FEAT LUST

Une piscine, un cellier, un boudoir, un salon, mais aussi une cuisine. Il y en avait des lieux et j’en suis sûr d’en avoir oublié d’ailleurs. Je ne pouvais pas tout connaître en une après -midi, cela ne faisait même pas vingt-quatre heure que je me trouvais ici, mais je prenais déjà beaucoup de plaisir à me faire une place. Je marchais dans ce grand chalet, regardant au passage ce qui se trouvait autour de moi et c’est après avoir passé le bar-lounge là où notre fameuse entrée c’était faite, que je me retrouvais directement dans la pergola. Elle était elle aussi très somptueuse. C’était tout bonnement magnifique. Trop absorbé par le paysage, je n’avait même pas remarqué qu’une personne venait de rentrer juste après moi. Après une minute de réflexion, je plongeai mes deux mains dans les poches de ma veste de sport. Elle ressemblait comme deux gouttes dos aux vestes des footballers américains et j’adorais ce style. Les poches n’étaient pas très grandes et par conséquent je ne tardai pas à mettre la main sur mon paquet de Malboros et mon briquet en plastique qui malgré son apparence, était très efficace. Je ne m’en servais pas beaucoup, ne fumant que pour de grandes occasions, je n’avais donc pas besoin de mettre une sommes exorbitante dedans. Mon entrée dans cette aventure était surtout une bonne occasion de m’allumer un petit clope. Mon regard se tourna alors vers une demoiselle qui avait l’air d’être un peu à la diète si je puis dire. « En galère ? » je lui lança alors mon paquet. C’était toujours bien de partager. Je ne dis pas pour tout, mais là c’était au cas où je devais être à mon tour en rade, je pourrais sait-on jamais, lui demander une clope. Je tirais sur ma cigarette et partis m’asseoir sur le grand canapé. Je croisai alors mes jambes et mes bras et apporta de nouveau ma cigarette à ma fouche.

L’un des autres bons côtés à être prise dans ce jeu, c’est les autres candidats. Et ce qu’ils peuvent offrir. Sans rire. Voyez, Lust, par exemple, ça fait depuis des mois qu’elle ne s’est pas acheté un seul paquet de cigarettes. Et depuis des semaines qu’elle n’en a pas grillée une. D’autant plus qu’il y a une pergola dans le chalet. L’opportunité rêvée, vous saisissez. Voyons qu’une candidate décide d’aller s’en fumer une en solo, Lust, elle décide quant à elle de la suivre. Gilet à deux sous serrée contre elle, elle entre dans la pergola. Une, deux secondes d’attentes et la candidate lui propose d’elle-même une cigarette. En galère ? Constamment. Lust se contente de sourire, de rattraper le paquet de cigarettes au vol. Elle en sort une, l’allume avec le briquet de la même candidate et lui rend le tout. « Merci, je te revaudrais ça. » ou pas. Cigarette au bec, Lust tire longue et profonde taffe. Elle ferme les yeux, retient la fumée quelques instants et la souffle. « Bordel, j’avais presque oublié c’que c’était qu’une clope. » Bonheur. Paradis. Extase. Lust, d’un coup, devient de bonne humeur. Excellente même. Plus lunatique tu crèves. «C’est quoi, ton petit nom à toi ? »

Je repris mon paquet en mon briquet juste après. Est-ce que je devais faire confiance à sa parole ? Aucune idée, je ne la connaissais pas, mais je verrais au moment venu. Au pire si je vois qu’elle a un paquet et qu’elle refuse, je pourrais toujours le lui voler. Je trouvais toujours des solutions à mes problèmes. Par conséquent, je n’avais pas du tout à m’en faire. Je comprenais parfaitement la sensation que ça faisait. Je ne fumais pas beaucoup, mais à chaque fois que je le faisais, c’était un agréable plaisir et il m’arrivait aussi de fermer les yeux, car j’avais tout simplement l’impression que la nicotine me procurait un plus grand plaisir. « Moi c’est Hortansia et toi ? » si je devais lui demander de me rendre l’appareil, c’était toujours bon de connaître son prénom et même pour la suite de l’aventure. De toute façon, cette question revenait tout le temps durant la première semaine d’aventure, voir même la deuxième. Jusqu’à ce qu’on s’en souvienne. Je tirais encore sur ma cigarette, y prenant beaucoup de plaisir.

Hortansia, qu’elle s’appelle la blonde. Original comme prénom. Un nom de fleur. Sans rire. Pire que Lust, au fond. Visiblement, cette émission est spécialisée sans le vouloir dans les candidats aux prénoms les plus pourris de la Terre. Hortansia tire une nouvelle fois sur sa cigarette. Lust suit son exemple tout en l’examinant discrètement. Hortansia. Nom à garder en tête. On ne sait jamais. Ne serait-ce que pour les clopes. Quoi qu’elle ne doit pas être la seule candidate à fumer. Lust pourra prendre facilement deux-trois cigarettes gratuitement aux autres candidats. Et sans doute mieux. Ensuite une fois, Lust s’assoit sur le canapé, comme l’autre candidate. Lust n’est ici que depuis quelques jours, et pourtant, elle a déjà l’impression de se répéter. « Lust. » répond-elle, encore une fois. Et puis, un silence s’installe. Pas des plus déplaisants, remarquez. Apaisant, plutôt. Ouais. Dieu merci, Hortansia ne semble pas être une hyperactive posant trente questions à la seconde. Ces gens là sont agaçants.

Parlons peu, parlons bien, parlons peu surtout. Du calme voilà qui faisait du bien. Je me contentais de fumer ma cigarette en écoutant la réponse de la demoiselle. C’est un prénom que je n’avais encore jamais entendu, mais il en fallait pour tous les goûts. Si cela lui convenait tant mieux, au pire elle n’avait cas le changer. Rien ne le lui empêcher de mentir durant cette aventure. Je m’avançai vers la table basse afin d’attraper le cendrier et le mettre sur le canapé, entre moi et la demoiselle. Devoir m’avancer et me baisser pour écraser mon mégot de cigarette ou encore faire tomber la cendre toutes les minutes finiraient très vite par me gaver. « J’espère qu’il y aura des moments plus intéressant que celui-là. J’ai beau prendre du plaisir à fumer, je me fais royalement chier » je soupirais écrasant pour de bon mon mégot de cigarette dans le récipient entre nous. C’était loin d’être contre elle, car elle n’était pas là pour me faire la conversation, ni même pour me distraire, mais bien pour fumer. C’était juste une constatation que je me faisais à moi-même et puis peut-être que ça relancera la conversation

Manque de chance, l’Hortansia n’est pas favorable au silence. Lust, elle est peu loquace en général. Elle cause pour quémander un service, ou râler. Au choix. Voyez-vous, elle affectionne le silence, elle. Face à la réplique de la candidate, un sourire amusé se trace sur le visage de Lust. « Désolée mon ange, j’suis pas là pour te distraire moi. » qu’elle raille, sans méchanceté. Elle serait tentée de lui répliquer qu’il n’est pas trop tard pour qu’elle bouge ses fesses et qu’elle aille voir ailleurs, l’Hortansia. Mais elle lui a filé une clope. Parait qu’elle doit faire des efforts, Lust, pour être un minimum sympa dans ce jeu. Donc, elle s’abstient. Elle tire une taffe. Cigarette malheureusement bientôt terminée. « Alors, dis-moi, Hortansia, t’es plutôt branchée hommes ou femmes ? »

Voilà qui confirmait mes pensées. La prénommée Lust n’était pas là pour me distraire et pourtant j’aurais put penser qu’elle aurait put faire une excellente bouffonne de la reine. Enfin, ce n’était qu’une simple pensée, rien ne disait que je la voyais comme telle, car elle avait l’air de faire parti des filles que je considérais un minimum intéressante dut à son charisme et à sa répartie. Je trouvais que sa question changeait des autres interrogatoires qu’on pouvait retrouver dans toutes les pièces de la maison telles que les habituels bonjour, sa va et pourquoi tu as décidé de participer à ce jeu. « Les deux. » répondis-je franchement en tournant ma tête pour la regarder. « On a un plus vaste choix comme ça » c’était ce que je m’étais toujours dit. Si nous aimions les filles et les garçons, nous étions sûr d’avoir de quoi subvenir à nos désirs. « Au pire des cas, je deviendrais zoophile » je restais là, assise, avec un air des plus sérieux et un regard qui s’était perdu vers l’extérieur. Lui retourner la question serait pour moi une attitude beaucoup trop banale et si elle comptait me parler de ses penchants sexuels, qu’elle le fasse, je l’écouterais…ou pas.

Hortansia est branchée hommes et femmes. Réponse relativement intéressante. Du moins pour Lust. Elle hoche la tête pour approuver l’argument de la candidate. Un choix plus vaste. Véridique. Lust, quant à elle, elle est plutôt branchée nana. Mais couche tout de même régulièrement avec des hommes, mais pour une autre raison. Ils sont plus faciles à avoir, vous pigez. Pas qu’elle soit spécialement dégoutée de l’homme dans toutes ses formes, mais, disons qu’un homme n’a jamais été foutu de lui faire prendre son pied, genre totalement. La plupart, vous voyez, ils sont plutôt égoïstes et se terminent trop rapidement. Ça lui plait quand même, ouais. Mais avec les femmes, c’est mieux. Lust sourit légèrement face à la remarque de Hortansia. « Oh, tu peux, il y a déjà au moins un thon ici avec qui tu peux prendre ton pied. Enfin, j’ose espérer. »

Je rigolais aux dires de la demoiselle. Je n’y avais pas pensé. On pouvait y trouver certains thon, par contre la production n’avait pas fait le pleins de cachalot. Tant pis, je me contenterais de ce qu’on nous proposait. Mais par contre, il y avait des crevettes, vous savez les filles qui sont tellement maigres quand les poussant elles risquent de se casser. Quant à moi j’étais une parfaite sirène. « Un vrai océan ici » conclus-je. « Enfin, il faudrait pour ça que je sois vraiment désespéré » il ne manquait pas de beaux gosses et de belles gosses ici et parmi eux, j’étais sûr qu’il y en avait certains ou même certaines qui succomberaient à mon charme. En même temps c’était difficile de passer à côté. Même moi quand je passe devant un miroir je me sens obligé de m’arrêter durant une minute histoire de ne pas me vexer.

Visiblement, la remarque de Lust semble bien faire marrer la blonde. Tant mieux pour elle, ouais. Elle-même tire la conclusion que la brochette de personnes choisies pour ce jeu forme un océan complet. Lust hausse les épaules. Vous savez, mise à part les thons, hein. Une jolie métaphore, remarquez. Soit. Elle ajoute également qu’il faudrait qu’elle soit véritablement désespérée. Pas faux. Lust tire sa dernière latte sur la cigarette avant de l’écraser dans le cendrier. Bordel, ça lui avait manqué ça tiens. Elle en revient à ce que la blonde vient de dire. Mouais. Désespérée. Ou franchement en manque d’affection. Ou s’il y a une récompense à la clé. Ouais. Genre, de l’argent, beaucoup d’argent. Une belle justification, finalement, comme quoi. « Tout dépend des circonstances. » Qu’elle finit par ajouter, Lust. Clope terminée, elle se lève finalement du canapé. Autant dire qu’elle n’était pas vraiment ici pour faire connaissance avec la candidate, mais plutôt pour lui soutirer une cigarette. Chose étant faîte. « On se voit plus tard. » qu’elle lâche avant de passer la porte. Faut dire qu’elles ont pas le choix non plus, mais bon.

Des circonstances ? Oui bien évidemment, ça tombait sous le sens. Nous étions avant tout dans un jeu et si je devais être avec un thon pour une grosse sommes d'argents, je me forcerais, mais n'oublierai pas de lui faire la misère. Les moches n'ont pas la place dans notre monde, même si il en fallait pour tous les goûts. Enfin, nous avions quand même été pas mal épargné. Dans les télés réalités, c'était rare que la prod décide de prendre des mochetés.
Je regardais la demoiselle finir la cigarette que je lui avais passé; puis se lever en direction de la sortie. Je n'allais pas la retenir plus longtemps, car de toute façon nous n'avions rien à se dire et apparemment ni elle, ni moi avions envie de faire connaissance l'une de l'autre pour le moment. « Yep ! » répondis-je tout simplement. Nos chemins finiront bien par se recroiser. Le chalet avait beau être grand, nous n'étions pas si nombreux que ça. Une fois la candidate partie, je soupirai de plaisir, pouvant enfin passer un petit moment seule.

FIN DU SUJET