Le mardi 17 avril 2012, 21h13
Lust & Freddie

Tu t’égares ma belle. T'es sortie du chalet et tu part à l'aventure. La nuit tombe doucement, mais tu t'en fous carrément. Tu te prendrais presque pour un aventurier, sauf que t'as pas le short, la chemise, le chapeau et les bottines tout terrain. Non, toi, t'es à pied nus. Ouai, t'as rien trouvé de mieux. Puis, franchement, t'aimes pas spécialement mettre des chaussures, alors bon. C'pas comme si tu pouvais te blesser. Tu suis le chemin de bois. Ça t'amuses, on dirait presque des ponts suspendu, sans le vide en dessous. C'pas plus mal, t'as peur du vide. Tu t'amuses comme une môme, t'essayes de pas toucher les lignes qui séparent les planches de bois. Sur la pointes des pieds, t'essayes de garder l'équilibre, tes bras tendus, perpendiculairement à ton corps. Puis t'entends quelqu'un qui vient. Tu laisses tomber tes pointes de peids et tu te retournes. Vu l'regard que la blonde te lance, elle est en train de se demander ce que tu fous. Tu hausses simplement les épaules. Pas de salut, pas de présentation. Elle te regarde toujours bizarrement. T'sais pas si c'est bon signe ou... Autre chose.

Sortir, vagabonder dans les sentiers reste la meilleure solution. Parce que, l’ennui, c’est qu’ici, il y a toujours quelqu’un quelque part. Peu de tranquillité. C’est pas faute d’avoir essayé de s’isoler pourtant. Lust, elle n’est pas habituée à ça. Elle n’est pas habituée à vivre en communauté. La socialisation, c’est loin d’être son fort. Y’a toujours un emmerdeur qui a du mal à se taire dans le coin, ici. Et vu que les candidats sont un tantinet susceptibles, dans ce jeu-là, Lust, elle décide de sortir prendre l’air plutôt que de lancer un « mais fermez-là ». Avouez, y’a du progrès. Dehors, il ne fait pas énormément chaud, alors elle sert son gilet un peu vieux contre elle. Elle est tellement lunatique comme nana que d’ici trente secondes, elle changera d’avis et préférera revenir au chalet. Pour le moment, elle marche, un peu distraitement dans les sentiers, sur le chemin en bois prévu pour ça. Même l’extérieur, ils l’ont plus ou moins emménagé pour le bien-être des candidats. Bordel. A un moment, Lust, elle s’arrête. Une candidate est à quelques mètres devant elle, en train de faire dieu sait quoi. Impressionnant, l’imbécilité humaine, parfois. Elle fixe la demoiselle, d’un regard glacial, sans vraiment s’en rendre compte. Pas d’une humeur exceptionnellement bonne, ce soir. L’autre ne bouge plus. « Tu comptes être la bouffonne du jeu ? »

Tu comptes être la bouffonne du jeu ? En v'la une qui a oublié de prendre sa pilule de bonne humeur aujourd'hui. Tu la toises. Elle est sérieuse? Tu te demandes si c'est juste pour que tu te sentes connes et humiliée ou si elle est réellement désagréable sans arrière pensée. Hm. Cette fille là, tu la trouves difficile à cerner. Tu l'observes quelques instants, puis t'finis par hausser vaguement les épaules. Ton sourire revient rapidement. T'as l'air moins cruche qu'il y a trente secondes. Ben, seulement si tu comptes être la rabat joie de service.C'est pas méchant, c'est juste une façon de dire que si elle te prend pour une bouffonne, c'est parce qu'elle est légèrement coincé du cul et qu'elle se prend trop au sérieux. Enfin, quelques choses dans ce goût là. Les gens comme ça, ça à tendance à te saouler, parce qu'ils se croient mieux que toi. T'as tendance à croire que les gens sont égaux, à leur façon. T'es comme t'es, maintenant, c'est pas obligé de plaire. Elle peut te prendre pour une bouffone, après tout, t'es peut-être pas dans l'même délire qu'elle. Tu la trouverais peut-être con dans une autre circonstance.

Et puis, un silence. Lust se retient de ricaner, à vrai dire, elle se demande si l’autre nana compte en placer une un jour ou si elle compte seulement la fixer pendant longtemps. Avouez que c’est inquiétant quand même. Lust hausse un sourcil, sourire amusé aux coins des lèvres. La demoiselle aurait-elle perdu sa langue en s’amusant sur ce chemin ? Allez savoir. Finalement, elle hausse les épaules et sourit. A croire que y’a eu un déclic dans sa tête en quelques instants. Drôle de personnage, quand même. Et, ô doux jésus, enfin, elle ouvre la bouche. Ce qui rassure Lust, d’un côté. Elle n’est pas tombée sur une muette. « Seulement si tu comptes être la rabat joie de service » qu’elle réplique. Un immense sourire, forcé, tiré, hypocrite, se dessine sur le visage de Lust. « Très bien mon ange. Je vais donc continuer à être antipathique et toi, tu continueras à te ridiculiser. » qu’elle sort, d’une voix posée.

Très bien mon ange. Je vais donc continuer à être antipathique et toi, tu continueras à te ridiculiser. Alors là, tu roules des yeux. Cette fille abuse. C'est une menace? Si elle savait comme t'en a rien à foutre qu'elle soit antipathique avec toi. Non, mais c'est pas comme si tu la connaissais et que d'un coup, elle pouvait plus te saquer. Non, cette blonde à la grande gueule joue les gamine de quatre ans, n'assumant pas qu'on lui retourne ses vérités. Oui, parce que ce que tu lui avais dis, c'était pas non plus complètement faut. faut arrêter de se prendre trop au sérieux. Puis franchement, on a jamais entendu que le ridicule tuait, au contraire. Tu la regardes finalement, tu perds pas ton sourire, parce que c'est franchement risible comme situation. Aaaah mais que cette fille pète un coup et qu'elle mette une peu de folie dans sa vie. T'as pas peur de te lever un matin et de te rendre compte que t'es complètement passé à côté de pleins de choses? P'être qu'au lieu de reluquer les gens comme moi, tu devrais t'laisser aller. Tu l'penses sérieusement.

Lust hausse les sourcils face à la phrase que débite cette nana, là, d’un coup. Un peu incrédule sur le coup. Qu’est-ce qu’elle cherche à lui montrer, cette fois ? Drôle de fille, quand même. Drôle d’idée aussi. Voilà qu’elle lui fait une espèce de leçon de morale. Lust, elle a beau passé les trois quarts de son temps à traîner, que ce soit dans les rues de New-York ou dans un appartement qui n’est pas à elle, elle n’a pas pour autant l’impression de passer à côté de pleins de choses, comme elle dit. Enfin, elle n’est pas la mieux placer pour se rendre compte de ce qu’elle peut perdre, faut dire. Pour s’en rendre compte, faut déjà le connaître. « Ah ouais ? Et j’y gagnerai quoi ? » autant savoir ce qu’elle « perd » selon l’autre nana. Ouais, elle a réussi à capter l’attention de Lust et à l’intéresser, le pire, avec ce qu’elle raconte. Sans doute pas pour très longtemps, mais elle attire sa curiosité, c’est déjà ça., avouez que y’a du progrès tout de même.

Ah ouais ? Et j’y gagnerai quoi ?Tu suis pas vraiment son raisonnement. Elle cherche le gain à tout pris, comme si la vie ne lui avait pas souris. Qu'est ce qu'elle y gagne? Vivre, ce serait déjà pas mal. T'es certaine qu'elle va pas comprendre le sens de ta phrase. Parce que vivre, ça a un double sens. Vivre comme tu l'entends, c'est pas comme vivre parce que tu respires. Vivre comme tu l'entends, c'est pas réfléchir, pas se prendre la tête, pas se prendre trop au sérieux. Enfin t'es pas non plus en permanence dans ton truc, mais faut avoir un juste milieu, faut savoir lâcher prise, sinon le monde finit par ta bouffer. T'en a connu des gens qui se sont laissé bouffer par le monde. Ils ont arrêté de vivre, arrêté de profiter et ils se sont éteins. Enfin, cette fille, là, elle fait ce qu'elle veut, tu la connais pas. Elle pourrait très bien disparaître que ta vie n'en serais pas changée. M'enfin, elle manquerait bien à quelqu'un, non? Tu la regardes puis, tu soupires, tu lèves le regard vers le ciel qui s’assombrit. Et finalement, t'en reviens à elle. Pfiou... En fait, j'ai l'impression d'être comme toi. Une putain de rabat joie, alors, fait ce que tu veux j'm'en branle. Charmante que t'es.