Première vrai soirée depuis la fin de l’émission. Même si je n’étais pas un finaliste j’avais refait un dernier aller retour par la case presse people pour livrer quelques détails sur les conditions de mon retour pendant cette fabuleuse semaine, j’avais évité les questions sur Sawyer, j’y avais répondu, mais en étant vague parce que je ne voulais pas que tout le monde soit au courant de tout avant que je sois sûr qu’il ne ressente les mêmes choses que moi. La prochaine fois que j’aurais rendez-vous avec la presse ce serait surement pour parler de mon album, celui que je préparais tranquillement, on m’avait proposé de me mettre en contact avec Red One et j’étais plus qu’intéressé. Il était tout de même celui qui produisait quelques musiques de Lady Gaga, Kat Deluna et bien d’autres stars. M’enfin bref. Ce soir je ne pensais à rien d’autre qu’à Sawyer que j’avais invité au cinéma pour aller voir Destination Finale 5. Certes pas très romantique, mais j’étais le contraire du romantique de base, j’aimais faire partager les choses que j’aimais et jusqu’à maintenant j’avais toujours aimé voir les destinations finale au cinéma. Je lui avais donc envoyé un sms pour que l’on se rejoigne là-bas parce qu’il n’était pas chez moi. Il avait tout de suite accepté, je m’étais donc préparer. Un t-shirt Calvin Kleine et un jean Lewis, rien de plus et rien de moins. Je finissais pas arriver dix minutes en avance devant le cinéma. Nous allions assister à la séance de vingt-deux heures. Jetant un coup d’œil je décidais de m’allumer une petite cigarette pour attendre qu’il pointe le bout de son nez. Il n’y avait pas trop de monde, je rencontrais néanmoins quelques personnes qui connaissaient l’émission puisqu’ils me demandaient mon avis sur certains événements du bateau, quelqu’un me demandait même un autographe ce qui me surprenait énormément.

Cela faisait à peine quelque jours que Three Wishes était terminé. Pendant ces quelques jours, j’avais tout simplement fait l’autruche. J’étais rentré incognito de l’aéroport, j’avais ignoré les appels de ma sœur, surement curieuse de savoir ce qu’il s’était passé durant le jeu, puis aussi les appels de mes quelques contacts. A présent, j’étais seul. Terriblement seul à New-York. Enfin non.. il y avait Cameron, que j’avais bien évidemment revu en toute discrétion. Je ne souhaitais, en effet, pas m’afficher sous les feux des projecteurs et profiter de ma soudaine notoriété comme lui le faisait. Bien au contraire, je voulais retourner dans l’anonymat et qu’on me laisse tranquille. Car oui, je recevais d’une part des appels d’inconnus voulant me proposer des interviews, paparazzades ou encore des sextapes, et d’autre part des insultes dans la rue du genre "sale tapette, vas bruler en enfer". Sympa hein ?! Le retour à la réalité était donc très dur pour moi et je souhaitai éviter à tout prix de sortir de chez moi. Néanmoins, seul dans ma caravane, que j’avais pris soin de garer dans un coin tranquille de la grosse pomme, je n’avais qu’une seule hâte : revoir mon amant. Évidemment lorsque celui-ci me proposa une sortie au cinéma, je ne pu refuser. Surtout que j’avais terriblement envie de voir le dernier Destination Finale. Je m’étais donc fait beau pour l’événement avant d’effectuer le trajet pour m'y rendre. Ce que je n’avais pas prévu, c’était qu’on salisse mes habits de mon propre sang. Je m’étais, en effet, fait agresser dans le métro de New-York par des homophobes. Trois contre un, je n’avais évidemment pas fait le poids. C’est donc avec quelques marques de sang sur le visage et un état de choc que j’arrivai devant le fameux cinéma où Cameron m’attendait. Malheureusement, avec ce petit contre-temps, j’allais probablement foutre notre soirée en l’air. J’en étais d’ores et déjà désolé. Si bien que lorsque je vis la silhouette du jeune homme, je me jetai dans ses bras dans le silence le plus profond, pour déverser ma frustration et mon chagrin.

Je ne m’attendais pas à ça pour nos retrouvailles. Certes depuis la sortie tout n’était pas parfait, nous étions très fréquemment pris comme tête de turc par tous les homophobes du coin. Jusqu’à maintenant je n’avais rien dit, ce n’était déjà pas dans mes habitudes de fermer ma gueule d’une tel manière, mais je faisais l’effort. Je n’avais aucune envie d’avoir un clash avec toutes ses personnes puisqu’ils étaient tous des cons. Par contre, lorsqu’ils s’en prenaient à Sawyer je sortais les crocs. Je tournais la tête de l’autre côté de la route lorsqu’il arrivait, je sentis néanmoins qu’il devait y avoir quelque chose qui ne tournait pas rond. Pas besoin de me faire un dessin, lorsqu’il reculait je remarquais avec horreur qu’il s’était fait tabassé. La colère montait en moi, je crois que j’avais même des envies de meurtres lorsque je voyais ça. « Oh putain… Ca va ? Qui t’as fait ça ? » Je bouillonnais. J’espérais qu’il connaissait au moins une des personnes qui s’était occupé de lui pendant quelques minutes, s’il se rappelait d’un nom, d’un visage je n’hésiterais pas à aller voir cette personne pour lui faire regretter son geste. La prochaine fois nous serions deux contre trois, et là pour eux ce serait la merde étant donné que nous étions tous les deux plutôt bons pour mettre des bons coups de poing. « Viens on va te nettoyer le visage. » Je lui prenais la main avançant dans le cinéma pour trouver les toilettes pour hommes. Il n’y avait personne, je saisissais au passage plusieurs morceaux de papiers que je passais sous l’eau pour lui enlever un peu de sang. Je plongeais mon regard dans le sien, j’étais un peu triste et je me sentais coupable, coupable de ce qu’il venait d’arriver. « Je suis désolé… C’est de ma faute si les gens t’agressent comme ça. » Je passais ma main contre sa joue lui déposant un long baiser sur les lèvres. Je n’en revenais toujours pas, les gens étaient vraiment stupides de nos jours.