J'avais quitté le prime rapidement suite au départ de Minnie. Je n'avais pas envie de la voir partir et encore moins de faiblir devant les autres, ce qui expliquait ce départ soudain. Je m'étais isolé une trentaine de minutes dans ma cabine, une trentaine de minutes à faire le vide dans ma tête. Soudain, j'eu envie de voir si il restait quelqu'un au mistral. Me relevant, je passai par la cuisine histoire d'attraper une bouteille de vodka pour compenser ma peine. Je suis de ceux qui boivent pour oublier, j'assume pour le moment mais demain matin ça sera moins sûr. J'ouvre déjà la bouteille pour en boire une gorgée tout en marchant vers le mistral. Je ne cherche pas ou plus, à cacher ce que je ressens pour le moment. Dans un jeu comme celui-ci, on vit à mille kilomètre heures, en perdant Minnie, j'ai perdu mon plus grand repère dans ce jeu. Ouvrant la porte du Mistral, je constate que seule Marilou s'y trouve encore. Elle aussi a perdu quelqu'un qui lui tenait à coeur ce soir puisqu'il s'agit de Cameron. Arf, nous seront deux. Sans prononcer un mot, je m'avance vers la jeune doubleuse de dessin animé et lui tend la bouteille que je sers encore entres mes longs doigts.« t'en veux ? » Je suis presque certain que, tout comme moi, elle va boire après cette bouteille sans réfléchir d'avantage. Je lui souris faiblement, un sourire de soutien et non un sourire de joie.

Je crois que je suis maso sur les bords. Parce que le prime est terminé, et je reste comme une conne assise à ne rien faire. J’essaye de ne pas regarder les autres, parce qu’ils m’énervent tous, à sourire bêtement comme si c’est LE jour le plus beau de leur vie. Je crois que c’est comme ça à chaque prime, quand quelqu’un qu’on aime bien reste. Mais je dois dire que je n’y ai jamais bien prêté attention. Trop absorbée par mon propre bonheur d’être encore ici, et que ceux à qui je tiens le sont aussi. Malheureusement, c’est plus pareil ce soir. Cameron est parti. Ça laisse une espèce de vide dans mon cœur, ou je ne sais pas où. Un vide quelque part, en tout cas. Ce n’est pas agréable. Si vous voulez savoir. Et Jones est nominé d’office. Je déteste Percy tiens. Je n’ose même pas imaginer ce que je pourrais ressentir, la semaine prochaine, s’il part lui aussi. Quoi que, je dis ça, je serais peut-être nominée moi aussi. Je préférerais partir plutôt que de le voir partir, lui. Egoïste ? Totalement. Enfin, faut croire que ces cons-là qui me servent de colocataires ne sont pas si cons que ça, puisque je finis vite seule. Alors que généralement, ça traîne, avant de se vider. Et la porte finit par s’ouvrir. Bordel, les gens sont chiants ici, c’est dingue ça. Je lève la tête, curieuse de savoir qui ose venir. Ah, ça va. Je me dis qu’avec Minnie qui est partie, il doit être dans un état trois fois plus pire que le mien. Je ne sais pas ce que y’avait entre lui et Minnie, en fait, mais apparemment, y’avait bien quelque chose. Déjà. Il a une bouteille à la main. C’est tout de suite plus intéressant. Je n’ai pas assez bu. Le champagne, ça ne suffit pas pour se sentir un peu mieux. Quand il me le propose, je prends sa bouteille pour en boire quelques gorgées. Vodka. Rien que ça. J’imagine qu’il se retrouve au moins aussi paumé de moi. Nous sommes désespérants. Je lui repasse sa bouteille, qu’il en profite aussi. « Ils veulent dire un truc, tes tatouages, ou c’est histoire de ? »