Cruz avait fini par descendre et quitter sa chambre au milieu de la nuit, n'arrivant pas à trouver le sommeil à cause des nombreuses interrogations qu'elle avait en tête. Beaucoup disaient que le fait de dormir pouvait porter conseil, mais ce n'était tout bonnement pas le cas pour elle, il lui était impossible de se vider l'esprit. Alors pour ne pas réveiller Miss Barbie qui dormait dans le même lit, elle avait pris sa taie d'oreiller et avait quitté la chambre. Après tout le manque de sommeil aurait pu être quelque chose d'horrible pour sa chère camarade. C'est donc sans bruit et dans un chalet totalement silencieux, une première depuis son arrivée à cette heure de la nuit, qu'elle trouva refuge dans le salon, sur l'un des canapés. C'était réellement la première fois qu'elle se posait ici, profitant surtout de la piscine ou encore de la salle d'entraînement. Pour le reste, elle adorait beaucoup bouger donc les nombreux sentiers et le parc étaient devenus ses endroits favoris. Soupirant, elle tritura le plaid que quelqu'un avait oublié tout en réfléchissant. Elle se demandait surtout si elle avait bien fait de venir ici, si l'aventure allait lui apporter quelque chose et non pas lui faire perdre cette intégrité à laquelle elle tenait plus que tout. Cela lui venait du fait qu'elle se sentait un peu à l'écart, elle voyait les autres s'ouvrir facilement et créer des liens alors que ce n'était pas vraiment le cas pour elle. Bien entendu, elle allait vers les autres, mais elle avait cette drôle d'impression que ça n'allait pas réellement plus loin, pourtant la sociabilité était l'un de ses points forts. Peut-être se faisait-elle une idée, son petit appartement commençait peut-être à lui manquer... La nostalgie était en train de la tenir au bout de seulement une semaine, mais ça devait être un contrecoup que tous ses camarades avaient ou allaient vivre à un moment ou à un autre. Il fallait avouer que même entendre sa mère ne pas hurlée était très déstabilisant, puis les patrouilles en pleine nuit aussi. Mais elle allait tenir le coup, ce n'était que passager et vivre cette aventure jusqu'au bout était son objectif, donc elle n'allait pas baisser les bras de sitôt. Un petit sourire sur les lèvres, son regard se posa sur la baie vitrée qui donnait sur le jardin, l'endroit était noir et impossible de voir quoi que ce soit. Se relevant, elle s'approcha de la fenêtre où elle s'adossa, laissant son esprit s'évader.

D'ordinaire, je n'étais pas du genre à être levé aux alentours de trois heures du matin. Une fois que j'étais au lit, je tombai comme une masse et il était plus que difficile de me sortir du lit. Une fois n'est pas coutume, je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Peut-être que je pensais trop, toujours est-il que malgré le fait que j'eus rejoins mon lit voilà plusieurs heures, le sommeil me fuyait. Je finis donc par me lever, silencieusement afin de ne pas réveiller mes camarades de chambre. Je me glissai en silence jusqu'à la cuisine, où je me servis un grand verre d'eau, puis je décidai de m'installer dans le salon. J'étais sans doute le seul à être réveillé dans ce chalet et par ailleurs il semblait plus que froid à l'extérieur, ce qui réduisait les possibilités de choses à faire. Le salon me semblait un bon endroit pour me poser et ne pas déranger les autres candidats dans leur sommeil. Je me rendis vite compte que j'avais tord et que je n'étais pas le seul à être sorti du lit à cette heure-là. Cruz-Leocadia était là elle aussi, adossée à la fenêtre et semblant perdue dans ses pensées. Je m'en voulais presque d'être là et de la déranger alors qu'elle méditait, profitant de ce moment de solitude nocturne. « Salut. » dis-je timidement et assez maladroitement en m'installant sur l'un des fauteuils du salon, faisant face à Cruz. « Toi aussi tu n'as pas réussi à trouver le sommeil ? » demandai-je, quoi qu'un peu bête puisque la réponse semblait évidente.

« Salut. » La voix n'était pas forte, mais Cruz était tellement plongé dans l'admiration de ce qu'elle pouvait voir dans le parc qu'elle eut un petit sursaut avant de se retourner légèrement pour voir Emmett s'installer dans l'un des fauteuils. Elle n'était donc pas la seule à ne pas arriver à trouver le sommeil et il fit lui-même la remarque avant même qu'elle ne puisse répondre à sa formule de politesse pour la saluer. « Oui, beaucoup de choses en tête et pas assez de volonté pour m'empêcher d'y penser, avec un léger soupçon de nostalgie... Je pense que c'est pareil pour toi, ou alors il y a un de tes colocataires de chambres qui ronflent. » Elle avait voulu faire un petit trait d'humour, un petit quelque chose pour les mettre à l'aise tous les deux, parce que même si cela faisait une semaine qu'ils étaient la maison, elle ne le connaissait pas si bien que cela. Bien entendu, elle l'avait remarqué, c'était un beau garçon et elle ne pouvait pas le nier, mais il n'y avait pas eu de réelles occasions pour qu'ils discutent ensemble. Avançant doucement, elle reprit sa place sur le canapé en face d'Emmett tout en posant le plaid sur ses jambes découvertes. Il faisait frais, plus que dans les chambres en tout cas. « Cela va te paraître un peu idiot, mais je suis contente de me retrouver avec toi au milieu de la nuit, pouvoir faire connaissance, on n'a pas réellement eu la chance depuis le début de l'aventure. » Elle n'avait pas peur de la nuit, mais c'était réconfortant de ne pas être seule dans le noir, puis leurs insomnies allaient leur servir à quelque chose. « J'ai envie d'un chocolat chaud, ça te dit ? »

« Oui, beaucoup de choses en tête et pas assez de volonté pour m'empêcher d'y penser, avec un léger soupçon de nostalgie... Je pense que c'est pareil pour toi, ou alors il y a un de tes colocataires de chambres qui ronflent. » Et en effet, malgré le sourire qu'elle affichait et la pointe d'humour dans ses propos, on sentait cette nostalgie dans sa voix. Bien que je n'éprouvais aussi nostalgie, pas pour le moment en tout cas, et que je me contentai pour l'heure de m'amuser et de surfais sur la vague, je la comprenais tout à fait. « Nostalgique, non. Mais je n'ai pas non plus réussi à trouver le sommeil, en effet. Je pense trop, oui, peut-être que c'est ça. » Je souris tranquillement, tandis que Cruz venait s'asseoir sur le canapé en face de moi et me confiait être contente de tomber sur moi, étant donné que nous n'avions pas encore eu l'occasion de faire connaissance. Ce qui était bien dommage, par ailleurs. Outre son physique avantageux, elle avait l'air, au demeurant, d'être une jeune femme dynamique et plus que sympathique. « Tout à fait d'accord. C'est l'occasion rêvée pour faire davantage connaissance. » D'ailleurs, le silence de la nuit, le calme imperturbable et la semi obscurité étaient propices aux confidences et aux conversations. Avec un chocolat chaud en prime, la cerise sur le gâteau. « Oui, je veux bien, merci. »

« Nostalgique, non. Mais je n'ai pas non plus réussi à trouver le sommeil, en effet. Je pense trop, oui, peut-être que c'est ça. » Cruz l'envia un instant, tout en sachant très bien que ce passage allait très vite passer, après tout ce n'était pas facile d'être enfermé dans une maison avec une vingtaine de personnes. Surtout quand certaines n'étaient pas réellement comme vous l'imaginiez. Après tout, ce n'était pas une partie de plaisir de vivre avec Miss Barbie, appeler plus couramment Prudence. C'était les mauvais côtés de l'aventure, on ne pouvait pas apprécier tout le monde. « C'est la pleine lune, ça joue peut-être sur notre sommeil. » Elle n'avait jamais cru à ce genre de chose, c'était même complètement idiot de sortir un truc de ce genre, mais c'était ce qu'on lui avait souvent répété, que les mouvements de l'astre pouvait avoir des incidences sur la vie des gens. Il avait l'air lui aussi assez content de faire connaissance avec elle, une bonne chose après tout, le temps allait leur sembler moins long que de se lorgner comme des chiens de faïence. Quand il accepta son invitation de boire un chocolat chaud, elle se dirigea dans la cuisine pour préparer les boissons et revint quelques minutes plus tard avec deux tasses poser sur un plateau avec du sucre en morceaux ainsi que des petits biscuits dans une assiette. Autant faire les choses bien. Une fois réinstaller, elle but une gorgée du chocolat et eut presque un gémissement tellement cela lui fit du bien. Avec un petit sourire, elle releva les yeux vers Emmett. « Désolée, je suis ce que l'on peut appeler une droguée du chocolat. » Elle trempa ensuite un biscuit dedans avant de le croquer, une gourmandise de temps en temps ne faisait pas de mal. « Sinon ça va faire plus d'une semaine qu'on est dans la maison et je ne sais même pas d'où tu viens et encore moins ce que tu fais dans la vie. Alors j'en profite pour te poser les questions. »

« C'est la pleine lune, ça joue peut-être sur notre sommeil. » Je souris, haussai les épaules. Il y avait certaines choses en lesquelles je croyais, comme le destin et ce genre de choses, mais je n'avais jamais cru, ou plutôt je ne m'étais jamais intéressé à l'astrologie. Je ne lisais pas les horoscopes et ne pensais pas vraiment que les astres avaient une influence sur nos vies, nos décisions, nos humeurs ou, en l'occurrence, notre sommeil. D'ailleurs, d'après la façon dont elle l'avait dit, Cruz ne semblait pas y croire non plus. Toujours est-il que ni l'un ni l'autre n'avions sommeil et qu'il allait falloir occuper le temps qui nous était offert. Cruz s'occupa aimablement de préparer les chocolats, cependant que je restais dans le salon, laissant vagabonder mon esprit. La candidate ne tarda pas à revenir, accompagnant les boissons chaudes de quelques gourmandises. Je l'en remerciai à nouveau. Elle se jeta littéralement sur sa tasse, s'excusa ensuite d'être une droguée du chocolat. « On l'est tous un peu, je crois. » répondis-je avec un sourire. Je ne connaissais d'ailleurs personne qui dirait non à du chocolat – à moins d'avoir perdu l'esprit, bien entendu. Je l'imitai, buvant une gorgée de chocolat que j'accompagnai d'un biscuit – délicieux, soit dit en passant. Cruz entreprit alors de réengager la conversation en me demandant d'où je venais et ce que je faisais dans la vie. « Je suis Canadien, mais je vis à Miami depuis plusieurs années maintenant. En ce moment, je ne fais pas grand chose, en fait... Sans-emploi, malheureusement. » Je haussai les épaules, évitant de trop détailler ma situation professionnelle. « Et toi ? » demandai-je, car j'étais aussi curieux d'en savoir un peu plus sur Cruz, d'où elle venait et ce qu'elle faisait dans la vie.

Un petit rire passa les lèvres de Cruz quand le jeune homme lui avoua que tout le monde devait avoir une dépendance au chocolat. C'était clair que c'était un bon remontant en cas de déprime et beaucoup moins difficile à tenir que l'alcool, même si elle avait fini de compter ses crises de foie après la quatrième. « Pas tout le monde, ma mère y est allergique et je ne peux m'empêcher d'en manger devant elle juste pour la mettre hors de ses gonds. » Ce n'était pas vraiment sympathique, mais elle s'en fichait, il pouvait prendre cela comme il le voulait personne n'avait jamais compris la relation qui la liait à celle qui l'avait mise au monde. Elle-même n'avait jamais réussi à mettre un mot sur ce truc étrange entre elles. Quand il lui annonça qu'il était canadien, elle ouvrit grand les yeux, elle ne s'attendait pas à ça et devait bien avouer qu'elle ne l'aurait pas vraiment pensé. Bon d'accord, ce n'était pas écrit sur le front comme sur un panneau, mais elle ne l'aurait pas imaginé une seule seconde. C'était pareil pour elle, avant même qu'elle ouvre la bouche beaucoup lui demandait si elle était mexicaine ou bien espagnole et c'était avec un sourire qu'elle répondait qu'elle était norvégienne. « Ne faut jamais baisser les bras pour le boulot, ce n'est jamais facile à trouver, surtout avec l'état actuel des choses dans la société. Ce n'est pas du beau. » En disant cela, elle pensait tout de suite aux quartiers pauvres de Bâton Rouge, aux nombreux réfugiés qui étaient venus dans la grande ville afin d'essayer de se remettre sur les pieds. Rien ne s'était réellement passé comme ils le voulaient. « Je suis américaine avec des origines espagnoles, je pense que tout le monde à du le comprendre depuis longtemps. Sinon depuis plus d'un an je bosse en tant que flic, mon rêve de gamine et je dois dire que ça me manque de ne plus avoir mon arme de service à porter de mains... Ici, ça pourrait parfois être utile. » Cruz bu une nouvelle gorgée de son chocolat avant de lever les yeux. « Tu dois te dire que je suis folle, mais je pense surtout à Prudence, cette fille me fait vraiment flipper... Sinon mon grand rêve en dehors de trouver un homme qui me supportera est d'acheter une maison au bord de la mer. » La dernière partie était un peu idiote, mais il voulait en savoir un peu plus sur elle et c'était la première chose qui lui était passer par la tête.

Cruz me raconta que sa mère était allergique au chocolat. Je summum de la malchance. Je la plaignais, vraiment. Je ne m'imaginais pas une vie sans chocolat, mais peut-être étais-je trop gourmand. « La pauvre ! » En plus de ne pas pouvoir manger du chocolat, elle était narguée par Cruz qui ne pouvait s'empêcher de la taquiner – bien que je m'imaginai que cela ne devait pas être bien méchant. Personnellement, j'étais bien content de ne pas être allergique au chocolat – et d'en profiter pour en manger autant que je le voulais. Ou pour boire un chocolat chaud, comme à ce moment-là. J'en bus une longue gorgée, grignotai un autre biscuit. Cruz me rassura quant au fait que je n'avais pas d'emploi. Je n'ajoutai rien, me contentant d'un sourire de remerciement et d'un haussement d'épaules. En réalité, j'avais plus ou moins un métier que je pouvais exercer à mon domicile, chose que je ne faisais pas. Mais je ne comptais pas m'étaler là-dessus. Cruz me parla alors d'elle, m'expliquant qu'elle était américaine avec des origines espagnoles, comme son prénom le laissait penser. Je m'en doutais plus ou moins. Elle continua en me disant qu'elle était flic – et ça, par contre, je ne m'en doutais absolument pas. J'en étais très étonnée, mais elle avait l'air tellement passionnée en parlant de ça que je la comprenais. Elle regrettait de ne pas avoir son arme, principalement parce qu'elle se méfiait de Prudence. « Il n'y a pas lieu d'avoir peur d'elle, à mon avis. » Prudence était excentrique, sans doute originale, peut-être bien superficielle, mais à mon avis sûrement pas méchante. Je n'ajoutai rien de plus concernant Prudence, les autres avaient sûrement déjà casser du sucre sur son dos et m'intéressai plutôt à la suite de ce que dit Cruz, à savoir qu'elle rêvait d'acheter une maison au bord de la mer. « Je te comprends. Je vis à cinq-cent mètres de la plage et c'est absolument génial. » Mon appartement à Miami était loin d'être aussi luxueux que ce chalet, mais il avait son charme, en plus d'avoir l'avantage d'être situé sur la côte.

« La pauvre ! » Un petit rire passa les lèvres de Cruz, ce n'était pas le genre de qualificatif qu'elle aurait utilisé, elle aurait plutôt dit bien fait ou un truc dans le genre, mais ce n'était pas vraiment important. Puis, cela allait certainement surprendre le jeune homme si elle lui avouait que ce n'était que de bonne guerre, qu'elle méritait de ne pouvoir connaître ce délice. Elle passerait très certainement pour une fille indigne, ce qu'elle était déjà aux yeux de sa génitrice. Puis sa dévia sur leur métier, il avait l'air assez surpris du fait qu'elle soit flic, mais c'était toujours un peu la même chose. Beaucoup s'attendaient à ce qu'elle réponde coiffeuse, infirmière ou quelque chose dans le genre, mais la normalité et entre dans les rangs n'étaient pas du tout dans son caractère. Puis l'action, l'adrénaline qui montait était quelque chose d'inestimable à ses yeux. Elle l'écouta attentivement après qu'elle lui est parler de Prudence, sa phrase avait peut-être fait mouche. « Oh, je sais qu'elle n'est pas méchante, mais bon elle fait tout de même peur par moments... Je n'en reviens toujours pas du culot qu'elle a eu de comparer Hortansia avec un rat, surtout alors qu'elle venait tout juste d'arriver... » C'était son avis, elle-même avait déjà eu une petite altercation avec ladite jeune femme, rien de bien méchant et elle ne lui en voulait pas le moins du monde, ça avait été un grand moment plutôt. La robe qui avait été leur victime avait même fini dans le feu. Cruz ne put s'empêcher d'ouvrir les yeux quand Emmett lui avoua qu'il vivait à même pas cinq cents mètres de l'océan et failli presque lui demander si elle pouvait venir habiter chez lui de suite. « Tu as de la chance, je n'habite pas très loin du Golf de Mexico mais je n'ai jamais réellement l'occasion de pouvoir y aller ce qui est bien dommage. Mais Miami est dans ma liste des endroits où j'aimerais m'installer ou tout du moins à proximité comme Fort Lauderdale, ce n'est pas très loin de Bâton Rouge, mais j'ai aussi Eureka et Santa-Maria dans ma liste. Pour le moment, ce n'est encore du domaine de l'imaginaire. » Elle but une nouvelle gorgée de sa boisson avant de poser la tasse sur la table. « Ça va te sembler idiot comme question, mais c'est quoi le truc le plus dingue que tu es fait dans ta vie ? »

J'écoutais vaguement les arguments de Cruz en défaveur de Prudence, mais je ne relançai pas la conversation. Je préférai faire davantage connaissance avec Cruz, en apprendre un peu plus sur elle et ne pas m'attarder sur le sujet Prudence qui était, avouons-le, pas des plus intéressants. J'écoutais d'ailleurs plus attentivement Cruz lorsqu'elle me parla de ses envies de vivre sur la cote. Son enthousiasme était presque communicatif. On ne pouvait qu'être en empathie avec elle, surtout que j'étais d'accord avec elle, puisque moi-même j'avais quitté mon Canada natal pour m'installer pour le long terme à Miami, non sans m'être arrêté dans quelques autres villes. « Si un jour tu viens à Miami – ou dans le coin – passe me voir ! » Sourire chaleureux. Imitant Cruz, je portais ma tasse de chocolat à mes lèvres et en bus une gorgée. « Ça va te sembler idiot comme question, mais c'est quoi le truc le plus dingue que tu es fait dans ta vie ? » Je bus une seconde gorgée de chocolat puis à mon tour posai ma tasse sur la table. Réfléchissant à sa question, je m'enfonçai un peu plus dans le fauteuil. « Le truc le plus dingue que j'ai fait ? » J'étais souvent excessif, surtout dans mes relations amoureuses (déclarations démesurées, emménagements précoces et demande en mariage ratée), mais des folies, des vraies folies extraordinaires, je n'en avais jamais vraiment fait. « Participer à une émission de télé-réalité, peut-être ? » répondis-je en riant. C'était la seule chose qui me venait à l'esprit en fait. À part quitter ma famille et ma maison pour venir seul m'installer aux États-Unis, mais c'était à mon avis moins dingue que de participer à une émission de télé-réalité. Et espérer y rencontrer quelqu'un. « Désolé, j'ai rien de mieux. » ajoutai-je avec un sourire. Je passai ma main dans mes cheveux, réfléchissant quant à une folie adolescente que j'aurais pu faire et oublier... Mais rien. « Et toi ? Quelques folies à avouer ? » demandai-je avec curiosité. Ma réponse n'était pas terrible, la sienne serait sûrement plus intéressante. Après tout, c'était elle qui avait posé la question, elle avait peut-être déjà fait des trucs dingues, outre participer à 3 Wishes.