ft. hassan.
2ND AOÛT, 22H50.

La nuit précédente, Pablo n'avait pas fermé l'oeil. Mais genre pas du tout. Bon, allez, quoi, vingt minutes en tout ? Pas grand chose, en tout cas. Si bien qu'il avait été le premier réveiller, aujourd'hui. Si au début, il ne ressentait pas vraiment sa nuit à tourner et retourner dans son lit en essayant vainement de trouver le sommeil, s'activant comme à l'accoutumée, si pas plus, dans l'espoir de passer une bonne nuit cette fois-ci, vers le début de soirée, il se mit à esquisser de longs bâillements. Paressant sur l'un des fauteuils du salon, devant un dvd qu'il ne savait qui avait choisit de regarder, il avait attendu que tous les autres aillent dormir, ou du moins ne rejoignent leur cabine pour finalement se lever et se traîner jusqu'à la salle de bain. Il espérait qu'une bonne douche bien chaude le ferait somnoler suffisamment. Touchons du bois. Il fut content de voir que la pièce était vide, et se déshabiller sans la moindre pudeur, gardant cependant son boxer. Il avait prit l'habitude de garder cet ultime morceau de tissu lorsqu'il se lavait. Il n'était pas vraiment du genre pudique, mais s'exhiber devant des millions de téléspectateurs et une bande de gros voyeurs sur le yacht, ce n'était pas particulièrement son trip. Bref, le jeune homme, malgré sa solitude dans la salle, se dirigea plutôt vers l'une des cabines de douche individuelles que vers celles, communes, qu'il utilisait d'habitude. Quelques secondes après avoir activé l'arrivée d'eau, il se mit sous le jet, soupirant lorsque ses muscles se délièrent. L'eau brulante lui faisait du bien, et il sentit vite mieux. Il attrapa alors le savon, se lava rapidement, pour pouvoir profiter du bienêtre que lui procurait sa douche. Il ferma les yeux, avança d'un demi-pas, pour être complètement sous le jet. Il sentait l'eau couler sur ses cheveux, son visage le long de son dos, mais il n'entendit pas la porte s'ouvrir, dans son dos.

Les yeux cernés, fatigués, Hassan était mort de fatigue aujourd'hui. Il n'avait pourtant rien fait de très spécial, il avait même paressé presque toute la journée. Une seule pensée tournait en rond dans sa tête : Pablo. Il ne lui avait pas parlé depuis le prime. C'est-à-dire depuis deux grosses journées et c'était insupportable. Son colocataire de chambre était devenu pour lui un repère, quelque chose à laquelle il se référait sans cesse. Il avait besoin de lui et ne pouvait pas le nier. La soirée de dimanche avait été riche en émotions, et les deux tourtereaux s'étaient quittés en s'échangeant un baiser des plus fougueux, initiative du ténébreux Pablo, ce qui avait - sans le laisser trop paraître - réjoui le bel arabe. La journée n'était pas encore totalement terminée mais Hassan avait envie de rejoindre son lit et de sombrer dans les bras de Morphée - en mettant de côté depuis deux jours qu'il partageait sa chambre avec Vous-Savez-Qui, celui dont on ne peut prononcer le nom. Non, ce n'en était pas à ce point. Il passa dans sa chambre pour attraper à l'arrache le peignoir blanc que chaque candidat avait reçu à l'entrée de l'aventure avec chacun leur nom gravé dessus. Une fois douché, ce peignoir moelleux ne ferait que le plus grand bien et serait très utile pour regagner la chambre un peu plus habillé - même s'il avait une réputation d'exhibo à entretenir, ce n'était pas le moment. Hassan déboula dans la salle de bain, totalement dans ses pensées et ne prêta pas attention à l'eau qui coulait déjà dans une des douches individuelles. Il se déshabilla près des lavabos, pensant être seul et laissa ses affaires sur le porte-manteau longeant le meuble de salle de bain. Il était nu, dans le plus simple appareil. Dix millions de téléspectateurs? Plus? Et alors, un sexe est un sexe, aussi petit ou aussi grand soit-il. Hassan y avait pensé la première fois où il s'était mis entièrement nu, avait réfléchi au pour ou contre et d'un coté ça ne pourrait lui faire que de la pub. Rosaly et Pablo ayant déjà commenté sa grandeur exceptionnelle, son sexe n'avait rien à craindre niveau reproche des téléspectateurs. Il se balada donc à poil, chantonnant un air de la bande originale de Pirates des Caraïbes qu'il avait regardé pendant la journée. Désirant ne pas être dérangé durant sa douche détente, il opta pour une douche individuelle et, sans y prêter attention, ouvrit la porte d'une cabine de douche déjà occupée. Hassan vit une paire de fesses masculines moulées dans un boxer mouillé - qu'il trouva très belles et bien musclées - et s'excusa. « Oh pardon, excuse-moi. » Il était un peu dans la lune. Puis se dirigeant vers une autre douche, il s'arrêta net et réfléchit à ce qu'il venait de voir. Mais.. oui. C'était.. Vous-Savez-Qui en boxer seul dans une douche. Tentant. Il n'avait pas réalisé à la première vue de ces fesses parfaites. Mais faire le premier pas? Plutôt crever, même si le fessier du beau professeur l'excitait énormément et que la dernière fois Pablo avait fait un effort énorme en faisant le premier pas. Non ce serait dégueulasse de ne pas revenir vers Pablo après son effort après la soirée du prime. D'un pas décidé, il ouvrit à nouveau la porte de la cabine de douche où son amant se trouvait, s'approcha de lui et lui caressa le dos avec la mousse qui y coulait.

Spoiler:

Ce n'est qu'en entendant une voix s'excuser qu'il se rendit compte qu'il n'était plus seul. Le regard étonné, il se retourna à moitié, juste à temps pour voir, durant une fraction de seconde, le visage de Hassan derrière la porte de la douche. Les deux hommes n'avaient pas échangé une parole depuis leur dernière "conversation" lors du prime, qui s'était terminé en véritable baiser de film. Contre toute attente, c'était bien Pablo qui avait prit l'initiative. Lui, l'hétéro pur et dur. C'était difficile à admettre, même mentalement, mais il ne pouvait nier que ces deux jours sans lui adresser la parole avaient été plutôt étranges. Il était sans doute la personne qu'il côtoyait le plus, ne serait-ce que parce qu'ils partageait la même cabine. Un léger sourire apparut sur ses lèvres, tandis qu'il se tournait à nouveau, comptant lentement les secondes dans son esprit. Il était seulement à huit lorsqu'un bruit de porte vitrée s'ouvrant derrière lui lui donna l'information qu'il voulait. Le jeune homme ne sursauta pas lorsque des doigts glissèrent le long de son dos, mais il inspira profondément et imperceptiblement, retenant un frisson à grand peine. Certain de pouvoir gérer, il fit un demi-tour sur lui-même pour être face à Hassan. En remarquant qu'ils avaient à quelques poussières près la même taille, il ne put s'empêcher de songer à l'humiliation que ça aurait été s'il avait dut lever les yeux pour lui parler. « Je me demandais si tu allais revenir » se moqua-t-il gentiment. N'ayant plus prononcé mot depuis plusieurs heures, sa voix était légèrement plus rauque que d'ordinaire. Son regard caressa le corps de son compagnon et il constata sans réelle surprise qu'il était entièrement nu, contrairement à lui. Disons qu'il était connu sur le bateau pour ne pas être le plus pudique des candidats. S'efforçant de ne pas s'attarder sur le bas-ventre de Hassan, il le gratifia d'un regard à la fois innocent et mystérieux. « Je crois que je t'ai traumatisé, l'autre soir. J'aurais pu te sauter dessus avec plus de tenue, désolé. » Faux. Il plaisantait bien sûr, d'ailleurs il retint à moitié un sourire, lui donnant l'air d'être sur le point d'éclater de rire. Non, en fait, il ne pensait pas une seule seconde ce qu'il venait de dire. Le baiser qu'ils avaient échangé - et que Pablo lui avait donné, plus précisément - avait été parfait comme il avait été. Même avec les femmes, sous ses airs de ténébreux romantique, il n'était pas le genre fleur bleue à dépuceler dans une chambre à la lumière tamisée, avec bougies parfumées, et pétales de rose sur le lit. Pourtant, il en avait dépuceler pas mal, allant de sa première petite amie, à sa cousine, à une femme ayant fait vœux de chasteté. Mais là n'était pas la question. Il s'agissait, maintenant, de Hassan. Et de lui.

Un frisson parcourut le dos du compagnon de douche d'Hassan puis il se retourna faisant face à son amour de toujours - oui oui croyons-y. Pablo se moqua quelque peu de Hassan en lui disant qu'il se demandait s'il allait revenir. Mouais. Charmant l'accueil. Hassan aurait espérer mieux, mais après tout, c'était aussi à lui d'y aller plus franchement désormais. Cela ne sera jamais un problème pour Hassan que de poursuivre une relation homosexuelle, mais où étaient les limites de son amant? Pablo était hétérosexuel, même s'il dérogeait à la règle en flirtant avec Hassan sur le bateau. Peut-être trouvait-il les pratiques homosexuelles dégoûtantes, après tout? Lui caresser le dos n'avait peut-être pas été une bonne idée. Pablo regarda son acolyte de haut en bas, constata donc qu'il était nu. Oups, surprise. Mystérieux, il lui lança un regard en essayant de ne pas pouffer de rire. Il lui affirma qu'il l'avait traumatisé l'autre soir, qu'il aurait du lui sauter dessus avec un peu plus de tenue. Ah, parce qu'il appelait ça lui sauter dessus? Ça n'allait pas être terrible au lit alors. Hassan lui adressa un sourire ravageur. « Il m'en faudra beaucoup plus pour me traumatiser » lui dit-il tout en caressant ses pectoraux humides avec un sourire taquin. « Franchement, tu appelles ça me sauter dessus? J'en conviens, pour toi cela a dû être un gros effort de faire le premier pas, mais je rangerais plutôt ce baiser dans la catégorie des échauffements. » Un sourire moqueur mais gentil. Les doigts secs de Hassan qui découvraient le torse de Pablo commençaient à ramollir avec le contact de l'eau chaude et la glisse devint plus facile. Hassan attrapa le savon, appuya sur la bouteille qui expulsa une grosse louche de savon à la noix de coco sur le torse de son bel apollon. « Tu te laves tout seul comme un grand ou tu préfères que je le fasse? »

Les piques de Hassan firent sourire l'italien. Démontrer sa supériorité était peut-être un gêne à part entière chez l'être humain. Certains se sentaient obligés d'être prétentieux, hautains, pour afficher une assurance qu'ils étaient loin de posséder. D'autres savaient le faire avec plus de diplomatie, allant même jusqu'à le cacher, parfois. Sans prêter plus attention que ça à ses paroles, il se pencha et déposa un simple baiser sur ses lèvres, sans expression, sans artifice. Avant d'afficher un nouveau sourire. « Serais-tu en train d'essayer de me provoquer pour voir de quoi je suis capable ? À ta place, je n'aurais pas envie de savoir. » Son ton était égal, mais à l'intérieur, il bouillonnait. C'était plutôt étrange. Pour être totalement honnête, Pablo et Hassan n'étaient pas réellement ce qu'on pouvait appeler des amants complémentaires, ni même des alter-ego. Au contraire, il n'était pas rare que le trentenaire ne goûte pas l'ironie de son compagnon, si bien qu'il ne savait jamais s'il devait s'attendre à des reproches lorsqu'il devenait gentiment moqueur, tandis que celui-ci était parfois agacé de l'insistance de Hassan. Pablo n'avait jamais été proche de quelqu'un. Réellement proche, s'entend. Il mettait toujours un point d'honneur à laisser une distance respectable mais pas trop voyante entre la personne et lui. Il détestait être percé à jour, et préférait rester celui qui contrôlait la relation. Non, les deux hommes n'étaient pas vraiment sortis du même moule. Pourtant, le jeune professeur était inexplicablement attiré par son compagnon. Il le savait très bien, et en était même un peu vexé. Vexé que ce bellâtre même pas fichu de résister à une poignée d'ados - comme il se plaisait à l'appeler dans sa tête, lorsque, furieux de l'effet qu'il pouvait avoir sur lui, il proférait des malédictions à son encontre - ait réussit à lui arracher un baiser volontaire en si peu de temps. Vexé de ne pas avoir su résister plus longtemps. De ne pas avoir envie de résister. « J'ai passé l'âge de me faire laver, mais je ne vais pas me priver de ce plaisir. » D'autant plus qu'il s'était déjà lavé et qu'il n'était pas fan de la noix de coco. Mais la proposition était trop tentante. On était loin de la nuit torride sous les draps, mais il était curieux de voir les sensations que les doigts de Hassan allaient lui procurer. Il avait remarqué que l'homme était vite excité. Il suffisait que leurs peaux s'effleurent pour voir grandir sa virilité. Et Pablo en était plutôt satisfait.



Réponse absolument merdique. Désolée.

L'amant du trentenaire lui demanda alors s'il voulait le provoquer pour voir de quoi il était capable. Il fit croire à Hassan qu'à sa place il n'aurait pas envie de savoir. Hm, bon à savoir, Hassan aurait bien voulu savoir cela tout de suite. Une idée trotta alors dans sa tête, c'était la première fois qu'il faisait du corps-à-corps nu avec celui que tout le monde avait déjà destiné comme son homme. Leur relation avançait et cela lui faisait vraiment plaisir. Mais Hassan décréta alors dans sa tête que seul lui-même pouvait être jaloux de potentiels rivaux, Pablo lui n'y avait pas le droit. Réaction complètement égoïste de la part du tombeur. « Pourtant j'aimerais vraiment le savoir, tu sais » murmura Hassan dans le cou chaud et humide de l'italien tout en souriant au contact des deux corps. Pablo répondit alors à la proposition de sa dénommée "âme soeur" - car ce n'en était pas encore vraiment une - en lui disant qu'il avait passé l'âge de se faire laver mais qu'il n'allait pas s'en priver. Cette réponse fit rire Hassan, qui une fois avoir badigeonné de savon le torse de Pablo qui se tenait devant lui, fit tourner l'homme sur lui même de façon à avoir son dos en face de lui. Il passa alors ses bras musclés autour du corps de l'homme pour atteindre son torse et commença à lui masser les pectoraux ainsi que les abdominaux avec le savon saveur noix de coco. L'odeur commença à se répendre dans toute la cabine de douche. Cette fois-ci, Hassan espérait ne pas être dérangé. À ce contact de plus en plus rapproché, le petit oiseau de l'arabe qui se trouvait désormais à la hauteur de l'arrière-train de l'italien, commença à se dévoiler de plus en plus. Hassan souriait alors qu'il massait le torse de son Don Juan tout en l'encerclant de ses bras mouillés et lui glissa à l'oreille tandis que l'autre se laissait faire. « Si tu qualifies ce petit massage de plaisir, cela veut dire que tu aimes, et si tu aimes cela veut dire que j'attire, c'est ça? Content de l'apprendre. Pas trop dur à accepter, monsieur l'hétérosexuel, que vous êtes excité par un bisexuel? » Encore une moquerie gentille, Hassan laissa échapper un petit rire grave tandis qu'il massait le torse de son homme de plus en plus sensuellement. Il remarqua alors que l'un d'eux avait encore son caleçon, chose à laquelle il allait falloir remédier.

Spoiler:

Sans répondre, Pablo se laissa faire lorsque son amant le fit bouger afin d'être dans son dos. Il était inutile de poursuivre cette conversation sur ce-dont-Pablo-aurait-été-capable. Il y avait des choses dont on ne parlait pas à tout le monde. Et par tout le monde, on entend bien sûr les États-Unis entiers. Ironiser à Hassan quelque chose du genre que l'on apprend des tonnes de choses intéressantes lorsqu'on reste trois cent soixante-cinq longs jours en prison, oui, il aurait put le faire. Et il l'aurait sans doute fait, sans les caméras qu'il savait être partout autour d'eux. Les doigts du trentenaire apparurent alors dans le champ de vision de Pablo, précisément au niveau de son torse. Il se sentit sourire, puis frissonner. Les doigts baladeurs se promenaient sur sa peau, enthousiastes, pressants, aventuriers, inquisiteurs, presque propriétaires. Il se sentait bien, léger, et à la fois incroyablement lourd de pulsion. Son bas-ventre le brulait, et il se serait jeté sur son colocataire dans l'instant. Pourtant, il se demandait s'il était capable de se laisser aller. Là. Tout de suite. La perspective de pouvoir aller plus loin le faisait presque trembler. Donc sans doute que non. Un jour, oui, maintenant... Il pencha légèrement la tête sur le côté lorsque Hassan avança le visage vers son oreille, avant de joindre son rire au sien. « D'accord, tu m'as coincé ! » Il n'avait pas tord, évidemment. Il y prenait plaisir. Il aimait ça. Vraiment. Réellement. Et il en était le premier étonné. Agréablement étonné, en fait. Il ne s'était absolument pas attendu à ce que le touché de Hassan puisse le faire frémir autant que celui d'une femme. Il n'aurait pas été jusqu'à dire qu'il préférait ça, car ce n'était pas comparable, mais dans un style totalement différent, oui, il aimait ça. Ou plutôt... « Et non, pas par un bisexuel. Par toi. Nuance. » Comme pour confirmer ses dires, l'une de ses mains recula dans son dos, jusqu'à toucher Hassan. Lentement, sans le regarder, il s'amusa à retracer les traits de son torse, descendant jusqu'à effleurer sa virilité, puis remontant, et redescendant à nouveau.