ROSY LE ROSIER.

Les pieds claquant sur le sol, en rythme, alors que des écouteurs sont placés sur ses oreilles, et il dansait. Comme ça, tout seul. Tout le monde savait que Jones n'était pas la personne la plus nette du monde, et les gens en aurait la confirmation lorsqu'ils verraient cette séquence. Jonathan, vingt-quatre ans, a eu son admission à l'asile la plus reculée du monde à l'instant, là. L'iPod débitait des chansons, et pas n'importe lesquelles, attention. Et en plus, il chantait, prenant la télécommande de la télé pour micro, fermant les yeux, complétement dans la chanson, se dandinant, de droite à gauche, sans cesse. Par chanter, il fallait penser 'crier'. Voire hurler. Et non, il ne savait pas - très - bien chanter. Non, il ne se serait pas non plus inscrit au casting de Glee. Car il ne sait pas jouer la comédie. Presque pas, du moins. Non, c'était juste une personne comme les autres, chantant les chansons de ses artistes préférés. « SO HOW COME WHEN I REACH OUT MY FINGERS, IT FEELS MORE THAT DISTANCE BETWEEN UUUUUUUS ! IN THIS CALIFORNIA KING BED, WE'RE TEN THOUSA... » C'est à ce moment là qu'il s'arrêta, malgré lui, alors qu'il venait de heurter quelque chose, un corps. Non, pas un cadavre, juste un autre candidat. Il ouvrit les yeux, et remarqua que c'était Rosaly, qu'il venait de bousculer assez violemment. « Eh mais ! Fais attention la prochaine fois ! » fit-il, amusé. Bien sur qu'il disait ça pour rire, il savait très bien que c'était de sa faute. C'était juste.. de la provocation. En quelques sortes.

Un coup de soleil, elle s’était prit un coup de soleil. Elle ne comprenait toujours pas comment elle avait fait. D’un naturel blanc voire quasiment laiteux, elle avait l’habitude de se tartiner de crème avec le plus fort indice possible, ce qu’elle avait fait. Trois fois, en arrivant, après s’être baignée et une fois deux heures passées, elle s’en était encore enduite. L’effet escompté n’était malheureusement pas au rendez vous et elle arborait donc un magnifique coup de soleil dans tout le haut du dos, une vraie torture. Elle avait dormi sur le ventre et avait supplié sa colocataire de lui mettre la crème toutes les deux heures. La plage n’était donc pas au programme aujourd’hui, tout comme n’importe quelle activité qui nécessitait qu’elle prenne le soleil. Flânant comme une âme en peine, se sentant comme un lion en cage, elle finit par attraper ses crayons de couleur pour dessiner. Une boite et des crayons dans une main, elle choisit le salon comme atelier, lieu qu’elle pensait désert. Jones pourtant s’y trouver et aux premiers abords semblaient ... Convulser ? Lorsqu’il se tourna, elle aperçu la télécommande dans sa main et comprit qu’il chantait. Prit dans son petit spectacle, elle ne désirait pas le déranger et passa simplement derrière lui pour rejoindre la table. Son trajet fut stoppé en plein élan lorsqu’il changea violemment de position, la percutant au passage. Son bras venant de percuter son dos, pile à l’endroit de son coup de soleil. Rose serra les dents et plissa les yeux pour ne rien dire mais c’était très douloureux. Sur l’impact, sa boite de crayons était tombée au sol, éparpillant ici et là son contenu. Essayant de remuer le haut de son dos pour estomper la douleur, ce devait-être elle qui semblait prise de convulsion désormais. Elle comprit vaguement les mots de Jones, pas spécialement aimable soit dit en passant mais elle ne pensait pas réellement qu’il était sérieux. Après tout c’était exclusivement de sa faute à lui, le nerveux. « La rockstar consentirait-elle à ramasser mes crayons plutôt qu’a jouer au macho ? » Elle était sérieuse, du moins à moitié, elle espérait sincèrement qu’il l’aide à ramasser son matériel, même si pour le moment elle était plus occupée à essayer d’estomper la douleur.

Rosaly était gonflée, quand même. Déjà, elle avait fait des choses avec Hassan alors que le brun était en train de pioncer dans le même lieu. Et puis là, maintenant, elle le gênait alors qu'il était en train d'écouter Rihanna. Quel culot ! Il lui en voulait, terriblement.. Non en fait il s'en fichait. Elle allait juste mourir, et basta. Mais le pire dans tout ça, c'est qu'elle lui demandait s'il voulait bien ramasser la boite de crayons qu'il avait, soi-disant, fait tomber. Et puis quoi encore. Non mais c'était les nanas ça, toujours demander aux mecs de faire ce qu'elles ont, la flemme, de faire. Il avait un peu entendu ce qu'elle avait dit, malgré le fait qu'il ait encore ses écouteurs collés aux oreilles, la chanson de Rihanna se profilant encore et toujours. Il perdait du temps, là. C'en était presque marrant. Rockstar, macho ? Macho, rockstar ? Soit. Il retira ses écouteurs, avant de la regarder. « Attends redis, j'suis un peu sourd avec ces trucs. » Il lâcha un rire. Il n'avait pas tout de suite compris qu'il venait de faire une, sans doutes, énorme bourde. Mais il se contenta de sourire, de rigoler, d'écarquiller les yeux et de mettre sa main devant sa bouche. « Oops. » Et il oubliait aussi qu'elle devait lire sur les lèvres. Merde. Il l'observa, l'air inquiet. Il savait très bien qu'il venait de faire une erreur et que ça allait être certainement se retourner contre lui. C'en était même sur. Mais... tout le monde ne pouvait pas contrôler chaque parole. Et c'était dommage. Cependant, il ne ramassa pas les crayons qui s'étaient éparpillés au sol. Et puis quoi encore ? Il aurait fallu qu'elle fasse attention. Tant pis pour elle. Finalement, il s’assoit sur le canapé, ne quittant cependant pas ses beaux yeux bleus du regard.

Il pensait vraiment qu’elle le laisserait sans tirer comme ça ? Il lui était rentré dedans, il l’avait accusé alors qu’elle n’était que la victime innocente, il était un crétin stupide et arrogant, tout ce qu’elle détestait alors hors de question qu’elle le laisse jouer à l’enfant roi. S’il avait été le seul bambin chez lui, il n’en était pas de même ici et il allait devoir apprendre quelques règles pour vivre en communauté. Comme celle de ne pas faire l’imbécile avec les handicaps des autres. Si Rosy avait l’habitude qu’on se moque d’elle lorsqu’elle était plus jeune et qu’elle essayait de s’intégrer, il n’en était rien aujourd’hui et ce sujet restait particulièrement sensible. Et lui qui le prenait à la rigolade, ne s’excusant même pas pour cette bavure. Oh, lui il allait prendre … Elle respira un bon coup pour ne pas exploser, partit poser ses feuilles sur la table et attrapa un magasine qui trainait dessus. S’approchant du canapé par derrière, elle frappa le jeune homme avec sur la tête deux ou trois fois avant qu’il ne réagisse vraiment. Là alors, elle fit le tour du meuble et se plaça devant lui, jetant le magasine sur la petite table, mettant les points sur les hanches. « Tu trouves ça drôle ? Parce que moi je trouve ça déplacé et que tu devrais t’excuser. » Il ne le ferait pas, elle le savait, elle n’attendait même pas vraiment qu’il s’excuse, elle était simplement en colère et se défouler sur lui était la meilleure des solutions. Attrapant rapidement son pied, elle le tira de toute ses forces et avec l’effet de surprise surement, réussit à le faire dégringoler au sol. « Ramasse maintenant. » Soit un bon toutou et ramasse Jones, ramasse, il en va de ta survie !