PEPPER-ANN & DRAY

« Y a quelqu'un ? » Hum, aucune réponse. Dray renouvela sa question, toquant à la porte de la cabine du trio Marilou-Pepper-Jones. Non, parce qu'il ne comptait pas trop interrompre quoique ce soit. Genre Jones et Marilou sous une couette, ou pire, Cameron venu remettre le couvert avec Pepper. Ah ah ah. Non, il n'avait surtout pas envie de voir ça, plutôt se crever les yeux tout de suite, vous voyez. Finissons l'aventure dans la paix et la bonne humeur, ca vaut mieux. Bon, il ne devait y avoir personne, et aucun bruit louche ne s'échappait de la chambre. Vu l'heure, elle ne tarderait pas à venir rejoindre sa cabine, espérons. Elle ? Pepper-Ann évidemment. Après avoir fait trois fois le tour du yacht, le garçon avait sérieusement la flemme de la chercher encore. Il avait donc adopté la solution de facilité, se laissait choir sur son lit. Toujours moins fatiguant que marcher. Surtout vu les derniers jours principalement passés à fêter la finale qui approchait, les heures de sommeil se comptaient sur les doigts d'une main. Quitte à attendre, autant le faire dans le confort. Se débarrassant de ses tongs, le new-yorkais s'allongea sur la couette, fermant les yeux un instant, juste histoire de reposer ses prunelles. Les minutes passèrent, et arriva l'inévitable : il s'endormit. L'oreiller de la brune serré contre son torse comme s'il s'agissait d'un nounours, il dormait profondément, squattant la totalité du lit de part ses jambes à moitié écartées n'importe comment.

Cette semaine était clairement mouvementée avec le retour des anciens candidats. On finissait par picoler au beau de la journée, nos heures de sommeil était complètement décalée et la fête régnait en maitre sur le Yacht. Et pourtant, loin de l'alcool, j'avais réussi à m'endormir dans un petit coin tranquille là où personne ne viendrait me proposer un dernier verre ou une autre connerie de ce genre. Lorsque j'ouvrais les yeux, je me retrouvais plongée dans l'obscurité. Il devait être tard, parce qu'alors que je retournais à ma cabine, je ne croisais personne et n'entendais pas le moindre bruit. Faut dire que les derniers jours avaient été festif et que les candidats récupérais probablement. J'avais beau avoir dormi toute la fin de la journée, je n'en demeurais pas moins claquée et heureuse de retrouver mon lit. En débarquant dans ma cabine, je n'ouvrais pas la lumière de peur de réveillée mes colocataires qui n'étaient pas là, mais bon, ça, je l'ignorais. Je me débarrassais de mes chaussures prête à passer sous la couette sans prendre la peine de viré la chemise que je portais... Couette déjà occupée. Dray. Il avait de la chance que c'était lui. C'était plutôt une bonne surprise. Je n'osais pas le réveillée, mais ce chieur prenait toute la place, si bien que je n'aurais pu me glisser à ses côtés. Je venais m'installer à califourchon par dessus son corps et je me penchais pour déposer un baiser sur sa joue, bien trop proche de ses lèvres. Tu me fais une petite place, où je dois dormir sur toi? murmurais-je, frôlant sa peau.

Totalement à l'ouest, Dray n'entendit même pas Pepper-Ann passer le pas de la porte. Ce qui était problématique, comme c'était un peu pour elle qu'il était dans cette cabine, à l'origine. Il aurait eu l'air fin au petit matin, à se réveiller sans l'avoir croisé. Surtout que vu sa position et la place qu'il occupait sur la couette, c'était impossible de s'installer à ses côtés, ce qui aurait posé problème à un moment ou à un autre pour l'un des trois candidats à qui appartenaient cette pièce. Heureusement, le fait que la demoiselle s'installe sur le lit, et par la même occasion sur lui, le tira de son sommeil. Sa première réaction fut bien évidemment de grogner, très peu adepte des réveils quelqu'ils soient, et la seconde d'arrêter de tirer une tête renfrognée en reconnaissant la voix qui s'adressait à lui. Ses bras lâchèrent le coussin, et ses mains vinrent se poser sur les cuisses de la propriétaire des draps. Un sourire se dessina sur son visage, ses paupières toujours closes il chuchota d'un air taquin. « Tu comptes atteindre les lèvres un jour ou leurs contours te satisfont ? » En référence au baiser qu'elle venait de déposer sur sa joue. En référence à plein de choses, en fait. Enfin ses prunelles se découvrirent de leurs rideaux, et il put la contempler à sa guise. « J'ai décidé de dormir avec toi ce soir. » Il aurait pu lui demander la permission, mais une question peut toujours avoir comme réponse la négative. Pas de question, pas de refus. Elle pouvait toujours le virer à coup de tongs. « J'aime pas dormir seul. » Justifia-t-il, armé d'une moue désolée. Ca aurait pu être crédible si Charles-Emmanuel n'était pas venu reprendre sa place dans la cabine, mais peut-être qu'elle l'avait oublié, sait-on jamais. En attendant, il n'avait pas l'air spécialement motivé à lui faire une petite place.

Je venais poser mes mains de part et d'autre de son visage, m'abaissant pour venir déposer un baiser contre ses lèvres, comme pour répondre à la question qu'il venait de poser. L'embrasser. j'en avais toujours envie, mais avec lui, tout me semblait différent, c'était inexplicable. J'avais beau jouer le jeu dangereux de la séduction, je n'avais pas oser franchir le pas avec cette pseudo invitation, comme si je l'avais attendue. Je gouttais à ses lèvres, ma langue se glissant contre la sienne, joueuse et entreprenante. Mes lèvres pinçaient les siennes, le narguant encore un peu. J'écartais mon visage du sien, sans pour autant complètement me redresser. Je le toisais, silencieuse encore quelques secondes. Je soutenais son regard sombre. Comment as-tu survécu aux autres nuits? Je parlais doucement, comme si je craignais de réveiller quelqu'un... Il n'y avait pourtant personne ici, seulement lui et moi. Un sourire vint fendre mes lèvres, je penchais ma frimousse vers la droite, ne détachant mon regard de lui. A moins que tu ais voyagé de lit en lit jusqu'à parvenir au mien !!!? Une moue qui se voulait boudeuse et qui l'était peut-être un peu. A croire que cela me dérangeait de le savoir dans le lit d'une autre candidate. C'était nulle, parce qu'il n'y avait rien de décider entre nous, il avait le droit d'aller voir ailleurs si ça lui chantait, tout comme moi d'ailleurs. Mais cette perspective me dérangeait un peu.

Toute question mérite réponse. Celle-ci fut humide, sucrée et délicieuse. Si agréable que Dray en reprit un peu, l'une de ses mains venant quitter la cuisse de Pepper-Ann pour se perdre dans ses cheveux. Il la laissa quitter ses lèvres à regret, et s'il s'écoutait il aurait tout aussitôt plaqué les siennes contre celles féminines pour des prolongations. Il attendait ca depuis un moment, en fait. Au début, juste pour le jeu de séduction qui s'était installé dès le premier soir entre eux. Ensuite, elle avait compté plus que les autres, sans qu'il comprenne vraiment pourquoi. Dès qu'on dépassait le jeu, il n'excellait plus dans le domaine, et avançait en terre inconnue. « C'était dur. » Même sa mine apparemment sérieuse ne pouvait le rendre crédible. « J'ai testé tous les matelas, mais je crois, non je suis sur même, que c'est le tien que je préfère. » En vérité, il n'avait pas vraiment eu à tester quoique ce soit pour savoir que sa préférence se portait sur elle. « Je choisis donc d'y élire domicile ! » Voilà, comme ça c'était clair. Il y est, et il y reste. Ce qui avait l'air d'être aussi la maxime de la candidate, qui se trouvait toujours à califourchon sur lui, son visage à quelques centimètres du sien. Son regard la défiait quelques peu, tandis qu'il se redressa sur ses coudes, réduisant la distance entre eux. Il frôla ses lèvres, puis finit par dévier vers son oreille. « Alors finalement, tu as trouvé ce que tu cherchais sur ce bateau ? Aucun regret ? » A l'approche du dernier prime, l'heure semblait aux conclusions. Dray avait l'impression d'avoir déjà gagné, sa seule crainte résidait dans le fait de devoir se séparer de ses compatriotes d'aventure. Et d'elle, aussi.