Plus dormeur que moi, tu meurs. Ce matin-là, il avait fallu attendre onze heures vingt pour que je daigne sortir du lit. À peine réveillé que je sortis du lit. Vu l'heure, il n'était plus temps de traîner au lit. Je me levai donc, enfilai un T-shirt et pris la direction de la salle de bain. Inutile d'aller prendre un petit-déjeuner, je me doutai que la salle à manger serait vide et que nous prendrions le déjeuner dans très peu de temps. Encore un peu ensommeillé, j'arpentais les couloirs du chalet et passais devant les chambres des uns et des autres pour rejoindre la salle de bain. J'ouvris la porte, la refermai derrière moi et me plaçai devant le lavabo pour me passer un peu d'eau sur le visage. Un coup d'œil dans le miroir pour voir de quoi j'avais l'air ce matin. Mais c'est alors que je me rendis compte qu'il y avait déjà quelqu'un dans la salle de bain, apercevant son reflet dans le miroir. « Hm. Bonjour. » lâchai-je maladroitement en me retournant. J'étais si peu réveillé que je n'avais pas vu qu'une candidate – en l'occurrence, Lust – avait déjà investi la salle de bain.

Pour une fois, Lust, elle est réveillée depuis un petit moment déjà. Genre, deux-trois heures. Comprenez qu'à la base, elle se lève dans les derniers, vous pigez. Et encore en râlant parce qu'elle se fait réveiller par le bruit que peut faire les autres habitants. Donc, on peut véritablement parler d'un exploit là. Et en plus, elle est réveillée, genre, assez en forme. Et bonne humeur. Jour de gloire. Elle entre dans la salle de bain, en pyjama. C'est-à-dire débardeur et petite culotte pour sa part. Pyjama improvisé, vous voyez. Et puis un drôle de truc se passe d'un coup, devant elle. Un type, qui rentre dans la salle de bain. Pas réveillée, le gars. Il se passe un coup d'eau sur son visage. Examine son reflet. Et ne capte toujours pas Lust. Ou l'ignore, à la limite. Quoi que dans les deux cas, ça reste assez ... ouais, inhabituel. Et puis il se retourne. Il s'est enfin rendu compte qu'il n'est pas seul. Pas trop tôt mon vieux. Lust prend le temps de le détailler quelques instants. Inconnu au bataillon. Au point même qu’elle se demande s’il est arrivé cette semaine, le type. Quatre nouveaux gars, une nouvelle nana, ouais, il pourrait bien en faire partie. Si elle n’évitait pas autant les moments où tous les candidats sont réunis, style repas, elle le reconnaitrait peut-être, le gars. Mais une vingtaine de candidats entassés dans une même pièce, ça a tendance à lui filer rapidement un gros mal de crâne. En tout cas, ce type-là n’semble pas totalement réveillé. Pour une fois que Lust l’est. Et de bonne humeur, en prime. Voyez comme c’est rare hein. « Bonjour. » qu’elle répond poliment (ouais, ouais, elle sait l’être parfois), sourire amusé aux coins des lèvres. Faut dire que la tronche du candidat pas tellement frais du matin est plutôt drôle à voir, en fait. Puis, Lust retire son débardeur, suivie rapidement de sa petite culotte. Pas gênée pour un sous. Elle n’est pas pudique (remarquez, vu son job du moment, ce serait vraiment dommage de l’être) et n’est pas franchement complexée par son corps. Même si elle reste loin de faire parties des « bombes » du chalet. Ouais, elle a beau être blonde, elle a pas les gros seins qui vont avec pour être suffisamment « bonne ». « J’espère que tu n’as rien contre. » qu’elle sort, rictus collé aux lèvres. S’il est gêné, lui, il peut toujours prendre la porte. Elle entre dans la cabine de douche, laisse ses affaires au sol. « Tu sais, vu ton état, je suis sûre qu’une douche te ferait le plus grand bien. » qu’elle fait, avec un petit rire.

Lust avait l'air bien plus réveillée que moi – ce qui n'était pas très difficile, soit dit en passant. De plus, elle était d'apparente bonne humeur et son « Bonjour » poli et joyeux parvint à me faire sourire. Et je me rendis compte que c'était sûrement de me voir avec cette tête endormie qui devait être comique et ainsi mettre de bonne humeur. Je fronçai les sourcils, essayant de remettre mes idées en place, cependant que Lust entreprenait de se déshabiller. Sous mes yeux, sans gêne et sans rien cacher. Elle n'était pas pudique, c'était une évidence. En même temps, ça se comprenait. Elle était jolie, Lust. Je ne l'avais pas encore remarqué, mais elle était même très jolie, avec une silhouette bien dessinée aux courbes fines et délicates. « J’espère que tu n’as rien contre. » me lança-t-elle, à peine ironique. « Du tout. » fis-je pour toute réponse. Je la suivis de regard alors qu'elle entrait dans la cabine de douche. « Tu sais, vu ton état, je suis sûre qu’une douche te ferait le plus grand bien. » me dit-elle et cela la fit rire. Je me plaçai à nouveau devant le miroir, examinai mon reflet et passai une main sur mon visage. J'aurais même besoin de deux douches, peut-être. « Ah bon ? Tu crois ça ? » demandai-je ironiquement. Mes petits yeux encore fatigués criaient silencieusement 'on a besoin d'une douche !' et tout mon corps légèrement endoloris leur donnait plus que raison. « Tu as sans doute raison. » finis-je par avouer. Un dernier coup d'œil à mon reflet dans le miroir me le confirma. À mon tour, je me déshabillai – à peine plus pudique que Lust – puis je rejoignis la cabine de douche.