Dernière semaine, doux jésus, je suis finaliste. Et d’excellente humeur, de ce fait. Je ne pensais pas aller si loin, en fait, mais faut croire que les gens arrivent à me supporter. Hum. Imaginez si je gagne, eh. Je serais … cool ? Ouais. Soit. Faut croire que je suis dans un état d’esprit « c’est la dernière semaine alors je profite » parce qu’il est à peine sept heures du matin, et, moi, Marilou, je suis bien réveillée. C’est louche hein ? En plus, je suis carrément en forme. Soit. Et puis, une fois lavée, habillée, tout ce truc-là, je passe devant la cabine 301. Mon dieu que je suis conne, pourquoi j’y ai pas pensé avant ? Y’a Cameron bordel ! Faut dire qu’après le prime, je sais pas où il est passé, mais, en fait, je l’ai carrément pas vu. Intolérable, voyons. D’autant plus que cette semaine, je peux lui parler, l’approcher, tout ça. Enfin je crois. Bref. J’ouvre délicatement la porte, tout en étant le plus discrète possible (si, j’y arrive). Bande de flemmard. Cameron roupille (Sawyer aussi). Hm. Je suis tentée de sauter sur son lit et de le réveiller comme ça. Mais, l’ennui, c’est Sawyer serait sans doute réveillé aussi. Et j’ai pas envie de le faire crier, en fait. Idée lumineuse (ou pas) qui me vient en tête. Je file chercher une bouteille d’eau. Ooh, ce sera un réveil en douceur hein. Quand je reviens dans sa chambre, donc, je tente de me glisser sur son lit sans trop m’étaler sur lui, pour une fois. Je retire le bouchon de la bouteille. Je me retiens de ne pas éclater de rire. Ce qui est difficile, vraiment hein. Je verse, tout lentement sur son visage. De l’eau presque gelée, normalement, ça réveille, non ? J’espère bien. Si ça marche pas, je vide la bouteille d’un coup. Naméoh.

La nuit avait été agitée et très courte moi, j’avais tout de suite pris la direction de ma cabine pour m’isoler avec Sawyer. Quelque chose que nous n’av ions pas pu faire lorsque j’étais revenu en fin de semaine dernière pour une petite soirée, soirée pendant laquelle je n’avais presque pas parlé avec Pepper, Sawyer, Dray et Marilou que je n’avais hélas pas le droit de voir. Mais cette semaine j’allais pouvoir me rattraper, la dernière semaine pour tout le monde. J’avais du mal à me rendre compte que la final était déjà là, que Marilou, Pepper-Ann, Dray, Sawyer étaient tous en final ce qui rendrait sans doute la tâche plus difficile au public pour soutenir tel ou tel candidat. M’enfin bref, je profitais de mes quelques heures de sommeil, le soleil étant encore bien bas, mais s’était sans compter le besoin de cette très chère Marilou de venir m’emmerder à sept heures du matin. Ah c’est sur, si je ne l’avais pas retrouvée dans mon lit ça aurait fait bizarre, mais cette fois ci elle ne me réveillait pas avec des caresses comme elle aurait pu le faire… Non elle privilégiait l’eau, eau que je me prenais en pleine gueule. En plus d’être totalement liquide elle était gelée, un petit cri sortait donc de ma bouche, mais je m’arrêtais en plein vol me souvenant que je n’étais pas dans la chambre de mon appartement. Je ne voulais pas que Sawyer se réveille. Je tournais donc la tête vers la jeune femme qui me souriait. « La garce que tu es ma manqué. » Je rigolais le plus discrètement possible en enlevant mon t-shirt puisqu’il était trempé. Mon matelas n’était pas encore trop mouillé, je passais juste l’un de mes oreillers dessus. Au moins je n’aurais pas le bras mouillé.

Cameron hurle, donc, il est réveillé, je referme la bouteille et la laisse tomber par terre. Je tourne la tête vers Saywer, qui roupille toujours, dieu merci. Et, visiblement, Cameron a compris le risque de le réveiller, puisqu’il arrête de crier. Tant mieux hein. La garce ? Moi ? Une garce ? Non mais oh. Carrément pas. « J’suis pas une garce. Mais tu m’as manqué aussi. » Hum, c’est le cas de le dire hein, parce que c’est vrai que ça m’a carrément fait chier de le voir partir. Et les autres l’ont, malheureusement pour eux, bien ressenti. Fallait bien que je me venge sur quelqu’un, en même temps. Enfin, bref. Maintenant que c’est la final. Et qu’il est de nouveau là pour la semaine. On va pas y repenser hein. Cameron enlève son t-shirt totalement trempé. Quoi que je m’en sors bien, il aurait pu mal le prendre et être en colère pour ça. Je me retiens de ne pas rire. « Toi, tu vas devoir m’expliquer pourquoi tu t’déshabilles à chaque fois qu’on s’voit hein. » Oui, bon, là, il a potentiellement une bonne excuse. En plus, c’est entièrement ma faute. Mais passons. Cameron, Cameron. Putain que je suis heureuse de le revoir. Et d’avoir la permission de l’approcher, surtout. Ouais, il m’avait manqué dans le jeu. Quoi que j’avais toujours eu Pepper et Jones. Dieu merci, en fait. Finalement, je m’allonge sur lui. Boh, on est plus à ça de près, j’imagine. Quoi que, je regretterais sans doute, une fois le jeu véritablement fini, de ne rien avoir fait de concret avec lui. Tant pis. Je dépose un simple baiser sur sa joue. « Je suis finaliste, t’as vu ça. »

Le réveil était plutôt rapide et difficile, putain mais cette fille elle avait juste un don pour emmerder les gens lorsqu’ils dormaient, chose qu’elle ne devait pas savoir faire puisqu’elle était toujours debout très tôt. D’habitude je pouvais parler avec elle parce que je ne dormais pas non plus, hors ce matin j’avais envie de faire une bonne grasse matinée, mais elle ne devait pas le comprendre puisqu’elle avait ressenti le besoin de me foutre de l’eau en pleine gueule pour que je me réveille. Si je pouvais trouver quelque chose de positif à son geste c’est qu’au moins nous pourrions avoir une petite discussion. J’allais essayer de contrôler mes pulsions cette fois. « J’suis pas une garce. Mais tu m’as manqué aussi. » Je lui souriais, dans une autre situation je l’aurais volontairement pris dans mes gros bras pour lui faire un petit câlin, mais j’étais trempé alors non merci. « Toi, tu vas devoir m’expliquer pourquoi tu t’déshabilles à chaque fois qu’on s’voit hein. » Je me retenais de rire pour ne pas réveiller mon collègue Sawyer. Il est vrai que depuis le début de l’aventure à chaque fois que j’étais en contact avec la jeune femme je me déshabillais. Mais aujourd’hui s’était de sa faute, pas de la mienne. « Je sais… C’est parce que tu me fais de l’effet…. » J’essayais d’être sérieux en attendant de voir sa réaction, bien sûr je rigolais même s’il était vrai qu’avec un petit coup de pouce de sa part j’irais très facilement lui faire sa fête. Elle me dépose un baiser sur la joue, un petit sourire vient donc se dessiner sur mon visage. « Je suis finaliste, t’as vu ça. » Elle était heureuse et je dirais même qu’elle avait intérêt, je n’étais pas loin de mon but qui était aussi d’aller en finale, mais tant pis. J’étais déjà très fier de mon parcours parce qu’il y en avait quelques uns qui avaient été mis à la porte avant moi. « Ouiiiii j’ai vu ça, le public ne va pas avoir une tâche facile pour décider qui de toi ou Pepper-Ann remportera l’aventure. » Il est vrai que si j’avais dû voter pour quelqu’un j’aurais soutenu le ‘‘couple’’ Sawyer-Pepper Ann juste parce que les deux candidats me plaisaient, Dray et Marilou auraient aussi mon vote, mais la décision ne me revenait hélas pas !

« Je sais… C’est parce que tu me fais de l’effet…. » Sourire en coin. Ce n’est pas une grande nouvelle, remarquez, parce que je doute qu’on ait pu avoir ce genre de relation là dans le jeu s’il n’y avait pas eu un minimum d’attirance. Des deux côtés. Et n’empêche que c’est drôlement dommage qu’il soit parti aussi tôt. Enfin, je ne dis pas que notre relation serait … plus développée qu’aujourd’hui ? M’enfin. Voilà quoi, c’est dommage, parce qu’on ne sait pas ce que ça aurait pu devenir. Et je m’embrouille moi-même dans mes pensées. Bordel. Je me contente de sourire bêtement. Parce que je suis tout bêtement contente. Forcément. Quant au choix du public entre Pepper et moi, à vrai dire, j’y pense pas trop. J’ai pas envie de savoir que l’une de nous deux est forcément plus appréciée que l’autre. Je préfère me dire qu’on est carrément pareil. Et donc, que les gens nous voient comme ça. De toutes manières, je pense que ce sera Pablo qui va gagner. Avec Jordie, donc. Simple intuition. « Au pire, on s’en fout. » Parce que j’ai pas envie de faire des estimations, ou même de parler de la finale, finale. On verra comment ça va se passer. Même si ça va me faire drôle de retourner chez moi, j’imagine, de ne plus en voir aucun, et de reprendre une putain de routine qui commence à peser. Ce sera joyeux. Bref. Cameron, donc. J’avoue que je ne pensais pas le revoir. Bordel. « Dis, faut que je te demande. En tout bien tout honneur hein. Puisque c’est la toute, toute dernière semaine, et que ça fait genre … trois semaines qu’on s’est pas vus ? J’ai toujours aucune, aucune chance avec toi ? » On sait jamais hein, je tente le tout pour le tout. Au risque de passer pour une désespérée qui lui cours après, peut-être bien. Mais bon. Après, faut pas non plus me prendre pour salope prête à tout pour coucher avec Cameron hein. C’est pas « seulement » une histoire de cul. Au pire, je peux me faire n’importe qui d’autres. Genre, Jones. C’est autre chose. Je sais pas quoi. Breeef, je tente. On peut dire que je terminerais, dans ce cas-là, en beauté le jeu.

Marilou était une grande chanceuse, elle était peut-être la seule qui, en me réveillant comme elle le faisait à chaque fois le matin avait la chance de m’avoir de bonne humeur. Généralement s’était plutôt le contraire, j’étais très souvent de mauvaise humeur au petit matin, jusqu’à ce que j’ai bu mon café en vrai… Mais pas avec elle. Cette semaine je n’allais de toute manière pas être de mauvaise humeur, j’étais content d’être ici et tout le monde allait le savoir. Je n’avais aucune pression sur les épaules comme pouvaient l’avoir les autres candidats, ceux qui avaient la chance d’être en finale. Sur ce point j’étais content d’être à ma place. Lorsque je lui avais répondu que s’était parce qu’elle me faisait de l’effet elle devait se douter que j’étais un peu sérieux. Si j’avais faillit faire l’amour à de nombreuses reprises avec elle ce n’était pas pour rien. Elle avait quelque chose qui m’attirait, comme un aimant, la preuve… J’y revenais toujours, même quand je m’y refusais. « Dis, faut que je te demande. En tout bien tout honneur hein. Puisque c’est la toute, toute dernière semaine, et que ça fait genre … trois semaines qu’on s’est pas vus ? J’ai toujours aucune, aucune chance avec toi ? » Un petit sourire très amusé venait prendre forme sur mon visage, personnellement je lui dirais bien oui, je lui sauterais même dessus là maintenant. Mais j’avais envie que l’on joue un petit peu, j’adorais les petits jeux parce qu’au lit ça donnait quelque chose d’extraordinaire. Un booster de performances si je puis dire. « Si tu arrives à être convaincante… Tu as toutes tes chances. » J’étais très sérieux, mais cette fois ci j’allais être beaucoup moins ‘‘mec facile,, il faudrait qu’elle me travail au corps pour que je puisse un jour consommer sans modération avec elle.

La nuit fut assez courte puisque j'avais fait la fête avec Cameron en ingurgitant des doses impensables de vodka dans notre suite. Néanmoins, j'avais dormi comme un bébé, l'alcool aidant probablement. J'avais toutefois pu assister, impuissant, à une partie de la conversation entre mon colocataire et Marilou. Si au début, j'avais pensé que c'était un rêve, je m'étais vite aperçu qu'il s'agissait là de la réalité. Bon sang ! Je souhaitais encore dormir moi ! « Aucune chance ! » Je me permettais de répondre à la place de Cameron. Ce corniaud lui laissait espérer quelque chose. Grrr. Je ne pouvais pas me permettre de laisser passer ça. En tout cas, mon intervention fut l’effet d’une bombe à leur conversation puisque le silence régna durant quelques secondes. Cette intervention n’était pas anodine, elle avait pour but de montrer que j’étais là même si je dormais, et que j’entendais tout. Non mais hors de question qu’ils s’envoient en l’air sous mon nez ! Ça serait un manque de respect total. Peut-être que cette intervention était aussi en quelques sortes de la jalousie, genre inconsciemment je voulais qu’il ne s’intéresse qu’à moi et à personne d’autre.