Mardi 16 août 2011 ; 15H23.
Le Mistral.
Sujet créé pour Sawyer.

Briony s’était levée à une heure convenable et, après un petit déjeuner et une bonne douche, la demoiselle s’était réfugiée sur le ponton afin de regarder la terre s’éloigner et la mer méditerranée. On ne pouvait d’ailleurs que la contempler et la demoiselle ce serait bien imaginée au bord d’une plage à faire la crêpe avant de plonger la tête la première dans cet or bleu turquoise. Quoique, peut-être qu’elle était trop fraiche pour que Briony se permette de plonger. Bref. Toujours est-il que, perdue dans ses pensées, elle rejoignit la cuisine à pas de loup aux alentours de quinze heures et quelques afin d’y prendre une grappe de raisin, étant donnée qu’elle avait oublié de déjeuner. Comme quoi, être pensive peut vous faire mincir. Cependant, alors que dans la cuisine se trouvait quelques candidats déjà en pleine conversation, la jolie rousse préféra les laisser tranquille et en profita pour grignoter tout en marchant. Ce qui était déconseillé. Ce qu’elle faisait très souvent. Quelques minutes plus tard, elle se trouva devant les portes du Mistral. Se glissant à l’intérieur, elle y vit un habitant, Sawyer. Sawyer, Sawyer. Il était en train de faire Dieu sait quoi vers le bar, ainsi, la rouquine se dirigea vers lui et après avoir gobé un raisin, elle s’annonça. « C’est marrant, non ? » Question rhétorique, elle poursuivit. « Autant Pablo a une tête de gay, autant Hassan a un air de pervers, autant toi, on te croirait pas gay, comme ça. » S’avançant encore un peu vers le bar, elle posa les coudes sur le zinc avant de finalement avaler un autre raisin blanc. « Je ne critique pas ton orientation, hein. Je constate. » Elle n’en avait pas encore finit. « Pas trop triste que ton petit-copain soit parti ? » Haussant les sourcils, elle attendait sa réponse dans un fin sourire espiègle. Elle faisait évidemment référence à Cameron et il le savait très bien.

Une nouvelle semaine débutait. Mon état d’esprit était tout chamboulé depuis le prime. Le principal responsable était Cameron. Je lui en voulais. Et de m’avoir embrassé, et d’avoir quitté le jeu. J’étais maintenant bouleversé et perdu. Afin de me défouler, j’avais donc passé la matinée à la salle de sport puis le début d’après-midi à faire des longueurs dans la piscine. A présent, je devais me trouver une nouvelle occupation. Quelque chose qui me ferait oublier tout mes soucis. Genre boire tout en créant de bons cocktails. Ouai, tiens, bonne idée. Mais impossible d’être tranquille puisqu’à peine deux minutes plus tard, je fus rejoint au Mistral par Briony, qui avait visiblement décidé de me faire chier en raconter de la merde. « Non mais elle va se la boucler la rouquine ?! » Là j’avais sérieusement envie de lui coller mon poing dans sa gueule, même si c’était une femme. J’allais cependant m’en abstenir. Elle n’en valait pas le coup et en plus je savais qu’au moindre faux pas la production risquerait de m’évincer du jeu. Elle m’avait à l’œil depuis que j’avais cassé volontairement l’une des tables du Mistral et donc que j’avais fait preuve de violence. J’essayai de contenir ainsi, la colère monter en moi, tant bien que mal. « Au lieu de raconter des conneries sur la vie des autres, occupes toi de tes affaires ! AH pardon, tu n'en as pas ! » Ouai bon ok, c’était nul comme réplique. Mais il valait mieux ça à ce que j’étrangle sur place cette vieille fouine. « Tu sais, Cameron m’a pas mal parlé de toi. Je crois bien qu’il s’est trompé sur ton compte. Il va vite être déçu. » Voilà qui allait toucher la rousse. Du moins, en principe. Je savais qu’ils avaient été assez proches. Et donc j’en concluais qu’elle devait être jalouse de moi pour m’attaquer ainsi. Tsss. Lamentable. Je n’allais pas m’attarder plus sur son cas. Je préférais continuer ma préparation de cocktail. Si j’étais actuellement photographe, j’aurais très bien pu être barman. L’alcool et les cocktails n’avaient aucun secret pour moi.

Briony n’était pas réputée pour prendre les gens avec des pincettes, elle ne l’était pas d’avantage pour être considérée comme une gentille fille qui se laisse faire. La rouquine se différenciait des autres candidats car elle n’avait pas d’envie lubrique du matin au soir et elle préférait un bon cocktail de fruits rafraichissant à une vodka pure qui vous perce l’œsophage et vous laisse aphone. La candidate était également plutôt moqueuse et apparemment, certains candidats appréciaient un peu trop leur amour propre pour pouvoir prendre la moindre remarque au second degré. C’en était presque lassant. Presque, du moins. Sawyer, par exemple, aurait pu l’agacer en deux secondes, mais non. Il paraissait tellement énervé sans que Brony n’ai fait quoique ce soit, que cela en devenait amusant. Sauf lorsqu’on lui manquait de respect, ce qu’elle n’appréciait guère et qu’elle faisait savoir. « Sache que la rouquine se tait lorsqu’elle le souhaite. » Ensuite, elle n’appréciait pas le ton qu’il prenait avec elle, Briony n’avait pas insulté sa mère, de ce fait, elle n’appréciait pas qu’on lui dise de se la ‘boucler’. « Si j’avais été vulgaire, je t’aurais bien dis d’aller te faire enc… Mais Cameron n’est plus là, malheureusement. » Pour le coup, Briony s’espaça un peu de Sawyer, histoire qu’une main n’atterrisse pas par accident sur sa peau tacheté de taches de rousseurs et de grains de beautés. Le garçon lui rappela ensuite qu’elle n’avait rien de mieux à faire, ce qui n’était pas faux. En tout cas, on colportait beaucoup moins sur le dos de Briony comme ça. Gobant un autre raisin, la demoiselle écouta Sawyer parler de Briony et Cameron. Fronçant un instant les sourcils, elle se demandait si Cameron avait vraiment parlé d’elle à Sawyer. En tout cas, la réponse de tarda pas à fuser. « En tout cas, il ne m’a pas parlé de toi. » Autrement dit, Sawyer n’était pas assez intéressant pour que Cameron prenne la peine de parler de lui. Soit. Effectivement, Briony avait été choqué que les garçons s’embrassent lors du prime. Jalouse ? Très certainement. « Noyer son chagrin dans l’alcool, c’est triste. » Elle l’observa un moment faire ses cocktails, se taisant. Après tout, si elle se remettait à parler, ce serait pour lui lancer des piques ou des remarques désobligeantes. La rouquine se connaissait, elle ne pouvait pas s’en empêcher et en général, elle se plaisait bien à cela. Mais là, à présent, elle n’en avait pas le cœur. « Il a dit quoi à mon sujet ? » Acheva-t-elle sur un ton plus sérieux, d’une voix à moitié audible. Briony était tout de même soucieuse de savoir ce que Cameron pensait d’elle.

Tranquillement installé derrière le bar à essayer de nouveaux cocktails, je fus rejoint par Briony, qui ne tarda pas à faire grouiller la colère en moi. « Ouai bah la rouquine, si elle continue à faire son intéressante elle va vite passer par-dessus bord. » Qu’elle ne prenne pas ça à la légère, ce n’était pas des menaces en l’air. J’en étais tout à fait capable. Quoi qu’après, vu la hauteur du yacht je serais probablement inculpé pour meurtre donc non, il valait mieux que je la jette dans la piscine pour lui refroidir les idées. « C’est qu’elle se croit drôle en plus ! » Je lui fis ainsi une tête de mongole. Un gamin de trois ans aurait pu sortir sa blague. Cette femme était tout bonnement pathétique. Je lui aurais bien mis une rouste dans sa tronche mais malheureusement elle eut le réflexe de se reculer de moi. Ce n’était pas plus mal après tout. Ça m’éviterait de me faire exclure du jeu. [...] Afin de calmer quelques peu l’atmosphère, je décidai de mêler un peu plus Cameron à la conversation, en indiquant qu’il serait déçu d’elle à sa sortie. Je le pensais. Vraiment. Malgré mon sacré caractère, je ne méritai pas un tel acharnement de la rousse. « C’est qu’il ne devait pas avoir confiance en toi. » Cette fois-ci, j’étais moins sûr de mes propos. En même temps, ça m’importait peu qu’il lui ait parlé de moi ou pas. Bref. Lassé de devoir me défendre constamment auprès de la jeune rousse, je décidai de l’ignorer un moment pour me concentrer sur ma préparation de cocktail, en espérant qu’elle dégage ! Mais en vain ! Elle revenait à la charge.. Putain qu’on l’enferme et qu’on la bâillonne ! « Ce qui est triste, c’est les filles comme toi, qui n’ont rien d’autre à faire que de se mêler de la vie des autres. » Et toc ! Qu’elle me fiche la paix, bon sang ! D’une minute à l’autre, j’allais exploser. J’étais très impulsif donc qu’elle ne me pousse pas à bout ! Heureusement, elle calma ses ardeurs en me demandant d’un ton sérieux ce que Cameron pensait d’elle. Tss. Elle ne méritait pas une réponse franche. « A ton avis ? Qu’est ce qu’il a pu dire ? » Elle allait probablement me lister tout un tas de compliment sur elle, mais qu’importe. A sa place, j’aurais honte, tout simplement.

« Que j’étais une bonne confidente et il n’a pas tord. » Répondit-elle simplement à sa question. Finalement, peut-être que Cameron n’avait rien dit sur elle à Sawyer mais que ce dernier voulait juste lui faire croire ce genre de choses. Pourquoi, elle n’en savait rien, en tout cas, si Cameron lui avait vraiment parlé d’elle, c’était surement pour lui dire cela. Briony voyait bien que le garçon était énervé mais elle ne voyait pas la raison à cela. Après tout, elle n’avait rien dit de méchant, si ? Non, décida-t-elle. Il s’excitait donc juste sur elle alors qu’objectivement, la rouquine ne lui avait jamais rien fait. Et puis cette manie de l’appeler ‘la rouquine’ l’agaçait quelque peu. Sawyer n’était apparemment qu’une brute, voir même un macho. Ce qui était bien – ironie – avec la candidate, c’était que plus tu lui disais d’arrêter et plus elle continuait. Comme si elle aimait amorcer une bombe et la voir ensuite exploser. Ou du moins, voir jusqu’à quel moment il était possible de la désamorcer sans qu’elle n’explose. Cela se jouait à quelques millisecondes et c’en était plutôt jouissif. « Dis moi Sawyer, j’ai réussi à t’énerver en deux mots et dans ce cas tu n’as aucun sang froid ou bien tu es énervé et tu tentes de te défouler sur moi ? » Il s’agissait d’une vraie question et l’américaine était très intéressée par la réponse que ce dernier lui donnerait. Elle se savait insupportable mais de la à provoquer cet effet chez un garçon, c’était bien une première. A moins qu’elle ait mis le doigt sur une plaie bien ouverte, c’était possible. A cet instant, en le regardant faire ses mélanges alcoolisés, la rousse se demandait vraiment comment Cameron avait pu s’attacher à… Cet ours qui ne ressemblait en rien à Teddy Bear, d’ailleurs. Les gouts et les couleurs, ma foi, ça ne se contrôlait décidément pas et Briony plaignait la personne qui tomberait un jour sous le charme de Sawyer. Sérieusement, ce gars était soit dans l’attaque soit sur la défensive, il était clair que la rousse ne partageait aucun point commun avec Hulk.

La rouquine m’avait précédemment demandé ce que Cameron m’avait dit à son sujet. Évidemment, j’avais un peu bluffé. Il ne m’avait jamais parlé ouvertement d’elle. Je savais juste qu’ils avaient été assez proches. Rien de plus. Ah ah ! Briony était donc tombé dans le panneau en s’intéressant à cela. Comme quoi, la curiosité est un bien vilain défaut ! « Soit. A vrai dire, il ne m’a jamais rien dit sur toi. » Hé hé, manges-toi ça face de pet ! Je ne pu m’empêcher d’avoir un petit rictus et un sourire en coin. J’étais plutôt fier de l’avoir piégée après tout ce qu'elle avait pu dire un peu plus tôt. A présent, j’en avais quasiment la preuve formelle, si elle m’avait agressé, c’était principalement par jalousie envers Cameron. « Oh je t’en prie Briony, arrêtes ! Tu sais très bien pourquoi je suis énervé ! » Rétorquais-je aussitôt d’un air mi-blasé, mi-agacé. Non là vraiment elle cherchait des noises. Qu’elle fasse pas sa victime encore longtemps, ça m’insupportait. Oui, j’avais le sang chaud. Elle m’avait en même temps bien cherché alors que je ne lui avais quasiment jamais adressé la parole auparavant. Alors qu’elle ose prétendre que je me défoulais sur elle, c’était tout simplement inadmissible. Elle me faisait passer pour quelqu’un que je n’étais pas, et inutile de dire que je n’appréciais pas cela du tout. « Maintenant si tu veux bien disposer, je vais m’apitoyer sur le fait que je sois apparemment gay et je vais noyer mon chagrin dans l’alcool. Ça ne sera pas très beau à voir. » Peut-être que j’étais énervé mais je n’avais pas perdu mon sens de l’humour et mon éternelle ironie. A présent, j’espérais que la rousse comprendrait mon message et déguerpisse au plus vite. Sa compagnie n’était plus la bienvenue. Ciao-Ciao !