marilou

Athènes, la Grèce, soit le rêve absolue. Fan de Mythologie je chérissais l'idée d'y venir un jour et à vrai dire c'était arrivée une fois, j'étais enfant et j'avais rêvé dans les ruelles devant l'acropole, le Parthénon et les musées en tout genre. Aujourd'hui c'est pour cette raison que j'avais décidé de visiter les boutiques de luxes. Et le choix était si énorme que je n'avais pas vu le temps passer si bien qu'une vendeuse avait presque dû me mettre dehors pour fermer sa boutique. Les mains pleines de sac griffés de créateurs, je commençais à avoir soif si bien que je m'apprêtais à aller prendre un verre dans l'un des café huppé du quartier. Lorsque j'aperçus Marilou déambulant seule dans les rues du quartier. Je ne tardais pas à aller l'interpeller, à vrai dire, nous n'avions jamais réellement discuté tous les deux si bien que c'était l'occasion idéale pour apprendre à se connaître. D'autant que ma réflexion lors du prime n'avait certainement pas dû lui faire très plaisir et ne pouvait l'en blâmer. « Marilou, je t'invite à dîner ça te tente ? » Un sourire radieux sur le visage, j'étais consciente qu'elle n'était pas dans les meilleurs hospices depuis le départ de Cameron mais il fallait lui changer les idées n'est-ce pas ? Bref, j'espérais qu'elle accepte, dîner seule n'était pas terrible.

Athènes. C’est plutôt joli. Enfin je trouve. On va dire que c’est assez différent des rues de Los Angeles. C’est déjà ça. Si je ne trouve rien dans ce jeu, j’aurai au moins visité des coins plus que sympas. J’ai bien tenté de visité le musée là, vous savez, pour faire genre je suis cultivée et je m’intéresse aux choses intéressantes, mais décidément, ce n’est pas mon truc tout ça. Trop fastidieux. Et je m’en fiche un peu, finalement. Et comme je m’ennuie un peu (comme d’habitude je crois), je traîne en ville. Je ne sais pas où elle est, Pepper. Ni Jones. Je suis seule. Un peu paumée, à faire du lèche-vitrine tout en me disant que, de toutes manières, je ne peux pas me payer cette paire de chaussures carrément jolies. J’suis pas à la rue hein, mais je ne suis pas super riche non plus. Alors je me contente de regarder, et de saliver. Si jamais je gagne ce jeu, je m’achèterai un de ces machins hors de prix. Juste pour le fun. Vous savez. Un genre de coup de folie, histoire de dire « j’ai gagné, loosers, matez mon sac » Enfin, après, je me fais pas d’illusion et je vais sans doute pas tarder à jarter hein. Mais autant rêver jusqu’au bout. Une fille me sort de ma rêverie en m’invitant à diner. C’est Harley. Aka l’une des personnes que je ne connais absolument pas ici, et c’est carrément honteux, puisque ça fait quand même quelques semaines qu’on vit ensemble. Je ne sais pas comment on a pu faire. Harley a une quantité énorme de sacs sur elle. J’en déduis qu’elle a passé son après-midi à faire du shopping. J’en déduis aussi qu’elle a pas mal d’argent. Sauf si elle a décidé de passer toutes ses économies dans des fringues et qu’elle compte crever demain. Mais j’en doute. « Pourquoi pas tiens. » En plus, j’ai faim. Et si on me paye à manger, je vais ne pas refuser hein ? Ce serait vraiment illogique. Je ne suis pas toujours logique. Mais dans ces cas-là, si. Alors, je la suis. Au moins, je serais moins seule et paumée. Enfin j’imagine. « Parle-moi de toi. On ne se connait pas encore. Tu te rappelles de ton premier noël ? Tu t’es déjà faîte plaquée le jour de la saint Valentin ? C’est quoi, ton groupe de musique préféré ? T’as une chanson qui te fait pleurer ? Une qui te rend de bonne humeur ? T’es de quel bord ? T’es plutôt du genre à tomber amoureuse du premier type qui se ramène ? C’est quoi, le truc le plus honteux que t’as pu faire, quand t’étais ivre ? T’es proche de qui aussi ? T’as pas peur de sortir du jeu ? » Moi si, j’en ai peur. Enfin, j’ai peur d’un tas de chose faut dire. J’ai le vertige et j’ai peur du vide. J’ai peur des grenouilles. C’est visqueux, tout ça. J’ai peur de me retrouver seule aussi, à la fin de ma vie. Ou pire, de me retrouver avec quelqu’un que je n’aime plus depuis longtemps. Je suis une froussarde. Et si je débite n’importe quelle question, là, maintenant, c’est un peu pour rattraper le temps perdu vous savez. Et je sais pas.

J'avais des tas de sacs si bien que de l'extérieur j'aurais pu passer pour une accro du shopping, une petite fille riche qui n'a comme occupation que de claquer le fric de papa. Sauf que c'était l'opposé, j'avais de l'argent, pas mal d'argent, et c'était en partie grâce à mon père mais je n'étais pas accro du shopping, non en réalité les derniers achats que j'avais effectué avant ce séjour était à la boutique du casino ou sur internet. Et puis il était bien connu que le shopping aidait à passer le temps. Pas que nous passions nos journées à nous ennuyer mais presque et puis qui pouvait résister face à un sac Marc Jacobs ? Certainement pas moi. Là n'était pas la question puisque j'avais croisée Marilou et qu'elle avait accepté mon invitation. Si bien que nous nous étions dirigées vers un restaurant sympa, ou du moins c'était l'impression qu'il donnait de l'extérieur. Alors que je m'installais à la table que le serveur nous avait indiqué, elle se mit à me poser tout un tas de questions que j'essayais d'assimiler au fur et à mesure afin d'y répondre. C'était comme dans ce jeu, où nous devions donner un maximum de réponses à la suite et dans l'ordre, un challenge au soit. « Harley, vingt huit ans. Las Vegas. Sagittaire. Hum, le premier noel dont je me souvienne c'est celui des mes cinq ans, quand mon père a fait venir un canon à neige devant le Casino où il travaillait, c'était assez exceptionnel dans le Nevada et je crois que c'était le plus beau cadeau qu'il m'ait fait. Et non, jamais. Coldplay. Fix you. Song 2. Hétéro. Et non, il me faut du temps, peut être un peu trop d'ailleurs. Un striptease improvisé sur le bar dans le casino de mon père. Et huum oui et non, oui parce que mine de rien cette aventure est exceptionnelle et je me suis attachée. Et non dans le sens où c'est le jeu de sortir et qu'on est entré en connaissance de cause. » Je pris ma respiration et ma gorge déshydratée fut comblée par le cocktail que venait de nous apporter le serveur dans lequel je n'hésitais pas à plonger mes lèvres. « A ton tour. ».