jeudi 03 mai 2012, midi
Emmett & Freddie

Tu traines dans la cuisine. Tu ne sais pas trop pourquoi. Faut dire que t'as faim, mais tu ne sais absolument pas quoi cuisiner. Alors, t'as ouvert les armoires, les placards, le frigo. En vain, t'as fini par te poser sur le plan de travail avec une pomme. Tu plantes tes dents dedans, légèrement boudeuse. T'as pourtant de quoi t'faire un bon p'tit plat. Enfin, il faut croire que trop de choix tue le choix. Te voilà, avec ta pomme, balançant tes pieds dans le vide. Puis, Emmett fait son entrée dans la pièce. T'as un sourire on ne peut plus innocent à son égard. Toi, j'sens que tu as envie de me faire à diner. Ben tient. Rien que ça? Faut croire. Si ça fonctionne pas, c'pas grave, au moins tu auras tenter le tout pour le tout.

J'étais étonnamment de bonne humeur. D'humeur à ne rien faire, à me la couler douce, mais de bonne humeur quand même. Je déambulais dans le chalet, saluant les uns et les autres, me posais dans le salon, puis repartais marcher au bord du parc et à l'abri de la pluie pour finalement retourner à l'intérieur. J'errais sans but. Jusqu'à ce que mon estomac se fasse entendre. Je me dirigeai alors jusqu'à la cuisine. À peine avais-je passé la porte que Freddie s'adressa à moi. «  Toi, j'sens que tu as envie de me faire à diner. » Je fermai la porte de la cuisine derrière moi et, obéissant comme tout, je m'approchai du plan de travail. « Je venais justement pour ça. » dis-je avec un sourire ironique en m'approchant des fourneaux. Je n'étais vraiment pas très doué en cuisine – c'était le moins qu'on puisse dire. Chez moi, je me contentai de surgelés parce que, les rares fois où je m'essayai à la vraie cuisines étaient des échecs cuisants. « À tes risques et périls, cependant. » la prévins-je, au cas où elle souhaiterait se rétracter. Je me retroussai les manches. Peut-être aurais-je du préciser que mes spécialités étaient les tartines et les salades – les salades toutes simples, avec juste de la salade, dès qu'il y avait plus de trois ingrédients, c'était trop pour moi. « Alors que veux-tu que je te prépares ? Quelque chose de simple, si tu veux que ce soit mangeable. » précisai-je avec bonne humeur. Même si je ne disais que la vérité, au fond.

Je venais justement pour ça. Perplexe, tu lèves un sourcil, gardant ce vague sourire, malicieux et joueur. Pour me faire à manger? T'es un amour. T'y crois pas, hein, qu'on te prenne pour une grosse naïve, mais tu t'amuses de la situation plus qu'autre chose, jouant avec les mots. À tes risques et périls, cependant. Tu souris encore, parce que ça te fait vaguement pensé à toi qui a tenter de faire déguster un cocktail empoisonné. Alors que veux-tu que je te prépares ? Quelque chose de simple, si tu veux que ce soit mangeable. Tu roules des yeux, complètement amusée. Tu t'laisses glissé du plan de travail pour le pousser doucement, histoire de prendre les rennes. Moi, j'men fous, mais je voudrais pas que tu bouffes quelques choses de contraire. Tu lui adresse un clin d'oeil, avant d'commencer à sortir les ingrédients des placards et frigo. De quoi faire une salade. Enfin, pas une salade de tapette, le genre de salade bien garnie que l'on trouve dans les restaurants. Si tu nous préparais un petit quelque chose à boire pour nous faire patienter. Un sourire, tu commences à éplucher et couper une pomme.