Pepper-Ann- Mardi 09 aout - 18h08.

Dix huit heures et des brouettes et me voilà, trainant encore une fois dans les couloirs, ne sachant pas trop quoi faire. Un peu d’animation la production ! Par pitié ! Même si ce n’était pas une distraction des plus excitantes, j’avais décidé de me rendre au pipi-room ou autrement dit aux toilettes. En effet, quelques minutes plus tôt, j’avais bu un grand verre d’eau avec des glaçons pour me désaltérer de cette chaleur qui en devenait presque insupportable à la longue. J’avais donc une envie terrible et pressante. Soulager ma vessie devenait ma seule préoccupation. Pressant un peu le pas dans les couloirs du bateau, je me retrouvai devant la porte des WC, déjà occupés par quelqu’un. Vite ! Vite ! Et en quelques secondes à peine, me voilà en face à face avec Pepper-Ann, qui devait elle aussi attendre son tour pour aller aux toilettes. Et… Merde ! En plus ce n’était pas une candidate que je portais dans mon cœur et qui risquerait de me laisser y aller le premier. Je m’étais disputé avec elle l’autre jour pour une histoire de balai ou je-ne-sais-quoi. Étant assez rancunier, je décidai de lui adresser mon regard le plus noir. Oh non ! Il était hors de question, qu’elle aille se soulager avant moi ! Qu’elle me passe par-dessus-le corps d’abord ! Un petit jeu de regard façon far-ouest. Qui allait-être le plus rapide ? Au pire je dégainerai mon arme secrète : le balai !

Qui dit réveil, dit passage obligé par les toilettes. Tous les matins, c'était la même chose, une course contre la montre pour satisfaire mon envie pressante. Pas de chance, les toilettes n'étaient pas libre et je me retrouvais opposé à Sawyer pour une guerre d'un tout nouveau genre : lequel de nous deux passera en premier. Je le toisais, le regard tout aussi sombre que lui. Il ne manquait que la musique de Westerns. J'avais beaucoup de difficulté à rester en place tant ma evssie ne demander qu'à être soulagée. Je sautillais d'un pied à l'autre, grimaçant. A la tronche qu'il tirait, je me doutais qu'il ne voudrait JAMAIS me laisser passer avant lui. Maudit garçon qui me détestait pour une histoire de balais. Bon, sur le coup, je n'étais pas beaucoup plus mature, mais franchement, je ne pouvais pas attendre une personne de plus. Alors là, tu rêves, tu n'as qu'à pisser dans l'évier. Très hygiénique, j'avoue. je l'aurais bien fait, mais il se trouve que je n'étais pas outillée pour pouvoir me permettre ce genre de facilité. Les mecs avaient décidément la belle vie. je leur ai toujours jalousé leur capacité à pouvoir pissé n'importe où, alors que pour nous les femmes, c'était un peu plus complexe. Un coup de fesse, j'essayais de le faire plier, mais à côté du gabarit de Sawyer, autant dire que moi et ma taille de guêpe, on ne faisait absolument pas le poids.

Le duel avec Pepper-Ann ne faisait que commencer. Un jeu de regard façon far-ouest. La porte des toilettes pouvant s’ouvrir à tout moment. Qui allait être le plus rapide et qui allait pouvoir se soulager en premier ? La situation dans laquelle nous nous trouvions était assez ridicule. Mais en même temps, ma vessie ne pouvait pas attendre une seconde de plus et apparemment la sienne non plus. Impasse. La production avait un peu merdé sur ce coup, elle aurait dû installer plusieurs cabinets aux seins du yacht. En attendant, je ne comptais pas céder ma place à la brune. Surtout après cette histoire de balai. « Malheureusement c’est la grosse commission. Donc faire caca dans l’évier ce n’est pas ce qu’il y a de mieux. » Oui, je mentais. Ce n’était pas bien, mais en même temps je n’avais pas le choix. Je devais être convainquant. Il fallait que la jeune femme me cède sa place. « Mais puisque tu as de si bonnes idées, fais-le toi ! Ou vas pisser dans la piscine ! » Et toc. J’étais arrivé là le premier après tout, même si ça s’était joué à quelques secondes. J’aurais très bien pu trouver un autre endroit pour me soulager tel que la piscine, par-dessus-bord, ou même dans le pot de plante, où j’avais déjà uriné une fois étant bourré. Mais je n’en avais nullement l’envie. « Tiens, je vais te faciliter la tâche ! » Certifiais-je, soudainement, lorsque je reçu un coup de fesse de la part de Miss Balai. Comme si elle faisait le poids contre mon corps. Sans hésiter, je m’emparai de l’anatomie de la brune pour l’emmener de force vers la piscine. Malheureusement, celle-ci fut coriace puisqu’elle s’échappa bien assez vite de mes bras. Retour donc à la case départ pour nous deux, devant la porte des toilettes.

Roh Sawyer, tu fais chier. Oui, c'était le cas de le dire. Je me trémoussais sur place, sautillant du jambe à l'autre. Il était impossible d'avoir plus envie de pisser que ça et lui, ignoble homme des cavernes, il voulait m'empêcher d'accéder au cabinet de toilette. LA grosse blague. Un moment d'inattention et ce lâche s'empara de moi pour m'embarquer vers la piscine. Aaaah. Mais il riait ou quoi? Il n'était pas au courant qu'en me balançant dans tout le sens, j'allais me pisser dessus? Et sur lui, par la même occasion. Un gémissement plaintif s'extirpa des mes lippes alors que je gigotais dans tous les sens pour qu'il me libère de son emprise. Il me relâcha et je me précipitais vers la porte, toujours fermée. AAAAAH. Mais flute quoi. Inspire. Expire. Inspire. Expire. Pense à autre chose Peppy. PENSE à autre chose. Comme à ta gueule de bois pas possible et à la sieste que tu as faites une bonne partie de la journée. Aoutch. Je pose ma tête contre la porte du cabinet, venait doucement frapper de mon poing. Y a quelqu'un? Pas de réponse. Je me redressais alors, sourcil froncé. Dis donc, serait-il possible que... j'essayais d'ouvrir la porte. Si vous baisez et que ça m'empêche de pisser, je vous jure que je hurle. Toujours pas de réponse, je colle mon oreille contre la porte pour voir si j’entends quelques choses. Rien du tout. Bizarre. Je me tournais vers Sawyer. Tu m'fais la courte échelle? L'espoir fait vivre, il ne m'aiderait jamais, même si pour cela, il se privait d'aller au toilette.

Pepper-Ann avait voulu employer la manière forte en m’éjectant de la liste d’attente pour aller aux toilettes, j’avais riposté. Hors de question de me laisser faire par une brune avec un balai coincé dans le cul ! J’avais donc prit la madame de force pour la jeter dans la piscine. Mais malheureusement, celle-ci s’échappa, bien avant, de mes bras pour retourner devant la porte des toilettes. C’est qu’elle était tenace la demoiselle ! Mais moi aussi ! Je pisserai avant elle. C’était décidé. Pour rien au monde je ne céderai. « Toi aussi tu casses les pieds ! » C’est alors que la brune eut l’ingénieuse idée de vérifier s’il y avait bel et bien quelqu’un dans les WC. Pas de réponse. Merde. Elle ironisa, ce qui ne me fit pas tellement rire. « Vas-y moi je leur pisse dessus ! » J’étais un tantinet énervé à présent. J’avais une putain d’envie pressante et il fallait que je me soulage au plus vite. Ne pouvant pas attendre plus longtemps, j’acceptai de faire la courte échelle à Pepper, même si pour cela, je ne pu m’empêcher de rechigner. « Putain t’es grosse ! » Assurais-je, tout en galérant à la porter par les pieds. « Tu vois quelque chose Miss Balai ? » Oui maintenant j’allais la surnommer comme ça. Son prénom était bien trop moche et long pour que je m'égosille à le prononcer.

Le râleur de service finit par me faire la courte échelle, non sans avoir balancé un commentaire des plus suspects sur mon poids. Je n'avais jamais été grosse, mais depuis ma maladie, j'avais encore perdu des kilos pour en venir à cette taille parfaite et cette silhouette de rêve. Je ne lui donnais pas le plaisir de répondre à ses provocations. Les mains posées contre la porte des toilettes, je me hissais pour ne plus peser contre ce pauvre garçon qui n'avait visiblement pas suffisamment de force pour me soutenir. A la force de mes bras, j'arrivais tout de même à passer ma tête suffisamment pour voir qu'il n'y avait personne. Un grognement s'extirpait de mes lippes alors que je laissais retomber, oubliant l'autre imbécile qui attendait sous moi. Je pestais écrasant Sawyer de tout mon poids. Rah... Mais ils ne pouvaient pas se bouger celui là? Je rageais, le frappant, genre, mais qu'il se bouge. Oui, oui, même si je l'écrasais. Je me redressais complètement. Arg. J'en avais marre. Je devais vraiment pisser et là, ça devenait intenable. Tu n'as pas une pièce? Un vieux truc que j'avais appris au lycée. Une pièce et je pouvais ouvrir n'importe quelle porte des toilettes publiques. je tendais déjà la main, bah oui, qu'il les cache.

J’avais finit par céder au caprice de la brune me demandant de lui faire la courte échelle. Après tout, je n’avais rien de mieux à faire. Je voulais pisser, elle aussi, alors autant unir nos forces pour débloquer la porte des toilettes. Ce ne fut pas sans broncher que j’avais prêté main forte à la candidate. Elle et moi étions décidemment fait pour nous chamailler tels des enfants. La preuve, elle n’hésita pas à m’écraser les mains avec ses pieds. Aouch. Je ne répondis rien pour ne pas lui procurer plaisir. Cependant, je décidai d’écarter soudainement mes mains pour la faire tomber sur le sol. Vengeance ! Heureusement pour elle, la chute ne fut pas haute. Si bien qu’elle ne perdit pas ses esprits et me posa une question pour le moins surprenante. « Toujours sur moi évidement. » Non mais quelle question bête ! Je n’allais pas me promener partout sur le yacht avec mon porte-monnaie dans la poche. Je n’étais pas le genre de mec blindé aux as qui se trimbalait partout avec des pièces et des liasses de billets. « Pourquoi ça ? Tu comptes la jouer à pile ou face pour savoir qui ira aux chiottes le premier ? » Ouai, vraiment, je ne voyais que ça. Jamais je n’aurais pu imaginer que la jeune femme sache ouvrir une porte fermée à clés avec une simple pièce.