installée sur la table de la salle à manger, j'ai pour seule compagnie, une bouteille d'eau. Oui, je sais, toujours une bouteille à la main, mais il paraît qu'après s'être saoulé la gueule, boire beaucoup d'eau empêche de crever de mal la gueule en se réveillant le lendemain. Je ne sais plus exactement qui m'avait donné ce conseil avisé, mais je le respectais à la lettre. Bordel que j'ai chaud. Je soupire, soufflant sur une mèche pour qu'elle dégage de mon visage. Cheveux en bataille, ça ne change pas grand chose, mais heureusement, la coiffeuse avait bien compris le bazar et ma coupe ne nécessite pas de grande séance enfermée dans la salle de bain. Ca n'empêche que j'ai vachement chaud. Pourtant, je me trimballe déjà à moitié à poil. Enfin, cette fois, j'ai un haut et un bas. Un mini short de sport vert pomme et un vieux t-shirt difforme, piqué à l'une de mes conquête, qui retombe négligemment sur mon épaule et découvre ma peau. J'ai même des chaussettes, de couleurs différentes. J'ai toujours eu un problème avec les chaussettes. Faut déjà être con pour avoir créé des trucs pareils, on finit toujours par en perdre un et l'autre se retrouve toute malheureuse. C'est pour ça que je les sépare toujours, au moins, elles apprennent à connaître d'autre chaussette. C'est plus chouette pour elles. Je traine les pieds, portant l'eau à mes lèvres. Pfiou. Je me demande si ça suffira, parce que sérieusement, on a bu comme des trous toute la soirée. En même temps, c'est pas de ma faute, c'est leur jeu à la con qui m'a fait boire plus que je n'aurais dû. Un silhouette fend l'obscurité. Je la laisse se déplacer, silencieuse, je l'observe, non sans réprimer un rire d'amusement. Mon pied se lève doucement pour venir buter contre mon genou. Je savoure ma victoire en le voyant sursauter. Ce n'est qu'après que je reconnais Pablo, un des gars que j'ai galocher plus tôt dans la soirée. C'est d'ailleurs à lui que reviens le prix du meilleur kiss. Enfin, pour le moment, j'ai pas non plus embrasser tout les candidats pour pouvoir en juger. Toi aussi, tu fuis le sommeil ? Hm. Disons que dés que je me fous au lit, il se prend pour un bateau. J'ai trop le mal de mer. Tu parles, tu as trop bu, tu peux le dire ma fille. En plus, le mal de mer sur un Yacht, c'est un peu con comme excuse. Le pire, c'est que je ne me rend pas compte tout de suite de la connerie que je viens de lâcher. Je fronce les sourcils, pas très sûre de moi, une moue étrange s'emparant de mes traits. Boarf au fond, au s'en fout, il a du comprendre. Je hausse les épaules et bois une gorgée d'eau. Enfin, il a compris, non? J'en reviens à lui pour m'en assurer. Mes yeux ne se sont pas encore habitué à la pénombre. J'avance ma main vers lui pour le toucher et voir où il est exactement. Ma main sur son épaule, je me laisse glisser au sol, lui faisant face, je lui tend la bouteille comme si je partageais un précieux breuvage. Fait gaf, c'est fort quand on est pas habitué. Mais je suis vachement drôle comme fille, en fait.

Si je suis consciente de lui présenter de l'eau? Oui. Non, mais c'est bon, je ne suis pas saoul au point de ne pas me rendre compte que je suis en train de m'enfiler une bouteille d'eau. Puis je vous l'ai dis, c'est pour éviter la gueule de bois et le mal de tête demain matin... Ou plus tard dans la journée, parce qu'il n'est pas certain que je me lève avant l'après midi. Son rire me fait doucement sourire. Il se prête au jeu. Je me demande s'il sait que c'est une blague volontaire ou s'il croit que je suis totalement beurré. Bon, en quittant la soirée, j'avoue que j'avais complètement la tête à l'envers, mais debout, mon organisme a eu le temps d'éliminer une partie de l'alcool ingurgité. Qui te dit que je ne suis pas habitué ? Je hausse les épaules, une moue dubitative s'emparant de mes traits. Je ne sais pas, peut-être parce que tu embrasses comme les mauvais garçons et les mauvais garçons, ça ne boit pas d'eau... Oui, oui, les mauvais garçons embrassent mieux que les autres, c'est scientifiquement prouvé. Bon, d'accord, peut-être pas, mais c'est ce que l'expérience m'avait prouvé. CQFD. Ce qu'il fallait démontrer. Ouhou, je fais des math, vous voyez, je ne suis pas complètement dans le cosmos? Le jeune homme glissa sa main dans la mienne et s'amusa, pour d'obscure raison, a me faire tourner sur moi même. Bouhou. Horreur et damnation, je vais lui gerber dessus, il aura tout gagné. Heureusement, la pénombre masque mon visage qui passe un peu par toute les couleurs et s'arrête au vert quand il en a finit de me faire exécuter des pirouettes. Je fronce les sourcils et le nez, je viens prendre appuie à son épaule pour récupérer un semblant d'équilibre et je le pointe à l'aide de la fameuse bouteille d'eau. Toi, tu essayes clairement de me faire tourner la tête. BAM. Définitivement trop drôle. Aha. Je suis drôle quand j'ai un verre dans le nez. Bon, pas que quand j'ai un verre dans le nez, mais surtout quand j'ai un verre dans le nez.

Les effets de l'alcool commencent à s'atténuer. A croire que l'eau a des vertus magiques. Appuyée sur son épaule, je finis par y déposer ma tête en finissant d'une traite ma bouteille d'eau. Dis-moi quel genre de personne tu es, quand tu bois. Tu blagues, tu déprimes, tu cognes ou tu baises ? Je me redresse pour le toiser. Il a de drôle de question ce type. J'ai l'air si saoul que ça? Oh merde. Et lui, pourquoi il a l'air complètement frais? On a pas assister à la même soirée? Pourtant, il c'est bien lui que j'ai embrassé. Hm... Je crois. Je fronce le sourcil et là, je le dévisage probablement. Si, si, c'est lui. Pourtant, je suis certaine de tenir plutôt bien l'alcool. Tsss. C'est nulle. Puis, je me rend compte que je n'ai pas répondu à sa question. En fait, ça dépend. Je hausse les épaules, une fois de plus, et je me détache de lui pour faire quelques pas pour revenir prendre place sur la table, sans tanguer dangereusement, c'est plutôt bon signe. Au passage, je lui attrape le vêtement pour qu'il suive le mouvement. Je suis une fille qui aime le contact en général, j'ai besoin de toucher la personne à qui je m'adresse. Puis, dans le noir, ça me permet de voir qu'il est toujours là, on sait jamais qu'il ne me plante au milieu de la salle à manger et qu'il file se mettre au lit parce qu'il me trouve franchement casse couille. Je le relâche finalement quand il est suffisamment proche de moi pour que je puisse sentir sa présence et deviner les courbes de son corps.Quand je bois, mes émotions sont intensifier. Ça peut-être tout ou rien. Je peux être la pire des putes, m’inventer un One Woman Show ou me transformer en véritable fontaine. Je marque un silence. Cogner? cela ne m'est arriver qu'une fois. Enfin, je préfère cogner que pleurer. Pleurer, c'est la honte, draguer et être drôle, c'est une chose, mais pleurer, c'est te coller une étiquette : "je suis complètement torchée" sur la gueule. Je déteste pleurer quand je suis saoul. En fait, je déteste pleurer en générale. Et toi? T'es le genre de type qui profiterait d'une fille légèrement éméchée? Légèrement, oui, oui, c'est bien ce que j'ai dis.

Seulement si je peux la faire chanter aprèsUn sourire vint fendre ses lèvres. Une nouvelle facette de lui? Peut-être. Bizarrement, cela ne choque pas le moins du monde. Je souris, soulevant un sourcil d'un air entendu alors que ma tête bascule vers la droite. Je lui murmure doucement. Je savais que tu étais un mauvais garçon. Je le toise, sans complexe, sans la moindre gène. Je ne sais pas si c'est l'alcool, la pénombre, ou le fait de l'avoir fixé pendant longtemps, mais je ne le vois plus de la même façon. Ses traits me semblent différent. Il m'intrigue, ce qui le rend plus séduisant encore. Je reste silencieuse, presque immobile, seule mes jambes se balancent doucement dans le vide. Il y a des gens, comme cela, envelopper par un mystère tout à fait charmeur et d'autre qui, comme moi, n'ont rien à cacher, ou presque. Est ce que cela fait de moi une personne sans saveur ? Je ne crois pas. Mais au fond, qu'est ce que j'en sais? rien du tout. Mais ça ne te concerne pas de toute façon, vu que tu n'es absolument pas éméchée. Pas vrai ? Je souris doucement. Suis-je éméchée? Peut-être un peu. Ma tête à cesser de tourner. Pourtant, le sommeil ne semble toujours pas vouloir s'emparer de moi. J'hausse les épaules, approchant mon visage du sien, je pose mon front contre le sien. Je glisse mon index sous son menton, malicieuse et joueuse. Même si je l'étais, il n'y a pas de quoi me faire du chantage et donc rien pour te satisfaire. J'arrive à faire des phrases. Plus encore, j'arrive à faire des phrases qui ont du sens.

Pas la peine de faire chanter les femmes consentantes et pleinement conscientes de leurs actes. Dans ce cas-là, je me contente de profiter tout court. Je le laisse s’emparer doucement de mes doigts pour les porter à ses lèvres, un sourire planant sur mes traits. J’aime assez cette façon de voir les choses. Mon regard se plonge dans le sien. Le sourire n’est plus, ou du moins, plus sur mes lèvres, il s’est emparé de mes yeux, y allumant une lueur rieuse et malicieuse. Ses mains se posent de part et d’autre de moi, ses bras son les barreaux d’une prison qui est loin d’être désagréable, loin d’être oppressante, le genre de prison dont on n’a pas vraiment envie de s’échapper. Je laisse cette proximité s’installer entre nous. Une proximité qui est loin de me déplaire, bien au contraire. Mais si tu penses vraiment qu'il n'y a rien chez toi qui puisse me satisfaire... J’hausse un sourcil. Il joue avec les mots et les retourne contre moi. Je ne sais pas. J’hausse doucement les épaules, penchant ma frimousse vers la droite sans le quitter du regard. Le mieux serait de vérifier. Sans attendre, ma main se glisse dans sa nuque pour approcher son visage du sien. Mes lèvres narguent les siennes quelques secondes et finissent par s’en emparer. Je me redresse légèrement, mon corps se lovant contre le sien, anéantissant ainsi toute la distance qui aurait pu exister entre lui et moi. Mes lèvres s’entrouvrent alors que ma langue vient se glisser entre la barrière de sa bouche pour venir jouer avec son homologue, taquine. Mes doigts se glissent contre son bras, effleurant à peine la peau pour rejoindre son torse dont aucun vêtement ne masque la musculature.