Que faire lorsque le temps était loin d’être clément et que tout le monde ou presque roupillait ? Le sport me semblait être une très bonne option et c’est peut-être pour ça que j’avais pris un repas copieux le midi pour être sûr de tenir la route pendant deux ou trois heures sans avoir la dalle. Je traversais la chambre dans laquelle je passais mes nuits pour sortir un pantalon de jogging gris d’une marque très célèbre, je baissais mon jean me retrouvant en boxer puis j’enfilais ce pantalon l’accompagnant d’une paire de baskets montantes Nike. Je partais dans le cellier pour prendre une bouteille d’eau et une serviette puis je rejoignais la salle de sport. Il y avait un garçon, torse nu qui tapait le punchingball, je n’étais pas homosexuel à la base et pourtant mon regard se portait vers son torse musclé et sexy ainsi que sur son aine, il était vraiment hot à regarder. Depuis que j’avais malencontreusement couché avec un homme je me sentais vraiment différent et j’avais vraiment du mal à accepter le fait que je pouvais être attiré par des personnes du même sexe que moi. Si mon père l’apprenait j’étais dans la merde parce qu’il n’y avait pas plus homophobe que lui. « Salut… Moi c’est Angel. » Je levais les yeux pour capter son regard avalant ma salive rapidement tout en m’approchant d’un banc de musculation qui me permettrait de soulever des poids plus ou moins importants.

Avril, ne te découvre pas d’un fil. Ouai, le dicton porte bien son nom. Quel temps de chien franchement ! Un coup il fait beau, un coup il pleut. Bref. Pas question de sortir pour risquer l’averse. Je préfère profiter du chalet pleinement et de toutes ses salles de divertissements. A commencer par la salle de sport. Oui, rien de mieux que d’aller me dépenser. Depuis quelques jours, j’ai l’air d’une larve à ne rien faire de mes journées. Il faut absolument que je remédie à ça. Donc me voilà, torse-nu, entrain de me défouler sur le puching-ball de la salle. Je me déchaine quitte à transpirer. Il parait que c’est sexy. Je demanderai bien l’avis au jeune homme me fixant étrangement et venant par la suite se présenter à moi. « Angel..angel.. hum.. t’es nouveau, non ? » Ouai, il ne me semble pas avoir déjà vu sa face quelque part et encore moins avoir entendu son prénom. Quant au prime, je ne m’en souviens plus trop. Je me rappelle juste d’un certain Noah et de la "ola" que j’ai faite en son honneur pour la mission individuelle. Qu’importe. Je scrute le jeune homme avec un air sérieux avant d’arrêter de taper sur le punching-ball. « Honte à moi, je ne me suis pas présenté. Sacha. » Je tends la main illico au candidat afin qu’il la serre. Je dois admettre qu’il est plutôt beau garçon.

Nous n’avions vraiment pas de chance, cette aventure devait être l’occasion de faire la connaissance d’un tout autre paysage et à la place nous nous retrouvions tous à tourner en rond, vingt-six personnes si mes souvenirs étaient exacts qui se marchaient sur les pieds à longueur de journée puisqu’il n’y avait de toute manière rien à faire d’autres. Personnellement je misais sur le sport pour évacuer la pression ainsi que pour m’aérer l’esprit, il y avait quelqu’un d’autre dans la pièce et honnêtement je m’en fichais, il était de plus très agréable à regarder, son corps légèrement humide à cause de la transpiration le rendait très sexy. Je me mordillais la lèvre inférieure, je ne voulais pas loucher sur les hommes même si à l’intérieur j’en mourais d’envie. Je me présentais une nouvelle fois, oui parce que depuis le début de la semaine je ne faisais pas grand-chose de plus à mon plus grand désespoir. « Angel..angel.. hum.. t’es nouveau, non ? » Je le regardais un instant, il avait fait une bonne déduction. « Oui, je suis arrivé samedi soir pendant le prime. » Je lui adressais un clin d’œil commençant à soulever des poids. « Honte à moi, je ne me suis pas présenté. Sacha. » Il s’approche pour me serrer la main, je repose ma barre le temps de lui serrer la main, décidément il fait très chaud dans cette salle, trop chaud à mon goût, je retire donc rapidement mon t-shirt, j’étais plus à l’aise maintenant pour faire du sport. « Si je te demande de me parler un peu de toi est-ce que tu vas partir en courant ? »

Me déchainant sur le puching-ball de la salle d’entrainement, voilà qu’un candidat au nom d’Angel vient m’interrompre. Tant pis. Le jeune homme est plutôt mignon et le voir loucher sur mon corps dénudé d’un air tout à fait sérieux me fait bien rire. Il n’y a rien de mal à apprécier les bonnes choses de la vie après tout. Ça, je l’ai bien compris et je ne me gêne pas d’ailleurs pour en faire de même avec le corps du jeune homme, une fois celui-ci dénudé. « Je ne suis pas le genre de mec qui fuit. Ou si peut-être. Mais je vais tacher de faire un effort pour toi. » Un fin sourire s’affiche sur ma frimousse tandis que je prend place derrière le banc de musculation du jeune homme. Ainsi, cela sera plus pratique pour continuer la conversation. En espérant que la vue de mes abdominaux et nombreux tatouages ne le perturbe pas trop en plein exercice. « Donc Sacha, 25ans, artiste de cirque. Je crache du feu, je jongle, je suis funambuliste, dresseur de tigres et.. voilà, je crois que c’est tout. » Je ne sais pas tellement quoi dire de plus que ces banalités. Banalités qui me décrivent parfaitement néanmoins. « Et toi alors.. Angel ?» Je susurre presque le prénom du jeune homme, encore en plein exercice physique. J’ai conscience que cela risque de le troubler. Ah ah. Sadique que je suis.

Il fallait être honnête, lorsque tu te trouvais face à un garçon comme Sacha qui avait un corps divin, qui était musclé à souhait et qui était tout simplement parfait il n’y avait personne pour ne pas loucher ne serais-ce qu’une demi seconde sur lui. Son torse me faisait baver et c’était presque avec regret que je déviais le regard pour me concentrer sur son regard très joli lui aussi. Merde mais qu’est-ce que j’avais depuis quelques temps à regarder les mecs, moi, le mec qui était jusqu’au mois dernier le plus grand hétérosexuel qu’il pouvait y avoir à New-York… Les choses étaient en train de changer et ça n’avait pas que du négatif à mes yeux. « Je ne suis pas le genre de mec qui fuit. Ou si peut-être. Mais je vais tacher de faire un effort pour toi. » Je le regarde un instant avec un petit sourire amusé, son humour me plait déjà. « J’en ai de la chance alors. » Je lui adresse un clin d’œil tentant de me concentrer mais les choses se compliquent lorsqu’il arrive juste au-dessus de moi, si je lève les yeux j’aurais une belle vue sur son corps et forcément je manque de me retrouver étranglé par le poids légèrement élevé de la barre que je soulevais depuis quelques secondes. « Donc Sacha, 25ans, artiste de cirque. Je crache du feu, je jongle, je suis funambuliste, dresseur de tigres et.. voilà, je crois que c’est tout. » J’ai bien du mal à me concentrer et pourtant il le faut, je ne veux pas craquer, je ne veux pas le désirer… Je ne peux pas et pourtant j’en meurs d’envie. « Et toi alors.. Angel ?» Je le regarde un instant et soulève une nouvelle fois ma barre de poids restant calme. Le fait qu’il susurre mon prénom me fait un petit effet, mon dieu des idées pas très catholiques m’envahissent, je me mordille la lèvre jusqu’au sang ou presque et décide de briser le silence histoire de me concentrer sur autre chose. « Angel, 24 ans, dresseur considéré comme « vétérinaire » dans un parc zoologique qui habite à New-York depuis toujours… Et pendant que j’y pense fais gaffe à ton cul si tu maltraite les tigres ! » On sait jamais, mieux vaut prévenir que guérir non ?

Me voilà donc positionné derrière le banc de musculation, au-dessus d’un Angel allongé, veillant à ce qu’il ne se blesse pas avec un poids. Car si le jeune homme est plutôt mignon, il faut avouer qu’il n’est pas très musclé. Enfin peu importe. La conversation suit son cour. Angel, qui a presque mon âge, qui habite New-York et qui est dresseur/vétérinaire dans un zoo, évoque la maltraitance des tigres. « Moi, maltraiter les tigres ?! » Je ris franchement, d’un air un peu hautain tout de même. Si en apparence je fais bonne figure, je ne reste pas moins offusqué par sa question. Pourquoi associer tout de suite dressage de tigre avec maltraitance ? Au contraire, je connais l’animal certainement mieux que moi-même et sait comment en prendre soin le mieux possible. « Tu sais, malgré les préjugés, nous ne sommes pas des monstres nous autres les artistes de cirques. La maltraitance d’animaux ça existe mais pas dans notre chapiteau. Au contraire, on veille minutieusement au bien-être des animaux. Nos tigres me connaissent depuis que je suis petit et m’écoutent au doigt et à l’œil. Je n’ai, jamais, ô grand jamais, utilité de fouet contre un animal. Le dressage marche à la récompense et non à la sanction. » Quand un sujet m’intéresse et que j’ai un bon interlocuteur je peux être un vrai moulin à parole. En voilà la preuve. « Mais ton métier m’a l’air très intéressant. Tu t’occupes de quelles espèces ? » Je vois bien le jeune homme soigné des singes étrangement. Mais il doit s’occuper de tout un tas d’animaux je présume.

Il est vrai que face à Sacha ma musculature ressemblait à celle d’un chipmunk mais je n’avais jamais vraiment été attiré par les grosses masses musculaires, celle du beau brun me semblait être parfaite, ni trop importante ni trop peu présente. De toute manière je ne voyais aucun défaut au physique de Sacha, il était tout à fait le genre de garçon qui était susceptible de me plaire, beau brun un poil mystérieux… Tout ce qu’il fallait à mon plus grand dam. Je lui demande de me parler de lui et il n’attend pas pour me fournir quelques informations sur sa vie, bien sûr je n’avais pas su me retirer du stéréotype concernant la famille du cirque, tellement d’animaux avaient été emmenés dans le zoo sur lequel je travaillais depuis un cirque pour cause de maltraitance que j’étais toujours légèrement sur la défensive mais Sacha n’avait rien d’un mec méchant je préférais tout de même le prévenir avec une pointe de dérision, bah quoi ? Je n’allais pas non plus lui faire un procès. « Moi, maltraiter les tigres ?! » Il riait jaune et je comprenais que j’avais peut-être été un peu trop franc, si j’avais pesé mes mots peut-être qu’il l’aurait mieux pris ? « Tu sais, malgré les préjugés, nous ne sommes pas des monstres nous autres les artistes de cirques. La maltraitance d’animaux ça existe mais pas dans notre chapiteau. Au contraire, on veille minutieusement au bien-être des animaux. Nos tigres me connaissent depuis que je suis petit et m’écoutent au doigt et à l’œil. Je n’ai, jamais, ô grand jamais, utilité de fouet contre un animal. Le dressage marche à la récompense et non à la sanction. » J’étais très attentif, je buvais ses paroles et chaque seconde Sacha me plaisait davantage, il avait vraiment quelque chose dans le regard qui faisait qu’on accrochait, en quelques minutes il avait réussi à me convaincre qu’il n’était pas un enculé qui frappait les animaux à tort. Je souriais. « J’ai plutôt dis ça au second degré mais je dois avouer que je suis rassuré à l’idée que tu sois quelqu’un qui traite bien les animaux… De toute manière la maltraitance n’entraine jamais rien de bon. » Je le regardais soulevant toujours quelques poids, il était juste au-dessus de moi, derrière ma tête et il aurait suffi d’un simple geste pour que je rentre en contact avec son corps, son torse chaud et musclé. Mon dieu mais qu’est-ce que j’avais aujourd’hui moi qui était si calme et en contrôle ? « Mais ton métier m’a l’air très intéressant. Tu t’occupes de quelles espèces ? » Je le regardais avec un petit sourire qui ne me quittais pas. « Je m’occupe de toutes les espèces dans le zoo mais je suis plutôt centré sur les espèces que l’on juge « dangereuses » les félins notamment ou encore les hippopotames et quelques variétés de primates… J’ai vu pas mal d’animaux et je pense avoir énormément de chance lorsque je me tiens face à des espèces qui sont en danger… Peu avant mon entrée dans l’aventure j’ai par exemple eu à faire un examen complet à notre nouvel habitant, un Ours Polaire… Oh je suis désolé, je te racontes un peu ma vie là… » Tout comme Sacha j’avais tendance à être un grand parleur lorsqu’on abordait des sujets qui m’intéressaient.

Angel m’a lancé sur un sujet qui me tient à cœur : le dressage de tigres et les rumeurs sur la maltraitance dans les cirques qui courent à ce sujet. Si j’ai conscience que cela existe malheureusement dans certains cirques, je me dois de défendre le mien à sa juste valeur en expliquant au brun calmement que je trouve ça inadmissible et que dans mon cirque cela se passe très bien et le dressage ne marche pas à la sanction et aux coups de fouets. Il est vrai que la question du jeune candidat m’a un peu offusqué mais je ne le lui en veux pas pour autant. Un peu maladroit mais un bon fond. « C’est sûr. Le tigre ne se révélera méchant que s’il est maltraité. » J’offre un sourire amical au brun qui se trouve en-dessous de moi. Je le rejoins totalement sur ce point. Cela me parait même être une évidence. Je parle là de tigre mais je pense que cela s’applique à tout animal. Le dresseur doit être très bien placé pour le savoir. « Non t’inquiète. Ton métier te passionne, c’est vraiment bien. » Je parle évidemment en connaissance de cause puisque moi aussi j’ai fais de mes passions mon métier. Quoi que pour ma part c’est assez particulier puisque je n’ai jamais connu autre chose que ça. Enfin quoi qu’il en soit, le candidat me fait très bonne impression. Je pense vraiment que l’on pourrait être bon ami dans l’aventure. Voir peut-être plus qui sait ?

Je me doutais bien que de le prévenir en quelque sorte contre la maltraitance des animaux dans les cirques que ce soit parti d’une bonne ou d’une mauvaise intension l’aurait blessé, il semblait être un mec gentil et compréhensif ce qui lui faisait gagner des points et gravir les échelons dans l’estime que je pouvais lui accorder en plus d’être un dieu vivant physiquement parlant puisqu’il était quand même en train de me faire baver depuis un quart d’heure environ avec son corps musclé juste comme il faut devant mes yeux qui n’étaient plus chastes depuis longtemps déjà. « C’est sûr. Le tigre ne se révélera méchant que s’il est maltraité. » J’étais bien d’accord avec lui, les animaux lorsqu’ils étaient maltraités pouvaient être vraiment horribles, j’avais déjà eu affaire avec certains animaux qu’on avaient pris à des cirques louches d’où mon expérience et mon jugement légèrement faussé. « Je suis bien d’accord… D’ailleurs tu sais que je me suis occupé de trois bébés tigres au début de ma carrière ? Ils ont grandis puisqu’ils ont quatre ans maintenant mais du coup ils sont vachement… Proches de moi en quelque sorte. » Des gens ne comprenaient pas ce lien fort qui pouvait s’installer entre des humains et des animaux et pourtant il était vraiment là. « Non t’inquiète. Ton métier te passionne, c’est vraiment bien. » Je souriais soulevant toujours cette barre de poids sans aucune difficultés. « C’est vrai… D’ailleurs si un jour tu n’as plus cette flamme au cirque tu ferais un bon dresseur dans un zoo… » Je lui adressais un clin d’œil, son amour pour les animaux était l’une des qualités principales pour ce métier. « Tu veux soulever un peu de poids ou faire quelque chose que je pourrais t’aider à faire ? »