Minnie avait choisit d'utiliser un de ses jetons pour obtenir le plein pouvoir sur les nominations. Un choix compréhensible, mais on pouvait légitimement se demander comment le futur de six candidats pouvaient reposer sur les épaules d'une. M'enfin, Dray avait signé pour ca, il l'acceptait, avec la grimace, mais il l'acceptait. Après cette nouvelle, certains paniquaient, d'autres essayeraient surement de gâter la reine de la semaine. Lui ne changea rien à son rythme. Il jouerait, c'est bien ce qu'il faisait le mieux. Le jeune homme alla se préparer un cocktail léger, à base de jus de fruits et de sirops, pour ensuite aller flâner sur la terrasse. Là, il y vit Briony, qui avait su démontrer sa sincérité sans détour lors de cette annonce. Elle semblait être en pleine phase de méditation, ou quelque-chose comme ca. Bien décidé à l'interrompre, il s'installa derrière elle sur le transat, une jambe de chaque côté de ce dernier. « On m'a toujours dit que je massais super mal. » Dray ou comment bien commencer les choses. « Donc si t'as envie d'hurler, surtout n'hésite pas. » C'était rassurant, hein ? La vérité était plutôt qu'il ne prenait pas souvent l'occasion de s'exercer. Il faut dire que n'ayant jamais entretenu une relation qui puisse s'appeler « amoureuse », et bien plus souvent entouré d'hommes, les massages n'étaient pas vraiment dans ses habitudes. Il lui tendit son cocktail à peine entamé ; elle l'avait quasi violé, alors boire à la même paille que lui ne devrait pas être si terrible. « Goute moi ça, tu m'en diras des nouvelles. » Les choses annoncées, le jeune homme posa ses mains sur les épaules de la rousse, et effectua quelques cercles avec ses pouces, plus ou moins fort.

Briony avait pris l’habitude de se détendre en pratiquant la méditation et la sophrologie. Bien pratique lorsque, comme elle, nous avons un emploi du temps plus que chargé, lorsque votre métier a tendance à déborder et prendre de l’ampleur sur votre vie personnelle au point que la limite ‘vie privée’/’vie professionnelle’ devienne presque imperceptible. Soit. Après quelques minutes elle sentit quelqu’un s’asseoir derrière elle, mais n’en tint pas rigueur jusqu’à ce qu’elle reconnue la voix de Dray après qu’il eut parlé. « Eh bien je te conseil de tenir tes mains le plus loin possible de ses épaules qui se tiennent devant toi mon beau » fit-elle d’une voix calme, posée, et les yeux toujours fermés. Si, elle en était venue à méditer c'était justement pour dénouer les points de tension et pas les créer. Néanmoins, un sourire étira ses lèvres lorsque ce dernier lui dit qu’elle ne devait pas hésiter à hurler si besoin. « Ne t’inquiètes pas pour moi, je ne vais pas me gêner. C’est bien connu » fit-elle tout sourire. Quand est-ce qu’on a déjà vu Briony hésiter, ou se la fermer lorsque quelque chose la dérangeait ? Jamais, exactement. Après quoi, il lui tendit un verre qu’il lui demanda de gouter. « Je suis ton cobaye si j’ai bien compris » rigola-t-elle en ouvrant les yeux, prenant le verre et le porta à ses lèvres. « Hm.. Pas trop mauvais. » annonça-t-elle avant d’en reprendre une gorgée. « Tu as mis quoi la dedans ? » demanda-t-elle à titre d’information, bien que ceci ne l’empêchait pas de descendre la boisson. « Aie ! Aie ! aie ! Doucement ! » lança-t-elle soudainement en fronçant les sourcils, lorsque la pression qu’il exerçait avec ses pouces s’amplifiait beaucoup trop. « Contrôle ta force superman, c'est pas du roc ce que tu as entre les doigts ! » plaisanta-t-elle, avant de rire.

C'était bien connu que mademoiselle Briony se gênait rarement, voir pas du tout, pour dire ce qui lui passait par la tête, que ce soit agréable, ou au contraire désagréable. La vie en communauté nécessitait une certaine part d'hypocrisie, c'était sa conviction. Ils l'étaient tous, d'un côté, si chacun ne mettait pas de l'eau dans son vin ce bordel -oui, dans le sens maison où ca baise dans tous les coins- allait vite se transformer en champ de bataille. S'attendant donc à l'entendre hurler à un moment ou à un autre, Dray ne fit pas plus attention que ca à la pression qu'il exerçait sur les épaules de la rousse, plutôt concentré sur ce qu'elle disait. « Pas trop mauvais ? Me fait pas rire, tu t'en souviendra encore dans dix ans de ce cocktail. » Sans vouloir se venter. « Tu ne crois quand même pas que je vais te livrer les secrets de ce délice ? C'est simple, t'es condamnée à me demander de te le préparer à chaque fois que t'en auras envie. » Ses lèvres se muèrent en un sourire discret ; sourire qui s'estompa quand il entendit les cris de détresse. Levant les yeux au ciel dans une moue emprunt d'ironie, il râla. « T'exagère, j'étais tout juste entrain de m'échauffer là ! » Il croisa les bras contre son torse. « Tant pis, j'arrête. » Elle ne savait pas à côté de quoi elle passait, et tant mieux d'un côté. Le jeune homme rejoignit ses deux jambes d'un côté du transat, scrutant d'un œil son verre se vider de son contenu. « C'était le massage ou les confessions, ca sera donc la deuxième solution. Alors, avec Cameron ? » Et qu'elle ne lui fasse pas le coup de la fille qui n'a pas saisit où il voulait en venir.