Daniel & Pepper-Ann ✖ Le mardi 30 août 2011, dans la matinée.

Bon, j'étais nominée d'office, c'était pas la fin du monde. D'accord, j'avais complètement mal pris la chose, j'avais même été plutôt scandaleuse en apprenant la nouvelle, mais c'était l'alcool. Oui, c'est toujours l'alcool. Et puis le stresse. Bon, une chose était certaine, ce matin, je repartais du bon pied. j'allais profiter de cette foutue aventure jusqu'au bout, mais avant, avant, c'était le passage par la cuisine. Il n'y a pas de bonne journée sans petit déjeuner. Installée sur le plan de travaille, je me bouffais un bol de céréales auxquelles j'avais ajoutés des morceaux de fraises délicieuses et du lait. Hm. Bonheur. Extase pour les papilles. Bon, d'accord, je me satisfaisais d'un rien, mais j'assumais complètement. Des bruit de pas, cuillère en bouche, je tournais mon attention vers la silhouette qui se dessinait dans l'embrasure de la porte. Daniel. Attention musique de Western. Non mais, c'est le messager des enfers, mais au fond, je l'aimais bien. Nouvelle bouchée, je le suivais du regard d'abord silencieuse, un sourire léger à la commissure de mes lippes. T'es du genre à te faire soudoyer, ou c'est même pas la peine d'essayer? Ouai, après le kidnapping, ça le faisait.

La vie dans le bateau, ce n’était pas Byzance tous les jours. Certes, il faisait chaud, les destinations étaient incroyables et la population plutôt agréable en général mais vivre les uns sur les autres commençait un peu à rendre Daniel fou. Il détestait devoir partager son petit déjeuner avec d’autres personnes, devoir les observer en train de se laver les dents ou d’avoir peur de manger sur la table au cas où quelqu’un y aurait fait des galipettes une heure avant. Mais c’était comme ça, il ne se plaignait pas et arrivait même à garder le sourire avec tout ça. Sauf le matin, le matin n’avait jamais été très tendre avec lui comme il n’était tendre avec personne le matin. Mais si les habitants pouvaient faire la grasse matinée tous les jours, il avait du travail à faire lui. Même si aujourd’hui il s’était accordé une journée de repos. Après tout, il avait assuré la présentation du prime, plusieurs candidats le détestaient, en somme il faisait bien son travail. C’est donc à une heure plus qu’acceptable et parfaitement reposé qu’il partit en quête de son petit déjeuner. Il avait enfilé un bermuda mais guère plus, de toute façon la plupart des candidats ne se levaient tôt. Excepté Pepper-Ann. Il lui adressa un léger sourire en la voyant dans la cuisine et prit place sur une chaise, sa tête sur un de ses poing.« Oh, je suis un être corrompu ma chère, tu devrai le savoir. Mais si je suis du genre à me faire soudoyer, tu n’es pas du genre à en avoir besoin. » Il le pensait réellement, allez savoir quel sens exactement. « La même chose, femme. » Il désigna son bol du regard avant d’esquisser un léger sourire, elle n’était pas du genre à se laisser parler de la sorte, il désirait simplement la titiller. Après si jamais elle voulait effectivement lui faire son petit déjeuner il n’allait pas pleurer.

Je n'étais pas du genre à en avoir besoin? Boarf. J'étais quand même nominée pour la deuxième fois... Et je perdais toujours autant au jeu qu'il proposait. Laisse moi donc en juger. Hm... Quel est ton prix? Un sourire, malicieux et joueur, je n'étais pas spécialement sérieuse, bien que je ne refuserais pas de gagner... Ouai. Enfin, c'était plus gratifiant de gagner à la régulière. Je pris une nouvelle cuillère de mes céréales. Presque fini. Installée sur le plan de la cuisine, je me laissais glisser contre celui-ci alors que mes pieds nus retrouvaient le carrelage glacée de la cuisine. Monsieur s'était installée sur une chaise et me quémandait un bol comme le mien. Bol que je tenais d'ailleurs d'une main, vide, et que je reposais dans l'évier avec nonchalance. En passant auprès de lui pour revenir là où je me trouvais auparavant, je glissais ma main dans ses cheveux. Lève toi et marche, Homme, j'aimerais profiter encore une fois de la vue. Un regard par dessus mon épaule et je reprenais place, contre le plan de travail cette fois-ci, adosser au meuble. Je dois m'attendre à ce que tu m’attrapes par les cheveux et que tu me tires jusqu'à ta cabine pour me faire sauvagement l'amour? Oui, vu que monsieur semblait vivre comme un Néandertalien. Je croisais les jambes, vêtues de ce short et de ce t-shirt difforme et trop large qui me servait de pyjama. C'était pas ce qu'il y avait de plus sexy au monde, mais ça avait son charme. Puis merde, c'était signé Pepper-Ann.

Depuis le début, il avait considéré Caithe comme le bon flic et Noah comme le mauvais. Quant à lui, il se trouvait quelque part au milieu, pas réellement détesté mais pas non plus du genre à écouter les autres se plaindre durant des heures. Ce qui expliquait sans doute pourquoi personne ne le connaissait réellement. « Jusqu’où est-ce que tu serais prête à aller ? » Il était bien plus drôle de connaitre ses limites plutôt que d’avouer de but en blanc son prix. Qui plus est, il n’y avait pas vraiment réfléchi donc c’était la réponse parfaite dans son cas. Celle de Pepper lui tira un sourire amusé. Elle avait de la répartie, ne se laissait pas faire et c’était réellement agréable. « Un défilé façon mannequin ça t’irait ou tu pensais à quelque chose d’un peu plus … déshabillé ? » Il haussa un sourcil comme intrigué tandis que ses lèvres s’étirèrent de nouveau en un sourire presque pervers. Il n’avait pas réellement de limites avec les femmes et n’avait jamais eu honte de son corps. Daniel ne put retenir un rire franc au vue des paroles de la brune. Elle était décidément pleine de ressource. « Oh, ça c’est seulement si tu es sage et que tu me prépares mon petit déjeuner. Sinon tu auras droit à des heures et des heures de torture dans mon lit. » Ça ne sonnait pas du tout comme une menace, non, pas du tout et c’était bel et bien le but. Il la gratifia d’un sourire en coin avant de se lever et de farfouiller dans le frigo. Il se servit une part de gâteau tout en conversant. « Je suis déçu, je n’ai pas même eu droit à un petit merci pour avoir si bien gardé ton petit secret. Tu sais que ce n’est pas mon genre pourtant… »

Jusqu'où j'étais prête à aller? Moi, c'était clair, tant que cela ne mettait pas en danger Jones, Dray et Pablo, le reste m'importait peu. Marilou et moi, c'était déjà foutu. Mais bon, je doute qu'il ne me propose de mettre en danger l'un d'eux. Donc en gros, j'étais prête à n'importe quoi. Prête à tout, tant que ça me concerne. Voilà, c'était claire et je n'avais même pas besoin de dire clairement qui je protégeais ou non. Oh tu sais, j'aurais peur d'être déçue. Un sourire, amusé et malicieux, comme si j'avais une haute estime de lui et que je m'attendais à beaucoup de sa part. Genre un fantasme, ou une connerie du genre. Plus déshabillé? Oh, ce ne serait pas pour me déplaire, mais je n'avais aucunement envie de gonfler son égo déjà suffisamment imposant. Ou des heures de tortures. Qui te dis que je n'apprécierais pas? Hein? Qui te dis que je n'aime pas ça. Regard aguicheur et joueur, je m'amusais clairement, je jouais le jeu, inaccessible et facile à la fois. Ce n'était rien de plus qu'un jeu. Comme tout sur ce bateau, tout ou presque, parce que je m'étais attachée à certains d'entre eux. Mon secret? De quoi parlait-il? J'haussais un sourcil, perplexe. De quoi me parlait-il? Je m'approchais de lui, dangereusement. Comme je l'avais déjà fait lors de notre première rencontre, je lui barrais le chemin de mon corps. Encore faudrait-il que je sache lequel de mes secrets tu protèges. Le regard s'abaissait sur le gâteau. Hm. Faim. Un sourire alors que mon regard se reposait sur lui et que ma main venait discrètement s'emparer de l'assiette sur laquelle était déposée le gâteau. Mouahaha. Je tournais les talons et reprenais place contre le plan de travail. Merci.