Depuis l’annonce des nominations la veille je me disais qu’il fallait absolument que je fasse le maximum de choses pour éviter de partir avec des regrets, oui car pour moi j’étais celui qui verrait son aventure s’arrêter dimanche soir pendant le prime. Je n’en avais pas envie, mais face à Pablo et Hassan je ne faisais pas le poids et je m’en rendais bien compte. J’étais donc dans la salle de détente, en train d’écouter de la musique, avachis sur le canapé j’étais vêtu d’un simple débardeur blanc avec un jean et une paire de baskets. Pas besoin de plus pour avoir du style. J’étais tout seul dans cette pièce, je n’avais aucune idée de ce que mes autres camarades pouvaient bien faire et honnêtement… J’en avais rien à foutre. La porte s’ouvrait finalement laissant entrevoir un visage féminin. Si au début je n’avais pas fait attention à cette personne je remarquais rapidement que cette fille était Marilou. Depuis que nous avions arrêtés de parler ensemble, je me sentais un peu coupable et je détestais ça. Je ne voulais pas partir avec des ennemis. Lorsqu’elle tournait la tête vers moi, je lui offrais un joli sourire qui disait tout sur mes intensions. Je me levais pour qu’elle puisse avoir une place sur le canapé. « Tu me boudes encore ou on peut parler ? » Parler s’était l’option pour laquelle je venais d’opter, je ne coucherais pas avec elle aujourd’hui. J’en avais peut-être envie, mais j’étais fort pour me privé de ce que je désirais.

Je ne pensais pas pouvoir me faire des « ennemis » aussi rapidement ici. Enfin, des ennemis, c’est vite dis. Disons des gens … indésirables. C’est qu’en arrivant ici, tout est beau, tout est rose, vous voyez le cliché quoi. Et, bien entendu, en retournant dans la salle de détente pour reprendre mes lunettes de soleil, il faut que je tombe sur l’indésirable numéro un, l’odieux-connard-dont-je-ne-prononcerai-plus-le-nom, bref, la crème de la crème. Je songe un instant à faire demi-tour et à revenir ici quelques temps plus tard. Parce que je ne vois pas l’intérêt de rester seule avec quelqu’un que je n’apprécie pas. Ou plus. Mais j’abandonne l’idée. De toutes manières, une fois la main sur mes lunettes, je refile. Tout simplement. Quand j’arrive, il se lève pour me laisser une place. Tu rêves mon gars, je n’irais pas m’asseoir à côté de toi. Non, je ne suis pas puérile. Bon, un peu (beaucoup). C’est vrai que depuis ce fameux soir où je me suis faîte lamentablement jartée, je l’évite. Parce que je ne pense plus rien avoir à lui dire. Et qu’il m’énerve dès qu’il ouvre la bouche aussi. Je le toise. Tellement bien. C’est facile de jouer les salopes prétentieuses quand on veut. Ahah, et encore, je n’ai pas mes lunettes de soleil sur le nez. « Bien sûr que tu peux parler. Tu peux faire tout ce que tu veux, si tu le veux vraiment. » Autrement dit, parle tant que tu veux, je m’en fiche, je ne t’écoute pas. Pas la peine. Et pas l’envie. Je récupère mes lunettes et je me tire. Je lui passe devant en l’ignorant royalement (bon dieu, que c’est bon de jouer les garces parfois, si, si, je vous assure) pour me planter devant un fauteuil au fond. Puisque j’étais là en début d’après-midi, j’imagine qu’elles doivent être ici, mes Gucci. Alors, je fouille. Pas là. Je lâche quelques injures. On ne touche pas à mes affaires. Je continue de fouiller, on ne sait jamais, si elles sont tombées ou si quelqu’un les a tout bonnement déplacées. J’évite de loucher vers lui. On accorde pas un regard aux gens qu’on aime pas, hein ?

Marilou avait le don de me rendre complètement dingue, je n’en revenais même pas moi-même. Dans la vie de tout les jours il faut le dire j’étais toujours attiré par les filles qui avaient du caractère, mais lorsqu’elles avaient un comportement comme celui qu’avait la jeune femme il m’en fallait peut pour que je dise bye bye à cette fille là. Plus elle faisait la garce et plus j’avais envie de lui sauté dessus comme une bête sauvage. Mais voilà… Je n’avais pas envie d’être un mec facile et je me retrouvais d’un seul pris au piège par ma franchise et mon impulsivité. J’avais besoin de lui faire savoir que cette attitude qu’elle avait avec moi alors que j’essayais d’arranger les choses ne me plaisait pas à cent pourcents. « Bien sûr que tu peux parler. Tu peux faire tout ce que tu veux, si tu le veux vraiment. » Elle cherchait ses lunettes de soleil, comment je l’avais deviné ? Parce que j’avais faillit m’asseoir dessus, elles étaient sur le canapé et je n’avais pas fait attention au départ. Je sortais donc cette père de lunettes de ma poche, je voulais les lui apportés tout à l’heure, mais s’était l’occasion. Après ça je ne lui adresserais plus jamais la parole. « Elles sont là tes lunettes… Je ne parlerais pas tout compte fait, non parce que j’ai été trop con de croire que je pourrais être suffisamment sympathique pour m’excuser d’avoir été trop loin avec toi, tu mérites juste d’être toute seule au final… M’enfin tu finiras seule en faisant ta garce. En tout cas vu que je vais surement sortir lundi saches que je m’en irais avec un sale souvenir de toi ! » Je m’étais un peu égaré sur ce que je voulais vraiment lui dire, mais au moins elle était au courant de mes pensées. Je lui tendais sa paire de lunettes partant ensuite en direction de ma cabine, je m’allongeais rapidement sur mon lit, enfilant ma paire de Ray-ban, puis mon ipod avec l’album d’Adele que j’écoutais en boucle en ce moment. La colère redescendait lentement.