WITH FREDDIE

Je m’étais fait énormément plaisir avec mon paquet de corn flakes de tout à l’heure, malheureusement toutes les bonnes ont une fin. Je m’étais empiffrée comme une grosse vache et je devais absolument remédier à ça. Même si les céréales n’étaient pas spécialement caloriques, il valait mieux prévenir que guérir. Juste après, j’avais filé jusqu’au dressing à la recherche de mon jogging avant de me diriger vers la salle d’entraînement. C’est à l’intérieur que je soupirais, mettant la musique à fond, quitte à faire profiter tout le chalet même s’ils n’en avaient pas envie j’en avais rien à foutre. Mes deux pieds grimpèrent sans plus attendre sur ce petit tapis. Les salles de sports je connaissais, mais mine de rien, ça faisait pas mal de temps que je n’avais pas essayé un tel engin. « Aller, lets go ! » j’appuyais sur un bouton et me mis en route. La porte bougea alors doucement. Je relevai la tête souris à une jolie demoiselle.

T'sais, toi et le sport, c'est loin d'être une histoire d'amour. Pire qu'une allergie. D'ailleurs t'es jamais entrée dans une salle d'entrainement d'ta vie. Tu bouffes, tu bouffes et tu prends pas un gramme. C'pas donné à tout l'monde, donc on peut dire que sur ce coup, tu as plutôt d'la chance. Enfin, t'es du genre nerveuse et ça, ça aide à faire fondre toutes ses vilaines calories qui pourraient éventuellement élire domicile sur ton corps. Enfin, soit, vu qu'ta jamais vu une salle de sport de ta vie, tu dis que là, c'est l'occasion de changer la donne. Bon, c'est pas dit qu'tu fasses quoi que ce soit, mais au moins tu pourras dire que tu es déjà entrée dans une salle de sport. Tu débarque, avec un bête jogging, des baskets de ville et un simple t-shirt. La blonde, Hortensia, elle est déjà occupée à transpirer. Elle est tarée. Rien que d'la voir ça t'fatigue. Si c'est pas d'la faire, j'sais pas ce que c'est. Tu lèves la main, t'lui fais signe. Hm salut. Mais tu reste dans l'entrée. Tu te sens pas à l'aise.

Je ne savais pas depuis combien de temps j’étais en train de suer comme une folle, mes poumons se vidant de tout son air, mais j’avais bien le droit à une petite pause histoire de reprendre mon souffle et d’attaquer un autre exercice. Une candidate venait de se pointer et c’était une bonne occasion pour marquer un temps de pause. J’appuyai sur un second bouton et senti le tapis sous mes pieds s’arrêter. Sans plus attendre, j’attrapa ma serviette, m’épongeant avec avant de boire de logue et grosse gorgée de mon eau minérale. Ce n’est qu’après un soupire que je me retournais vers cette candidate qui restait devant la porte sans bouger. Peut-être avait-elle bougé, mais je n’avais pas fait attention à elle dans ces cas là. « Salut » un sourire s’afficha sur mon visage pour paraître aimable tandis que je faisais quelques échauffements pour ne pas avoir des courbatures le lendemain matin. « Première fois ? » j’avais l’impression qu’elle découvrait la salle de sport, c’était pour cette raison que cette question fut la seule à me traverser l’esprit. J’aurais put lui demander son prénom ou encore son âge, mais pour le moment ce n’était pas des informations qui m’intéressaient.

Salut. Le truc, c'est qu'elle n'a même pas l'air d'être au bout de sa vie, moi rien qu'de la voir, je suis complètement à bout de souffle. Déjà, rien que d'être dans cette pièce, je crève de chaud. Aaaah. Oui, je fais du sport par procuration, et là, de l'avoir vu se démener avec toutes ses machines, j'me dis que j'ai facilement perdu quelques kilos. Comment, ça fonctionne pas comme ça? Bah, pour moi complètement. J'lui souris tout de même, parce que faut pas croire, je l'admire de sa folie. Ouai, parce que pour vouloir s'infliger ça, faut être complètement maso. Salut. Et là, tu fais l’exercice suprême. Tu noues tes cheveux dans une natte. C'est rapide et mal fait, sur le côté d'ta tête. Première fois ? Merde. Comme tu t'es fais repairé. Ca s'voit tant qu'ça? Ouai parce que bon, t'aimes pas passer pour une conne. Tu regardes les machines. Franchement, ça te dit rien. Mais alors là, rien du tout. Tu laisses échapper un soupire, ca t'fous la flemme. Hm. Et ce sera probablement la dernière... Tu sais pas pourquoi, t'en as même la certitude.

Perdu n’était plus le mot à utilisé vu la tête qu’elle tirait. Enfin, elle n’avait pas l’air d’avoir besoin de passer dans une salle d’entrainement. Elle était grande et fine, pile le genre de femme que tout le monde rêverait d’être. Je n’avais rien à lui envier. J’étais tout aussi fine qu’elle, mais je préférais ne pas prendre de risque. Nous savons tous que la moitié des filles qui ressortent de cette aventure ressemble à des cachalots. « Yep ! » une fois mes étirements finis, je m’essuyais de nouveau avec la serviette, n’aimant pas me sentir toute collante et transpirante. « Et tu es venu là dans le but de faire du sport ou bien en simple touriste ? » c’était évident que cette salle était faite pour faire du sport et si j’aurais été à sa place, je n’aurais pas perdu mon temps là dedans. Il y avait des choses bien plus intéressante à voir dans ce chalet.

Et tu es venu là dans le but de faire du sport ou bien en simple touriste ? Tu hausses un sourcil alors que tu poses tes mains sur tes hanches. J'ai une tête à faire du sport. T'aimes juste pas le fait qu'on te prennes pour une tarte. Et même, si t'as envie de venir glander dans la salle de sport, t'fais encore ce que tu veux, non? Tu soupires, puis t'hausses les épaules. J'me suis dis qu'une fois dans ma vie, fallait qu'je viennes au moins voir à quoi ca ressemblait. Voilà. T'en as rien à foutre de passer pour une grosse flemmarde. Pourquoi tu restes? Bah tu voulais pas être impolie et partir sans la saluer. Maintenant, tu t'dis que t'aurais mieux fait de t'abstenir. Tu lances encore un regard à la volée sur les machines qui on certainement du s’inspirer des machines de torture utilisée pendant le Moyen Age. Les gens sont tarés. Franchement, tarés. Enfin, ils font ce qu'ils veulent, si c'est un moyen de décompressé et de déculpabiliser lorsque tu bouffes un bon vieux paquet de chips bien gras ou un gros morceau de gâteau. Toi, pas d'culpabilité. La culpabilité, ça enlève toutes la saveur de ce genre de plat. Et toi, t'es du genre maso, ou simplement une accro à la balance?

À sa remarque je levais la tête pour mieux l’observer. « Non t’as plus une tête à glander dans le salon en attendant que le temps passe » je n’avais pas été très aimable avec elle dès son arrivé dans la pièce, mais je n’avais aucune envie de l’être. Je ne la chassais pas non plus. Si elle avait envie d’occuper son temps à regarder les gens se mettre en forme pour attaquer le reste de la journée, tel était son choix. « Je dirais plutôt maso tu vois » Je n’étais ni l’un ni l’autre, mais j’aimais bien prendre les gens pour plus bête qu’ils ne l’étaient muni d’un grand sourire hypocrite. Pas très sportive la demoiselle. Le seul sport qu’elle devait pratiquer était le sport de lit et là encore, je n’étais même pas sûr. Sans perdre plus de temps, je m’allongeais par terre afin de commencer de nombreux abdos.

Non t’as plus une tête à glander dans le salon en attendant que le temps passe L'autre sourcil se soulève. Bordel, mais c'est quoi son problème? Qu'on lui file un os pour qu'elle y fasse ses crocs. Tu penses pas avoir été désagréable, tu penses pas avoir mérité une telle animosité. Tu vas finir par croire qu'on te trouves désagréable à force. Plutôt que d'faire tes abdos, tu devrais t'enfiler des carottes, paraît que ça rend aimable. Ya rien d'agressif dans ta voix, tu répond simplement, sans hausser le ton. Tu te contentes de lui répondre aussi aimablement que possible, mais difficile quand tu vois la façon dont elle agit avec toi. Et dire que t'es restée par politesse. T'avançes dans la pièce, t'hésites à lui marcher sur les cheveux, mais t'es pas une gamine immature, alors tu la contournes. T'es curieuse de voir de plus près ses méthodes de tortures. T'es un peu en rogne, parce que cette tarte, elle te connais pas. T'es peut-être pas sportive, mais y a pas que le sport pour définir une personne, y a tellement plus. Pour qui elle se prend celle là?

J'avais essayé de retenir mon rire entre mes lèvres, mais cet essai c'était avoué être un échec. Un petit rire s'échappa alors aux dires de la demoiselle. « A vrai dire je n'ai aucune envie d'être aimable » l'un de mes grands sourires pouvaient très bien être pris comme étant un signe de gentillesse, même s'il en était rien. La voir tourner autour de moi pouvait s'avérer stressant, mais je faisais comme si cette anomalie n'existait pas. Si elle voulait m'admirer qu'elle le fasse, je pouvais parfaitement comprendre. Ce n'était pas tous les jours qu'on pouvait voir une telle beauté. En y repensant, je comprenais mieux maintenant pourquoi mes parents m'avaient donné un nom de fleur. J'étais aussi belle qu'elles. Il m'aura fallu me retrouver dans une télé réalité pour m'en rendre compte. A force d'être vingt-quatre sur vingt-quatre avec des filles dont la beauté ne dépassait pas vingt pourcent de la mienne, j'avais fini par ouvrir les yeux.

A vrai dire je n'ai aucune envie d'être aimable Tu hausses vaguement les épaules. cette blonde, tu la trouves un peu pathétique. Qu'est ce qu'elle vient foutre ici si c'est pour être antipathique avec les gens qui l'entourent? Elle savait pourtant qu'elle ne serait pas seule dans ce chalet. Puis, même, t'es pas obligé d'aimer tout le monde, mais y a un minimum de politesse et de respect à avoir. Enfin, toi, on t'a élevé comme ça. Tu traines dans les allées, tu lui réponds pas, tu t'abaisses pas à ça, parce que tu trouves ça puérile. Elle est puérile et tu comptes pas tomber dans son jeu et te prendre la tête avec elle. Elle en vaut pas la peine. Finalement, tu retournes sur tes pas, sourire aux lèvres. T'as finis ta petite visite et tu diriges vers la sortie, le plus simplement du monde. Te rendre à la salle d'entrainement? Check. Tu pourras enlever ça de ta liste des choses à faire. Et parce que TOI, tu as de l'éducation tu te retournes et tu lui dis simplement "Au revoir, bonne journée." Trop polie pour être honnête.

L'avais vexé ? Sans doute. Je m'en fichais royalement. Je ne pouvais pas et faire du sport et consacré un minimum de mon intention sur cette candidate. Si j'avais été mal polie en vers je n'y pouvais rien, enfin si j'y pouvais quelque chose, mais au moins ça l'avait fait partir. Je fus soulagé en entendant ces derniers mots qui signait son départ. J'allais enfin pouvoir être seule. Lorsque je faisais mon sport, j'aimais pouvoir avoir toute la place, que personne ne me regarde, que je puisse suer en toute tranquillité en gros. Je n'avais pas pris connaissance de son prénom, mais il y avait tellement de candidat qui m'était inconnu qu'unen de plus ou de moins, je ne ferais pas la différence. En tout cas, si je voulais pas la revoir, je n'aurais qu'à me cacher dans cette pièce, sachant très bien qu'elle ni'ra plus y mettre les pieds.

SUJET TERMINÉ