’étale par terre, faisant un bruit monumentale. Encore, ça va, j’aurai pu me le prendre sur le pied, mais non. « C'est pas ta cabine... » Non, non, non un témoin de mon odieux crime. J’ai sans doute la tronche d’une gosse qui vient de faire une bêtise, et qu’on vient d’attraper. Puis, il me demande ce qu’est ce bruit. J’espère qu’il est le seul à l’avoir attendu. Bon. S’il est le seul, je peux potentiellement me débarrasser de lui. Ou de le payer pour le persuader de n’absolument rien dire. Malgré mon petit instant de « panique », je ne peux m’empêcher de sourire face à sa petite blague. « Il est sous le lit. Tu m’aides à le balancer dans l’eau, dis ? » Regard pétillant. Et puis, je me dis que je ne pourrais pas cacher mon crime (vous parlez d’un crime) très longtemps. Alors, je me décale pour que Charles puisse constater des dégâts que je venais de causer. Un tas de fringues par terre, ainsi que le tiroir en lui-même. Doux jésus, j’espère qu’on peut le remettre facilement hein. Que ça se remarque pas. « Dis … Tu m’aides ? »

« Il est sous le lit. Tu m’aides à le balancer dans l’eau, dis ? » Visiblement elle possédait elle aussi, le même sens de l'humour que moi. Ou du moins, elle n'était pas resté froide à cet humour, tant mieux. On était sur ce bateau pour un bon petit temps si tout se passait bien pour nous, alors autant rire que pleurer n'est-ce pas ? «C'est lequel des trois ? » J'avais eu vent de la petite histoire de la salle de bain avec Cameron. Il devait être nul au point de vue sexuel pour qu'elle décide de le tuer. Mais bon, encore une fois, je débordais d'idées bizarre. Et celle-ci, décide alors de se décalé pour me laisser voir son petit délit. Un tiroir de tomber, rien de très grave. C'est réparable ça. « Dis … Tu m’aides ? » Un large sourire fendit mon visage tandis que je m'avançai au niveau de ce tiroir. « J'ai pas vraiment le choix ... Je préfère éviter une quelconque complicité dans ton délit. Donc je vais t'aider et on dira rien à personne. » Non Charlou tu n'es pas dans une grande affaire criminelle. Tu es dans un jeu de télé-réalité et non dans les experts voyons ! Ca aussi, c'est flippant quand je me parle à moi-même à la troisième personne, heureusement que personne ne vit en moi à part moi. soit. « Dis, je peux te poser une question ?» C'était une question de formalité mais j'attendais pas vraiment une réponse de la blonde puisque je commençai directement à la lui poser la fameuse question. « Qu'est-ce que tu faisais ici ... dans ce tiroir. T'es voleuse professionnelle et tu voles les gens du bateau ? » Avec toutes mes hypothèses pourries elle devait vraiment me prendre pour un triple lapin crétin. Pendant ce temps là, je m'occupais de remettre le tiroir en place. Vu que la tâche n'était pas très compliqué, ce fût fait assez rapidement. Moins de dix minutes peut-être. Je suis Bob le bricoleur, à force de réparer tout ce que mes gosses peuvent casser à la maison. D'ailleurs, ma fille adore tirer sur les tiroirs jusqu'à les voir au sol alors. « Voilà, je crois que c'est refait. Tu n'as plus qu'à tout ranger dedans maintenant. » L'homme répare et la femme range. Moi macho !? Un peu sans doute, de temps en temps.

C’est lequel des trois. Hm. « Sois pas si curieux. Tu risqueras moins, si t’en sais moins. » Ouais, comme si je suis véritablement dans une affaire de meurtre. Je devrais vraiment arrêter les séries policières, style les experts, tout ça, ça ne me réussit pas trop à vrai dire. Je suis soulagée, il compte m’aider. De toutes manières, je ne l’aurai pas laissé ressortir de cette pièce vivant, s’il refusait. Maintenant, on est complice. Doux jésus, c’est décidé, dès que je termine ce jeu, j’arrête les séries. Je ne suis pas très net comme fille. Un jour, j’irai voir un psychologue tiens. J’ai toujours rêvé d’aller voir un psy. C’est peut-être parce que je suis bavarde et que j’aime bien parler de moi. Alors un psy, qui doit vous écouter, c’est le pied quoi. Il demande s’il peut me poser une question. Je serais tenté de répondre un gros et méchant NON, mais, de toute façon, il n’attend pas ma réponse et pose sa fameuse question. Ce que je faisais dans le tiroir. Je cherchais les œufs de Pâques. Ce n’est jamais trop tard ou trop tôt pour ça hein. Oui, bon, c’est faux. Et, en même temps, je me dis que j’aurai l’air bien conne en disant que j’suis persuadée qu’on m’a volé une robe, et que, par sécurité, je fouille partout. Je ne sais pas ce que je vais répondre, du coup. L’histoire des œufs de Pâques n’est peut-être pas si nulle que ça, tout compte fait. « Je suis une kleptomane refoulée. Je ressentais le besoin de voler une paire de chaussettes, tout à fait. » Faux, mais bon. Surtout que si je devais voler les gens, ce n’serait pas des paires de chaussettes hein. Il remet le tiroir en place. Alléluia, je n’ai donc pas détruit quelque chose. Comme il le dit si bien, je n’ai plus qu’à tout ranger dedans. Je ris. « Alors tu comptes me regarder ranger sans m’aider, hein ? » Sale macho. Non mais oh. Oui, je pourrais lui être reconnaissante de m’avoir aidée à remettre ce tiroir en place, mais non. Mauvaise foi. Légèrement. Bon, beaucoup.