Ca fait vraiment trop bizarre d’être dans ce chalet. Quand on a plutôt l’habitude d’être dans un studio à habiller des gens ou de passer du temps avec un enfant; ne rien faire dans un magnifique cadre comme celui-ci était plutôt perturbant. Raaah et puis c’est surtout propice au grignotage et à la cellulite qui s’installe sur ses fesses. Bon, après je m’en fou un peu : un peu de sport, ça défoule pour les excités (pas sexuel) de la vie comme moi. Je ne sais pas pourquoi je pense à ça, puisqu’en ce moment même, j’étais en train d’inspecter les lieux. Nous n’étions que lundi. En presque deux jours, je n’avais pas encore fais le tour du propriétaire et le chalet et son terrain est plutôt immense dans son genre. Je traversais alors toute les chambres, par curiosité. Mise à part la mienne aux couleurs flashy qui va finir par me rendre aveugle, je n’avais pas encore vu celle des autres. Je passais rapidement, avant de descendre les escaliers doucement. « Est-ce que quelqu’un veut des crêpes ? » Oh bon sang, il ne fallait pas en dire plus pour me voir rappliquer dans la cuisine à toute allure, comme une morphale. « Moiiiii ! » Criais-je en chemin, manquant de tomber plusieurs fois en perdant mes magnifiques pantoufles en moutmout’ rose bonbon. « Moi j’en veux ! Moi j’en veux ! » Répétais-je, en arrivant dans cette fameuse immense cuisine, dans laquelle se trouvait la jeune femme qui venait de poser cette délicieuse question, piétinant sur place. Je passe peut-être par fois pour une gamine mais franchement, ais-je l’air de m’en soucier ? Je finissais par me calmer, et lui adresser un sourire, ne sachant pas vraiment comme elle s’appelait cette fille. J’allais poser mon cul sur l’une des chaises hautes, posant mon menton sur ma main, dont je venais de poser le coude sur l’îlot central. « Avec du chocolat… » Continuais-je…

Tu veux bien de moi

« Est-ce que quelqu’un veut des crêpes ? » Une simple phrase. Mais il n'en fallait pas plus pour me détourner de ce que j'étais en train de faire ou sur le point de faire. Oublié ce à quoi j'étais occupé – visite des lieux? Ou autre chose... – ou ce que j'avais l'intention de faire, je décidai immédiatement de remettre cela à plus tard pour répondre à ce délicieux appel. Je fus devancé par un autre gourmand – une gourmande d'ailleurs. Entrant dans la cuisine, j'entendais la cuisinière et sa première cliente, si on peut dire, échanger quant à la recherche... du chocolat. Chocolat que j'avais moi-même trouvé la veille en fouillant les placards à la recherche de quelques mignardises. J'entrai donc dans la cuisine, où je vis les deux jeunes femmes qui a présent échangeaient leurs prénoms. « Emmett, » m'annonçai-je en me montrant, « ... j'ai cru entendre le mot « crèpes »... » murmurai-je avec un sourire mutin. Je me dirigeai rapidement vers le placard et en sortit le chocolat, que je brandis tel un sauveur. « Et j'ai le chocolat! » lançai-je fièrement à la cantonnade. Je posai celui-ci sur le plan de travail et m'installai à côté de Saoirse. Assis tranquillement, les pieds sous la table, attendant sa petite crêpe. J'étais incorrigible.

Genre, j’avais déjà l’impression que mon ventre gargouillait à l’idée de manger des crêpes. « Je te réserve donc la première fournée. » Un large sourire dessiné sur mes lèvres, je levais mes bras au dessus de ma tête en signe de joie, tout en lâchant un « Ouaaaaaai » très significatif. Ensuite, mon cul sur la chaise, je tapotais la table d’impatience, en plus franchement, comment être patiente quand la bonne odeur de la première crêpe en train de cuir embaume toute la pièce. « Et bien si tu arrives à en trouver ce sera avec plaisir. » Olala, il ne faut pas me le dire deux fois. Je saute de ma chaise. « Défi accepté ! » Disais-je à son attention, me dépêchant d’ouvrir les premiers placards que je voyais devant moi. Des assiettes, des verres, des casseroles et autres poêles. Non mais ils rigolent là ? Y’a rien à manger dans les placards ! « Et du sucre glace aussi. Mais je peux chercher entre deux crêpes si ça t’arrange. » Perchée sur la pointe de mes pieds, je regarder derrière moi. « Non non, je vais le chercher aussi ! » Ca m’éclatais de regarder partout et dans les moindres recoins. « Moi c’est Cléo. » Une nouvelle fois, je me retournais vers elle, avec un large sourire. « Oooooh c’est joli comme prénom ! » Lâchais-je, presque gaga ; mais ce n’est pas pour rire, c’est un vachement joli prénom. « Emmett, » La voix d’un mâle suivit la mienne et me fit tourner la tête. Ah ! C’était l’autre beau gosse de notre arrivée. Je lui adressais un large sourire franc. « ... j'ai cru entendre le mot « crèpes »... » Super ! Je ne suis pas la seule morphale ici ! Je laisse le soin à Cléo de lui répondre, avant de bondir un peu vers lui à son annonce : « Et j'ai le chocolat! » Aaaaaaah voilà mon sauveur ! « T’es trop fort » Lui adressais-je, allant me rasseoir en même temps que lui. Je l’aimais déjà. « Ah non, viens ! On doit chercher le sucre glace ! » Je lui filais une tape dans le dos, tirant un peu sur sa manche pour qu’il être sûre qu’il me suive bien.

Visiblement, le fait que j'ai trouvé le chocolat faisait des heureuses. « T’es trop fort » « Je suis d’accord, tu es notre sauveur ! » les entendis-je dire à mon sujet. J’arborais un grand sourire, fier de moi pour pas grand chose. Le simple fait que ces deux candidates voient en moi un sauveur faisait de moi le plus heureux des hommes. Seulement j'eus à peine le temps de mettre les pieds sous la table qu'une deuxième mission m'attendait : après le chocolat, le sucre glace ! Accompagnant la rouquine, je me levai à la recherche du sucre glace, ouvrant et refermant chaque placard de la cuisine. Assiettes, casseroles, bols, récipients. « Avec du chocolat, s'il te plaît. » répondis-je à la cuisinière qui me demandait quel accompagnement je souhaitais avec mes crêpes. Nouveaux placards. Verres, condiments, épices et... le sucre glace. Je l'attrapai et le brandis bien haut en retournant auprès des fourneaux. « Mission accompli ! » m'exclamai-je non sans enthousiasme. Je posai le sucre glace sur le plan de travail à côté du chocolat à portée de main de Cléo. « On va pouvoir déguster ces crêpes qui, ma foi, ont l'air délicieuses. » L'odeur qu'elles diffusaient était absolument délicieuse et ne pouvait que mettre l'eau à la bouche.

Il ne me fallait pas grand-chose pour m’enthousiasmer. On me demandait de chercher du sucre glace : hop ! J’étais déjà sur mes deux pieds, prêtes à bondir. J’attrapais au passage Emmett pour qu’il puisse m’aider. Bah oui, je suis petite moi, il me faut un grand mâle pour les placards plus haut. Je fouillais dans un placard, tandis que les deux autres jeunes gens se parlaient. Le chocolat c’était miam, encore plus que le sucre, bien que je ne sois pas réellement difficile pour ça. « On sait déjà que … Je n’ai pas retenu ton prénom, désolée. » Comprenant que c’était à moi qu’elle parlait, je me retournais, lui adressais une petite moue. Avec tout ça, j’avais complètement zappée de me présenter à mon tour. Souriant à pleines dents, je lui répondais simplement « Saoirse ! » avant de me tourner de nouveau, mais trop tard. Emmett était trop rapide pour moi. « Mission accompli ! » Je secouais les bras en signe de déception, accompagné d’une moue boudeuse. « Non ! Tu vas trop vite ! » Je retournais à ma place, tapant de nouveau sur la table. « On va pouvoir déguster ces crêpes qui, ma foi, ont l'air délicieuses. » Je fermais les yeux pour respirer la bonne odeur, avant de lâcher un soupire. « On a trop d’la chance Emmett ! Dis, Cléo, tu sais cuisiner d’autres choses ou c’est tout ce que tu sais faire ? » Oh je ne voulais pas être méchante, au contraire, je serais ravie d’apprendre que la jeune femme sait cuisiner plein d’autre trucs : ce n’est pas que je ne sais pas cuisiner, mais j’ai un peu de mal quoi. Mis à part les gâteaux aux chocolats. « Non parce que c'est cool d'avoir une bonne cuisinière à portée de main ! » Rajoutais-je, avec un rire.