Dray & Pepper-Ann ✖ Le mercredi 10 juillet 01h08

Vous n'êtes pas sans savoir qu'une nouvelle candidate partage notre cabine. Marilou, évidemment. Les premières nuit s'était passé sans encombre, je ne m'étais même pas aperçue qu'un candidat clandestin s'était incrusté dans son lui. Il faut croire que j'avais vraiment le sommeil profond. Seulement voilà, dans une crise d'insomnie, je découvris à mes dépends qu'il valait mieux s'endormir avant la blondinette. Était-ce les effets de l'alcool, une fatigue particulièrement intense ou simplement une habitude, je n'en avais pas la moindre idée, mais une chose était certaine, Marilou faisait de drôle de bruit qui s'apparentait à des grognements. WOUAH. Elle était peut-être en train de s'envoyer en l'air, dans ses songes. Bouh. Au fond, je ne voulais pas savoir. Au bout d'un moment, je quittais ma chambre, persuadée de ne pas pouvoir m'endormir. J'entrais dans la chambre voisine, celle de Dray. Je ne portais qu'un t-shirt et une culotte, mais franchement, j'en avais pas grande chose à foutre. Je soulevais la couette et me glissais dans son lit, ravie de constater qu'il n'y avait pas le moindre bruit. Bonheur. A peine entrer dans le lit qu'un marmonnement se fit entendre. C'est une blague? Ils se sont donné le mot. Presque découragée, je découvrais cependant que ce marmonnement s'était échapper de lui lorsque je l'avais tiré de ses songes. Surprise. Murmurais-je doucement, alors qu'il me découvrait dans son lit.

Dray au pays des rêves. Alors que ses précédentes nuits se faisaient tourmentées et très brèves, celle-ci l'accueillait en son sein avec amour. Le corps légèrement recroquevillé, bien à l'abri sous sa couette, il dormait profondément. S'acclimater au bateau et au fait de partager sa chambre n'avait pas été facile, mais il avait jusque là résisté à l'envie de rejoindre son Amérique à la nage. En plein sommeil réparateur donc, quelque-chose vint pourtant le perturber. C'est que ca bougeait là-dessous. Totalement dans les vapes, le garçon ne comprenait pas grand-chose à ce qui se passait présentement. Hum, Jordanna ou Minnie s'étaient trompées de lit, c'est ca ? Il marmonna une phrase sans queue ni tête, le visage enfoncé dans son oreiller. L'individu X lui parla, ce qui fut perçu par l'endormit comme un vague écho, il maugréa de plus belle. Sa main, inquisitrice, vint partir à la reconnaissance des traits appartenant à l'inconnu. Les doigts galopent contre le bras, l'épaule, la nuque, puis, vint percevoir l'identité. Enfin, se retournant, il fit face à sa squatteuse, la mine encore endormie. « Pepper-Ann. » Du style, fier d'avoir découvert que c'était elle. « Hé bien, j'ai cru que ce jour n'arriverait jamais, t'en a mit du temps à trouver mon lit. » Chuchota-t-il avec un sourire amusé. Le premier soir, ils s'étaient retrouvés sur celui de la demoiselle, et maintenant, dans le sien. Une sorte de suite logique. « Cauchemar ? Ou je te manquais à ce point ? » Ou aucun des deux, hum, Dray ne se doutait pas que la vérité était beaucoup moins glamour.

Désolée d'avoir mis autant de temps, mais si tu as une idée à me soumettre pour que je puisse me faire pardonner. Un sourire coquin et malicieux vont fendre mes lèvres alors que mon corps venait rejoindre le sien, mes mains caressant doucement son torse. Accoudée contre le lit, ma tête reposait contre ma main, je le toisais sans réellement le voir à cause de l'obscurité. Tu me manquais, évidemment. Loin de moi l'idée de lui dire que j'avais tenter de fuir des ronflements. Ronflements qui n'appartenait pas à Marilou comme je l'avais cru, mais ça, je ne le saurais que bien plus tard. Oh, de toute façon, je n'étais pas là pour parler des excuses qui m'avaient guidés jusqu'à son lit, j'y étais, c'est tout ce qui comptait. En plus, au bout du compte, j'aurais bien finit par trouver une excuse pour le rejoindre à un moment ou un autre. L'idée m'avait quelques fois effleuré l'esprit, mais je n'avais jamais franchis le pas avant cette nuit. Puis, je crois me souvenir que tu aimes avoir de la compagnie dans ton lit. Oui, voilà, je venais le combler de ma présence. A moins que tu ne veilles dormir seul? Oui, dormir et en plus seul. Dormir seule? Pfiou, j'espèrais sincèrement qu'il n'en avait pas envie. Moi, de mon côté je n'avais pas envie de dormir, mais je m'en contenterais s'il le désirait, après tout, il était encore dans les bras de Morphée quelques secondes plus tôt. Je fis mine de vouloir me relever pour quitter le lit.

Des idées, ce n'est pas ce qui manquait à ce moment à l'esprit fallacieux de Dray, et ce ne sont pas les mains féminines sur son torse qui allaient calmer tout ça. La situation rêvée par tout homme de ce yacht, non ? Il serait dommage d'y mettre fin. Même si de toute évidence il avait quelques doutes sur la véritable raison de la présence de Pepper-Ann dans ses draps, elle aurait pu inventer qu'elle se faisait poursuivre par un grizzli en colère qu'il s'en serait contenté. Peu importe les moyens employés, elle était là. « Évidemment » Reprit-il comme un écho aux paroles de la jeune femme, d'un ton légèrement railleur. Puis, il acquiesça à nouveau. «  De la compagnie oui, mais pas n'importe qui. » Souffler le froid. « Mais puisque tu n'es pas n'importe qui, je suppose que tu as gagné ta place dans mon lit. » Souffler le chaud. Le garçon était de ces hommes trop solitaires pour laisser exprimer leurs ressentis, laisser percevoir leurs intentions. C'est ainsi que quand mademoiselle émit l'idée qu'il veuille dormir seul, il ne broncha pas. Néanmoins ses gestes parlèrent pour lui, son bras encercla sa taille et la ramena contre lui. Ses lèvres se frayèrent un chemin sur la nuque de la candidate, la frôlant d'abord, avant d'y déposer des baisers, jusqu'à parvenir à son oreille. « Reste. » Un murmure. Une mauvaise idée ? Surement. Mais à cet instant savoir si ou non il était préférable qu'elle rejoigne son lit n'était guère dans ses priorités.

De la compagnie oui, mais pas n'importe qui. Un sourcil qui se soulève alors que je me redresse encore davantage. Non, je ne suis pas susceptible, mais je ne vais tout de même pas m'incruster si ma présence n'était pas voulue. Une légère moue boudeuse planant sur mes traits. Mais puisque tu n'es pas n'importe qui, je suppose que tu as gagné ta place dans mon lit. Mes orbes se soulevaient vers le ciel, alors qu'un fin sourire venait fendre mes lippes fines et rosées. L'un de ses bras refermait son étreinte autour de ma taille, m’attirant contre lui. Un rire silencieux s'extirpa de mes lippes, je n'avais absolument pas envie de réveiller ses colocataires. Mes doigts parcouraient ses doigts, redessinant doucement les contours de sa musculature. Mes paupières venaient recouvrir mon regard alors qu'il venait déposer ses lèvres contre ma nuque, marquant ma peau de ses baisers tout en me dérobant quelques frissons. Il fallait savoir que j'étais extrêmement sensible au niveau du cou. Reste. Son souffle chaud caressait mon visage, rendant le murmure d'autant plus agréable. Ma main remontait, venait se glisser sur son visage, contre sa joue, près de ses lèvres. J'ouvrais finalement les yeux, ancrant mon regard dans le sien. Comment refuser quand c'est demandé aussi gentillement. lui susurrais-je doucement alors qu'un sourire venait fendre mes lippes. Mon pouce caressais sa joue, simplement.

La sensation d'être proche de quelqu'un dans cette aventure avait ce quelque-chose de rassurant. Du moins, proche comme on pouvait l'être dans ce genre de situation, avec une part de mystère et d'imprévu. Sans forcément qu'il s'agisse d'amour. Enfin, n'allez pas croire que Pepper-Ann ne plaisait pas à Dray, au contraire, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il prenait son temps. Dans le cas contraire, elle sera déjà beaucoup moins habillée qu'en entrant sous sa couette. Comme une envie de ne pas reproduire les mêmes erreurs qu'à l'extérieur. Malgré tout ca, impossible de rester insensible à la brune, même en y employant toute sa volonté. « C'est impossible, la preuve. » murmura-t-il en plaisantant, bienheureux qu'elle ne choisisse pas finalement de retourner dans son domaine. La serrant toujours contre lui, le jeune homme la laissa poser sa main sur sa joue, ses billes noisettes détaillant les traits féminins faiblement éclairés par la lumière émanant de la fenêtre de la cabine. Ses doigts libres vinrent replacer une mèche de cheveux derrière l'oreille de la demoiselle, avant de se perdre dans la jungle désordonnée de ceux-ci. Se collant un peu plus à son corps, Dray lui déposa d'abord un baiser chaste sur la joue, avant de gagner la commissure de ses lèvres. Puis il se mit à chuchoter, comme s'il s'agissait d'un secret. « J'ai envie de vous embrasser, ma chère Pepper-Ann. » Il aurait pu le faire, mais il restait là, la narguant par cette proximité, par jeu et par envie.