J'ouvre un oeil, il doit être tôt. Bon, j'ai dormis dans le salon du bateau, les autres ne vont pas trouver ça bizarre du tout ... Ça m'apprendra à avoir des manies bizarres. Depuis que je suis gosse, mon père me laisse dormir avec la télé allumé, alors hier, quand je me suis mis ce film ... concernant une baleine et un gamin, je n'ai pas su lutter bien longtemps avant de plonger dans un sommeil profond. En plus, j'ai eu froid. Me redressant sur le canapé, je jette un coup d'oeil en direction de l'écran qui est toujours allumé avec le menu du dvd et la musique chiante de celui-ci qui tourne en boucle. C'est vraiment le genre de truc qui m'énerve le matin, mais je ne peux pas me plaindre puisque c'est de ma propre faute. Mon regard reste figé sur la télé, je pris pour que quelqu'un vienne l'éteindre et m'évite de me lever. J'suis paresseux alors ça m'arrangerai de pouvoir me recoucher un peu dans un silence. J'adore avoir du son le soir mais le matin, ça m'énerve. Faut même pas chercher à me comprendre sur ce coup là. Soudainement la porte s'ouvre et j'aperçois une jeune femme avec laquelle j'ai déjà discuté autour du piano. Si elle m'aide, je la bénis. « Dis, Peppy' tu veux pas éteindre la télé pour moi. J'ai entendu ça en boucle depuis un moment et ça commence à me taper sur les nerfs. » Je me rappelais de son prénom, un aussi long que le mien. Elle m'avait d'ailleurs fait remarqué que si je lui trouvais un surnom, elle l'accepterais, alors je n'avais pas hésité.

Ce matin là, je sortais de mon lit en mode zombie. C'était comme cela, il y avait des jours avec et des jours sans. Aujourd'hui, c'était définitivement un jour sans. Je n'avais même pas la force de me porter jusqu'au cuisine pour me préparer un délicieux chocolat chaud. Pourtant, sans chocolat chaud, j'étais condamnée à rester dans cet état lamentable. J'avais tout de même réussi à rejoindre le salon et à l'instant même où j'avais voulu me laisser retomber contre le canapé, j'avais découvert qu'il était déjà occupé par la silhouette imposante de Charlouze. Raaah. Des envies de meurtres. J'avais donc opté pour la deuxième solution : m'écraser au sol. Ce que je fis, dépourvue de délicatesse et d'élégance. Pas de chance pour moi, la voix du jeune homme s'éleva, me demandant d'éteindre la télévision. Et mon dessin animé du matin? Hein? Mais je ne pouvais pas lui refuser. Je rampais péniblement jusqu'au poste pour changer de chaine. Je retournais m'installer près du divan, le dos reposant contre le divan. Dans un grognement, je rejetais ma tête en arrière. C'était pénible. J'étais une moule, une véritable moule. C'était pire que la gueule de bois. J'en baillais à m'en décrocher la mâchoire. Charlouze, je survivrais pas sans chocolat chaud. J'en étais presque au point de me rendormir sur place. D'un mouvement de la main je cherchais son épaule, mais je n'avais trouvé que sa joue que je tapotais doucement. Tu dors? Dans le genre chiante, on ne fait pas mieux. En plus, je n'avais même pas de couverture.

Le matin n'est pas et ne sera jamais mon meilleur ami. Je fais parti de ceux qui se rendorment après le réveil, de ceux qu'il faut sortir du lit et de ceux qui broient du noir sans leurs café grand-mère. Le son qui m'énervait depuis un bon moment déjà fût interrompue par Peppy et ce, pour mon plus grand bonheur. J'ai sincèrement cru que si il continuait, j'aurais fini par balancé un truc sur la télé pour que tout s'arrête. « Merci» Je me recouchais un peu, fermant les yeux. Le calme, le silence cela faisait un bien fou. « Charlouze, je survivrais pas sans chocolat chaud. »Bon, ce silence fût de courte durée, je croyais pourtant qu'elle filerait directement après avoir éteint la télé mais non. Ouvrant une nouvelle fois l'une de mes paupière, je regarde Pepper-Ann. C'est officiel, elle est encore là. La pauvre, je suis chiant le matin. Je suis un ours ronchon. «Tu dors?» Bon, elle a semble avoir envie de parler. J'ai presque l'impression d'entendre mes gosses me demander toutes les dix minutes si je dors où si j'ai envie de jouer à des jeux avec eux. Sans vraiment me contrôler, je grogne légèrement avant de relevé une nouvelle fois. «Plus maintenant.» C'était évident, je n'arriverais pas à me rendormir si rapidement que ce que j'avais espérer. Bon, prenons la vie du bon côté. « T'as fais des folies de ton corps toute la nuit pour être dans un état de fatigue aussi avancé ? » Pour moi, tout s'expliquait avec l'inconfort. Mais elle, elle avait dormi dans sa chambre, dans un lit, avec une couverture alors si elle était fatiguée, il devait y avoir une raison.

T'as fais des folies de ton corps toute la nuit pour être dans un état de fatigue aussi avancé ? Je fronçais les sourcils, relevant ma frimousse vers le haut du fauteuil pour le toiser avec attention. Non mais, franchement, est-ce que je lui demandais ce qu'il avait foutu avec Minnie? Surtout que, dans le genre, moi, je n'avais strictement rien fait. Rien fait du tout. Cela serait probablement la seule nuit de la semaine, mais bon. J'haussais vaguement les épaules, j'étais complètement vaseuse. Absolu megnemegneuh... Un grognement s'échappe de mes lèvres, je croisais mes bras sur le fauteuil et m'en servait comme coussin pour ma tête. J'avais clairement l'air d'une môme avec son père. Brr. Mon père était pas aussi canon, je m'en serais souvenue si j'avais eu des envies d'incestes... Non, je n'avais même pas fait mon complexe d’œdipe.Un soupire, j'étais incapable de faire quoi que ce soit. Mais quelle merde. Je laissais échapper un gémissement plaintif. Fallait qu'on m'abatte, qu'on le fasse tout de suite. Aaaaah. Je relevais ma frimousse vers lui, murmurant d'une voix d'outre tombre : chocolat. Oui, y a de quoi faire peur dés le réveil. Légèrement l'air psychopathe, mais bon, là, j'étais juste une véritable moule, un mollusque, un être profondément fade et flemmard. Je m’enfouis la tête sous la capuche de mon sweet-shirt jaune. Voilà, plus de lumière du jour.

«Absolu megnemegneuh...» Glamour. Ce genre de grognement matinal, ça attire tous les hommes non ? NON. JAMAIS. AUCUNEMENT. Il faudra que je lui dise qu'elle oublie ça. Enfin, peut-être que certain aime ce genre de naturel et ce n'est pas à moi qu'elle doit plaire. Sauf si elle en as envie bien entendu. Le silence semblait pesé ce matin, heureux de voir que je n'étais pas le seul à avoir le réveil difficile. De mon côté, contrairement au sien, ça semble aller bien mieux. Oui, plus la matinée avance, et mieux je vais. «chocolat» Bon, j'ai compris. A partir d'un moment il faut que l'homme agisse. Je me lève donc sans prononcer un mot, trottine jusqu'à la cuisine où je lui prépare un chocolat chaud. Si ça peut l'aider à avoir une meilleure tête du matin, ça m'arrange. Pas qu'elle soit moche, mais disons qu'on lit la fatigue sur son visage. Après deux minutes au micro-ondes, j'attrape la tasse et l'emmène dans le salon. Je la tends à la jeune brune qui est toujours assise avec la capuche de son sweat sur la tête.« Mademoiselle est servie. » Dis-je alors pour qu'elle voit ce que je lui tends. Je joue l'homme serviable ce matin, mais qu'elle ne s'y habitue pas trop. « J'espère que ça va t'aider un peu à immerger. » Finalement, je rallume la télé mais change directement de dvd afin de ne pas ré-entendre le supplice de la nuit dernière. «tu veux regarder quoi ? »

Quel homme ce Charlouze, non mais quel homme. Il est parfait. Tellement parfait. On fait les même modèles en version célibataire? Non, parce que sinon, moi je signe tout de suite. Quoi que, je n'étais pas certaine qu'une aventure avec la femme de cromagnon lui plaise, oui, parce que ce matin, j'avais particulièrement l'air de sortir d'une caverne après des siècles d'hibernation. Mon sexe appeal avait pris un fameux coup, ça, il n'y avait rien à dire là dessus. Mais le chocolat chaud changeait la donne, rien que le fait de me le tendre, de l'avoir dans les mains, de sentir sa chaleur à travers la tasse et humer cette délicieuse odeur de chocolat chaud. Hm. MERCI. Enjouée et heureuse, je tournais ma frimousse vers lui. J'étais comblée. Je devais avoir un sourire niais, le genre de sourire que font les gosses quand on leur annonce que le Père Noël était passé dans le courant de la nuit. Bonheur. J'approchais doucement la tasse de mes lippes et soufflaient pour refroidir le liquide bouillant afin de ne pas me bruler. Je buvais une gorgée, fermant les yeux, je savourais. Miam. Trop de la balle. Ça y est j'étais opérationnelle. Je me relevais et m'installais à ses côté sur le canapé, tenant précieusement la tasse entre mes mains, ma bouille caché dans la capuche de mon sweet. Il allumait la télévision. Hm... la dernière fois, j'avais regardé Titanic, mais Titanic pour le matin c'était... Boarf. Ce que je voulais regarder? j'en savais trop rien. Quitte à passer pour une gamine, je materais bien un dessin animé. Le matin, c'est ce qu'il y a de mieux. Nouvelle gorgée de chocolat chaud. Bonheur. Charlouze, tu gères définitivement.