Marilou & Pepper-Ann ✖ Le mercredi 17 aout à 11h13

Depuis que j'étais malade, il y avait des jours où tout allait bien et d'autre où tout semblait être plus difficile. Par chance, il y avait beaucoup plus de jour où tout allait bien, par malchance, aujourd'hui, c'était un jour où tout semblait difficile. Le départ de Cameron pesait un peu plus dans la balance, faisant basculer mon moral dans le côté maussade de la force. Je m'étais donc réfugiée derrière les fourneaux, comme j'avais l'habitude de le faire lorsque j'étais chez moi. Au menu : plat mexicain. J'allais et venais entre les différentes casseroles, surveillant les cuissons, il n'y avait plus grand chose à faire si ce n'était attendre. Attendre quoi? Que ça mijote. J'en avais pour quelques temps, mais je n'avais rien de mieux à faire au plutôt, je n'avais pas envie de faire quoi que ce soit d'autre. Je me hissais sur le plan de travail, comme je le faisais souvent d'ailleurs. De là, j'avais une vue sur tous les plats. Je n'étais même plus certaine d'avoir très faim. Je respirais bruyamment, la gorge sèche, la respiration rauque et saccadée n'avait rien d'irrégulière ou de normal. Je fus prise par une quinte de toux. Un léger pincement au cœur. Bordel. J'avais chaud. Il faisait chaud. Je me glissais au sol, descendant de mon perchoir pour fouiller le congélateur à la recherche d'un sac de glaçon. Je fermais la porte et portais le sachet à mes lèvres pour respirer l'air glacé, frais et pure. Ça me foutait un bien fou. Les paupières closent, je respirais, retrouvant peu à peine un souffle plus calme et plus régulier.

Je me rends compte que je ne fais que bouffer ici. C’est passionnant. Totalement. Faut dire, j’aime bien manger. Ça aussi, c’est fascinant. Doux jésus, je suis une fille fascinante. Donc, c’est sans grande surprise que je me rends automatiquement dans les cuisines vers les onze heures et des poussières ce mercredi dix-sept aout. Parce que je n’ai pas envie de partager des grands repas avec les autres, cette semaine, ils me cassent tous les couilles. Dans l’hypothèse où je serais un garçon. Vu que je suis dans ma période ermite, je suis déçue de voir que quelqu’un est déjà dans les cuisines. Mais finalement, ça va, je me rends compte que c’est Pepper. Je suis dans ma semaine ermite-qui-supporte-quand-même-quelques-personnes, et Peppy en fait partie. Encore heureux tiens. Je ne peux pas m’empêcher de sourire, parce que la dernière fois qu’on était ici, toutes les deux, ça s’est terminé plus que bien, on va dire, puisqu’on a couché ensemble dans les douches. Héhé. Quoi que je ne me rappelle plus des détails. Je crois que c’était bien. J’espère. C’est pas mal flou en fait. On va dire que j’ai quelques flashs. On va dire. C’est bizarre, elle a un sac à glaçons contre la face. Intriguant. « Eeuh, tu fais quoi là ? » non parce que c’est douteux hein. Quoi que généralement, on mets de la glace là où on a mal. Elle est peut-être tombée et saigne du nez. Au pire, je m’en fiche.

Eeuh, tu fais quoi là ? Je sursautais, je ne m'attendais pas à être surprise en train d’inhaler de l'air dans un sac à glaçon. Sachet qui tombaitl après m'être glisser des mains, répondant les petits cubes givrées sur le sol. Je laissais échapper un juron alors que de son côté, mon cœur s'emballait sous le coup de la surprise. Je m'empressais de me pencher pour ramasser le tout le plus rapidement possible, je tentais aussi que mon essoufflement passe inaperçu. Après tout cela faisant deux nuits que je parvenais à cacher mes malaises, alors ce n'était pas une rencontre dans les cuisines qui allaient changer quoi que ce soit. Je... vérifiais la température de glaçon pour les Margarita... Repas Mexicain oblige. Bon, c'était plutôt raté, car toute serveuse savait qu'il n'y avait pas de glaçon dans les maragitas. Je me relevais, balançant les sachets à glaçons dans l'évier alors que quelques goutes de sueur me perlait le front. Je passais ma main sur celui-ci, inspirant profondément. J'avais chaud, terriblement chaud, mais on pouvait expliquer cela par les plats que j'étais en train de préparer. Je m'approchait du Chili Corn Carne pour agiter son contenu à l'aide d'une cuillère en bois. Je sortais la spatule sur laquelle se trouvait un peu de la préparation. Je le tendais vers Marilou, un sourire venant fendre mes lippes. Goutte moi ça !!!

Vérifier la température des glaçons pour les margarita, MAIS BIEN SUR. On ne va rien dire hein. D’autant plus que je n’ai pas envie de commencer à me poser des questions sur Pepper. Au pire, je m’en fiche. Peut-être qu’elle est sérieusement en manque et chaude comme la braise, et qu’elle doit se contenter de glaçons pour faire baisser la température de son corps. Ou alors elle st tarée et se demandait combien de temps elle pouvait rester avec le sac de glaçon sur la tronche avant de se dire « dah putain c’est trop froid ». Peut-être, peut-être. J’ai des théories foireuses, je sais, mais en vérité, je m’en fiche. Elle doit avoir sacrément chaud la demoiselle pour suer du front comme ça. Mais passons. Ce n’est pas mon problème hein. C’est sans doute pas un problème non plus hein. Sauf si elle est genre super mourante une connerie comme ça, mais je doute. Elle me demande de gouter ce qu’elle préparait il y a cinq secondes. Docile, j’ouvre la bouche. Hors contexte, cette phrase peut sembler fortement douteux je trouve. Je grimace. Je n’avais pas fait gaffe à ce qu’elle était en train de faire. Chili con carne. J’en ai toujours eu horreur de ce plat. Yuurk. « C’est carrément écœurant, mais le prends pas mal hein. » Sourire en coin. Toujours aussi franche, muahah. Je m’assois sur le comptoir, balance mes jambes dans le vide. « Je sens qu’elle va être longue cette putain de semaine. » Lassée, ouais. Blasée, temporairement, ouais. Pouah.

Elle grimaçait en goutant mon plat. J'avais raté ma préparation? Non, non, non, ce n'était tout simplement pas possible. Je fronçais les sourcils et répétais le geste pour gouter à mon tour. C'était pourtant le même goût que d'habitude. Tsss. T'es lobotomisé par la glace à la noix de coco, moi je te le dis. Je reposais le couvercle sur la casserole et rejoignais le four pour vérifier que de ce côté, tout se déroulait sans le moindre problème. Je sens qu’elle va être longue cette putain de semaine. Malheureusement, j'étais du même avis qu'ele, la semaine allait être longue, terriblement longue. J'avais l'impression que nous étions les prochaines, comme si le départ de Cameron avait amorcé notre propre départ. En plus, Jones était nominé d'office, tout cela à cause de Percy et de ses conneries de sentiment pour Jordanna. J'haussais les épaules en revenant vers elle. Mes mains se posaient sur ses genoux que je tapotais doucement, une moue boudeuse sur mes traits. Va falloir qu'on gère cette semaine. Puis, faudra lancer une campagne de soutient pour Jones. Oui, oui, pas une rébellion, une campagne de soutient. J'avais déjà une idée de t-shirt. Si, si, je vous jure, un t-shirt. Fallait pas que Jones quitte l'aventure, il était insupportable, mais bordel, pour la première fois de ma vie, j'avais l'impression d'avoir un frère avec lequel me disputer pour tout et surtout pour rien. Non, Jones devait carrément rester.

Lobotomisé par la glace à la noix de coco ? Ah ouais, vraiment ? Naméoh. S’en prendre à ça, c’est s’en prendre à moi. Tss. Je la fusille du regard. Ce n’est pas non plus de ma faute si son chili con carne est odieux, alors que la glace à la noix de coco sera toujours délicieuse. Et puis zut, on ne compare pas l’incomparable. Bon, je sais, c’est moche de critiquer Pepper-Ann sur sa cuisine. D’autant plus que je sais tout juste faire cuire des pâtes. Oui, je ne suis pas très douée. Je m’en fiche. Il me restera toujours la glace à la noix de coco, au pire. Je vais me nourrir que de ça. Et des gâteaux. Y’a rien à préparer, juste le paquet à ouvrir. Quoi que vous sachiez, parfois, un paquet, ça peut être drôlement difficile de l’ouvrir. Mais ça reste plus simple que de faire réchauffer des plats pourris au micro-onde (oui, parce que ça aussi, j’aime pas le faire, c’est chiant). J’ajoute un nouveau critique à « l’amour de ma vie que je ne rencontrerais de toutes manières pas ici je pense » : savoir cuisiner pour éviter de crever de faim. Je fais une moue boudeuse quand elle se met à parler de Jones. Merde. Nominé aussi. Percy, l’homme à abattre. Quel connard de l’avoir nominé quand même. Tah. Je ne veux absolument pas qu’il parte, lui aussi. Perdre Cameron, c’est suffisant, je pense. Décidément, je me sens vraiment blasée cette semaine. « On va devoir faire un plan d’attaque. » parfaitement sérieuse avec ça. Je ne me sens pas d’humeur à « gérer » puisque j’ai envie d’envoyer bouler tout le monde, pratiquement. Bordel, c’est la merde dans ce jeu.

Le souffle court, je refermais légèrement mes mains sur les genoux de la jolie blonde, sous le coup de la douleur. En m'en rendant compte, je relâchais mon étreinte et m'éloignais d'elle pour rejoindre le frigo. Bordel. Ca ne se calmait pas. J'avais besoin de froid. J'ouvrais la porte et laissais le froid s'emparer délicieusement de moi. Bonheur. Je prenais des inspirations profondes, faisant mine de rechercher l'un ou l'autre produit, je me penchais, la douleur devenant intenable, je scrutais l'étagère la plus basse. Mousse de Mangue ou Nattilas. Demandais-je en restant pratiquement à genoux devant le frigo. par chance, les ingrédients pour faire les préparations que je venais de citer se trouvait à ma hauteur, c'est d'ailleurs en les voyant que j'avais eut cette idée. Il fallait juste que je pense à autre chose, que je m'occupe, la douleur finirait par me passer, à moins que je m'y habitue avant. Je détestais paraître aussi faible mais en m'inscrivant à ce jeu, je savais parfaitement qu'il y aurait au moins un ou deux jours ou se serait difficile pour moi de cacher certaines faiblesses provoquer par ma maladie. Mousse de Manque, ce sera sans doute plus légé et plus frais après le Chili... Je me redressais prenant tout ce don j'avais besoin. Je peux toujours les acheter avec de la nourriture... Quoi que, mes cocktails seraient certainement mieux accueilli... Ou alors, on prépare une soirée de soutient. Puis des pancartes. Et je me suis fait un T-shirt !!!! Je parlais beaucoup. Peut-être trop. Je commençais déjà la préparation de cette fameuse mousse.

Pepper est bizarre. Elle serre ses mains sur mes genoux. Non pas que ça me fasse mal ou quelque chose. Mais c’est plutôt étrange. Je préfère ne pas m’en occuper. Parce que si y’a bien quelque chose, j’imagine que ce n’est pas mes affaires. Même si je trouve ça douteux. Mais tant pis. Elle me demande de faire un choix. « Mousse de mangue. Je ne sais même pas ce que c’est l’autre chose. » Véridique. En plus, ça a un nom bizarre. Trop bizarre pour être bon. Je pense. Elle opte aussi pour la mousse de mangue. C’est bien la peine de me demander mon avis tiens. Je ne peux pas m’empêcher de sourire face à la remarque de Pepper. Putain, je me rends compte qu’heureusement qu’elle est ici. Sans rire. Je serais totalement paumée sans elle, je pense, surtout maintenant tiens. Les acheter avec de la bouffe, ça passerait peut-être tiens. La dernière fois, on les a privés de bouffe. Maintenant, on leur en donne. Hum. Quelle logique imparable. Les cocktails, c’est un meilleur plan. Je pense. Soirée de soutien, pancartes et t-shirt. On se croirait dans une manifestation, ce genre de connerie. « Ouais. Et si Jones part, on les défonce. » Ce qui résume parfaitement ma pensée en fait. Ces gens-là seraient encore plus des connards, s’ils ne votent pas pour Jones. En fait. Et je pense que je serais encore plus mal. Et je m’assurerai qu’ils regrettent leur choix. Ouais. Je deviendrais la pouffiasse en personne qui bousille la vie de tout le monde jusqu’à ce qu’ils me jartent. Muahah. J’ai des ambitions diaboliques. Parfois.

Mousse de mangue. Je ne sais même pas ce que c’est l’autre chose. C'était un peu con de lui demander son avis alors que je finissais par choisir seule. Peu importe, elle n'allait pas s'en formaliser, si? Je préparais les différents ingrédient et commençais la préparation. Nattilas, c'est un genre d'île flottante, mais la version mexicaine. Elle s'en foutait, elle ne m'avait rien demandé, mais je lui expliquait quand même. Pourquoi? pour parler, simplement parler et surtout, m'occuper. En plus la Mousse de Mangue nécessitait plus d'occupation. C'était con en soit, parce que chaque effort que je faisais rendait les battement de mon cœur un peu plus violent, mais je ne supportais pas de rester statique, il fallait que je bouge pour calmer la douleur. C'était paradoxale. Ouais. Et si Jones part, on les défonce. Si Jones se casse, se sera juste elle et moi, moi et elle. Bon, il y a les autres, mais franchement, c'est pas pareil. je crois qu'avec Cameron, on est un peu les chieurs du bateau. Maintenant, je ne dis pas que je ne tiens pas aux autres, non, parce qu'il y a des personnes comme Pablo et Dray que je ne voudrais pas perdre, mais c'est franchement pas pareil que Jones ou Cameron. Enfin, j'évitais soigneusement de lui faire remarquer, je supposais qu'elle savait déjà ce que le départ de Jones signifierait. Mais cela n'arriverait pas, on allait tout faire pour que cela n'arriverait pas. Tsss. Le Percy j'espère au moins qu'il va tirer son coup !!! Parce que franchement, merde quoi, il réfléchis qu'avec sa queue. J'étais peut-être pas passé par la planche, mais j'aurais tout fait pour sauver les autres candidats plutôt qu'une stupide cagnotte. Enfin, c'était mon point de vue. La preuve, Jordanna avait fait ce choix plutôt que de sacrifier l'une de nous. Je continuais ma préparation, pensive. On ferrait bien des pancartes tout de suite et les coller là où y a des cameras. Puis aussi une méga grande pancarte pour le Mistral et notre chambre !!! Et s'il se casse, on s'en servira pour les cogner.

Une île flottante bizarre mexicaine, rien que ça. Je préfère la mousse de mangue. Soit. On ne va pas parler bouffe pendant cinquante ans. Si jamais, je peux toujours vous parler de crème glacée à la noix de coco. C’est très bon. Vraiment. Mais bon. On s’en moque un peu je crois. Le cas Jones. Le truc qui me fait terriblement flipper, parce que je n’ai aucune envie qu’il parte lui aussi. S’il part, je bouffe de la glace à la noix de coco jusqu’à ce que je m’étouffe avec. Ouais. Le pire, je crois, ce serait d’être nominée à ses côté. Et avec Pepper. Bordel. Je flippe maintenant. Fais chier. J’éclate subitement de rire quand on tourne sur Percy. « C’est dingue ça, qu’ils ne se soient toujours pas envoyés en l’air. Je ne sais pas, après le baiser devant les caméras, logiquement, la suite, c’est la baise, non ? » Sauf si Jordanna est une vierge effarouchée. Ou Percy un puceau. Ou une connerie comme ça. Enfin, c’est bizarre quand même, non ? Je ne pourrais pas moi. Je pense. Enfin, c’est ridicule quoi. Sauf s’ils font ça histoire d’être sûrs de rester un peu plus longtemps. Les enfoirés, si c’est ça quand même hein. Mais je crois pas. Enfin j’espère pas surtout, ce serait un coup bas par rapport aux autres, vous voyez. « Des pancartes, tout ça. Ouais. Et si on se retrouve nominées, nous deux aussi ? » Là, ce serait la mort. Et ce serait con. Dah. Je les déteste.

C’est dingue ça, qu’ils ne se soient toujours pas envoyés en l’air. Je ne sais pas, après le baiser devant les caméras, logiquement, la suite, c’est la baise, non ? J'étais parfaitement d'accord avec ce que Marilou disait. Je ne comprenais absolument pas comment deux personnes qui étaient vu aux yeux de tous comme un couple ne passaient pas le pas. Au début, c'était peut-être mignon de suivre cet épisode, mais cela devenait lassant, à force. J'aurais très bien pu lui répondre et acquiescer, mais j'étais bien trop occupé à me focalisé sur ma respiration. Mon cœur s'emballait nouveau, bien trop vite, bien trop fort. Des pancartes, tout ça. Ouais. Et si on se retrouve nominées, nous deux aussi ? Sa voix me semblait soudain étrangement lointaine. Il faisait chaud, terriblement chaud, trop chaud. Une grimace. J'essayais de me retenir au plan de travail, mais dans un mouvement maladroit et peu maitrisé, je faisais tomber le saladier au sol, laissant la mousse presque finie couvrir le carrelage de la cuisine. Une quinte de toux me secouant, m'arrachant le cœur encore un peu plus, me coupant la respiration. Bordel. J'en avais trop fait pour cacher ce foutu malaise qui m'oppressait depuis le début de la journée et finalement, c'était pire que tout. Je me laissais retomber au sol, appuyant mon dos contre le placard de la cuisine. Fermant les paupières, je toussais encore.

Pas de réponse de Pepper. Soit. Ce n’est pas grave hein ? Ce n’est pas grave. Enfin je crois. Elle est bizarre aujourd’hui. Je ne sais pas ce qu’elle a. Je ne lui ai pas demandé. Au pire, elle me le dirait, si quelque chose n’allait pas, j’imagine. Et si elle ne le dit pas, c’est peut-être que y’a rien. Ou qu’elle ne veut pas en parler. Bref. Je la fixe. C’est vraiment trop bizarre. Je crois même qu’elle me fait peur. Et le saladier tombe. D’accord. Là, je commence à paniquer et à me poser sérieusement des questions. Entre la laisser crever sur place et me bouger les fesses, je préfère largement bouger mes fesses et je saute illico du comptoir en allant vers elle. Elle tousse. Elle me fait peur putain. Et elle se laisse tomber en restant contre le placard de la cuisine, et ferme les yeux. Bordel. Bordel. Je ne sais pas du tout ce qu’elle a. C’est grave ou c’est qu’une simple toux ? Je me mets à genoux pour être à sa hauteur, et je flippe. Peut-être pour rien. J’espère. Putain, elle va mal, et je ne sais pas absolument ce que je fous, là. « Qu’est-ce qui t’arrives ? T’faut de l’eau ou un truc comme ça ? Le prend pas mal hein, mais t’as vraiment l’air pas du tout bien là, tu me fais carrément flipper, mais je ne devrais pas flipper, hein, parce que tu tousses juste, ce n’est pas la fin du monde de tousser, hein, c’est vrai ça, ça arrive à tout le monde, ce n’est pas comme si t’allais crever là tout de suite maintenant hein. Tu veux de l’eau ? Ah ouais, je te l’ai déjà demandé, désolée je dois être ailleurs aujourd’hui je crois. Soit, de l’eau, ouais, de l’eau, je te donne ça tout de suite. » Je ne sais pas ce qu’elle a, et c’est sans doute le côté brusque de la chose qui me fait paniquer pour rien. De toutes manières, je panique toujours pour rien. Et, quand je panique, je parle beaucoup, et je me répète souvent. Soit. Je me redresse et prend un verre et le remplie rapidement d’eau, en en mettant un peu partout et en lâchant quelques injures. Et je me rabaisse vers elle et lui tends le verre d’eau. Je ne sais pas ce qu’on est sensé faire dans ces cas comme ça ? Attendre que ça passe ? Donner de l’eau ? Aller d’autres gens ? De toutes manières, vu que y’a des caméras, si ce serait grave, je ne serais pas seule, j’imagine, hein ? Dîtes moi que j’ai raison bordel. « Tiens, de l’eau, je ne sais pas ça devrait aller mieux avec hein. C’est de l’eau du robinet, je sais pas si ça te vas, enfin, bref, voilà quoi. »