Dylan venait tout juste de sortir de la salle de bain et à trois heures du matin, la douche fut glacée. Il était habituel pour le jeune homme de se coucher à cette heure, fêtant dignement les premiers jours de l'aventure. Peut-être qu'après une semaine, il se calmerait. En attendant, il n'était que mercredi soit quatre soir qu'il était arrivé, rien d'alarmant. Il sortit de la salle de bain et rejoignit son lit, vêtu de son pyjama soit un short de boxe bleu, rien de surprenant. Quoique les plus mauvaises langues auraient dit qu'il dormirait nu. Quelques minutes à peine après s'être installé, il fut abordé d'une façon plutôt.. banale pour lui. Une femme qui demandait de partager son lit, c'était son quotidien. Pas pour les mêmes raisons du moins puisque Cléo, qu'il reconnut assez vite, lui déclara qu'elle ne dormait bien qu'accompagnée. « J'ai justement besoin qu'on me chauffe.. je suis gelé. » répondit-il dans un murmure, se décalant pour lui laisser de la place. Oh évidemment, il faisait référence à la douche froide qu'il venait de prendre. D'ailleurs, quelques gouttes perlaient encore sur son corps attestant ce fait. C'était l'occasion de savoir si elle avait abordé un prétexte ou pas pour le rejoindre dans son lit. Qu'elle le prenne au premier ou second degré, il n'y avait aucun problème pour Dylan, il gèrerait.

Au début réservée, Cléo finit par se rapprocher du jeune homme. Elle n'allait pas resté indéfiniment éloignée si elle cherchait la compagnie d'une personne, que ça soit une simple présence rassurante ou plus.. C'était absurde. Sa tête reposée dans son cou, elle lui frotta doucement le dos pour le réchauffer. « Ça va mieux maintenant ? » Sa simple présence, son corps contre le sien suffisait à le réchauffer. Il se tourna vers elle, l’enserrant dans ses bras et ferma les yeux. Si la température de son corps était relativement supportable, ce n'était rien comparé à sa main qui vint passer sous le tissu, pour s'installer sur son bas dos, en toute innocence. Complètement glacée, il sentit la femme frissonner. Si elle voulait vraiment l'aider, il fallait qu'elle endure encore quelques minutes cette sensation glaciale. Toujours de cette même main, il s'amusa à dessiner des cercles. De nature tactile, il n'y avait absolument aucun sous-entendu. C'était parfaitement amical de sa part. « T’es sur que ça ne te gêne pas que je reste cette nuit ? » Ses caresses suffisaient à répondre à sa question. « Tantôt innocente, tantôt entreprenante, j'ai du mal à imaginer quelle genre de femme tu es Cléo. Es-tu une femme qui coucherait avec un homme dès le premier soir ? » Question loin d'être innocente.

Dylan se souvenait très bien des signes de détresse du premier soir. Ce soir-là, Cléo était une femme perdue, un agneau dans un troupeau de loup. C'était en tout cas ce qu'il avait perçu. Voila que quelques jours plus tard, l'agneau égaré se retrouvait à chercher sa présence pour la nuit, à être intimement proche d'un inconnu. Il y avait de nombreux signes contradictoirs qui faisait d'elle une femme difficile à cerner, et ce n'était pas pour lui déplaire. Elle soufflait elle aussi le chaud et le froid mais malgré elle, à moins qu'elle ne soit une très bonne comédienne. « Je suis le genre qui a surement fait des choses dont tu n'imagines pas l'existence. » Cléo s'avérait être de plus en plus intéressante. Même s'il était un tantinet septique, Dylan avait envie d'y croire. Il sentait chez elle une part de vice, de plus en plus démontrée, qui lui donner envie de la pousser plus loin dans ses retranchements, voir l'étendue de cette fameuse partie d'elle. « Et toi Dylan, es tu le genre d'homme qui laisse entrer n'importe qui dans sa couche ? » Son doigt parcourut son corps, longeant ses courbes féminines jusqu'à l'intérieur de sa cuisse droite, toujours en toute innocence. Son visage se rapprocha du sien, afin qu'elle sente le souffle chaud de ses murmures s'écraser sur sa peau. « Pas n'importe qui. » Ce qui signifiait que la jeune femme n'était pas n'importe qui à ses yeux. Jouant sur les mots, "n'importe qui" ne rimait pas forcément avec "inconnu" pour lui. « Qu'est-ce qui t'as conduit à moi ? Le hasard ? » Etant toujours sur de lui, Dylan ne pouvait croire qu'elle l'ait choisis uniquement par le fruit du hasard. Elle en était peut-être inconsciente.

« Doutes-tu à ce point de ton charme pour que j’ai besoin de répondre à cette question ? » La réponse était évidemment non et Cléo devait le savoir. Une confiance pareil ne pouvait être feinte. Mais Dylan aimait beaucoup qu'on flatte son égo. Il était clair qu'il aurait aimé entendre de vive voix qu'elle était venue pour lui, et rien que pour lui. Seulement, le jeu aurait été tout de suite moins amusant. L'important restait ce que le jeune homme pensait, et il pensait ce qu'il voulait entendre de sa part. « J'ai dans l'idée que tu n'as plus froid désormais. » Effectivement, son corps n'était plus froid désormais. Il était même à l'antipode, brûlant. Devait-elle arrêter de le réchauffer pour autant et devait-il en faire de même ? Alors qu'il réfléchissait à sa réponse, il continuait de parcourir sa cuisse nue, faisant balader ses doigts lentement plus haut puis dévia au niveau du tissu sur le côté pour l'enserrer de nouveau contre lui. « Il n'y a plus de raison que tu me réchauffes. » puisqu'il n'avait plus froid. Ce pourquoi il mit court au jeu de séduction, du moins concernant la partie tactile. « Bonne nuit. » lui souffla t-il, déposant un baiser sur son front avant de s'endormir quelques minutes après, Cléo lové dans ses bras.