La journée de dimanche avait été courte, j'avais passé une bonne partie de la journée au lit et aussi n'avais finalement pas fait ma lessive. J'avais donc décidé de le faire le lendemain, soit aujourd'hui. J'avais pris mes affaires sales dans un sac et descendis au cellier pour remplir la machine à laver et faire tourner le tout. Il faisait plutôt beau aujourd'hui, j'allais donc sans doute aller faire un tour dans le parc. Pendant que ma machine tournait j'allais vers les bouteilles de vin. Je n'y connaissais pas grand chose, que les bases mais à vu d'oeil il y aura largement de quoi bien s'amuser pour la soirée de ce soir. D'ailleurs, j'espère de tout coeur que les costumes seront sympa et qu'il y aura quelque chose qui me plaira. J'ai toujours été un peu difficile question costumes. Le thème jeu vidéo n'était pas mon favoris bien qu'il ne me déplaise pas, dans cette histoire, c'était Milo le plus heureux. Aurait-on un geek parmi nous ? Je pris une bouteille entre mes mains avant de me retourner, entendant la porte s'ouvrir.

Le cellier... L'une des pièces du chalet que je n'avais pas encore exploré... Parce que je n'avais pas encore eu le courage de faire une lessive peut-être... Sans doute. Naïvement, j'avais pensé que j'étais là pour m'éclater, me reposer et que donc quelqu'un s'occuperait de mon linge pour moi. À l'évidence, ce n'était pas le cas. Or après une semaine passée au chalet, ma pile de linge propre s'amenuisait alors que mon linge sale s'entassait. Ce matin-là, où je m'étais réveillé à une heure raisonnable de la matinée, et malgré le fait qu'un étonnant soleil m'appelais à passer ma matinée dehors, je me résolus donc à m'en occuper et portai mon baluchon de linge sale au cellier. Je n'étais visiblement pas le seul à investir le cellier pour m'occuper de mon linge ce matin. Une machine était déjà en train de tourner et, en me retournant, je vis une candidate près de la collection de vins mise à disposition par la production. Je la saluai, m'approchant d'une machine et commençant à y mettre les vêtements, et je remarquai par ailleurs qu'Ellea avait déjà une bouteille en mains. « Tu commences tôt toi ! » dis-je avec un sourire rieur en désignant d'un signe de tête la bouteille qu'elle tenait. Après tout, il n'était que onze heures du matin, très – trop – tôt pour se boire une bouteille de vin, même si j'imaginai qu'elle regardait les bouteilles de vins plus par curiosité que pour boire à cette heure matinale.

La machine tourne et tourne encore. Je me souviens qu'enfant j'avais supplié mes parents pour acheter une machine avec un hublot que je passais mon temps à regarder tourner. Aujourd'hui je n'avais plus l'âge pour ses bêtises et chez moi, lorsque je mettais le linge à tourner, je fonçais dans mon lit pour dormir. Je n'étais apparemment pas la seule à avoir du linge sale. En même temps, je pense qu'ici nous le ferions seulement lorsque nous n'aurions plus assez de vêtements propres. Je souris au jeune homme qui passa et me salua. En l'entendant parler je me mis à rire et le regardais, déposant la bouteille sur la petite table où les provisions étaient d'ordinaire déposer. « Mais non ! C'est jamais trop tôt pour un ver ! » Je ris doucement et le regardant. « En même temps, je sais même pas quelle bouteille alors... » Je souris doucement.

Quand on était petits, la machine à laver représentait quelque chose d'amusant. Certains regardaient dans le hublot pour voir les vêtements tourner, d'autres, comme moi, rêvaient d'être à l'intérieur et de tourner, tourner, tourner, et la machine représentait à nos yeux un potentiel et fantastique manège. Mais, dès lors qu'on était en âge de s'occuper de son linge soi-même, la machine ne devenait ni plus ni moins qu'un instrument associé à la corvée qu'elle représentait. Je m'en désintéressai donc bien vite, sitôt mes vêtements mis à l'intérieur et le lavage lancé. Je me tournai donc vers Ellea, pour qui il n'était jamais trop tôt pour un verre. « J'approuve. » Je ris avec elle. Une bouteille de vin à onze heures de matin... Soit c'était une ivrogne, soit une bonne vivante. J'optai plutôt pour la seconde solution. On était là pour s'amuser de toutes façons! « Je ne sais pas non plus... » dis-je en m'approchant et en regardant la bouteille d'un peu plus près. « Mais j'imagine que la production a rempli la cave de bons vins... » Ou peut-être quelques piquettes pour nous faire une blague. Une idée ridicule, pas in-envisageable cependant. C'était bien leur genre. Je souris tranquillement.