WITH NOAH

Assise sur l’un des meubles de la cuisine, un paquet de corn flakes à la main, je regardais les personnes s’occuper. L’heure du déjeuner était à présent passé, mais ce n’était que maintenant que les candidats décidaient de s’affairer en cuisine. Personnellement, je ne trouvais pas que je gênais spécialement à être assise sur un plan de travaille, mon paquet dans la main. Je plongeais à nouveau ma main dedans et mis dans ma bouche quelques compos de chocolats noirs. C’étai pas mauvais du tout et ce n’était pas spécialement calorique. Mes yeux rivés sur le paquet, amusé de gêner un peu tout le monde, mon regard s’arrêta sur un jeune homme non loin de moi. Peut-être que j’étais en train de le gêner lui aussi pourtant la cuisine était assez grande pour contenir les vingt-quatre candidats.

Était-ce franchement l'heure pour se mettre quelque chose dans le ventre ? Pas tellement. Il n'était plus tellement temps de déjeuner, et encore moins de petit-déjeuner. Et pourtant, Noah se dirigeait bel et bien vers la cuisine en ce début d'après midi, visiblement déterminé à avaler quelque chose. Son maigre appétit ne se manifestait que très rarement, et pourtant, aujourd'hui, il avait cette étrange sensation de faim. Ainsi donc, il lui fallait trouver de quoi remplir son estomac, et au plus vite. On était jamais à l'abri d'une crise d'hypoglycémie, après tout. Alors, Noah pénétra dans la cuisine. Mais alors qu'il pensait pouvoir y être seul, il tomba sur une jeune femme, visiblement assise sur le plan de travail. Hm, intéressant. Décidément, il allait véritablement finir par croire que tous les gens d'ici étaient légèrement timbrés. Et peut être que c'était bel et bien le cas, d'ailleurs. Allez savoir. Noah adressa alors un timide sourire à la jeune femme, avant de se diriger vers le frigo et d'ouvrir celui-ci. Il scruta le contenu du frigo, puis en sortit quelques éléments. Il allait se faire un sandwich, voilà. Sauf que, pour faire un sandwich, l'idéal était encore d'avoir une surface pour le préparer. Et le plan de travail sur lequel était assise la petite blonde serait parfait pour ça. Alors, Noah s'approcha doucement d'elle. Imaginez qu'elle morde, autant être prudent. « Peux-tu aller manger tes céréales ailleurs ? » demanda-t-il, le regard posé sur la jeune femme. « S'il te plait » reprit-il, visiblement désireux de la voir quitter ce plan de travail. Un peu de politesse aiderait forcément.

Un sourire apparu sur mes lèvres en entendant sa voix. Il aurait très put continuer de se taire pendant qu’il cuisinait, surtout qu’il n’y avait pas que ce plan de travail de libre. Je bougeais la tête pour regarder la cuisine dans son ensemble. Ma main plongea une fois de plus dans le paquet et y sorti une pétale de blé que je croqua à l’aide de mes dents du devant. C’était demandé si gentiment qu’il était difficile de refuser, mais je ne voyais pas vraiment pourquoi je devrais bouger. « Et moi je gagne quoi en échange ? » après tout si je me bougeais lui il pourrait faire tranquillement son sandwich, mais moi je finissais perdante quoi qu’il arrive, chose que je supporterais pas. Je regardais alors le jeune homme, déposant mon paquet de céréales juste à côté de moi attendant u quelconque marché.

D'accord, il est vrai que cette cuisine ne contenait pas qu'un seul plan de travail. Heureusement, d'ailleurs. Ainsi donc, Noah pouvait tout aussi bien préparer son sandwich sur n'importe quel plan de travail en dehors de celui sur lequel sa camarade se trouvait assise. Mais comprenez bien qu'il n'en avait pas envie. Pourquoi cela ? Et bien, disons qu'il avait dans l'idée de l'embêter un peu. Gentiment, cela va de soi. Il ne la connaissait pas, ignorait même jusqu'à son nom, mais n'était pas contre l'idée de tester sa zone de patience. Avec un peu de chance, elle entrerait dans son jeu et ne prendrait pas mal le fait qu'il cherche à la taquiner légèrement. Avec un peu chance, oui. Alors, Noah avait prié la petite blonde d'aller manger ses céréales ailleurs, sachant pertinemment qu'il faudrait plus que le lui demander gentiment pour qu'elle s'exécute. Ça, il en était bien conscient. Et comme il s'y était attendu, sa camarade ne bougea pas d'un pouce, et lui demanda même ce qu'elle gagnerait en échange. Hum, à vrai dire, ça il ne l'avait pas tellement prévu. Qu'était-il censé répondre ? Devait-il abandonner et aller se faire son sandwich sur un tout autre plan de travail ? Pas question. C'était celui-ci qu'il voulait, et pas un autre. Parfaitement. « Aucune idée » avoua-t-il délibérément, le regard porté sur la jeune femme. Effectivement, il n'avait pas la moindre idée à ce sujet. Ainsi donc ... « Dis-moi plutôt ce qui te plairait et on avisera » reprit-il. Bah oui, c'était tellement plus simple de la laisser choisir sa récompense. Tellement plus simple.

Il n’était pas décidé à choisir un autre plan de travaille apparemment. Nous n’allions pas être d’accord, car en bonne têtue que j’étais, je ne comptais pas lui laisser la place aussi facilement. Si je venais à le laisser faire une fois, je me ferais victimaires par ce jeune homme et jamais personne n’avait réussit à avoir un tel pouvoir sur moi. Il était peut-être extrêmement beau, car prétendre le contraire serait mentir à moi-même, mais ses tours de charmes ne fonctionneraient pas pour qu’il puisse faire son sandwich. «  Je sais pas trop..pourquoi pas une nuit à la belle étoile avec moi ou une nuit tout court » j’esquivais un petit sourire me rendant compte que ma demande était des plus étrange. Pourquoi vouloir une telle chose surtout que je ne le connaissais ni d’Adam, ni d’Eve, mais je ne refuserais jamais une nuit en compagnie d’un beau gosse, même s’il m’était inconnu.

Noah n'était pas d'un naturel chiant, ou ne serait-ce que taquin. Et pourtant, ici, il semblait véritablement vouloir embêter sa camarade. Évidemment, tout cela ne partait pas d'une mauvaise intention, loin de là. Ce serait bien mal connaitre Noah que de s'imaginer qu'il cherchait simplement à être méchant vis à vis de la jeune femme, ce qui n'était absolument pas le cas. Ainsi donc, il voulait simplement la taquiner quelques peu, et prétendait pour cela avoir impérativement besoin du plan de travail sur lequel elle se trouvait assise, alors que d'autres plans de travail étaient tout à fait libres, quant à eux. Ah vraiment, il exagérait. Sa camarade lui demanda alors ce qu'elle gagnerait à déguerpir de là. Et, très honnêtement, Noah n'avait pas su quoi lui répondre. Ce qu'elle y gagnerait ? Alors là, vraiment, il n'en savait trop rien. Du coup, il préféra lui laisser décider de ce qui lui plairait. Mais alors qu'il s'était attendu à toutes les réponses possibles, il n'avait pas vu venir celle-ci. Une nuit à la belle étoile avec elle ? Une nuit tout court ? Elle était donc comme ça, elle. Ah d'accord. « Euh ... » pour le coup, Noah restait presque sans voix. Pris à son propre piège, dirons-nous. « Tu préfères pas plutôt, je sais pas moi, que je te fasse un sandwich ? » proposa-t-il, l'air de rien. C'était une proposition comme une autre, hein. Elle lui avait proposé une nuit avec elle, et lui il lui proposait un sandwich. Chacun son truc, hein.

J’avais l’impression de l’avoir mis mal à l’aise. Peut-être que ce n’était pas le cas, mais alors il devait sérieusement réfléchir à ma proposition. Je balançais mes jambes en attendant une réponse venant de sa part. S’il disait directement oui j’en aurais été ravi, mais ça aurait probablement mis fin à notre jeu et s’il venait à me dire non, j’espérais au moins qu’il est une proposition bien plus intéressante que la mienne. Apparemment je ne pouvais pas m’attendre à grand-chose avec ce jeune homme. Mon regard se tourna sur son pain et ses quelques accessoires pour confectionner son sandwich. « Non merci, je préfère les céréales » je jeta un furtif coup d’œil au paquet que j’avais posé à côté de moi avant de me concentrer à nouveau sur ce nouveau candidat. Je crois qu’il n’aura pas d’autre choix que de cuisiner ailleurs, car je ne comptais pas bouger. Qui finira par craquer et se déplacer ? Sûrement pas moi !

Une nuit à la belle étoile avec elle ? Une nuit tout court ? Voilà qui était ... surprenant. Oui, c'était bien le mot. D'autant plus que Noah n'avait pas tellement l'habitude d'avoir affaire à des jeunes femmes aussi directes, comme il y en avait quelques unes au sein de cette aventure. Celle-ci, par exemple. Sans doute avait-elle dit cela pour plaisanter, ou pour tenter de l'embarrasser. Si c'était le cas, on pouvait dire qu'elle avait bien réussi son coup. Car, effectivement, Noah était pour le moins embarrassé à cet instant précis. Il tentait tant bien que mal de masquer sa gêne, à travers des sourires qui ne trompaient personne, mais c'était là une tâche plus qu'ardue. Alors, comme pour retrouver un minimum d'assurance, Noah avait plutôt proposé de lui faire un sandwich. Sauf que la jeune femme disait préférer les céréales. Ah, zut. Voilà qui était embêtant. En plus, elle semblait bien décidée à rester assise sur ce plan de travail. Vous savez, le plan de travail qu'il voulait à tout prix. Allez savoir pourquoi. Alors, le jeune homme laissa tomber ce qu'il avait dans les mains - du pain et quelques bricoles - et s'approcha de sa camarade. Il prit le paquet de céréales qu'elle tenait quant à elle et le déposa plus loin. Là, il la souleva du plan de travail, tandis qu'il put déjà la sentir s'agripper à lui. « Ne te méprends pas sur mes intentions » fit-il alors, un peu gêné. Car cette position pouvait être ambigüe. Finalement, Noah fit quelques pas - portant toujours la jeune femme - et vint déposer sa camarade sur un autre plan de travail. « Tu pèses deux grammes et demi, ou quoi ? » plaisanta-t-il, lui adressant un sourire amusé. En attendant, il avait gagné. Eh ouais.

Le voir gêné était amusé. Je ne le voyais pas dire oui, bizarrement se serait beaucoup trop facile et j'attendais un mauvais coup par la suite. Mon sourcil droit s'arqua en le regardant poser sa confiture, son sandwich et tout son bazar. What the fuck ?!! Il c'était emparé de mon paquet de céréales pour l'éloigner de moi ! S'il croyait franchement que j'allais me bouger pour aller le récupérer, il se mettait le doigt dans l'oeil, mais voilà que ses bras venaient m'entourer pour me porter et me faire carrément bouger de place. Alors, il était beaucoup trop timide pour passer une nuit avec moi, mais lorsqu'il s'agissait de me toucher, me porter et me déposer sur un autre plan de travail, c'était une tout autre histoire. Ce contact ne m'avait pas gêné, mais le fait d'avoir perdu ne me ravissais pas. Il pouvait toujours se rattraper en me disant qu'il me trouvait légère, mais les flatteries ne fonctionnaient pas quand je perdais une guerre. Enfin, si on pouvait appeler cela une guerre. « Deux grammes ? Tu es trop gentil, mais je me vengerais sache-le » c'était toujours bon à savoir. Il savait qu'à présent il devrait surveiller ses avants et ses arrières et un peu tout en fait.

Puisque sa camarade ne semblait pas emballée par son idée de sandwich - avouez que c'était quand même gentil de sa part de lui en proposer un - Noah se devait de trouver un moyen de la faire déguerpir de ce fichu plan de travail. Car, même si il pouvait parfaitement se poser sur un autre et y confectionner son sandwich, c'était véritablement ce plan de travail-ci qu'il voulait. Et donc, Noah était prêt à tout pour l'obtenir. Voilà pourquoi il s'était rapidement débarrassé de ce qu'il tenait entre ses mains, qu'il s'était aussitôt approché de la jeune femme, qui demeurait toujours assise sur le plan de travail tant désiré, et qu'il n'avait pas tardé à la soulever. Curieux, n'est-ce pas ? Effectivement. D'autant plus qu'il s'était permis d'aller la déposer sur un autre plan de travail, afin de libérer celui sur lequel il avait bel et bien prévu de faire son sandwich. A croire qu'il ne lâchait pas. Et donc, la jeune femme se retrouvait maintenant assise sur un second plan de travail. Noah, quant à lui, se permettait de lui signifier qu'elle était légère, ce qui était absolument véridique. Mais en réponse, il obtint une menace. Charmant. « Ah oui ? Je suis curieux de voir comment un petit gabarit comme le tien parviendra à se venger » fit-il, en la provoquant gentiment. Un sourire amusé se trouvait toujours sur ses lèvres, tandis que l'idée de se faire un sandwich semblait avoir momentanément disparu de son esprit. Décidément, vraiment curieux.

Je réfléchissais déjà ce que je pourrais bien lui faire en retour. J’aurais le temps de réfléchir. Tant que lui et moi étions encore ensemble dans l’aventure, j’aurais tout le temps de me venger, mais je m’étais fait cette promesse et je ne comptais pas la rompre. « Ne jamais sous-estimer ce qu’on croit faible, car ce sont très souvent eux qui vous surprenne mon cher » Je croquais dans mon morceau de bananes sec que je venais de ressortir de mon paquet tandis que je le regardais plus trop inspiré par son sandwich. « Tu as intérêt de la faire et de le manger jusqu’à la dernière miette, je ne me suis pas déplacé pour un rien » je regardais sa confiture et son pain, puis Noah. Il manquerait plus qu’il n’est plus fin. Et puis quoi encore ? Quitte à le lui faire avaler de force, il allait le manger. « Et je ne bougerais pas de là tant que tu ne l’aurais pas fini. » Bon je vous l’accorde, ça faisait un peu psychopathe, mais ça m’énerverait de m’être faire dégager sans plus aucune raison valable.

Ainsi donc, cette jolie demoiselle comptait bien se venger. Dites vous bien que Noah était curieux de voir ça. Non pas qu'il la sous-estimait et la croyais bien incapable de rivaliser avec lui, mais disons qu'il avait tendance à penser que cette jeune femme ne parviendrait pas réellement à se venger. Allez savoir pourquoi. « J'attends que tu me le prouves » fit-il, en réponse aux paroles de sa camarade. Très clairement, Noah la provoquait. Bien sûr, il se doutait qu'il ne lui viendrait pas à l'idée de se venger de lui dans la minute, dans cette cuisine ou ne serait-ce qu'aujourd'hui. Probablement qu'elle aurait besoin de temps pour préparer sa vengeance, et il était capable de le comprendre. En tout cas, Noah attendait maintenant avec grande impatience ce qu'elle lui préparerait. Mais voilà que sa camarade semblait s'inquiéter de le voir un peu moins motivé par son sandwich. Il est vrai qu'en l'espace de quelques minutes, Noah avait presque perdu l'envie de s'en préparer un. Et, visiblement, cela ne plaisait pas tellement à la jeune femme. « Rectification : c'est moi qui t'ai déplacée » reprit-il, sur un air faussement hautain. Noah jouait avec les mots, comme il jouait probablement avec le feu. Mais il aimait ça, sachez-le. « D'accord, puisque tu y tiens ... » Sur ces mots, Noah se plaça derrière le plan de travail, et commença à confectionner grossièrement un sandwich. Sauf qu'au lieu de le manger, il se retourna vers la jeune femme, s'approcha d'elle, sépara le sandwich en deux et les colla subitement sur son haut. La voilà bien décorée. « Si je le mange jusqu'à la dernière miette, je risque de devoir te manger par la même occasion. Tu veux prendre ce risque ? » Bien entendu, Noah plaisantait. Il ne faisait pas dans le cannibalisme, soyons bien clairs. Et maintenant, il osait espérer que sa camarade serait réceptive à son humour pour le moins particulier.

« Qui vient à point à qui c’est attendre » lâchais-je d’une voix douce histoire de mettre dans le timbre de ma voix, du mystère et du suspens. Il m’avait en quelque sorte mis au défis et notre prochaine ou peut-être encore celle d’après, sera mémorable. Juste le temps que je trouve le bon moyen pour me venger. Ça pouvait très bien se passer durant des missions collectives, individuelles, durant un prime, un moment entre candidats ou juste entre nous. Je pouvais aussi surgir de nulle part à n’importe quel moment pour pouvoir me venger. J’étais bien pire qu’un animal de chasse qui guettait attentivement sa proie. J’étais Hortansia. Celle qui ne lâchait pas sa proie tant qu’elle était encore un minimum en vie.
Mes menaces avaient l’air d’avoir fonctionné. Il s’était placé derrière son comptoir afin de le préparer. En le voyant coupé son sandwiche fin près devant moi, j’étais bien parti pour lui dire qu’il pouvait le garder, car je n’avais aucunement envie de manger cette cochonnerie, mais à peine eu-je le temps de me prononcer, qu’il avait déjà fini sur mon t-shirt. À ce moment précis, je ne m’inquiétais pas pour ma propre vie et les envie de cannibalisme de ce cher Noah, mais plus à mon pauvre t-shirt qui collera à cause de toute cette confiture. J’ose espérer qu’il pourra être récupérable, sinon il pouvait déjà enlever le prix de mon vêtement, de la cagnotte qu’il empochera à la fin du jeu. « Et bien…je suis près à prendre tous les risques et ce n’est pas toi qui me fera reculer. Donc si ta question est : est-ce qu’il faut aussi que tu mange ce que tu as mis sur mon haut, la réponse est oui » j’esquivais un petit sourire approchant mon visage vers lui. « Tu ne fais moins le malin ? »

Ainsi donc, cette jolie jeune femme projetait de se venger de Noah. En même temps, elle avait bien raison. Lui même aurait probablement désiré se venger dans le cas inverse. Et donc, il devait maintenant s'attendre à subir la vengeance de sa camarade, sans même pouvoir véritablement s'y préparer. Déjà, il ignorait de quelle manière elle procéderait. Est-ce que ce serait une vengeance spectaculaire ou simplement quelque chose de modeste mais de tout aussi inoubliable ? Et puis, quand allait-elle choisir de se venger ? Ça non plus, il n'en avait pas la moindre idée. Au moins, et bien que cela le fasse un peu stresser à l'avance, le suspense était complet. En attendant, et après que sa camarade se soit visiblement inquiétée qu'il ne soit plus aussi partant pour un sandwich que précédemment, Noah s'était attelé à la préparation de celui-ci. Mais alors qu'on aurait légitimement pu croire qu'il s'empresserait de le dévorer, il préféra se retourner vers sa camarade et le renverser sur le haut de celle-ci. Oui, il avait osé. Et croyez bien qu'il était fier de lui. Okay, cela donnerait probablement une raison de plus à sa camarade pour se venger, mais il s'en moquait. « Surtout que la faim m'est revenue, tout d'un coup » fit Noah, dans un sourire légèrement malicieux. Ainsi donc, il lui fallait malgré tout manger ce sandwich, même si ce dernier était pour le moins décomposé et étalé sur le haut que portait la jeune femme. Alors, il s'approcha d'elle, et crut bon de poser une dernière question avant de se lancer dans cette stupéfiante dégustation. « Dis, j'ai quand même le droit d'utiliser mes mains ? » N'allez pas croire qu'il en profiterait pour la peloter. Certainement pas. Mais disons qu'il se voyait mal se remplir le ventre en utilisant uniquement sa bouche, d'autant plus si la nourriture se trouvait étalée sur un tee-shirt.

Une faim qui revient soudainement, quel drôle d’hasard. J’étais sûr que mes menaces l’avaient boosté, il n’y avait pas d’autres raisons. Ou peut-être que faire son sandwich avait juste été une bonne occasion pour me salir, mais moi ça me faisait une seconde raison de me venger et croyez-moi, il va en prendre pour son grade le jour où je me vengerais. Il avait déjà beaucoup de chances que ça ne soit pas l’un de mes t-shirt préféré, sinon je n’aurais pas aimé être asa place. Mon visage se baissa afin d’admirer la magnifique œuvre d’art qu’avait confectionné Noah, spécialement pour moi. Je me disais que c’était trop gentil et qu’il n’aurait pas dut, mais apparemment ça lui avait tenu à cœur. Comment allait-il s’en sortir maintenant ? Sa question me fit sourire et à vrai dire lorsque j’avais imaginé la scène, je ne lui avais pas vu une seule seconde mettre les mains. « Hum… » je fis mine de réfléchir pour installer quelques secondes de suspens. « Non, ce serait trop facile sinon » un petit sourire satanique s’afficha sur mon visage. En y réfléchissant bien, ma vengeance se fera sans doute sur une longue période, ce serait dix fois plus marrant.

A l'instant précis où Noah serait sorti de cette cuisine, il commencerait véritablement à redouter la vengeance à venir de sa camarade. Mais, pour le moment, il parvenait à rester concentré sur l'instant présent, et plus particulièrement sur le magnifique tee-shirt de la jeune femme, désormais décoré par ses soins. Allez savoir, peut être lancerait-il une mode. Quoi qu'il en soit, le jeune homme se devait désormais de déguster ce qui se trouvait sur le dit tee-shirt, à savoir les morceaux du sandwich qu'il y avait étalé. Quelle merveilleuse coïncidence que, justement, la faim lui soit revenue à cet instant très précis. Parfois, le hasard faisait vraiment bien les choses. Ou pas. Car lorsque Noah tint à s'assurer qu'il avait bel et bien le droit d'utiliser ses mains, sa camarade le lui interdit formellement. Mince, voilà qui n'était pas tellement prévu, à ses yeux du moins. « Ah, zut » laissa-t-il alors échapper, un peu embêté. Mais bon, il n'avait pas tellement le choix après tout, il lui fallait impérativement manger ce qui se trouvait sur ce tee-shirt, et sans les mains donc. Dure tâche que celle-ci. Noah se pencha alors légèrement et approcha son visage de l'habit de sa camarade. Si quelqu'un entrait à cet instant précis, on pourrait penser qu'il était très pervers sur les bords. Là, le jeune homme commença à manger - tant bien que mal - ce qu'il pouvait. Bien évidemment, il s'en mettait partout lui aussi, ce qui ne manqua pas de l'amuser. Après avoir mangé un maximum de choses, il s'écarta et constata qu'il était loin d'être propre à son tour. « Nous voilà bien assortis » fit-il, dans un sourire amusé. Effectivement, on pouvait difficilement trouver mieux là.

Il trouvait a embêtant, mais il n’avait pas vraiment le choix. S’il avait réfléchis deux fois avant d’agir, il ne serait pas obligé de récupérer ce qui se trouvait sur mon t-shirt. Noah se prêtait parfaitement au jeu, mettant ses mains à l’écart de mon haut, n’ayant comme aide, que sa langue et sa bouche pour essayer de rattraper la confiture qui décorait mon t-shirt. En voyant l’œuvre d’art qui apparemment avec déteint sur son visage, je ne pu m’empêcher de rire. Nous étions tous les deux fins comme ça. Lui avec pleins de confiture sur le visage et moi sur mon t-shirt. En plus c’est que ça colle cette merde ! C’est direction la salle de bain qu’on prendra après. Il n’y avait personne dans la cuisine et c’était peut-être mieux ainsi. Même si j’étais déjà prise pour une folle, Noah n’avait peut-être d’être considéré comme telle alors que cela ne faisait même pas quelques jours qui se trouvaient dans l’aventure. J’esquivais un petit sourire après nous avoir encore regardé. Je descendais par la suite de me perchoir, me trouvant debout, face à Noah. « Non pas que je doute des nombreux talents de ta langue, mais je pense qu’une tournée machine sera plus efficace. » Je lui souriais avant de passer délicatement mon doigt au coin de ses lèvres, là où se trouvait un peu de confitures, avant de l’apporter à mon doigt pour manger ce qui s’y trouvait. Je contournai Noah, quittant la cuisine sans même ranger mon paquet de céréales. Mais il y avait une urgence beaucoup plus important, comme me laver.

Là tout de suite, Noah en venait à regretter tout le déroulement de cette scène. A commencer par son entrée dans la cuisine, puis le fait qu'il ait tant tenu à confectionner son sandwich sur ce fameux comptoir et qu'il ait, pour ce faire, délogé sa camarade, puis qu'il ait utilisé le dit sandwich pour décorer le tee-shirt de celle-ci. Non vraiment, tout cela devenait du grand n'importe quoi. Surtout que Noah n'était pas tellement réputé - chez lui en tout cas - pour être un jeune homme plein d'humour et toujours prêt à déconner. Ah non, vraiment pas. Lui, c'était plutôt l'inverse, en fait. Le genre très sérieux, renfermé sur lui même, pas du tout du genre à se permettre ce genre d'enfantillages. Et pourtant ... Quoi qu'il en soit, Noah n'eut pas d'autre choix que de manger ce qui se trouvait désormais étalé sur le haut de sa camarade, sans avoir le droit d'utiliser ne serait-ce que l'une de ses deux mains. La galère, en somme. Pour autant, Noah tenait à faire les choses bien, alors il se plia à l'exercice sans oser broncher. Mais très vite, il constata que son visage était lui aussi tout taché. C'était à craindre, en même temps. Et pour tout vous dire, cela eut tendance à l'amuser. Sa camarade prit ensuite la parole, lui faisant comprendre qu'elle ne tarderait pas à mettre son haut à la machine. C'était compréhensible. Elle passa ensuite un doigt au coin de ses lèvres, puis le porta à sa bouche. Un geste qui le fit légèrement rougir, bien qu'il s'efforça de ne rien en montrer. Puis la jeune femme quitta la cuisine, sans doute dans l'optique d'aller prendre une bonne douche, chose que Noah aurait à faire lui aussi. Mais il pouvait bien attendre qu'elle ait terminé. Ainsi, il resta dans la cuisine quelques instants, entreprenant bien vite de tout ranger. Il n'y avait pas de raison que les autres ait à subir ce bordel. Après quoi il sortit lui aussi, ne voyant aucune raison de rester ici plus longtemps.