w/ léa.

Le prime était terminé, voilà, et dans la chambre de Benjamin, ils étaient toujours au complet. Enfin, il manquait Nicola-Jill, mais apparemment, elle ne comptait plus. Puis en débarquant, il remarqua un lit... en plus ? Ah. C'était logique, en fait. Cinq nouvelles têtes dans la baraque, il fallait bien les caser quelque part. Visiblement, la Chambre d'Arès allait être témoin d'arrivées tardives. Cool, ça pourrait être marrant. Parce qu'entre Lust qui était sans arrêt en train de tirer la gueule et Adam qui était... très discret, c'était pas folichon, l'ambiance, ici. Donc après une douche, le jeune brun était retourné en s'étirant dans sa chambre avec uniquement son caleçon et son tee-shirt. Tiens, il y avait déjà un gars là, qui dormait. Ou peut-être une fille, en fait, sa tête était cachée par la couverture. Sans y prêter attention, il se dirigea automatiquement vers son propre lit. Il y dormait désormais seul, puisque Nicola-Jill, avec qui il le partageait, avait déserté on ne savait réellement pourquoi le chalet. C'était peut-être pas plus mal, cela dit. La demoiselle n'était pas gênante, mais entre avoir une sorte de fantôme non douée de la parole et personne, il choisissait personne. En attendant, il avait loin d'avoir sommeil. Il prenait ses douches trop vite. C'était ça, le problème. Soupirant légèrement, il attrapa à côté de son lit une liasse de feuilles volantes dont il tira quelques unes avant de tomber sur la bonne. Des tas d'annotations étaient déjà gribouillées sur chaque feuille, mais ça ne l'empêcha pas de récupérer également un feutre et en coincer l'extrémité dans sa bouche, commençant à e mâchouiller sans y penser. Au bout d'un petit temps, un bruit de porte qui s'ouvre lui fit lever la tête de ses dialogues de théâtre, et devant lui, se tenait une femme jusque là inconnue. La nouvelle, sans doute. Il avait donc visé juste, leur chambre allait accueillir de nouveaux copropriétaires. « Salut. Si tu as une recette miracle pour que les colos durent moins longtemps, je suis preneur » fit-il en guise de bienvenue, un sourire accueillant se formant sur ses lèvres. Est-il utile de préciser que sa tignasse était toujours joliment bleue ?

Léa avait décidé d’attendre que tout les candidats quittent le plateau du prime avant de le quitter elle-même. Enfin ’’décider’’ n’est-ce pas. C’était surtout qu’il lui fallait un temps pour tout actualiser dans sa esprit, saisir toute la portée de cet engagement qu’elle venait de prendre, mais aussi saisir tout ce qui l’attendait maintenant qu’elle faisait partie intégrante de cette téléréalité. Différents sentiments se mêlèrent en elle alors qu’elle restait assise sur sa chaise, pensive, absente. La gravité que voulez-vous, on ne peut rien contre elle. La brune ne saurait dire combien de minutes avaient défilé mais au bout d’un moment, notamment lorsque l’éclairage s’éteignit, elle se décida alors à rejoindre le château et fatidiquement les autres candidats. Évidemment, que la jeune femme appréhendait le premier contact avec tout les autres. Faut dire que rien n’allait dans son sens: son tempérament réservé et le fait d’entrer dans le jeu après eux. C’était déjà deux éléments de taille. Soit. La brune ramena son châle contre elle avant de sortir pour se diriger vers la résidence. Les candidats se dispersèrent rapidement -en espérant qu’elle ne les avait pas fait fuir avec son arrivée- et Léa demeura une demi-seconde à contempler l’immense pièce dans laquelle, elle avait atterrit. « Waw » souffla-t-elle époustouflée. Ils n’avaient vraiment pas fait dans la demi-mesure. C’était la première qu’elle vivrait dans une maison aussi majestueuse que celle-ci. Autant dire qu’il lui faudrait profiter si elle ne voulait pas regretter par la suite. Après quoi, la jeune indienne se mit à arpenter les couloirs dans l’espoir d’y trouver une chambre où dormir bien qu’au pire elle avait appliquerait son système D: le canapé ferait l’affaire. La belle n’était franchement pas compliquée. Cependant, alors qu’elle se plaignait intérieurement de la production qui n’avait même pas pensé à lui refiler une carte pour s’y retrouver, une âme charitable lui indiqua la chambre qu’on lui avait attitré. La chambre d’Arès. Puis, c’est de manière hésitante, sa manière en somme, qu’elle pénétra dans la pièce avant de n’y apercevoir qu’un jeune homme encore éveillé. Léa jeta un rapide coup d’œil en sa direction avant de balayer la pièce de son regard timide avant de revenir sur le jeune homme. Jeune homme au cheveux… non c‘était une blague « …bleus » marmonna-t-elle de manière incompréhensible, les yeux légèrement écarquillés comme effarée. Où avait-elle atterri ? Sa voix s’éleva, la sortant de sa torpeur. Ceci dit, entre temps, elle ne pu s’empêcher d’échapper un « Hein » hébété avant de secouer la tête. « Je…eh bien…ca dépend de la coloration » répondit-elle de sa voix hésitante. « …sinon, tu, tu peux toujours en refaire une d’une couleur correcte. » poursuivit-elle toujours aussi mal aisée avant que ses paroles fassent écho dans sa boite crânienne. Ca sonnait comme un jugement de valeur, or ce n'était pas du tout le sens initial de sa phrase. « …enfin non, je, pardon, c’est pas ce que j’voulais dire! » s‘exclama-t-elle soudainement, se répandant en excuses, et dans le mouvement faisant un pas en avant, vers lui. « Je…une couleur normale. Celle d’origine, je voulais dire » ajouta-t-elle sur le même ton avant de se pincer les lèvres et baisser légèrement le regard. Pourvu qu'il ne le prenne pas mal.

La réaction de la demoiselle était plutôt drôle. On aurait dit la version féminine de Dimitri, la beauté en plus. Même pas elle lui laissa en placer une. Non, en fait, son seul point commun avec Dimitri était qu'elle semblait relativement timide. Mais autant l'homme répondait par répliques mono-syllabiques, autant elle, elle se mettait à parler seule pendant une heure. Enfin, c'est ce qui ressortait de cet échange de très exactement vingt-cinq secondes. Cela dit, il n'avait rien contre les gens discrets et mal-à-l'aise en société. Au contraire, ça ne lui donnait qu'encore plus l'envie de creuser. Parce qu'il trouvait ça dommage que la plupart des gens se contentaient de ficher quelqu'un comme étant juste timide. Il ne doutait pas que sous ça, se cachait une personnalité riche et qui méritait tout autant d'être connue. Bref, l'écoutant finalement se débattre avec ses propres paroles, il éclata d'un rire frais, plus amusé que moqueur. « Je ne suis pas sûr d'avoir compris » plaisanta-t-il, de son sourire avenant. Abaissant légèrement son tas de feuilles, qu'il avait toujours devant la gueule, il hocha la tête. Solution de facilité. « T'inquiète pas, je vois ce que tu veux dire, et t'as raison, je crois que je vais faire ça. » Bon, plus facile à dire qu'à faire. La coloration bleue, pour ses cheveux, il l'avait trouvée dans les affaires que Indiana avait laissé dans la salle de bain, volontairement, par manque de temps, ou par désintérêt total, il n'en savait rien. Pas sûr qu'elle ait emporté avec elle une coloration châtain, ni même brun, et il doutait pouvoir en trouver ailleurs. Enfin, il ne renonçait pas à tout espoir, parce qu'ici, il fallait s'attendre à tout. « En attendant, je pourrai servir de veilleuse pendant la nuit » ajouta-t-il, sans se départir de sa bonne humeur. Il avait ses feuilles avec lesquelles jouer, pas de raison qu'il soit enragé. Il s'en serait voulu de péter une case sur cette femme qui être de ceux qui étaient incapables de faire de mal à une mouche, en plus.

Alors qu’elle faisait entrer de l’air dans ses poumons, et, par la même, stoppant son débit de paroles, le jeune homme en profita pour éclater de rire. Ce qui eut pour effet immédiat de la refroidir. Mais pas dans le sens où elle le prenait mal mais plutôt dans une optique de soulagement. Parce que oui, les paroles précédentes de la brune ne semblaient pas l’avoir offusqué, et tant mieux. Léa n’aurait pas supporté se mettre quelqu’un à dos dès le premier soir. Il annonça qu’il n’avait pas compris, Léa arqua un sourcil perplexe. Se jouait-il d’elle ? A ce moment, la jeune femme se sentie légèrement larguée mais ne pipa mot, se contenant de suivre le regard du candidat vers ses feuilles. Sa première envie fut de lui demander ce que c’était mais sa bouche n’était pas prédisposée à exécuter ses ordres. Plus tard certainement. Après quoi, le christ frappa le jeune homme de sa lumière et lui donna raison. Un petit sourire étira alors les lèvres de l’indienne, contente notamment d’avoir pu lui être utile. Une autre question germa dans son esprit mais se contenta de la noter dans un coin de sa tête. Quelques secondes filèrent, et, contre toute attente, Léa échappa un léger rire à sa remarque de la veilleuse. C’est clair qu’avec une couleur aussi criarde ce rôle saurait le combler. D’ailleurs en parlant de nuit « …je » commença-t-elle avant que son regard ne balaie la pièce, comptant le nombre lit ainsi que le nombre de candidat censés occuper la chambre. Simple calcul mathématique pour se rendre compte que soit il en manquait un -de lit- soit quelqu’un -peut être elle qui sait- était de trop. « …ne me dit pas que je dois dormir par terre » fit-elle avant de reposer son regard sur lui. Non que ca la dérangeait en soi, quoique peut être un peu quand même. Elle était venue faire Three Wishes, pas Koh-Lanta.