Le prime venait de se terminer d'une façon particulièrement déroutante. Chacun s'était pressé vers les éliminés, d'abord Minnie pour ma part et ensuite Cameron puis j'avais assisté à la scène que nous avait offert Sawyer assez déroutée. Je le savais proche du New Yorkais mais son attitude m'avait étonnée au point que j'étais restée interdite néanmoins, il me faisait de la peine si bien que j'avais décidé de le rejoindre lorsqu'il avait quitté le Mistral. J'aurais parié qu'il avait décidé de rejoindre sa cabine, pour avoir un peu de tranquillité. Et si j'étais comme le commun des mortels je l'aurais certainement laissé seul pourtant je n'avais pas pu m'empêcher de le rejoindre juste parce que je savais que ruminer n'arrangerait pas les choses. Si bien que sans prendre le soin de toquer à la porte, j'avais poussé celle-ci, il était là sur le lit de Cameron, les larmes roulant sur ses joues. Il avait essayé d'essuyer ces dernières dès qu'il m'avait vu entrer dans la pièce mais ses yeux rougis ne trompaient pas de toute façon. « Hey ! » Répondais-je à la suite du jeune homme m'approchant doucement du lit sur lequel il était pour m'y installer ensuite. « Tu veux parler ? Un câlin peut être, tout ce que tu veux en réalité. J'suis là pour te changer les idées, demande et je m'exécute si c'est pour espérer revoir ton super sourire illuminer ton visage. » avais-je murmuré doucement alors que j'essuyais du bout des doigts, une larme orpheline qui roulait sur sa joue.

Suite au prime, j’étais venu me réfugier dans ma suite et plus précisément dans mon lit, pour être tranquille et évacuer un bon coup mon chagrin. Ma solitude ne fut pourtant pas bien longue, puisque je fus rejoint, quelques minutes plus tard, par Harley, probablement venue me réconforter. « J’ai pas grand-chose à dire à part que je suis perdu. Depuis quelques semaines, je ne me reconnais plus, et ça ne s’arrange pas. » Je m’étais, quelques peu, confessé à la blonde. J’avais suffisamment confiance en elle pour lui dire ce genre de chose. Maintenant, je ne comptais pas lui parler ouvertement de Cameron et du baiser qu’il m’avait donné avant de partir. Premièrement car je ne savais pas quoi en penser, et deuxièmement, car j’espérais que les candidats et en particulier Harley n’avaient rien vu de tout cela. Après tout, il m’avait isolé dans un coin pour m’embrasser. Donc en principe, à part peut-être pour les caméras, nous étions passés inaperçus. « Merci de ton soutien. Viens par ici ! » La gratifiais-je avec un beau sourire tandis qu’elle essuyait mes dernières larmes. Habituellement, je n’étais pas du genre affectueux avec les autres, mais là j’avais grandement besoin d’affection. J’étais donc vraiment reconnaissant envers Harley. Si bien, qu’allongé dans ses bras, je n’hésitai pas à passer ma main dans sa belle chevelure en guise de remerciement. A présent, je me plantai dans son regard, en essayant de chasser tout ce que j’avais en tête.

Quand j'avais proposé à Sawyer s'il voulait parler je ne m'attendais pas à ce qu'il le fasse à vrai dire je l'avais fait parce que c'était ce qu'on disait dans ces cas là. Sachant pertinemment que la personne en question ne dira rien; sauf qu'il l'avait fait, et j'en étais ravie, qu'il me fasse assez confiance pour me parler. Néanmoins j'étais décontenancé par ses révélations, sans ne rien laisser paraître bien évidemment. « Je comprends, mais on est pas obligé de parler de toute façon » De toute façon quelque chose me disait qu'il ne comptait pas le faire, et ça ne me posait de toute façon aucun problème. J'ignorais ce qu'il voulait entendre par là, je pensais que ça concernait Cameron, mais étant donné que je pensais qu'ils étaient plutôt en froid, j'imaginais qu'il avait dû se passer quelque chose qui de toute évidence ne me concernait pas le moins du monde. Comme je l'avais dit, mon but en venant ici c'était de lui faire retrouver le sourire rien de plus et je comptais tout faire pour que cela arrive. Il n'avait pas tardé à me remercier, c'était tout naturel et je le faisais parce que j'en avais envie. Il m'avait même sourit. « Etape un, accomplie. » Lançais-je doucement alors qu'il s'installait au creux de mes bras, cette proximité était étrange mais pas désagréable. Je continuais à caresser doucement son visage tandis qu'il passait une main dans mes cheveux, je souriais. S'il y avait bien une chose que j'appréciais tout particulièrement c'était qu'on joue avec mes cheveux, pour le commun des mortels c'était désagréable et moi j'appréciais. Nos regards planté l'un dans l'autre, un long silence s'était instauré, mais il ne s'agissait pas d'un de ces silences gênant bien au contraire. Une présence suffisait parfois, plus que des mots, les attitudes prévalaient souvent, et j'espérais qu'ils suffisaient à lui changer les idées. D'autant qu'il n'y avait pas énormément de choses à dire dans ces cas là, rien n'aurait été suffisamment fort pour atténuer la peine.

Suite à ma confession intime, je ne comptais pas m’exprimer d’avantage pour me livrer à la blonde. Bien que je détienne une entière confiance en elle, je ne souhaitais pas l’assaillir de tous mes doutes et incertitudes. Elle n’était pas un prêtre à qui l’on se confesse à tout bout de champ ou une psychologue à qui l’on peut parler librement. Non. Par respect pour elle, je préférais me taire. « Oui. Je n’en ai pas tellement envie. » Autant annoncer clairement la couleur vu que je ne comptais pas me forcer. La franchise était l’une de mes principales qualités, maintenant elle faisait également partie de mes défauts dans la mesure où mes propos étaient bien trop souvent crus ou maladroits. Certaines fois, ils étaient même blessants. Comme quoi la vérité n’est pas toujours bonne à entendre. Enfin voilà. Je me retrouvais à présent enlacé à la jolie Harley. Un câlin si gentiment offert, que demandez de mieux ?! Appréciant réellement l’intention qu’avait eue la jeune femme envers moi, je n’avais pas hésité à lui adresser un sourire à nouveau et à passer ma main dans ses cheveux pour la remercier de tout cela. Bon, il était vrai que le geste était assez risqué car pas mal de nanas n’appréciaient pas qu’on touche à leurs cheveux mais là, j’avais eu comme le pressentiment que cela plairait à la candidate. Et visiblement, je ne m’étais pas trompé puisqu’elle n’arrêta pas ma main. Elle-même avait décidé d’effleurer plusieurs fois mon visage. Le contact était également très agréable. Sa main était d’une douceur absolue. Bon sang, qu’est ce que j’étais bien ! J’espérais qu’il en serait de même pour elle. En attendant, de simples gestes et regards suffisaient pour me faire passer un bon moment. Les minutes défilèrent ainsi. Au bout d'un moment, je décidai de réduire la distance qui me séparait de son visage pour lui déposer un bisou, non loin de ses lèvres. « Et c’est quoi l’étape deux ? » Murmurais-je, malicieux.

S'il y avait bien une chose que j'appréciais chez Sawyer, parmi tant d'autres qui faisait qu'il était de ceux dont j'étais le plus proche ici c'était sa franchise. Si bien qu'il m'avoua qu'il ne comptait pas parler pour le moment, et à vrai dire c'était ce qui importait. A vrai dire, je ne pensais pas qu'évoquer tout ceci à chaud soit une idée excellente. D'autant que je n'étais pas certaine d'avoir envie de les entendre maintenant. « Evidemment, si plus tard tu veux en parler tu sais que je serais là. » J'imagine qu'il savait que j'étais prêt à l'écouter, mais je préférais le lui rappeler au cas où. Bref pour le moment ce n'était pas ce qui comptait le plus, après avoir réussi à le faire sourire, nous étions enlacés, il caressait mes cheveux et moi sa joue. L'ambiance était tout autre que lorsque j'étais entrée dans la pièce quelques minutes plus tôt. Et ce n'était pas pour me déplaire, non en réalité j'étais même parfaitement à l'aise avec lui et la réciprocité semblait de mise, en tout cas c'est ce que j'espérais. Nous nous regardions à présent, silencieux de toute évidence les regards échangés suffisaient amplement puisque ni lui ni moi ne nous risquions à le briser. Puis au bout d'un moment, il changea de position, se rapprochant dangereusement de mon visage déposant un baiser relativement proche de mes lèvres si bien qu'un sourire naquit sur celle-ci, les étirant délicatement. « Hum... Quelque chose ressemblant vaguement à ceci ! » lançais-je sur le même ton qu'il avait employé, malicieuse à souhait avant de réduire la distance une fois de plus et approcher mes lèvres des siennes afin de les embrasser délicatement. Une pulsion comme une autre. Une envie qui me tiraillait et que j'avais fini par assouvir sans réellement savoir comment il serait reçu.

Encore un peu bouleversé par tous les événements qui avaient eu lieu, un peu plus tôt dans la soirée, je n’avais pas souhaité en faire part à Harley. J’espérais qu’elle comprendrait mes raisons. Apparemment oui, car elle ne m’avait aucunement incité à me livrer. Elle m’avait juste rassuré en me disant qu’elle était là en cas de besoin. C’était tout ce dont j’avais besoin d’entendre. « Oui, je sais. Merci. » A nouveau je lui offrais un sourire sincère. Je ne savais pas si la jeune femme lisait dans mes pensées, mais en tout cas, elle agissait à la perfection avec moi. Outre l’étreinte qu’elle m’offrait, j’avais l’impression d’être en totale fusion avec elle. Des sourires, des caresses, des regards, on était totalement liés. Et étrangement, la situation ne me déplaisait pas. Au contraire. J’étais parfaitement à mon aise dans les bras de la blonde. Et cela semblait réciproque. Tant mieux. Quelques minutes plus tard, doté d’une pulsion soudaine, je m’étais approché de ses lèvres pour y déposer un bisou légèrement en-dessous. Je lui avais alors demandé quelle était la deuxième étape, ne sachant pas réellement si elle serait consentante à ma soudaine envie. Oui ! Je n’y croyais pas mes yeux, elle avait elle-même réduit l’infime distance entre nos lèvres pour les collées l’une à l’autre en toute délicatesse. Le fait qu’elle m’effleure avec tant de douceur me fit frissonner. Évidemment, je poursuivais ce qu’elle avait commencé avec un peu moins d’hésitation mais toujours autant de légèreté. Le baiser était doux mais également sensuel. Malheureusement, je fus contraint de m’arrêter là avec la jeune femme lorsque mes oreilles entendirent la porte s’ouvrir. Putain Jacob t’abuse ! Mon colocataire venait inconsciemment de gâcher un si bel instant. Le pire c’est qu’il s’installa à son aise dans la suite comme si de rien n’était. Peut-être qu’après tout, il n’avait rien remarqué. En tout cas, la blonde s’était détachée de moi. Je comprenais. Hors de question de continuer tout cela devant le candidat.