Cameron & Pepper-Ann ✖ Lundi 05 Septembre 2011 dans la matinée

Le prime de la veille était beaucoup moins amer que celui de la semaine dernière. Clairement. Le contraste était complet. Non seulement j'avais été sauvée par le public, mais je me retrouvais propulsée en final, avec la chance de pouvoir côtoyer nos anciens camarades. Bon, hier, j'étais complètement ailleurs, distraite et bien plus calme qu'à l'habitude. Aujourd'hui était un autre jour. Aujourd'hui, je cherchais ce con de Cameron que je n'avais même pas eut l'occasion de saluer tant les autres l'avaient accaparés. Bon, je ne leur en voulais pas, il me consacrerait bien un peu de son temps au cours de la semaine. Je me demandais s'il nous avais suivit, ce que l'on disait de nous et surtout, s'il avait appris ce que je cachais à beaucoup de candidat. J'essayais de ne pas y penser, j'avais peur que cela change quelques choses. Sa jolie petit frimousse apparaissait à l'autre bout du salon, alors que je débarquais avec une pomme pour me mater un film. Toiiiiiii. Aaaah. Je courrais vers lui et dans un élan de joie, je lui sautais au cou, Bras et jambes l'encerclant, je m'accrochais à lui pour le serrer contre moi. Bordel, saleté, tu sais que tu m'as manqué?

Cette matinée était bien longue, moi qui, la veille avait fait un petit after avec le beau Sawyer jusqu’à trois ou quatre heures du matin me retrouvait réveillé à cause de Marilou et de sa bouteille d’eau. Elle n’avait pas pu se retenir de m’en mettre une bonne topette dans la gueule alors qu’il n’était que sept heures du matin. Heureusement pour elle et pour tous les candidats je restais quand même de bonne humeur, j’étais content d’être ici. Après avoir passé deux bonnes heures avec elle j’étais parti prendre ma douche ou j’avais rencontré Dray. J’avais maintenant envie de déjeuner, un tout petit truc pour me couper la faim. Je me dirigeais donc vers le frigo prenant un verre de jus d’orange puis une pomme dans laquelle je croquais rapidement. En une ou deux morsures je me retrouvais avec un tout petit morceau de pomme tout jaunis et tout moche. Je le jetais à la poubelle me dirigeant dans le salon, Pepper-Ann, la seule et l’unique était ici. J’étais très heureux de la voir, en réalité ne plus pouvoir discuter avec elle comme je le faisais souvent pendant mes semaines me manquais beaucoup. J’avais très très très envie de la revoir, en réalité elle me manquait et j’avais été très déçu de ne pas la revoir à la soirée. J’étais à la fois heureux et très triste, pour être franc j’avais presque envie de fondre en larmes parce que j’avais appris à ma sortie que ses jours étaient comptés. Pour le moment j’allais oublier ce petit point pour profiter d’elle. « Toiiiiiii. » Un petit sourire venait illuminer mon visage. « Moiiiiii. » Elle prenait de la vitesse me sautant dans les bras, je l’accueillais comme il se devait en la serrant fort réchauffant ainsi son corps avec la température du mien. « Bordel, saleté, tu sais que tu m'as manqué ? » Je passais ma main contre son visage pour lui remettre ses cheveux en place. « Je savais pas… Je pensais être le seul à être en manque de toi, mais bon… » Je rigolais, lui faisant un gros câlin ne me souciant même pas de sa pomme déjà entamée qui frottait contre mon pantalon. « Ca va ? T’es en finale ma belle. » Je ne pourrais même pas tenter de décrire notre relation. Elle était tellement ambiguë qu’aucun adjectif à part ce dernier ne pourrait réussir à l’expliquer. Elle me plaisait, elle était totalement mon type de femme. Mais il y avait quelque chose d’autre que je ne saurais expliquer entre nous. Je passais ma main contre son visage, j’étais un peu plus triste maintenant, je me souvenais qu’elle n’était plus dans notre monde pour très longtemps.

C'était bizarre, avec Cameron je me sentais bien. Rien que de me trouver aussi proche de lui, cela me rassurait. Bordel ce que j'avais pu m'attacher. Ça avait tendance à me foutre la frousse. Je ne devrais pas compter pour eux... Puis, je me dégageais de son étreinte, mes pieds nus retrouvant le sol. Un sourire venait fendre mes lèvres alors que je plongeais mon regard dans le sien. C'est là que j'avais compris. C'était dans son regard. C'était dans sa façon de me regarder. C'était cette lueur dans la profondeur de son regard. Ça me clouait au sol. J'aurais tout donné pour ne pas voir ce putain de regard. Il prenait mon visage entre ses mains, le caressant. J'étais pétrifiée et en colère. Arrête ça tout de suite, Cameron. Je posais mes mains contre les siennes pour les lui prendre délicatement. Je le toisais, avec de la douceur, mais aussi avec de la sévérité. Le genre de regard paradoxale que l'on parvient tout de même à comprendre. Arrête, parce que je n'ai pas envie de me sentir comme ça, comme si j'étais déjà morte. D'accord? Je suis vivante. Alors me fais pas chier et me regarde pas comme ça. J'm'en foutais d'utiliser les mots sans les couvrir de frivolités pour les rendre moins difficile.Non, cela n'aiderait personne. Je ne m'étais pas sentie aussi vivante que dans ce jeu, quand personne ne savait, quand personne ne me savait condamné. C'était simple, même quand ma santé était plus fragile, c'était plus simple et plus facile de me sentir vivante. J'avais envie que cela reste ainsi. Je n'avais pas envie qu'il change quoi que ce soit. Je relâchais ses mains pour prendre son visage entre les miennes, comme il l'avait fait quelques secondes auparavant. Mes pouces caressaient doucement sa peau alors qu'un sourire revenait s'emparer de mes traits. Hey beau gosse, je suis en final. changement de sujet. BAM. Voilà. C'était tout.

J’avais souvent été mis face à la maladie. Lorsque j’étais au lycée mes deux amis les plus proches étaient morts d’une maladie au foie pour l’un et d’un cancer pour l’autre. C’est avec eux que j’avais appris à faire comme si de rien était. Il fallait juste que j’en parle une fois pour faire un trait dessus, Pepper-Ann était la fille la plus pétillante que j’avais pu connaitre, savoir qu’elle risquait de mourir me faisait souffrir. Je n’aurais jamais pensé m’attacher à elle comme ça, mais il fallait se rendre à l’évidence. Aujourd’hui elle était surement l’une des personnes qui comptait le plus dans ma vie. Mes proches n’étaient pas dignes de confiance à l’extérieur, je savais qu’elle… Elle serait là pour moi à la sortie. Hélas je n’eu pas le temps d’arrêter de compatir, de me comporter comme les gens que j’haïssais au plus haut point qu’elle remarquait ce regard que je lui lançais. « Arrête, parce que je n'ai pas envie de me sentir comme ça, comme si j'étais déjà morte. D'accord? Je suis vivante. Alors me fais pas chier et me regarde pas comme ça. » Je l’écoutais attentivement, je comprenais tout à fait sa réaction. Si j’étais malade comme elle l’était j’aurais eu exactement la même pour être honnête. « Je ne compte pas te ménager parce que tu es malade… Saches que chaque jour de ta putain de vie tu m’auras sur le dos, je vais pas te laisser te reposer parce que t’es malade… Pour moi tu resteras la Pepper-Ann de cette aventure. » Je souriais, j’étais des plus sincères et j’avais d’ailleurs une proposition à lui faire. Oui parce que je me sentais un peu trop seul dans mon grand appartement depuis ma sortie de l’émission. « D’ailleurs, en parlant de ça… Que dirais-tu de devenir ma colocataire pour les prochains mois à venir ? Je me sens seul dans mon appart. » Je souriais, j’espérais qu’elle accepterait ma proposition même si je ne prendrais pas mal le contraire. « Hey beau gosse, je suis en final. » Je la prenais une seconde fois dans mes bras, rigolant et étant tout fou de joie pour elle. « Et ouai belle gosse… T’as la classe c’est pour ça ! »

La suite me rassurait. Il avait compris et me faisait la promesse de vivre comme si cette foutue maladie n'existait pas, comme si elle ne me gâchait pas la vie. C'était impossible, parce qu'il y avait plus de restriction qu'on le croyait et mon état de santé n'irait pas en s'améliorant, mais l’intention y était et rien qu'une intention de ce genre, ça me faisait terriblement plaisir. Je lui souriais, mes pouces caressant doucement ses joues avant de laisser retomber mollement mes bras le long de mon corps. Quant à lui suite, je ne m'y attendais absolument pas. BAM. Une baffe dans la gueule. J'étais flattée et pourtant, terrorisée... Savait-il seulement ce qu'il était en train de me proposer? Mon erreur et ma naïveté me rattrapaient assez brutalement. Il y aurait des traces de cette aventure, parce que pour la première fois depuis longtemps, je m'étais autorisée à m'attacher, je m'étais autorisé à me laisser aimer, puis surtout, je m'autorisais à être aimée... Je n'aurais pas réellement du. C'était à double tranchant dans mon cas et bordel, qu'est ce que je pouvais m'en vouloir. Je ne te dis ni oui, ni non. On verra en sortant. Oui, parce que c'était quand même une décision importante qu'il ne fallait pas prendre à la légère. C'était tentant, mais déstabilisant et effrayant à la fois. J'avais toujours été une solitaire et 'javais toujours aimé cela. j'étais venue chercher l'amour et la passion, pour un temps seulement. Avec moi, rien ne durait, tout était de passage. Et là, PAF. L'aventure changeait la donne. C'était comme si le futur existait pour la toute première fois. C'est trop tôt. trop impulsif. En gros, j'avais juste la frousse.