Dylan {16/04/12 - 23h45}

Il est tard et me voilà trainant dans les couloirs du chalet. Vêtu simplement d'un pantalon de survêtement, j'ai décidé de m'isoler dans une petite pièce tranquille afin de jouer avec mon passe-temps favoris : le feu. Je ne souhaite aucunement effrayer les autres candidats et encore moins la production donc je préfère me cloitrer dans une pièce tel que le boudoir même si je me doute que des caméras épieront mes moindres faits et gestes. Tant pis. La salle est vide. Yes ! Je fonce fermer les volets. La cheminée est éteinte mais pas pour très longtemps. Je préfère en attendant allumer les bougies. Voilà. Je dépose les objets que j'ai apporté sur une table. J'use ensuite de mon rituel d'artiste en utilisant ses fameux objets pour cracher une flamme géante. « Putain on t'as jamais appris à frapper avant d'entrer ?! » Peu importe qui voilà, l'énervement prend place. Je déteste qu'on m'interrompe en plein exercice. C'est dangereux. Je dévisage durant quelques instants le jeune homme se trouvant en face de moi avant de reposer mon bâton de feu par terre. « Désolé de m'être emporté. Sacha. » Je lui tends ma main afin qu'il la serre. Si j'ai trinqué avec lui le premier soir, je ne le connais pas plus que ça.

A peine entré, Dylan se fit littéralement agressé. « Putain on t'as jamais appris à frapper avant d'entrer ?! » Il arqua un sourcil. Pourquoi frapperait-il à la porte puisqu'il estimait être chez lui, de la salle à manger au jardin en passant par cette pièce. Néanmoins, il ne lui en tira pas rigueur puisque des excuses suivirent puis c'était le mec plutôt sexy du bar de l'autre soir. Pourquoi cette réaction ? A bout de nerf peut-être ? Il se perdit bien vite dans ses pensées lorsqu'une odeur de brûlé vint à ses narines. Son regard longea le jeune homme puis son bâton. Il se reconcentra de nouveau sur lui et lui serra la main. « Dylan et tu es pardonné pour cette fois. N'abuse pas de ta belle gueule. » fit-il taquin. Sans attendre, il le contourna pour saisir le bâton vivement, le faisant tournoyer d'un geste débutant. « Alors t'es.. un jongleur de feu, ou un truc du genre. Démo ? » demanda t-il en arrêtant ses mouvements maladroits pour le lui présenter. D'un naturel capricieux, Dylan ne s'était pas demandé si le fait qu'il emprunte son bâton sans son autorisation le dérange ni même si c'était dangereux. En fait, on lui aurait dit que c'était dangereux qu'il aurait eu encore plus envie d'y jouer.

A peine le jeu vient de commencer que je suis forcé de constater qu’il est tout bonnement impossible de rester tranquille bien longtemps dans le chalet. La preuve en est, puisque même pas dix minutes après m’être isolé dans une pièce peu populaire, un candidat vient faire acte de présence. Ou alors, la chance n’est pas du tout de mon côté. C’est peut-être ça. Enfin. Je ne compte pas pour autant envoyer bouler le candidat. Je lui ai déjà gueulé dessus un peu à tort le pauvre. Je m’excuse donc et me présente à lui en lui serrant la main. Ainsi, le beau mal rencontré lors du premier prime se nomme Dylan. Intéressant. « Cracheur de feu, jongleur, funambuliste, dresseur de tigres, artiste de cirque en somme. » Un peu vantard sur les bords le Sacha. En même temps, je parle là de ma profession et de mes passions. « Va pour la démo. » Je reprends sans attendre le bâton que Dylan a en main. Le fait qu’il fasse mumuse avec ne me dérange aucunement. Ça ne craint pas grand-chose du moment qu’il ne touche pas le bout avec ses doigts qui risque d’être un peu chaud. Bref. J’attrape la bouteille pour porter le liquide inflammable en bouche, j’allume le bout du bâton avec un briquet, et après avoir fait tourner celui-ci avec une agilité d’expert, je me rapproche de la cheminée, que j’ouvre rapidement, pour y cracher le feu à l’intérieur. Cheminée allumée, numéro terminé. « Je peux pas trop faire plus à l’intérieur, j’ai pas envie de me faire démonter par la prod’. » J’offre un clin d’œil à mon interlocuteur avant de reposer mon bâton sur un bout de torchon par terre et de recracher le liquide dans une autre bouteille. Il y a plus sexy, j’en suis conscient. Mais avaler le liquide serait dangereux.

« Cracheur de feu, jongleur, funambuliste, dresseur de tigres, artiste de cirque en somme. » Il l'écouta avec attention. Fallait l'admettre, Sacha vendait du rêve. Son regard traduisait la fascination qu'il ressentait. Un regard captivé et intense qui équivalait aux étoiles dans les yeux, la bouche grande ouverte et le cri d'émerveillement pour les plus démonstratifs. Dylan n'avait jamais été de ce genre là. Mais ce n'était rien comparé à la démonstration qu'il s'apprêtait à faire. Le Masseur s'installa tranquillement sur un canapé déplacé pour lui laisser plus de place, admirant le procédé jusqu'à qu'il crache une flamme et allume la cheminée. Le spectacle aussi court fut-il, fut beau, tout autant que l'artiste. Il avait hâte de découvrir les autres talents de Sacha. « Tes lèvres peuvent provoquer une température élevée alors. Sur une échelle de un à dix, quel serait le niveau de cette.. chaleur ? » Un sourire mutin se forma sur son visage. Dans le jeu de la séduction, Dylan préférait de loin la subtilité à la franchise. Sinon, il aurait surement pris la température de lui-même. D'ailleurs, peut-être qu'il le fera selon la réponse de son interlocuteur.

Je ne participe pas du tout à l’aventure qu’est Three Wishes dans l’optique de dévoiler au monde entier ou du moins aux États-Unis mes nombreux talents d’artiste, non. Néanmoins, je ne peux tirer une croix sur ma passion et en faire abstraction durant toute l’aventure. Jouer avec le feu c’est mon quotidien. Cela fait parti de moi. J’ai conscience que ça peut effrayer certaines personnes et en fasciner d’autres. Dylan semble faire parti de ces autres. Visiblement, le candidat apprécie le spectacle. Tant mieux. Il décide même d’user de taquinerie et de subtilité pour jouer avec le feu à son tour. Assurément pas le même. « Dix, il semblerait. » Pas tellement de la prétention mais plus de la provocation. Peut-être même une invitation lancé au jeune homme, qui sait ?! « Et toi alors ? Je suis sûr que tu disposes de multiples talents cachés ? » Je décide de m’installer sur le deuxième fauteuil du boudoir, non loin du premier et donc du jeune homme. La chaleur de la cheminée frappant par derrière est fortement appréciable. Bref. Mes yeux sont scellés dans ceux du jeune homme. J’attends avec impatience de découvrir quels sont les dons du brun, s’il en possède.

Dix, rien que ça ? Dylan se leva, se retrouvant face à l'Artiste. C'est sans aucune gêne qu'un doigt vint dessiner le contour de ses lèvres, les effleurant délicatement . Son regard se fit plus intense tandis qu'il se mordait la lèvre inférieure. Ses prunelles remontèrent jusqu'au sien, toujours aussi intense, comme s'il attendait un signe de sa part, ou même un retour. Un dix méritait bien un test, juste pour confirmer la véracité de ses paroles, rien d'autre.. Mais pas maintenant. L'Américain sourit et se laissa tomber sur le canapé tandis que Sacha s'installa sur le second après lui avoir posé une question. « Et toi alors ? Je suis sûr que tu disposes de multiples talents cachés ? » Dylan émit un fin sourire. « Je suis également habile de mes mains.. Mais dans un tout autre registre. Je fais du bien, aux hommes, aux femmes. Personne ne s'est jamais plaint d'une heure avec moi.. Au fait, tu jongles bien avec des boules ? » Il lâcha un léger rire. Niveau double sens, il était le roi. Niveau subtilité un peu moins. Enfin, avec les regards que Sacha lui avait déjà lancé, il ne devait pas y avoir de doute possible. Puis, pour éviter de n'être qu'un homme au talent se résumant à ses prouesses sexuelles, ce qu'avait du comprendre Sacha en toute logique, il rajouta : « Je suis masseur. »

Dylan semble taquin et provocateur. Après m’avoir demandé le niveau de température que peuvent provoquer mes lèvres sur une échelle de un à dix, voilà qu’il se positionne face à moi pour jouer un peu plus avec le feu. Je l’ai cherché aussi. En attendant, la sensation de son doigt effleurant le contour de mes lèvres réussit à me faire frissonner. Son regard capturant le mien n’arrangeant pas les choses, j’arrive toutefois à contrôler mes pulsions. Mais pour combien de temps ?! Pas longtemps heureusement puisque le candidat fait marche arrière pour se laisser tomber sur le canapé. J’en fais de même et décide alors de lui poser une question ; quel talent me cache-t’il ? Sa réponse est fortement intrigante. Une sorte d’énigme aux allures déplacées. « Quel homme ! » Je ne peux m’empêcher de rire face à tant de vantardise. Je me doute bien qu’il y a anguille sous roche ou baleine sous gravillon. « Ça dépend lesquelles. » Là, pour le coup, le jeune homme y va cash avec sa question. Ça me surprend mais ne me déplait pas pour autant. C’est peut-être un moyen pour le brun de connaître exactement ma sexualité. Il en va de soit que je préfère en garder le mystère. Tant pis si les regards sont trompeurs. « Intéressant. Démo ? » Un sourire malicieux domine mon visage. Chacun son tour j’ai envie de dire. Je lui ai fait une démonstration de mes talents, à lui de me montrer un aperçu des siens.

Dylan faisait évidemment allusion à son métier de jongleur... Il aurait tout aussi bien pu dire quilles mais c'était bien moins amusant. Non, autant jouer sur les mots. Sa réponse présageait qu'il était hétéro à moins que prenant sa phrase dans le sens professionnel, il parlait des boules plus ou moins grosses. Non, le jeune homme était convaincu de l'attraction qui se passait entre eux, ce n'était pas à sens unique. « Intéressant. Démo ? » Le Masseur réfléchit un instant, hésitant à faire partager son talent si tôt. Il finit par trouver le compromis idéal. « Allez vient-là » fit-il en passant sa langue sur ses lèvres, le regard loin d'être innocent. « Pas besoin de te déshabiller, je vais te masser le visage. » Il rit. Dit comme ça, c'était plutôt étrange mais le massage du visage était un soin très efficace, qui pouvait détendre le corps entier et très efficace contre le stress. A savoir si Sacha en avait besoin. Il n'allait tout de même pas sortir l’artillerie lourde tout de suite. Il partit se laver rapidement les mains. A son retour, sans arrière pensée, il vint s'assoir à califourchon sur lui et d'un doigt, le poussa contre le dos du fauteuil, amusé. Il posa délicatement ses mains autour de sa tête, les pouces au dessus des sourcils. Ils glissèrent doucement vers ses tempes et dessinèrent des cercles. Dylan était concentré, le regard sur le haut de son visage. « Ca te détends ? » demanda t-il en planta ses yeux dans les siens, avec un mince sourire en continuant son massage le temps qu'il réponde. Si la réponse était positive, il continuerait sinon, ce n'était pas la peine.

Si la question de Dylan - portant sur le jonglage de boules - est amusante, elle manque clairement de subtilité. Il est bien entendu évident que je sais jongler avec des balles, quilles et autres accessoires puisque je me suis défini un peu plus tôt dans la conversation comme étant jongleur. La question porte donc plus sur l’attrait sexuel. Est-ce que je suis intéressé par les mecs en outre. Je préfère en garder le mystère. En attendant, un massage de la part du jeune homme est le bienvenu. « Génial car je suis déjà assez dénudé comme ça ! » Me trouvant torse-nu, tenue préférable pour cracher du feu, je n’aurai pas eu grand-chose à enlever de plus mis à part mon bas de survêtement. Si un massage intégral aurait été grandement appréciable, un massage du visage me convient tout autant. Je ne suis pas du genre difficile de toute façon. C’est donc confortablement installé sur le fauteuil que j’attends impatiemment le retour du brun qui est partit se laver les mains. Dieu merci d’ailleurs. Je n’aurai pas souhaité un massage en admettant qu’il se soit curé le nez juste avant. Berk. Dès son retour, je laisse ainsi à Dylan le contrôle de la situation. Le candidat n’hésite pas à se mettre à son aise et à me prouver l’étendu de ses talents de masseur. « Carrément ! J’adore ! » Un fin sourire s’affiche sur ma frimousse tandis que mes yeux se perdent dans les siens. La position qu’il arbore au-dessus de moi est très tendancieuse mais elle est loin de me gêner. Au contraire. Elle ne fait qu’alimenter le désir que j’éprouve à son égard. « T’es sacrément doué avec tes mains ! » Je me rends compte presque aussitôt que ma remarque est également porteuse d’une double signification. Un très fin rictus sort alors de ma bouche.

Dylan était de nature sans-gêne. Le fait que Sacha ne le repousse pas une nouvelle fois le confortait sur son orientation. Bref. Il s'appliquait dans son massage, encourageait par le massé. D'un côté, il avait plusieurs années de formation derrière lui, il n'était pas un débutant. « Ce n'est qu'un trois sur dix par rapport à tout ce que je sais faire. » fit-il en souriant à sa remarque. Vantard ? Pas du tout, il était juste extrêmement confiant. Après s'être occupé de ses tempes, il descendit doucement sur ses joues. Les muscles faciaux étaient constamment utilisés suite aux sentiments ressentis, c'était une zone assez tendues. C'est pourquoi la pression fut un peu plus forte, plus ferme. Ses pousses glissèrent aux extrémités de son nez, longeant la route naturelle de la joue jusqu'au côté du visage. Il s'attaqua ensuite à sa machoire, un des muscles les plus puissants du corps. Pour les détendre, il pinça doucement entre son index et son pouce les côtés avant de masser les contours de son visage. « Complètement détendu ? » demanda t-il en retrouvant le contact visuel. Puis il eut un moment de faiblesse, destabilisé par son regard, comme figé. « Sacha... Normalement je ne suis pas censé me retrouver dans cette position pour un massage.. » fit-il doucement, un instant perdu dans ses yeux. Il fallait quand même le préciser au cas où de futurs clients regarderaient l'émission. Il se mordit la lèvre, ses mains descendirent lentement sur son visage en une caresse pour se poser sur son torse nu. Il ferma les yeux, ravalant sa salive et lorsqu'il les rouvris, c'était pour se lever et se rassoir sur le canapé juste en face de lui. « C'est quoi ces tatouages ? C'est juste pour le style ou ça représente plus ? »

Le soin du visage continue. Dylan ne m’a pas menti, il est doué. « Si j’étais prof, je t’attribuerai pourtant un dix. » Qu’il joue pas les modestes ! Son massage au visage vaut de l’or. Les différentes caresses et étirements sont de l’ordre de la divinité. Bon, après, il est vrai que le massage n’est pas représentatif de l’ampleur de ses talents de masseur. Mais il m’a, en tout cas, d’ores et déjà convaincu. « Complètement. » On ne peut pas être plus détendu que je ne le suis actuellement. C’est sacrément bon ! J’ai l’impression d’être au paradis. J’en fermerai presque les yeux pour savourer un peu plus l’instant. Mais non, je préfère plonger ces derniers dans les iris du beau mal. Cela semble le perturber d’ailleurs. J’avoue ne pas trop comprendre sa réaction. Cela me frustre assez. « Et alors ? Où est le mal ? Cette position ne me gêne pas. » Je secoue légèrement la tête et fronce les sourcils tandis que le jeune homme, qui semble toujours autant perturbé, vient caresser avec fragilité mon visage ainsi que mon torse dénudé. Je frissonne une nouvelle fois. Puis le brun se lève alors subitement pour s’asseoir sur l’autre fauteuil. Soit. Et en plus il change de conversation ! Même pas le temps de le remercier pour le massage, le bougre ! « A ton avis ? » Mon regard est plus ferme. Quel est le but de se faire un tatouage n’ayant aucune signification ?!

« Et alors ? Où est le mal ? Cette position ne me gêne pas. » Cette remarque eut le don de le faire sourire. Évidemment. Sacha était tout de même privilégié puisqu'il n'agissait pas avec ces clients de cette manière, et heureusement. Son salon aurait fermé depuis un bon bout de temps déjà sinon. De plus, Dylan ne massait que les personnes séduisantes. Il l'avait précisé dans son casting. Étant superficiel, il ne pouvait masser quelqu'un de moche à ses yeux. Sa clientèle était donc constitués que de personnes bien faites. Mais s'il voulait rompre le contact, c'était surtout parce qu'il se sentait faillir et de toute façon, le massage était terminé. « A ton avis ? » « Que signifient-ils ? » enchaina t-il, curieux. Dylan n'était pas le genre à demander quelque chose s'il n'était pas intéressé. Ses yeux se baladèrent sur ses tatouages, du moins ceux visibles. Il se redressa, s'asseyant au côté de l'homme et traça le contour de ses tatouages en souriant. Très tactile, Sacha devait l'avoir compris maintenant. « T'en as d'autres ? » Il espérait bien que oui, histoire de pouvoir déshabiller le candidat un peu plus.

Le beau masseur a donc décidé de mettre un terme à tout contact nous unissant. Dommage. J’appréciais grandement le massage et les multiples sensations qu’il me procurait. Tant pis. J’aurai aimé le remercier mais voilà qu’il change de conversation pour me demander la signification de mes nombreux tatouages. Ah ah. Il l’aura voulu. J’indique avec mon doigt le premier visible sur mon épaule droite. « Celui-ci c’est pour me rappeler que la mort est omniprésente dans le milieu auquel j’appartiens. » J’ai décidé de faire court sur mon explication. Je pourrai sinon passer des heures à expliquer d’avantage la signification de ce tatouage. A commencer par le jour où j’ai décidé de le faire, et un peu tous les détails qui constituent la tête de mort mais qui ne sont pas anodins pour autant. La gravure représente en réalité un ami, musicien et artiste, qui a quitté ce monde trop tôt suite à un accident. Bref. Mon doigt descend pour indiquer l’oiseau qui se trouve sur mes cotes. « Celui-là c’est l’oiseau légendaire qui renait de ses cendres. Il évoque pour moi le feu, le danger mais aussi la mort. » Une nouvelle fois, je décide d’être bref dans mon explication sur le phénix. Alors que le brun s’empresse de toucher celui-ci avec légèreté, je me tourne pour pouvoir montrer au candidat le dernier tatouage apparent. « Quant à la croix, pas besoin de te faire un dessin sur ce qu’elle signifie. » J’adore parler de mes tatouages et je pourrai d’ailleurs écrire un roman sur ceux-ci mais expliquer de fond en comble tout cela à une personne que je ne connais que très peu me gêne assez. « J’en ai un autre, mais tu ne le verras pas. » J’offre un sourire plein de malice au candidat qui aurait probablement espérer que je me dénude un peu plus. Hélas, ça ne sera pas pour cette fois.

Dylan détailla avec minutie le premier tatouage présenté, sur son épaule droite. Une tête de mort, non seulement le plus étendu sur sa peau mais aussi le plus travaillé de ses tatouages selon lui. Plus bas, il lui présenta le tatouage d'un phénix. Après que Dylan ait dessiné le contour de celui-ci, il se tourna pour lui montrer le tatouage toujours plus bas d'une croix. Tous possédaient un lien étroit avec la mort, ce qui expliquait que l'Artiste reste aussi vague dans leur signification. Dylan concevait qu'il ne se confierait pas au premier venu. Néanmoins, c'était un premier pas et il en était honoré. Il finit sur une note plus joyeuse puisque c'est avec malice qu'il précisa en avoir un autre, que le Masseur ne découvrira pas tout de suite. Vu comment se traçait la route de ses tatouages, ce dernier était surement le plus intéressant. De quoi être frustré. Dylan mordit sa langue. « Tu ne verras pas le mien non plus dans ce cas » fit-il taquin. Dylan s'éloigna après cette phrase murmurée à son oreille, se leva et marcha quelques pas. « Action ou vérité ? » demanda t-il subitement, d'humeur joueuse.

Dylan est le premier au sein du jeu à avoir droit à une explication plus ou moins détaillée de mes tatouages. Il est également le premier et certainement pas le dernier à se voir refuser l’accès au dernier de mes tatouages. Une gravure plus petite, plus discrète et quasi inaccessible. De quoi frustrer le masseur en somme. Ah ah. Celui-ci vient d'ailleurs murmurer quelques mots au creux de mon oreille. J’hausse alors les épaules. « Tant pis. » Si le chantage de Dylan ne part pas d’un mauvais sentiment, il est vrai que cela reste du chantage et que je n’apprécie pas cela. Je préfère donc me montrer indifférent. Il ne verra pas mon dernier tatouage et je ne verrai pas le sien, qu’il en soit ainsi. « Réellement ? » Un petit rictus s’échappe de mes lèvres face à la proposition de jeu du candidat. J’hésite à l’envoyer bouler car j’ai passé l’âge pour ces gamineries mais en même temps, j’ai terriblement envie de jouer. La malice gagne donc mes lèvres. « Hum.. vérité. » J’ai toujours pour habitude de prendre action mais là, étrangement, j’ai envie de changer. Non, à vrai dire, mon choix a clairement pour but d’agacer le brun qui espérait sans doute une action.

Même s'il est clair que Dylan voulait découvrir son dernier tatouage, il ne s'attendait pas à ceux que Sacha change subitement d'avis rien que pour sa petite remarque. Il aurait été sacrément déçu dans ce cas. « Sérieusement ? » eut-il droit comme réaction suite à son jeu. Nullement vexé puisqu'au final, Sacha décida de se prêter au jeu. Le jeune homme voyait en ce jeu un moyen de faire connaissance d'une manière originale. Qu'il choissse vérité l'arrangeait puisqu'il était dans cette optique de le découvrir, bien que certaines actions pouvaient en faire apprendre beaucoup sur une personne. « Pourquoi t'es célibataire aujourd'hui ? » demanda t-il avec un mince sourire. Et lorsque ce fut son tour, il choisit action.

Cela fait déjà bien plusieurs longues minutes que la conversation avec Dylan dure. Je ne me lasse pas de sa compagnie à vrai dire. Si je viens tout juste de faire connaissance avec lui, j’ai l’impression de le connaître depuis une éternité. La preuve, nous voilà jouant tels des gamins à "action ou vérité". « Tout simplement car mon mode de vie ne me permet pas de conserver une relation durable et que je n’ai, sans doute, pas encore trouver la perle rare. » Une pointe de nostalgie s’installe dans mon regard tandis qu’un minuscule soupire émane de ma bouche. Voilà donc la tragédie de ma vie. J’aime pas tellement en parler et développer le sujet car c’est un point sensible pour moi. J’espère que le garçon comprendra et n’ira pas chercher plus loin. « A toi maintenant. Action ou vérité ? » Le jeune homme s’empresse de choisir action sans prendre le temps de réfléchir. Soit. Il va falloir que je me creuse les méninges pour trouver quelque chose. « Alors action. Hum.. tu dois.. euh.. te bander les yeux avec ta chemise ! » La honte. Mon action est pourrie. J’ai dis ce qu’il me passait par la tête. En même temps c'est pas évident de trouver une action qui n'est pas ridicule. Qu'il essaye de m'en trouver une tiens. La prochaine, je choisis action pour voir.

« Tout simplement car mon mode de vie ne me permet pas de conserver une relation durable et que je n’ai, sans doute, pas encore trouver la perle rare. » répondit-il suivit d'un petit soupire. Dylan garda le silence, en mode observateur. Oh, il souhaitait en connaitre davantage mais sans forcer la main au jeune homme. Il s'imaginait à la place de Sacha un instant, en tant qu'artiste de cirque. Puis ce fut son tour. Joueur, il décida de répondre action à la fameuse question. Choix plutôt lâche de sa part puisqu'il préférait ne pas parler de lui. Certaines questions pouvaient le gêner à vrai dire et il espérait ne pas tomber dessus. En choisissant action, il était certain d'y être pas confronté. Dylan était assez secret. « Alors action. Hum.. tu dois.. euh.. te bander les yeux avec ta chemise ! » Dylan esquissa un sourire et s'exécuta. Il déboutonna sa chemise et très vite, l'Artiste put voir qu'il portait un marcel blanc en dessous. Il se banda les yeux comme convenu avec sa chemise, dorénavant aveugle. « Action ou vérité ? Et je suis censé garder les yeux bandés combien de temps ? » demanda t-il en souriant. Sacha choisit cette fois action. « Il y a des livres ici.. Cherche le titre de celui qui te corresponds le plus et donne-le moi. » fit-il, taquin. Dylan ou comment donner une action pour en connaitre davantage. Quand ce fut son tour, il choisit de nouveau action.

Dylan se prête à l’action que je lui ai attribuée. Merde ! J’avais pas grillé qu’il avait un marcel en-dessous de sa chemise. Tant pis. Je verrais ses beaux abdominaux une autre fois. « Aussi longtemps que tu le pourras. » Ce qui veut évidemment dire : j’en sais rien, j’avais pas d’idée derrière la tête quand je t’ai donné cette action pourrie. Mais ça, le candidat n’en saura rien et pensera probablement que le fait que je lui ai demandé de se bander les yeux n’était pas une chose anodine. « Action. » Ne souhaitant pas devoir répondre à une question, je préfère choisir la facilité. Enfin facilité pour moi car le jeune homme devra à son tour se décarcasser pour me trouver une action pas tellement ridicule. « D’accord. » L’action ne m’inspire pas la moins du monde. Je n’aime pas du tout lire. Mais je ne souhaite pas en faire part au candidat alors je fais mine de chercher. Et puis, je me dis qu’après tout il ne voit rien avec sa chemise sur les yeux. D’humeur taquine, il me vient alors une idée. « Ne regarde pas, je cherche encore. » Et v’là que je trouve le livre parfait. Je ne l’ai absolument pas lu et il ne me caractérise pas du tout mais il correspond néanmoins parfaitement à mes attentes. Je m’empare donc du bouquin avant de le poser sans rien dire à côté du masseur. Dans la discrétion la plus absolue je quitte la pièce pour aller me coucher. Le jeune homme pourra ainsi trouver le bouquin "bonne nuit mon amour" de Inger Frimansson à ses côtés. En espérant qu’il se rende compte de mon absence bien assez vite.

Conscient que lire n'était pas une vocation pour tous et qu'il y avait de toute façon peu de chance que cette salle renferme la bibliographie complète du jeune homme, aussi étendue soit elle, il avait précisé de choisir le titre qui lui convenait le mieux, peu importe son histoire. Dylan trouva donc l'Artiste bien long, si bien qu'il s'assit sur un fauteuil, tandis qu'il devait encore garder la cécité. « Alors ? » lâcha t-il quelques instant plus tard. Sans réponse de sa part, Dylan finit par défaire le noeud et trouva le livre à côté de lui : bonne nuit mon amour. « Bonne nuit, enflure. » fit-il doucement. Même si sa première réaction fut d'esquisser un sourire, il restait pas moins que Sacha l'avait lâchement planté, sans même avoir eu droit à un bisou de bonne nuit. Il comptait bien se venger.