L'aventure appartient à se coucher qui se couche tard (ou se lèvre tôt) | 24/04/12 à 4h10

WITH TIMOTHÉ

Impossible de savoir si j’étais une couche tard ou bien une lève tôt. Il était plus de quatre heures du matin passé et j’étais encore de bout. Pour ne pas déranger plus mes camarades, même si à vrai dire je n’en avais rien à foutre de les réveiller, je décidais de quitter le chalet. La seule chose qui me saoulerait si je venais à les réveiller, se serait de devoir les supporter et là, je n’en avais pas du tout envie. Je n’avais encore jamais visité le sentier, mais je m’étais dit qu’un endroit pareil encore plongé dans la pénombre devait être magnifique. C’est donc vêtu d’un long gilet noir trois fois trop grand pour moi, que je pénétrais à l’extérieur, sentant le vent caresser mes cheveux pour mieux les emmêler. Je marchais pieds nus sur une sorte de petit pont avant d’apercevoir au loin, une ombre. Soit un fantôme qui tentait de me faire peur et dans ces cas là sa blague tombait à l’eau, soit un candidat encore debout ou bien déjà levé. J’avais plus de chances de tomber sur un fantôme. En silence, sur la pointe des pieds, je me dirigeais vers ce drôle de personnage et par derrière, vingt lui chuchoter tout doucement quelques mots. « Bouh ! » s’il ne s’attendait à voir personne et que c’était un peureux il me fera un arrêt cardiaque, au moins pire, je pourrais fumer une clope en sa compagnie.

Timo avait toujours eu du mal à dormir des nuits complètes et avait l'habitude de faire des insomnies chez lui. Ce n'est donc pas en logeant dans des chambres communes dans un chalet qu'il ne connaissait guère que cela allait aller mieux. Cette nuit, il n'avait tout simplement pas dormi. Et tout ce qu'il avait trouvé à faire était de se promener à l'extérieur. Il avait emprunté les sentiers pour se diriger vers les collines et la montagne. C'était bien cet environnement, on ne se sentait pas emprisonné dans l'émission, on pouvait s'évader. Avec une gueule de cadavre, Timo avait erré dans la nature depuis les petites heures du matin et commençait à ressentir la fatigue. Il trouva alors un petit pont où il s'assit et appuyé sur son coude, il finit par fermer les yeux et se laisser emporter par Morphée. Son coude s'apprêtait à devenir inanimé quand un petit « bouh » lui parvint juste à son oreille. Il fit un bond accompagné d'un « aaaah putain » et gifla la personne qui venait de faire ça. Putain c'était quoi ça? Une apparition? Un fantôme? Timo reprit alors ses esprits comme il le put et détailla, une fois debout et retourné, les mains tremblotantes, la personne qui se tenait derrière lui. Une fille. Une candidate sûrement. Prénom inconnu. « Bordel de chiote, t'aurais pas pu t'abstenir nan? » dit-il avec une grimace effarée.

Je ne m’étais pas attendu à recevoir une gifle de la part de ce candidat. En tout cas quel peureux ! Presque automatiquement, je lui rendis sa gifle juste après lui avoir laisser le temps de s’exprimer. « On ne t’as pas dit de ne pas taper les filles ! » Sa, c’était une rencontre en tout cas ! Sûrement la plus éprouvante depuis le début de mon aventure. Mais c’est que c’est enfoiré m’avait limite déboité la joue. Et puis même si j’avais été un esprit, est-ce que franchement on tape les esprit ? A part taper dans le vent c’est tout ce qu’on réussit à faire. « Si j’avais su que tu te pisserais dessus à ma venue j’y serais allé plus délicatement » je massais doucement ma joue à l’aide de ma main et bougeais ma mâchoire par la suite. Il m’avait fait mal certes, mais ça allait passé. Je n’étais non plus pas une chochotte. J’aurais peut-être dut m’abstenir vu une réaction pareille, mais c’était trop tentant. « Nooon c’était trop tentant, et vu ta réaction, les téléspectateurs auront de quoi rigoler au moins » j’haussais les épaules d’un petit air innocent, esquivant un petit sourire.

Hé hop une gifle en retour. Aïe. Non mais ça va pas non c'est pas elle qui a eu peur elle a pas le droit. Elle déclara qu'on ne lui avait sûrement jamais dit de ne pas taper les filles. Timo la regarda, interloquée. « Ah parce que t'es une fille, désolée je t'avais pris pour un hamster, là dans la précipitation » lâcha-t-il. « Sûrement à cause des joues » ajouta-t-il en faisant mine de penser tout haut. « Si j’avais su que tu te pisserais dessus à ma venue j’y serais allé plus délicatement » déclara la jeune fille. Bah tiens. Elle massa sa joue, la pauvre, Timo avait dû y aller fort malgré sa force de moineau. « Non c’était trop tentant, et vu ta réaction, les téléspectateurs auront de quoi rigoler au moins » dit-elle. Ok, la fille elle pense qu'à l'image qu'elle donne en fait. « Bon ok j'ai crié comme un goret, mais y a pas de quoi en rire une demi-heure non plus hein » dit Timo, un peu contrarié. Il passa une main dans ses boucles. « Timo, au fait, pas vraiment enchanté mais bon » ajouta-t-il, avec un rictus bizarre.

Qu’il était drôle le petit. Nous n’avions pas le même humour déjà, je savais déjà que nous ne pourrions probablement jamais rire ensemble un moins qu’ils décident de se foutre de la gueule des autres et alors peut-être qu’on pourra s’entendre. Ce n’était même pas étonnant que ma joue avait gonflé vu la gifle qu’il m’avait donné. Il ressemblait à un cure dent, mais il avait de la force mine de rien. Enfin, je m’étais défendu dans les règles en lui redonnant ce qu’il m’avait donné à la minute où je lui avais dit bonjour à ma manière. Je n’avais pas pris la peine de répondre à ses critiques ne voulant pas user ma salives pour si peu. « A voir… » répondis-je sa phrase. Alors comme ça il s’appelait Timothé. Ouais, encore une prénom à retenir. Il y avait beaucoup trop de candidats. « En même temps vu l’accueil que tu viens de me faire, pour une fois ce n’est pas sur moi à qui on peut remette la faute. »