Dray & Pepper-Ann ✖ Le mardi 30 août 2011, début d'après midi.

L’allégresse qu'avait engendré mon sauvetage était passé par une tout autre couleur lorsque l'on m'avait annoncé une nomination d'office. Connerie. Le lendemain, la déception s'était vaguement dissipée. C'était une semaine comme une autre sur le Yacht... Ou presque. Enfin, c'était le jeu, je m'étais embarqué dans cette aventure et je savais parfaitement que tout était possible, même ce genre de situation franchement agaçante. Rien que d'y repenser, ça m'énervait. Merde. Je quittais ma cabine. Il fallait que je descende du Yahct, que je prenne l'air, que je m'évade. J'en avais besoin. Je partais clairement dans l'idée de semer les caméras, de me trouver un coin tranquille où elle ne me braquerait pas sans cesse. Dray? Il était où Dray? Oui, parce que je le prenais en otage, au cas où, vous voyez? Ou comme complice, tout dépendrait de lui. Je le trouvais enfin. Je lui saisissais le bras et l'entrainais à ma suite, marchant assez rapidement. Je te kidnappe pour le reste de la journée. Avec un peu de chance, si on se pressait, la production n'aurait pas le temps de comprendre que l'on partait en promenade et les caméras ne sauraient pas nous suivre. Oui, j’espérais naïvement que tout allait se passer comme cela. La main dans celle de Dray, je prenais la direction de la plage. Au milieu des touristes, on pouvait forcément disparaître, quelques heures seulement. Je n'étais pas vraiment en tenue de plage, mais peu importe, je trouverais bien un maillot dans l'une des petites boutiques qui bordaient la plage. Il faudrait juste trouvé un truc pour les micros... Connerie de micro. Je lançais un regard à Dray , un sourire. Le pauvre, embarqué de force.

L'ombre du prime planait encore au dessus de Dray. Les montagnes russes de sentiments qui l'avaient gagné lors de cette soirée le marquaient en cette journée. Du bonheur, que sa favorite soit restée. De la tristesse et de la colère pour le départ de Briony et les nominations d'office. Trainant sa carcasse sur le yacht, il s'était levé aux aurors, malgré une nuit mouvementée à cause de miss Jordanna-la-tarée. Pourtant, hors de question de rester là à tirer la gueule, il avait décidé qu'aujourd'hui serait une bonne journée. Et l'intervention de Pepper-Ann aidera surement à cet objectif. Alors qu'il se dirigeait vers la salle de sport, elle lui attrapa le bras pour un kidnapping en règle. « On va faire comme si j'étais pas d'accord, une pauvre victime trainée de force. » La pauvre victime se laissa pourtant docilement faire, et bientôt, il se prit au jeu. Sa main dans celle de la candidate, ils furent bientôt entourés de touristes, et le cameraman jouait des coudes pour les suivre. Partageant un sourire complice avec Peps, il accéléra le pas, et alors que l'employé de la production eu le malheur d'avoir une seconde d'inattention, l'entraina dans une boutique de vêtements, espérant que cet idiot n'ai rien vu. On peut toujours rêver. Sans lui donner le temps de souffler, Dray prit la demoiselle dans ses bras et la serra contre lui, profitant de cette tranquillité hors champ. « Je suis content que tu sois resté. » Elle devait le savoir, mais il avait envie de lui dire. Le trentenaire se pencha à son oreille et vint lui susurrer : « Au cas où, je t'avais laissé mon numéro et mon adresse dans une de tes valises. » Sur le bateau, impossible de rester seuls deux minutes, résultat il n'avait même pas pu lui répondre lorsqu'elle lui avait demandé s'ils allaient se revoir, à l'extérieur. C'était sa réponse, en retard. La libérant enfin de son étreinte -ca serait dommage de l'étouffer-, il attrapa un chapeau de paille qu'il enfonça sur le crâne de la brune. « Mission camouflage. » Genre, nous contre les caméras.

Il m'entrainait dans un magasin, nous faisant ainsi échapper au caméraman envoyé par la production pour nous suivre dans notre escapade. Je laissais échapper un rire, amusée, on dirait deux fugitif, deux gosses que l'on venait de prendre en flagrant délit et qui voulait échapper à la sentence. Il me prenait dans ses bras, je lui entourais la taille, venant poser ma tête contre torse. Je prenais une inspiration profonde, m'imprégnant de son odeur par la même occasion. Mon sauvetage lui faisait plaisir. Tant mieux, il faut dire que je lui avais littéralement sauter dessus lorsque j'avais appris la nouvelle. Le pauvre. Il m'avait laissé son numéro et son adresse? Cela m’arrachait un nouveau sourire. Je ne l'avais même pas remarqué. Hm. Heureusement qu'il le disait parce que j'aurais probablement foutu l'ensemble de mes affaires aux linges sales sans prendre la peine de trier quoi que ce soit. La cuisine? D'accord. La lessive? Sans façon. Je n'étais pas la femme parfaite. J'espère que je ne devrais pas les utiliser dans les prochains jours. Oui, parce que cela voudrait dire que je serais sortie et que, probablement, lui aussi. Non, cela n'arriverait pas, on devait rester. Je relevais ma frimousse vers lui. Bam. Un chapeau sur la tête. Je fronçais le nez, une moue enfantine étirant mes traits en une grimace des plus amusantes. De toute beauté. Enfin, si ça pouvait éloigné les caméras. Gardant le chapeau sur la tête, j'avançais dans les rayons, l'entrainant à ma suite pour pêché ici et là une nouvelle garde robe. Typiquement vacancier. Je lui glissais des énormes lunettes de soleil colorée sur le nez, ainsi qu'un collier à fleur autour du coup. Complètement canon, y a pas à dire. Il faut qu'on te trouve une chemise dans le même genre !!! Un rire fusait. Dernière arme pour notre sortie : un appareil photo jetable. Je me tournais vers lui, le pointant avec mon viseur pour faire le premier clicher. Oustitiiiiiiiiiii.

Dray se sentait bien. Ses traits détendus trahissaient cette décontraction. Le public leur avait laissé une semaine supplémentaire, et il voulait en profiter. Pas pour se la jouer « pensons au futur », mais pour profiter des instants qu'ils avaient ensemble. La vie réserve suffisamment de surprises pour que prévoir le futur soit impossible. Qui sait ce que demain sera fait ? Peut-être qu'une fois dehors, ils oublieront les liens qu'ils ont tissé ici. Peut-être aussi que certains intégreront son quotidien, son cercle privé, c'est du moins ce qu'il se plaisait à penser. Il n'avait jamais su dire à quiconque ce qu'il ressentait, livrer l'attachement, un excès de pudeur, ou juste qu'il ne savait pas vraiment comment s'y prendre. Quoiqu'il en soit ses gestes doux à l'intention de Pepper-Ann venaient naturellement, et il ne cherchait pas plus loin. Si elle venait à sortir ? Il ne préférait pas y penser. Mais gageons que l'aventure perdrait beaucoup de son goût et de ses couleurs. C'était sa rencontre du jeu. Surement pour ca qu'il se mit à rire plus ou moins niaisement à la mine adorablement gamine de sa complice, une fois qu'elle recut le chapeau sur le crane. Quand à lui, hé bien, il eu l'honneur d'arborer des supers lunettes qui lui allaient à la perfection, et un collier. Ca changeait de son style habituel, y a pas à dire. Mais loin de râler, tout ceci l'amusait beaucoup. « Je vois bien que t'essaye de m'enlaidir pour que je ne me fasse pas enlever par une horde de filles en folie, mais j'y peux rien si ma classe ressort dans n'importe quelle tenue ! » Ou pas, en fait, on aurait dit un de ces kékés des plages, avec les chaussettes dans les tongs vous voyez. Une photo, vite, une pause de beau-gosse. Baissant les lunettes absolument immonde sur le bout de son nez, il adressa un clin d'oeil et une moue ravageuse à l'objectif. Une chemise à fleurs vint couvrir son torse, tandis qu'il tendait à Pepper un maillot de bain avec une sorte de soutien gorge dans le genre tahitienne, avec les noix de coco et tout le bordel. C'était ridicule. « Oh mon dieu tu vas resplendir là-dedans, enfile moi ça tout de suite ! » Pendant que mademoiselle se changeait, il alla se pencher sur le comptoir de la vendeuse, lui glissant avec un regard entendu. « On fait parti d'une émission, enfin vous avez du en entendre parler, donc vous transmettrez la note au type qui va débarquer avec une caméra sur l'épaule. Puis vous lui direz qu'on se rend au port, il n'a qu'à nous attendre là-bas. » Peut-être qu'ils iraient.. dans quelques heures. Pour l'instant, la plaaage.