Doux jésus que la vie est lente sur un yacht, quand on a déjà fait le tour de toutes les pièces, et quand on est, pour le moment, encore en mer. Je me fais chier. Bordel de merde, y’a rien à foutre ici. Quand on y réfléchi. Enfin, si, on peut regarder des vidéos sur la télé. Y’a des disney d’ailleurs, j’adore. Mais avec le soleil, tout ça, je trouve ça un peu bête de rester enfermée dedans. Après, les plus sportifs et courageux vont dans la salle de sport. Si un jour j’y vais sérieusement et que je fais du sport, ce n’est certainement pas pour transpirer inutilement, mais pour mater d’beaux garçons en train d’en faire. Sinon, ce n’est pas utile. Du coup, la seule chose que je fais sur ce maudit yacht quand on est en mer et pas accosté quelque part, c’est bronzer. Je vous jure que j’deviens carrément parfaite côté bronzage hein. Je m’épate moi-même. Mais c’est-à-dire que même en ne faisait absolument rien sur un transat, on se fait chier. L’ennui, c’est mortel. Alors, j’ai pris un livre avec moi. Je me relis les Liaisons Dangereuses. Un peu de culture bordel. Je suis sûre que dans une vie antérieure, j’serais plutôt une De Merteuil qu’une De Volanges. Oui. Je m’ennuie tellement qu’entre les pages du bouquin, j’en suis à me demander quel personnage je serais dans une autre vie. Tuez-moi. Par pitié. Et, comme si Dieu entendait mon appel, quelqu’un débarque. Enfin, fini la solitude pour cet après-midi. « EH TOM, TU TOMBES VACHEMENT BIEN TOI ! Ramène toi ! » Il a plutôt intérêt à venir et à me sauver de l’ennui, sinon je m’arrange pour lui pourrir la vie pour le reste de l’aventure. Et en plus, je le maudirai. Oh oui.

Après m’être littéralement fait péter le bide lors du repas collectif, j’avais décidé de venir digérer au soleil. Une petite sieste s’imposait. D’autant plus qu’il faisait beau et que je n’avais pas eu beaucoup l’occasion de prendre des couleurs alors que cela faisait déjà deux semaines qu’on naviguait en mer. Je n’aimais pas particulièrement lézarder sur une chaise longue pour glander, mais là, j’étais bien décidé à prendre un bain de soleil. De toute façon, je n’avais rien d’autre de mieux à faire. Le bateau n’avait pas encore accosté en Sicile, la destination de la semaine, et les trois/quarts des habitants n’avaient pas finit de manger. C’est tout juste vêtu d’un short et d’un tee-shirt à col en V que je débarquai sur la terrasse extérieure. Sortant du noir complet, je fus ébloui quelques secondes par la lumière. En cet instant précis, je me dis, qu’il était tant que je sorte de ma tanière. J’avais l’impression d’être un vieil ermite. Comptant m’installer sur une chaise, je fus tout à coup interpellé par la blonde un peu fofolle, que je surnommais Marie-machinchose. Si au départ, j’avais pensé que c’était une blonde écervelée et sainte-nitouche, j’étais à présent rassuré quant à son personnalité, elle était spontanée et drôle, mais un peu trop cinglée pour que je puisse envisager quoi que ce soit la concernant. Dommage d’ailleurs, elle était tout à fait à mon goût. « Marie-Madeleine ! Comment va ? T’as l’air de te faire chier comme un rat mort ! » Lui répondis-je sarcastique et railleur avant de m’installer sur la chaise longue d’à côté et d’enlever mon tee-shirt pour mieux bronzer. Je surpris alors la jeune femme louchant sur mes biceps. « Si t’as envie de baiser, dit le tout de suite. Ça fera passer le temps et ça sera toujours mieux que de regarder les mouches voler. » Pour le coup on aurait pu penser que je parlais avec ma troisième jambe. Mais non, aucune arrière pensée dans la tête. Quoi que...

Et, il vient et s’installe à côté de moi. Doux jésus, je lui sauterai au coup pour lui remercier d’être mon sauveur officiel de l’ennui. Mais il est assis. Alors si je tente de lui sauter au coup, ça ressemblerait plutôt à une fille qui se jette sur un mec façon crêpe. Donc, vaut mieux pas. Non mais oui, je sais me tenir un minimum quand même. Faut pas croire. Ce coup si, il m’appelle Marie-Madeleine. Je pense qu’il doit se faire la liste les soirs, dans son lit, des différents noms en Marie-quelquechose histoire de me les sortir le lendemain. Je doute fortement qu’il tombe sur Marilou un jour tiens. Je crois que j’sauterai de joie s’il m’appelle par mon véritable prénom, un de ces jours. C’est que y’aurait eu du progrès hein. En même temps, je dis ça, mais je l’appelle bien Tom aussi hein. « Je me fais bien chier comme un rat mort. » Non mais en même temps, on a rien de chez rien à faire sur ce foutu bateau vous savez. Sauf dormir. Ah ouais tiens. La prochaine fois, j’hiberne et je passe mon temps à manger, boire et dormir. Ce sera fun. Vraiment. Monsieur enlève son tee-shirt, c’est sûr que c’est préférable pour bronzer SANS avoir l’air con et avoir d’horribles marques de bronzages. Forcément, je regarde. Je ne compte pas me priver de relooker quelques instants un torse assez bien foutu d’un mec assez bien foutu. Ce qui fait beaucoup d’assez bien foutu tout ça. Et il en fait une remarque qui me fait rire. Et en plus, comme on dit, c’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde hein. Rah putain non. Maintenant, je me demande si, un jour, je me ferai Sawyer. Encore pire, maintenant je veux me faire Sawyer un jour. Putain de merde hein. Non mais en même temps, je n’ai strictement rien foutu côté sexe sur ce yacht depuis deux semaines. J’imagine que c’est compréhensible d’avoir quelques mauvaises idées comme ça hein. Et le premier qui me balance le nom de Cameron dans la gueule, je le jette à l’eau, parce que, non, je n’ai rien fait avec lui, et c’est bien dommage. La vie est injuste tiens. « Pourquoi pas. Mais plus tard hein. » Non, parce que déjà je doute sincèrement qu’il veuille, premièrement. Et deuxièmement, sur un transat, je suis sûre à 85% de m’étaler lamentablement par terre en pleine action, parce que, un transat, c’est petit, et surtout parce que je n’ai pas tellement de chance en général et que tomber au mauvais moment m’arrive en fait souvent. « Alors dis-moi, t’as un immense coup de cœur sur une fille, ou tu ne fais pas parti de ces gens qui y vont un peu vite et qui jurerait être déjà amoureux ? » Non, parce que ça me tue ça, pendant le prime, tous les gens qui ont eu l’air de s’être déjà trouvé. J’avais envie de me planter devant chacun d’entre eux, de leur coller une gifle monumentale et de leur dire : « Eh, ma fille (ou mon gars, hein) réveille-toi, ce n’est que ta deuxième semaine, tu n’es pas amoureux(se) mais t’es juste totalement désespéré(e). » Je me demande si je suis la seule à trouver ça ridicule d’ailleurs. Enfin, après, quand je dis ça, j’exagère hein, mais y’en a pas mal qui semblerait déjà être plus ou moins pris(es), alors c’est déjà moins drôle. Après, moi je dis ça, je dis rien hein.

Le bain de soleil commençait. Confortablement installé sur une chaise longue, torse-nu, j’étais fin prêt à bronzer tout en digérant le repas que je venais d’engloutir. Malheureusement, je n’allais pas pouvoir siester comme je l’aurais souhaité puisque je n’étais pas seul sur la terrasse. En effet, une autre candidate s’y trouvait. Elle était blonde, un peu hystérique sur les bords et là elle semblait s’ennuyait profondément et vouloir discuter avec moi. Bien entendu il s’agissait de.. Marie-machinchose ! Je ne me souvenais jamais très bien de son nom et à vrai dire, je ne faisais pas d’efforts pour le connaître. Elle, après tout, m’appelait toujours Tom malgré l’avertissement que je lui avais donné la dernière fois. Las, j’avais décidé de laisser passer ça. En plus, j’étais le premier à donner des surnoms aux gens donc bon je n’étais pas très bien placé. Mais là vraiment c’était ridicule, ça faisait plus Tom & Jerry que Tom Sawyer. Enfin bref. Pour plaisanter j’avais proposé à la demoiselle une partie de jambe en l’air lorsque j’avais remarqué que celle-ci matait sans retenu mes biceps bien développés. Cela ne me gênait pas du tout. Bien au contraire. C’était plutôt flatteur. Si j’avais travaillé mes muscles c’était pour qu’on les remarque. Donc non, je préférai largement lui laisser le plaisir des yeux. A mon plus grand étonnement, celle-ci ne refusa pas ma demande, qui n’en était en réalité pas une. Devais-je prendre ça pour une réelle proposition ? Hum.. Intéressant. « Tu sais, je ne crois pas en l’amour. Tout au plus en participant à l’émission, je me serais fait un plan cul. Donc non, je ne me fais pas d’illusion. » Voilà qui était dit. Quelque chose de plus à ajouter Miss Marilou ?! Un tantinet blasé par ce genre de question, je préférai lézarder au soleil et me taire. Bon, la blonde, avait l’air frustré par cette coupure net de conversation. Je fis donc mine de m’intéressait à elle. « Et toi un garçon t’intéresse jolie cœur ou t’es là pour gober les mouches ? » Décidément aujourd'hui j'avais un problème avec l'insecte volant. En même temps, j'avais mal dormit à cause de l'une d'elle. Ok, aucun rapport.

Monsieur ne croit pas à l’amour. Ça ne m’étonne absolument pas. Il a le profil type du rabat-joie qui ne croit absolument en rien, n’a aucun but, aucune ambition et se contente de vivre tout simplement. Il me fait rire qu’il espère tout au plus un plan cul. En fait, je me rends compte que je suis dans le même bateau que lui. Je ne suis pas là pour l’amour, pas clairement. Au mieux, une histoire de quelques jours ou quelques semaines. Et encore, non pas que je sois à fond « amoureuse », tout ça hein. Je pense qu’il faut être sacrément désespérée pour véritablement rechercher l’amour « le vrai », tout ça. Enfin, dans cette émission. Au pire, certains ont, auront sans doute des coups de cœurs. Mais pas des amours. Je pense pas. Ce n’est que mon avis après. Et, après sa réponse, il se tait, tout simplement. J’ai remarqué ça, ouais, il est pas très bavard. Et, c’est nul, parce que moi, je suis bavarde. J’ai besoin de parler, de dire tout et n’importe quoi, c’est pas de ma faute hein, mais sinon, je m’ennuie. Oh, finalement, il me parle. Alléluia. Si un garçon m’intéresse. « C’est beaucoup trop tôt pour dire ça hein. Au pire, comme toi. Je m’en tirerai avec quelques coups « vite fait » ». Oh, et puis, gober les mouches, c’est pas si mal hein. « Tu te serais fait un plan cul, ça veut dire que tu t’es déjà tapé une fille ici ? » Pure curiosité. Je meurs d’envie de savoir qui a déjà couché avec qui.

Madame m’avait demandé un peu plus tôt et de manière détournée, la raison de ma présence dans le jeu. Bien entendu, je n’étais pas là pour trouver l’amour, bien que c’était le souhait le plus profond de ma sœur adorée. Si j’étais là, c’était pour gagner du cash, visiter les pays méditerranéens et au passage m’éclater avec deux-trois filles mais rien de plus. J’avais donc fait preuve d’une extrême franchise en avouant ne pas croire en l’amour à la blondinette. Apparemment celle-ci était aussi lucide que moi. Je dois dire que je fus assez surpris par sa réponse, qui me fit bien sourire mais à laquelle je ne répondis pas. Je préférais largement parfaire mon bronzage. Malheureusement la blonde était bien trop curieuse et ne me laissa pas de répit. « Peut-être bien ! » Répondis-je d’un air provocateur à souhait et ne laissant rien transparaître sur mon visage. Non, je n’avais couché avec personne jusqu’à présent, car je n’en avais pas eu l’occasion. Aussi fallait-dire qu’il n’y avait pas grand choix ! Les trois/quarts des filles étaient soit moches, soit lesbiennes, soit niaises à souhait. Marilou, faisait partit du dernier quart. Si au début je l’avais imaginé Sainte-Nitouche, elle n’en était pas une. Elle avait même l’air d’être le contraire. Quoi qu’elle était quand même un peu hystérique sur les bords. Enfin, elle restait baisable. Du moment qu’il ne se passait rien de plus que du sexe entre elle et moi, ça allait. D’ailleurs à force de parler plan cul, je décidai de passer à l’action. « Non. Je veux que tu sois la première. » Avouais-je soudainement avant de me lever, ramasser ma serviette et me coller à l’oreille de Marilou pour lui susurrer quelques mots. « Rejoins-moi aux toilettes dans cinq minutes. » Oui, il fallait bien que j’aille chercher un préservatif avant qu’on passe à l’action. La blonde avait tout intérêt à venir et ne pas me laisser un lapin. Je n’avais pas forniqué depuis plusieurs semaines alors autant dire que j’étais en pleine forme et que j’allais lui faire passer un des moments les plus agréables de sa vie.