milo.

Comment avais-je réussi à attendre plus d’une journée pour proposer, au détour d’un couloir, à Milo que nous nous retrouvions dans cette chambre secrète? Je ne sais pas. Mais là, tout de suite, l’impatience de le retrouver m’envahissait. Jouer ce petit jeu me venait plus naturellement de jour en jour, mais pour autant, il m’était difficile d’être à ses côtés sans vraiment l’être, puisque nous devions protégés notre secret. Pire, nous étions forcés de dormir dans la même chambre chaque soir, sans que le moindre contact soit possible. Bon, mieux valait que les choses soient ainsi, que Saoirse partage son lit, et Sacha le mien... mais je regrettais de ne pouvoir m'endormir à ces côtés. Au moins, maintenant, la production nous offrait un refuge… pour une période limité, mais c’était déjà ça de gagner. Et je comptais bien en profiter. Profiter de Milo, de sa présence à mes côtés. Il m’avait fallu faire preuve de beaucoup d’imagination pour ne pas croiser qui que ce soit jusqu’à ce que je faufile dans la chambre secrète. J’avais bien surveillé mes arrières, j'avais même opté pour une tenue des plus décontractés pour ne pas éveiller de soupçons, même si Milo méritait mieux... Mais tant pis. J'étais la première sur place, et j'eus tout le loisir d'observer la pièce avant que la porte ne s'ouvre pour lui céder le passage. Je lui laissais à peine le temps de faire son entrée dans la pièce que déjà, je me réfugiais dans ses bras, retrouvant ainsi mon refuge, mon chez moi. « Je n'aime pas quand tu me fais attendre. » lui dis-je seulement, blotti dans le creux de son cou.

Il m'avait fallu prendre sur moi lors du prime, pour ne pas sauter de joie à la découverte de la nouvelle chambre. On allait enfin pouvoir partager un moment rien que tous les deux, à l'abri des regards. Du moins de ceux des autres habitants. On allait pouvoir être nous même. Pas de mascarade à faire semblant d'être des étrangers qui apprenaient à se connaître. Je ne savais même pas pourquoi nous avions attendu toute une journée pour s'y rendre. Peut être parce que nous n'avions pas vu d'ouverture, mais là c'était le moment. Yasmine serait la première à y pénétrer, et moi un peu plus tard. Il ne fallait surtout pas éveiller les soupçons, c'était bien ça le plus difficile. Et si tout à coup on se mettait à notre recherche ? Bon heureusement, à cette heure ci, la plupart était en mode larve, en pleine digestion. Là j'étais en mode agent secret. Ma mission, si je l'acceptais, m'infiltrer dans la chambre Héra, sans me faire remarquer. Ça m'amusait pour tout vous dire. Je fis comprendre à certains habitants que je comptais aller faire un tour à l'extérieur. Comme ça, dès fois qu'ils me chercheraient, le parc était super grand, pas étonnant qu'ils auraient du mal. Bref, après quelques frayeurs, et un léger retard du à un candidat dont je n'arrivais plus à me débarrasser, enfin j'entrai dans la chambre. Où m'attendait déjà ma douce Yasmine. Juste le temps de refermer la porte qu'elle se précipita sur moi pour m'enlacer. Mes bras l'entourèrent immédiatement. Bon sang, ce que ça faisait du bien de la sentir près de moi.  « Tu m'as tellement manqué » Oui, c'était peut être bizarre de dire ça, dans la mesure où je la voyais tous les jours, et qu'on dormait en plus dans la même chambre. Mais ça n'était pas la même chose. On était si près, tout en étant si loin à la fois. Trop loin. Ma main s'engouffra dans ses cheveux, tandis que je me détachai légèrement d'elle pour l'embrasser. Un baiser tendre.  « Je ne vais plus avoir envie de quitter cette chambre. » La quitter, elle.

Alors que mes bras s’agrippaient à lui, avec la ferme intention de ne plus le laisser s’éloigner de moi, je sentis les siens m’entourés, m’enlacer, pour me serrer tout contre lui. C’était un besoin viscéral que nous avions de nous retrouvé, et la production nous offrait là un cadeau bien plus précieux qu’elle ne pouvait le croire. De la torture, voilà ce c’était, voilà le supplice que l’on nous faisait vivre en devant se côtoyer semaine après semaine sans pouvoir être nous-mêmes. « Tu m’as tellement manqué. » me mentionna-t-il, et bien que j’aurai pu reprendre ces paroles pour le lui dire à mon tour, je préférais me taire et savourer le moment de nos retrouvailles. Je ne parlais pas beaucoup, mais je crois que mes gestes suffisaient, pour le moment du moins. Je sentis sa main s’aventurer jusque dans mes cheveux, et me détachant légèrement de lui, je savourais le contact retrouvé de ces lèvres contre les miennes. Bon sens que ça m’avait manqué, qu’il m’avait manqué. « Je ne vais plus avoir envie de quitter cette chambre. » fit-il, alors que sa bouche se détachait de la mienne. J’esquissais un léger sourire chagrinée. « J’aimerais bien aussi, mais tu sais comme moi que ce n’est pas possible… » Toujours aussi réaliste, toujours aussi terre à terre. Par chance que je l’avais, lui, pour me permettre d’oublier mon côté sérieux et me laisser aller à quelques folies. Comme celle de participer à cette émission. Mon front se colla au sien, alors que j’étais toujours dans le confort de ses bras. « Quel intérêt de participer à cette émission ensemble si l’on ne peut même pas l’être... » Je soupirais. « Sauf ici. » Car c’était bien là le seul endroit où nous pouvions réellement être nous même, à l'abri du regard des autres... mais pas des caméras. « Rappelle-moi pourquoi j’ai acceptée de m'inscrire à cette émission. » lui demandais-je en posant mon regard dans le sien. Parce qu’à cet instant précis, je n’en voyais plus trop l’intérêt. Tout ce que je voulais, c’était retrouvée ma vie, ma place à ses côtés, et nos bonnes vieilles habitudes qui me manquaient tant.

« J’aimerais bien aussi, mais tu sais comme moi que ce n’est pas possible… » Rho je le savais déjà, pas besoin de me le rappeler. Au moins avec elle, ce qu'il y avait de bien, c'est qu'elle vous ramenait d'entrée les pieds sur terre. Ce qui pouvait parfois être pas mal pour moi, qui avait tendance à partir un peu dans tous les sens.  « Hm c'est pas sur. Je peux te séquestrer aussi » C'était une possibilité aussi non ? Bon pas sur que ça marche sur le long terme, ils risqueraient de remarquer notre disparition. Son front se colla au mien, alors qu'elle déplorait le fait que nous ne puissions pas être ensemble. Mes bras ne la quittaient plus, hors de question de rompre le contact physique, de quelques manière que ce soit. J'avais besoin de la sentir près de moi. « Rappelle-moi pourquoi j’ai acceptée de m'inscrire à cette émission. » me demanda t'elle en me regardant dans les yeux. Ce n'était pas le moment de se décourager. « Parce que tu m'aimes, et que tu ne peux rien me refuser » dis je un sourire aux lèvres. Ce qui n'était pas loin d'être la vérité en fait. Je ne dirais pas que je l'avais presque forcer à venir ici...mais une chose était sure, sans moi, ça ne lui serait même jamais venu à l'esprit. Donc en gros, le seul à blâmer de notre séparation, c'était moi. « Parce que c'est une aventure exceptionnelle, qu'on ne vit qu'une fois dans sa vie. Que c'est l'occasion de t'amuuuuuuser, de te lâcher.  » Elle le savait déjà tout ça. Mais elle avait besoin de se le réentendre dire. Je passai délicatement ma main sur sa joue, pour la caresser.  « Et dis toi, que notre couple n'en ressortira que grandi » Il ne pouvait en être autrement. Pour moi c'était une certitude. Certains pouvaient penser que c'était prendre un risque de venir ici à deux. Mais je ne voyais pas les choses de cette manière. J'avais parfaitement confiance en Yasmine, en moi, en nous, pour ne pas avoir à m'inquiéter.  « Tu crois qu'ils se doutent de quelque chose pour nous ? »

« Hm c’est pas sûr. Je peux te séquestrer aussi. » Tiens, voilà qu’il s’y mettait avec ces idées farfelues, bien que celle-là, pour une fois, ne me décourageait pas. Au contraire, je pense que je me serais volontiers cloîtrée ici avec lui, mais le côté séquestration, du coup, n’aurait plus eu lieu d’être, non ? « Tu n’aura pas à me forcer pour que je m’enferme avec toi… » fis-je, un léger sourire prenant place sur mes lèvres. Comme si ça m’était pénible d’être en sa présence ! Du tout. Je l’aurais été vingt-quatre heures sur vingt-quatre si ça n’avait pas été de ce stupide jeu. Mais dans quoi m’étais-je embarquer ! Pourquoi avais-je décidé d’y participer, d’ailleurs ? « Parce que tu m’aimes, et que tu ne peux rien me refuser. » me répondit-il, comme si c’était la chose la plus simple au monde. Bon, il n’avait pas tord du coup. Car sans lui et sa perspicacité légendaire, on n’en sera pas là. « Parce que c’est une aventure exceptionnelle, qu’on ne vit qu’une fois dans la vie. Que c’est l’occasion de t’amuuuuuuser, de te lâcher. » Ces mots, je les avais entendu plus d’une fois, car il n’avait cessé de me les dire jusqu’à ce que nous soyons officiellement entrés dans le jeu. Mais j’avais besoin de lui pour qu’il me remette tout ça en tête, pour me convaincre que cette aventure n’était pas une erreur, mais plutôt un moment mémorable de notre existence. Sa main, délicatement, caressa ma joue et je lui offris un léger sourire. « Et dis toi que notre couple n’en ressortira que grandi. » Cette émission, c’était l’épreuve ultime. Si notre couple passait au travers de ça, il passerait au travers de tout. Et au stade où j’en étais dans ma vie, j’avais besoin de ces certitudes, j’avais besoin d’avoir quelque chose de solide sur lequel m’appuyer. Et Milo était cette personne, pour moi. « Oui, je sais tout ça. Mais… je crois que j’avais besoin de te l’entendre dire. Que tu me rassures comme tu sais si bien le faire. » Moi, la fille qui semblait confiante, fière et indépendante. Moi, qui en vérité, ne l’était que si peu. Qu’une belle façade à offrir au monde, n’est-ce pas ? « Tu crois qu’ils se doutent de quelque chose pour nous ? » Je secouais la tête. À mon avis, nous étions loin d’être ciblée par cette chasse au couple. Ou peut-être pas, qui sait. Les gens se faisait plutôt discret â ce sujet. Mais, pour autant, je crois que nous étions saufs. « Non, je ne crois pas. Même si, en fait, ça ne me dérangerait pas... Au moins, plus besoin de faire semblant… Je pourrais profiter de ta présence tout le temps, et pas seulement quand la production le décide. » fis-je, affichant une moue boudeuse au visage. Mes bras resserrèrent l’étreinte que j’avais sur lui et mes lèvres allèrent chercher les siennes doucement, délicatement. J’avais besoin de cet infime contact avec lui, de sa bouche contre la mienne. Et puis, nous avions deux semaines à rattraper en baiser, je pouvais bien me le permettre.

« Tu n’aura pas à me forcer pour que je m’enferme avec toi… » Ah ouais mais si elle était consentante, ce n'était plus drôle.  « C'est vrai. Après tout, c'est déjà le cas. » Elle avait bien accepter de s'enfermer avec moi dans ce chalet. Ce qui était assez incroyable quant on la connaissait. Mais qu'est ce qu'elle ne ferait pas pour moi hein. Bon certes, elle était là aussi un peu pour elle, mais chut, l'autre version était beaucoup mieux. Puis je sentis qu'elle avait besoin d'être rassurée. Oui Yasmine. On croirait pas comme ça, mais oui c'était possible. « Oui, je sais tout ça. Mais… je crois que j’avais besoin de te l’entendre dire. Que tu me rassures comme tu sais si bien le faire.  » Si je pouvais être utile. Finalement ce petit aparté tombait à pic.  « Quand tu veux. » Enfin non pas vraiment malheureusement...  « Je sais qu'on ne peut pas vraiment parler, ni se toucher, mais tu peux toujours venir me voir, n'importe quand. » Si elle avait un coup de blues à l'avenir ou quoi, qu'elle ne le fasse pas dans son petit coin. Et puis parfois, ne serait ce qu'un regard pouvait suffire. Ou juste la présence de l'autre. Pas toujours ceci dit. Puis je voulus savoir si à son avis, les autres candidats nous soupçonnais. «Non, je ne crois pas. Même si, en fait, ça ne me dérangerait pas... Au moins, plus besoin de faire semblant… Je pourrais profiter de ta présence tout le temps, et pas seulement quand la production le décide. » Qu'elle me dit avec sa petite moue boudeuse. Adorable. C'est vrai que c'était tentant. Mais on ne pouvait pas se permettre de penser ainsi ! Avait elle envie d'obtenir deux voix supplémentaires à chaque nominations ? Et risquer ainsi un peu plus d'être séparés ? Ça serait pire. Je ne répondis pas, puisqu'elle m'en empêcha, nos lèvres se rencontrant une nouvelle fois. Je le prolongeais un peu, avant de finalement détacher mes lèvres des siennes, et dit boudeur.  « Je devrais être le seul à pouvoir t'embrasser... » Quel moyen très subtile de faire allusion aux divers baisers échangés précédemment. Genre lors du prime. Croyez bien que je l'avais vu embrasser BJ et Hortansia. Je ne lui en voulais pas le moins du monde (je serais mal placé pour ça d'ailleurs), mais ça n'enlevait rien au fait que je n'aimais pas ça. Peut importe que c'était des femmes.

« C’est vrai. Après tout, c’est déjà le cas. » J’esquissais un léger sourire. M’enfermer ici, dans le chalet, dans cette aventure avec lui, relevait déjà d’un exploit en soi. S’il ne s’était pas montré aussi convaincant, je n’aurais pas accepté de venir avec lui. En fait, il aurait été carrément exclu que l’un entre dans cette émission sans l’autre, soyons clair… Mais ensemble, ça me semblait être une idée moins... pénible. Au moins, je l’avais à mes côtés, je pouvais lui parler quand bon me semblait. Même s’il me manquait quand même, ce Milo avec qui j’avais accepté de participer à ce jeu. Car celui à qui j’avais affaire à l’intérieur – en dehors d’ici – n’était pas tout à fait le même. Je voulais le retrouver, je voulais qu’il me prenne dans ses bras et qu’il réconforte, qu’il m’aime. « Quand tu veux. » Vraiment ? J’en doutais. Ce serait si simple si c’était effectivement le cas. « Je sais qu’on ne peut pas vraiment parler, ni se toucher, mais tu peux toujours venir me voir, n’importe quand. » J’acquiesçais d’un signe de tête. Oui, je pouvais toujours venir le trouver si j’en ressentais le besoin, même si en ‘public’ c’était loin d’être aussi conviviale qu’ici, dans l’intimité de cette chambre. Parmi tous les autres candidats, je ne pourrais pas me permettre de l’embrasser comme je venais de le faire, je ne pourrais pas me blottir tout contre lui. Certes, j’étais consciente que si notre couple était identifié par les autres, nous écoperions de deux voix supplémentaires chaque semaine… et nous risquerions d’être séparés l’un de l’autre. Il est certain que s’ils sortaient avant moi, je le suivrais… mais il risquait de me survivre plus longtemps au sein du jeu. On appréciait Milo, alors que moi, je me collais une réputation de fille plutôt froide et distante. Il faut dire que j’avais toujours autant de mal à m’ouvrir aux autres. Seul lui connaissait vraiment la véritable Yasmine. « Je devrais être le seul à pouvoir t’embrasser… » me mentionna-t-il alors que nos lèvres se détachaient. Je crus même déceler sur ses lèvres un petit air boudeur qui faisait écho au mien. Était-ce de la jalousie? Peut-être bien. Oh, mon pauvre chéri, s’il savait que la seule personne au monde que je souhaitais embrasser se trouvait devant moi, il ne ferait pas cette tête. « Je t’aime. » Ce fut la seule chose logique qui sortit de ma bouche à cet instant. Parce que c’était la vérité, pure et simple. Je l’aimais, plus que tout au monde. Et ça me tuait d’être obligé de me tenir éloignée de lui alors qu’il était à porter.

J'avais promis de te répondre, je l'ai fais mais c'est mauvais .