Une nouvelle soirée s’annonçait et même si j’avais chopé une merde ce week-end je me sentais un peu mieux, les médicaments devaient faire effet puisque j’avais plutôt l’impression d’être euphorique en ce début de soirée. Cameron était déjà là et j’entendais des cris provenant des candidats, si Sacha m’avait bien expliqué le thème de cette petite fête était la peinture ce qui me laissait supposer qu’on aurait droit à une bataille de peinture ou quelque chose dans cet esprit soit quelque chose qui me plaisait totalement. Enfilant une salopette après avoir mis un boxer blanc et un petit débardeur qui me moulait légèrement ma musculature légère je rejoignais le salon restant prudent au moment de rentrer. Pas mal de personnes avaient déjà de la peinture plein le visage et je comptais bien organiser une rébellion sur l’organisateur qui semblait avoir été le premier à lancer un pot de peinture au visage de la pauvre Ellea. « Tous sur Cameron !!! » Bon je n’étais pas convaincant mais une fois armé d’un pot de peinture jaune il n’y avait plus à sourciller, je me dirigeais vers lui avec un petit sourire malsain avant de m’arrêter devant Noah un beau garçon que j’appréciais en plus de le trouver terriblement attirant. Je lui versais le contenu de mon pot sur le visage avec un petit sourire d’ange. « T’es sexy en jaune… » Je lui tirais la langue prêt pour réagir au cas où quelqu’un me réserverait le même sort.

Et moi qui croyais parvenir à rester le moins coloré de nous tous ce soir... c'était désormais rappé. Car, à l'image de mes camarades, j'arborais le look d'un véritable épouvantail de couleurs, et je me sentais tout de même vachement ridicule. Mais nous jouions tous le jeu, alors je n'aurais qu'à me préoccuper de mon apparence plus tard. Pour le moment, l'heure était à la fête. Bambi-Jane me fit alors une proposition plutôt tentante. « Bon, en attendant que je te sauce, toi et moi on va aller s'occuper d'Emmett, me chuchota-t-elle, avant de faire un pas ou deux vers moi, sauf si tu préfères repasser à la casserole d'abord » Un sourire crispé prit alors place au coin de mes lèvres. « Heu... non non j'y... j'y tiens pas forcément. Donc pro... proposition acceptée : occupons-nous du... cas Emmett. » Quelques pots de peinture se trouvaient disposés non loin de nous. J'en saisis donc un premier pour le tendre à BJ, puis un autre que je gardai à la main. Le sien se voulait rempli de peinture blanche, le mien de peinture turquoise. Nous risquions de faire un malheur avec ça. « Proie en vue. À... À L'ATTAQUE ! » Je lui fis signe de courir en direction d'Emmett comme j'entrepris moi-même de le faire. Là, je renversai le contenu de mon pot sur le jeune homme, avant de me rendre compte qu'il restait un peu de peinture turquoise au fond de celui-ci. Ni une ni deux, je reportai mon attention sur la première personne qu'il m'avait été donnée de voir ensuite... à savoir Saoirse. « Désolé... belle rousse. » Là, je déversai le reste de peinture turquoise présente dans mon pot sur la jeune femme, sans scrupule ni hésitation. Puis un détail me poussa brusquement à le lâcher, celui-ci tombant à terre. Mince, je n'avais pas vu que la demoiselle s'était saisie d'un pot de peinture verte. Argh, j'aurais mieux fait de m'abstenir, alors.

La soirée avait plus de succès à mes yeux que la précédente puisque les candidats semblaient s’amuser comme des petits fous. C’était mon objectif en plus de foutre un peu le bordel pour remplir les pages de ma rubrique lors des primes hebdomadaires. J’étais armé d’un pot de peinture vert que j’attendais de déverser sur le premier candidat qui mettrait les pieds dans cette pièce et Ellea avait été la malchanceuse, enfin, malchanceuse ça dépend de quel point de vue on se place puisque je représentais quand même une personne qui avait une certaine notoriété depuis sa sortie, j’avais même été engagé pour la première partie de deux dates à New-York pour le concert de Lady Gaga, un honneur et une proposition qui ne se refusait pas, je n’étais toujours pas devenu un artiste à part entière mais vivre de cette manière me plaisait, j’avais le temps de profiter de mon Sawyer avec qui la vie était toujours aussi belle depuis la première saison. C’est dingue de voir à quel point il était devenu romantique et son homosexualité lui allait plutôt bien, je ne regrettais pas d’avoir été un peu collant pendant quelques semaines dans l’aventure puisque l’amour que j’avais pour lui me rendait sublime. « Oh Cameron crois moi, ça tu vas me le payer ce soir ! » Je souriais amusé laissant tomber mon pot de peinture sur le sol puisqu’il était vide à présent. « J’espère que tu n’imagines pas me faire peur ? Non parce que si tu voulais m’effrayer c’est raté petite brune… » Je m’approchais d’elle pour admirer son coup de pinceau sur Freddie, tout le monde était dans le jeu et je m’amusais à regarder tout le monde prenant des notes de manière cérébrale pour ma rubrique de samedi.

Ce sourire forcé voulait tout dire. BJ aurait pu deviner la réponse de son camarade sans qu'il ouvre la bouche. Elle retint à moitié un gloussement devant sa mine crispée. « Heu... non non j'y... j'y tiens pas forcément, confessa-t-il. Donc pro... proposition acceptée : occupons-nous du... cas Emmett. » Cette fois, la petite brune n'éclata pas de rire, malgré l'envie qu'elle avait de le faire. Tout de même, le pauvre.. l'espace d'un instant, elle se demanda ce qui l'avait amené, lui, dans cette aventure. Mais l'heure n'était pas aux grandes questions existentielles, aussi laissa-t-elle celle-ci de côté pour se saisir du seau de peinture blanche que Dimitri lui tendait. « Proie en vue, indiqua-t-il avant de crier : À... À L'ATTAQUE ! » L'imitant, Bambi s'élança en direction d'Emmett qui, très rapidement, prit une très jolie couleur turquoise après l'intervention de Dimitri. Sans perdre une seconde, Bee vida à son tour ― et intégralement ― son pot sur son camarade de chambre avec un grand sourire. « On t'a euuuuuuu ! » ricana-t-elle alors que d'autres faisaient, à leur tour, leur entrée. D'ailleurs, non loin de là se trouvait Saoirse, encore étonnamment propre ― sans doute venait-elle d'arriver.. il n'y avait pas d'autre explication quant à l'absence totale de trace de peinture la concernant ― munie d'un seau et manifestement à la recherche d'une victime. Lorsque Dimitri lui balança le reste de son propre pot de peinture turquoise, BJ écarquilla les yeux. Décidément, ce garçon n'avait pas froid aux yeux. « Là, franchement, tu l'auras cherché » fit-elle en riant.

Bon, visiblement, Hortansia ne songeait pas à le réduire en bouillie dans l'immédiat. Tant mieux, d'ailleurs. Car Noah se voyait mal subir une course-poursuite improvisée. Ainsi donc, il considéra que sa camarade ne souhaitait pas riposter, du moins pas pour le moment, et s'éloigna d'avantage de la jeune femme. Mais alors qu'il croyait pouvoir passer le rester de cette soirée à observer ses camarades se décorer les uns les autres, il fut pour le moins surpris de voir soudain débarquer Angel, qui se positionna face à lui avant de lui lancer de la peinture jaune au visage. Eh merde, il ne l'avait pas vu venir. Sur le coup, Noah fut très surpris, puis il se mit à rire. Tout cela l'amusait, c'était évident. D'autant plus que les paroles de son camarade le ravirent, autant qu'elles le firent rougir, même s'il se doutait qu'il disait surtout cela pour se payer sa tête. N'était-ce pas le cas ? Probablement que si. Mais alors que son camarade semblait déjà vouloir l'abandonner - quelle honte - Noah le saisit par le bras pour l'attirer vers lui, un fin sourire trônant sur ses lèvres. Là, il se souvint que ses mains étaient encore recouvertes d'un peu de peinture. Alors, il posa un doigt sur le nez d'Angel pour y déposer une pointe de peinture rouge. Tout simplement. « Rien à ajouter, rien à enlever ... tu es parfait » déclara-t-il, tandis qu'il lui adressait un clin d'œil.

Je croyais être tranquille pour un moment. J'avais réussi à m'éclipser dans un coin pour éponger la peinture que Dimitri avait lancé sur moi. Malgré ses menaces, Bambi-Jane avait arrêté de me poursuivre et, visiblement, était passée à autre chose. Cela me laissait tout le temps d'enlever la peinture rose fushia (absolument magnifique, signalons-le) de mes cheveux et d'observer les autres candidats se battre à coups de seaux de peinture. Mais ma tranquillité ne dura finalement pas très longtemps. Tout d'abord, me phrase attira mon attention : « Bon, en attendant que je te sauce, toi et moi on va aller s'occuper d'Emmett » et je me fis méfiant. Et Dimitri de répondre : « Heu... non non j'y... j'y tiens pas forcément. Donc pro... proposition acceptée : occupons-nous du... cas Emmett. » puis d'ajouter : « Proie en vue. À... À L'ATTAQUE ! » et il ne s'agissait plus d'une simple de méfiance mais de réelle alerte. Je tentai de lui échapper mais trop tard, me voilà couvert de turquoise, Bambi-Jane se proposant d'aider Dimitri pour faire de moi une peinture humaine. D'humeur joueuse et à peine vengeresse, je les laissais partir s'occuper d'autres candidats, de vider d'autres pots de peinture et je m'essuyai rapidement le visage, puis j'allai chercher un pot de peinture noire (la pire des couleurs, n'est-ce pas ?), que je lançai et déversai sur Bambi-Jane, Dimitri et presque tous les candidats présents dans la pièce, en fait – moi-même j'en reçus un peu. J'évitai soigneusement les cheveux des candidats, mais tous avaient désormais un buste noir.

La peinture noire vient de prendre en traitre alors que tu te méfiais des représailles de Lust. Les couleurs volent à travers la pièce, tu ne sais plus trop où donné d'la tête. Heyyyyy. T'étais pas censée être de mon côté toi? Voilà que tu hurles sur le beau brun qui t'as pas loupé pour le coup. Tu te tournes vers lui, sourcils froncés, moue boudeuse, mains sur les hanches. T'as plutôt l'air inoffensive, mais t'as montrer à deux reprises que t'avais pas besoin d'un pot peinture pour colorer les personnes qui t'entourent.

J’arrivais tranquillement, en boudant, parce ouai ce n’était pas sympa de ne pas m’avoir attendu. Genre ils étaient déjà tous bariolé et moi j’étais là, encore tout immaculée. Je restais dans mon coin, mon pot de peinture cachée presque derrière mon dos. Parce que je sais que les gens sont des traitres ici et qu’ils pourraient tous m’attaquer sans pitié. Et puis Dimitri arrivait vers moi. Ooooh les timides, faut s’en méfier aussi. Et bien justement : « Désolé... belle rousse. » J’eus le temps de fermer les yeux, avant de recevoir de sa peinture couleur turquoise sur moi. AYYYYYYYYE ! Je suis baptisée maintenant. Je pouvais m’éclater. Genre, lui mettre ma peinture verte dans sur lui en retour. « Là, franchement, tu l'auras cherché» J’adressais un sourire tout gentil à Bambi, lui signifiant exactement qu’il me cherchait et que j’étais du genre tenace. S’il n’allait pas être aspergé maintenant, il le sera plus tard. Mais franchement, pourquoi remettre au lendemain, ce que l’on peut faire aujourd’hui ? Surtout quand il s’agit de conneries et de vengeance. Je pris de l’élan pour lui balancer une bonne partie de ma peinture, quand nous recevions tous de la peinture noire. NOOOON ! C’est moi qui devais lui en balancer ! Tant pis, j’étais partie pour. Je lui déversais alors sur le torse, une bonne partie de ma verte peinture, donnant une couleur horrible, mélangée avec le noir. « Moi j’suis pas désolée ! » Disais-je en sa direction, lui tirant la langue, avant de poser le pot à terre. Je trempais alors mes mains dedans, ne laissant pas Bambi comme ça, s’en sortir ainsi. Oh elle était bien gentille cette jeune fille. Je m’approchais d’elle et commença à lui laisser les emprunte un peu partout sur sa salopette (évitant quand mes les zones trop hard si vous voyez ce que je veux dire). Pour finir sur son visage. « T’es moins jolie, mais plus fun comme ça ! » Je sens que mon tour n’allait pas tarder. Je pris alors mes jambes à mon cou, contournant Dimitri, mais je tombais à terre, faisant une glissade. Le mélange de peinture tombé à terre, plus le plastique des bâches et ma salopette trop grande n’arrangeaient pas les choses.

J’avais une envie folle de m’amuser, de profiter d’une soirée qui s’annonçait mouvementée puisque tout le monde s’aventurait pour prendre un pot de peinture et le verser sur le premier qui approchait un peu trop près des autres. J’avais été rusé et Noah n’avait pas vu venir mon pot de peinture jaune que je lui avais renversé sur son visage d’ange me permettant de lui faire comprendre qu’il était très mignon, oui il était à mon goût et il n’était pas dans ma nature de cacher mes goûts surtout en matière de garçons –ou de filles d’ailleurs– Il m’avait regardé un instant, il semblait apprécier ce compliment que je lui avais fait ce qui me faisait également sourire. Sur le point de m’enfuir je me retrouvais très proche du beau brun au visage d’ange, il passait son doigt contre mon nez pour m’appliquer un peu de peinture rouge. Je me mettais à rire comme un imbécile devant la situation. « Rien à ajouter, rien à enlever ... tu es parfait » Je souriais baissant un peu la tête pour ne pas lui laisser voir que ce compliment qu’il me faisait bien sûr au second degré me plaisait. « Et moi je peux ajouter un peu de peinture sur tes lèvres ? » Pour ses lèvres ? J’en ai aucune idée, une envie subite.

« On t'a euuuuuuu ! » s'exclama Bambi-Jane aux vues d'un Emmett désormais recouvert de peinture blanche et turquoise. Nous nous étions en effet ligués contre le jeune homme, suite à une proposition de la demoiselle que j'avais préféré ne pas refuser. Par ailleurs il m'était resté un peu de peinture turquoise au fond de mon pot. Je n'avais donc pas hésité à en déverser le contenu sur l'une des dernières arrivées dans le salon, à savoir Saoirse. La pauvre se prit donc une bonne dose de peinture turquoise sans réellement s'y attendre. « Là, franchement, tu l'auras cherché » rétorqua Bambi-Jane, amusée, tandis que je m'en faisais maintenant un peu pour ma survie dans ce salon. Parallèlement à ça, en guise de riposte, nous eûmes tous - sans exception - droit à de la peinture noire jetée énergiquement par Emmett. Il avait pris soin de ne viser que nos torses, évitant ainsi nos cheveux. C'était déjà ça. Seulement Saoirse avait entreprit au même moment de me balancer de sa peinture, ce qui fit qu'au final je reçus et de la peinture noire par le grand brun, et de la peinture verte par la belle rousse. « Moi j’suis pas désolée ! » affirma-t-elle, non sans fierté et moquerie. Elle se jeta ensuite sur Bambi-Jane, avant de glisser sur de la peinture répandue sur le sol plastifiée et de tomber à terre. Une proie facile. Je sautai donc rapidement sur Saoirse, me trouvant désormais à califourchon sur la demoiselle, après avoir préalablement raclé mes mains sur le sol, celles-ci se retrouvant désormais recouvertes de milles et une couleurs. Là, je vins étaler mes mains sur son visage, tout en ricanant comme un gamin. Ce que je pouvais m'amuser, ce soir.

Finalement, et contre toute attente, cette soirée peinture plaisait beaucoup à Noah. Pourtant, celui-ci avait beaucoup hésité avant de s'y rendre, considérant qu'il serait préférable pour lui d'éviter de terminer multicolore, ce qui ne lui irait pas tellement au teint. Mais il s'y était rendu malgré tout, et n'avait pas tardé à être aspergé de peinture. Et justement, il devait désormais faire face à Angel, qui avait lui aussi décidé de s'en prendre à lui, à coup de peinture jaune s'il vous plait. Bien entendu, tout cela amusait grandement Noah, qui était loin de s'offusquer pour si peu. Et même, il s'était permis de riposter à sa manière, en attirant son camarade vers lui et en se permettant de déposer une pointe de peinture sur son nez. Ensuite, il lui fit savoir qu'il était parfait. Ah oui, vraiment, il l'était. Mais alors qu'il se demandait sérieusement quelle vengeance lui réserverait son camarade, celui-ci lui proposa de lui mettre un peu de peinture sur les lèvres. Sur le coup, Noah écarquilla les yeux, un peu surpris. Mais il se laissa prendre au jeu, comme toujours. « Tu peux » fit-il d'une petite voix, et dans un fin sourire. « J'espère juste que je ne vais pas en ingérer, je crois que c'est pas très bon pour la santé » reprit-il, tandis que son sourire s'animait d'avantage.

A sa grande surprise, Bee vit le pauvre Emmett, que Dimitri et elle venaient d'asperger, s'éloigner sans répliquer, sans même protester. Elle haussa un sourcil, tout en le suivant des yeux. Sérieusement, il se laissait faire ? Le jeu n'était plus drôle, en c― ah, non, manifestement, non, il n'avait pas l'intention de se laisser faire, désormais armé d'un seau de peinture.. noire. Oh damn. Il n'allait tout de même pas oser..? « Ah, bordel, nan, pitié ! » glapit-elle en le voyant revenir sur ses pas. Par bonheur, il évita leurs visages mais ils se retrouvèrent bientôt le buste entièrement noir, ce qui, il faut le noter, n'était pas franchement jolie. Avec une moue mi-dégoûtée, mi-amusée, Bee passa les mains sur sa salopette dont le jean était donc passé du bleu au noir en un clin d'oeil, recouvrant au passage ses paumes et ses doigts de peinture. « Eurgh, sérieux, Emmett, ça, c'est un flagrant manque de goût ! » lança-t-elle avant d'être sauvagement agressée par Saoirse qui appliqua plusieurs fois ses mains, toutes de vert couvertes, sur son cou, son abdomen et ses joues. La petite brune éclata de rire. Lorsque la candidate la libéra enfin, elle s'essuya la joue droite du revers de la main, oubliant au passage la peinture noire qui la recouvrait. Fichu Emmett. Il ne payait rien pour attendre, le bougre. BJ le rejoignit en quelques enjambées et, sur la pointe des pieds, colla sans trop de douceur ses mains sur chacun des joues de l'impudent, puis les passa sur son nez et son front, barbouillant le moindre centimètre carré de peau disponible. « Ah bah voilà un joli petit dalmatien ! » ricana-t-elle, avant de reposer les mains sur ses hanches déjà sales, les yeux levés vers lui. A ce stade-là, au lieu de contempler son œuvre, peut-être aurait-il mieux valu fuir.

En retard, à la bourre, comme toujours. Tim avait encore du mal à se faire au rythme d'une semaine dans le chalet, si bien qu'il en avait oublié la soirée, reclu dans sa chambre, écoutant son lecteur mp3 sur son lit. En remarquant que personne ne bougeait dans la maison, il s'était souvenu que, le lundi soir, c'est la soirée. Merde alors, il avait zappé l'affaire. Il était encore temps de s'y rendre, surtout que c'était soirée lancé de peinture à gogo, ça promettait d'être hilarant. Enfilant vite fait un t-shirt auquel il ne tenait pas et un pantalon simple, il descendit à pieds nus dans le salon, où il tomba sur.. un vrai champ de bataille. Des candidats colorés de partout, de toutes les couleurs, les murs badigeonnés de peinture. Encore heureux que la prod les avait recouvert d'une sorte de plastique pour les protéger. Tim ne se sentit plus, voulant prendre part à la bataille. Il courut dans le jardin chercher un pot de peinture violette et revint dans le salon en quatrième vitesse. Emmett faisait des ravages avec son pot de peinture, et venait d'asperger Bambi, apparemment. Tim remarqua alors Angel et Noah très proches, Noah faisant tendrement un petit bout de nez rouge à Angel. En grand emmerdeur de son genre, Tim se rua près d'eux. Prenant un air totalement pas crédible de petit enfant choqué, il fit l'offusqué. « Hé, pas touche à mon Noah, il n'y a que moi qui peut l'embrasser. » Il venait d'entendre les deux hommes parler de lèvres. Il balança son pot de peinture entier au visage de Angel, qu'il ne connaissait d'ailleurs pas – à part de réputation de vieux dragueur. Et puis, il s'empara des lèvres de Noah, comme ça sans un mot. Un instant de folie, de gaminerie à la Timothé. Et puis peut-être un soupçon de possessivité ?

Soirée peinture. Et quoi ? Me voilà en retard ! Merde, quelle idée aussi d'aller me balader en forêt. Comme un con je m'étais perdu. J'avais tourné en rond pendant pas mal de temps, avant de finalement retrouver mon chemin. La prochaine fois, je ferais comme le petit Poucet, et sèmerais des miettes de pain derrière moi ! Quoi qu'il en soit, me voilà terriblement en retard pour cette soirée, que j'attendais avec impatience en plus ! En vrai gamin que j'étais, une bataille de peinture, évidemment que j'allais vouloir y participer. En rentrant, je pus constater vite fait le carnage que c'était dans le salon. Mais d'abord, il fallait que je me change. Je montai donc quatre à quatre les marches de l'escalier, pour aller récupérer une tenue adéquate. Une fois mon espèce de bleu de travail enfilé, hop, directement le salon, où se déroulait les festivités. J'arrivais pile lorsque Dimitri se trouvait à califourchon sur Saoirse et Tim en train d'embrasser Noah.  « Dites, y a des chambres pour ça ! » leur lançais je pour les taquiner. J'avais chipé discrètement un pot de peinture rose, et lançai le contenu sur Timothé (qui était encore tout propre), et par extension Noah, puisqu'il était collé à ses lèvres.  « Pour vous calmer » Haha. Sur ce, je filai à l'anglaise dans un coin de la pièce avant de subir des représailles.

J’étais à présent de couleur noire et turquoise. Oh je supposais que je n’allais pas m’en sortir avec seulement ça ; je n’allais pas rester bicolore bien longtemps. Franchement je m’en fichais totalement, tant que nous nous amusions, parce que franchement, ce n’est pas forcément la fête tout les jours par ici. J’avais alors attaquée Bambi qui ne me semblait pas encore assez colorée, avant d’essayer de m’échapper comme une lâche, bah ouai. Sauf que la peinture à terre se vengea à leur place, en me faisant tomber. Je lâchais un rire, rapidement amplifiée par Dimitri qui profitait de ma position de faible pour m’attaquer lâchement. C’est vraiment méchant de faire ça… et en plus, il n’était franchement pas gentil. Oh bah non. Non seulement il se jetait littéralement sur moi, me bloquant alors tout mon corps, mais en plus il me repeignait tout mon visage en un horrible mélange de couleur. Encore, si c’était un peu mélange, mais là. « Dites, y a des chambres pour ça ! » Je tournais ma tête pour découvrir Milo, puis Timothé et Noah. Je lâchais un rire, avant de revenir à Dimitri. « Arrêtes ! » Essayais-je de crier, mais c’était impossible. J’avais trop envie de rire. Et puis l’entendre rire aussi, c’était fabuleux quoi. Après avoir essayé de me débattre, en vain évidemment parce qu’il était trop fort pour moi, je finissais par me laisser faire, fermant les yeux pour au moins ne pas en recevoir dedans. Je continuais de rire avec la bouche fermée. Oh, mais je ne comptais pas être aussi mignonne que ça : le laisser faire sans rien dire, sans me rebeller. Quand je rouvris mes yeux, je vis un petit pot abandonné vraiment pas loin de nous. Je fis alors ma tête de chien battue à Dimitri. Oui, je sais qu’il ne peut pas y résister et j’étais sur que même avec de la peinture plein la figure, il ne résisterait pas. Ca ne fonctionnait pas vraiment en fait. Ooooh tant pis on emploi les grands moyens : je réussi à délivrer l’un de mes bras et j’entrepris de le chatouiller. J’en fus alors presque libérée, ce qui me permît d’attraper ce pot avec un fond de couleur violet. Je trempais mes mains dedans et je lui colorais alors le cou, puis je l’aspergeais avec le fond de ce pot. « J’adore ce violet ! Il te va bien au teint ! » Ajoutais-je, en lui tapotant les joues.

Un peu suicidaire le petit Noah. J’aurais au moins apprit un truc sur lui aujourd’hui. Je me reculais tout doucement dans l’espoir d’éviter ses mains toutes pleines de peintures. Je n’avais aucune envie d’en recevoir sur mon visage, en plus de mes cheveux. Je fus bien vite coincée et prise au piège en sentant un mur derrière moi. Je balançais quelques injures dans ma tête, mais veillais à garder le sourire. Je fermais les yeux en sentant les mains du candidat se déposer sur mes joues afin de m’étaler de la peinture. Je ne savais pas de quelle couleur elle était, mais ça devait être un peu un mélange de tout. « Je suis tout le temps belle, mais je pense à la galère que je vais mettre pour enlever tout ça » je soupirais et le vis s’éloigner. Il me le payera de toute façon. Je pouvais à présent penser à m’attaquer aux autres, mais fus très vite asperger de peinture noire. Ce ne devait pas être le but d’Emmett, voulant principalement s’attaquer à Bambi, mais l’intention y était. Enfin, c’était le jeu et il recevrait sans doute très vite de la peinture de ma part. Je ne tardais pas à rejoindre Bambi-Jane, un second pot de peinture dans la main. « Un peu d’aide ma très cher ? » un grand sourire s’afficha sur mes lèvres. Cela faisait fort longtemps que je ne lui avais pas parler dit donc. Cette activité sera une bonne occasion.

Je ne saurais dire pourquoi mais ce soir j’étais d’humeur coquine, j’avais envie de flirter d’une manière plus ou moins voyante et Noah semblait être le parfait candidat pour m’aider bien que je ne le connaisse pas énormément. Ce que je savais sur lui me plaisait et c’était le principal, sans attendre je m’étais rué sur lui pour jeter le contenu de mon pot de peinture sur sa petite gueule d’ange et il avait répliqué en s’occupant de mon nez avec une autre couleur de peinture. Je lui proposais d’ajouter une petite touche de coloration à ses lèvres et j’attendais sa réponse avec impatience. « Tu peux » Je souriais content d’avoir cette occasion. « J'espère juste que je ne vais pas en ingérer, je crois que c'est pas très bon pour la santé » Je le regardais un instant ne pouvant pas me retenir de sauter sur l’occasion. « Si tu meurs… Promis je te ferais du bouche à bouche. » Je me mordillais la lèvre inférieure avec un petit sourire suggestif prêt à m’occuper de lui appliquer une touche de peinture lorsque Timothé vint nous embêter. « Hé, pas touche à mon Noah, il n'y a que moi qui peut l'embrasser. » Sans prévenir il me lançait le contenu entier de son pot de peinture en pleine gueule, j’allais repasser pour la propreté. Je tournais la tête lorsqu’ils se roulaient une pelle pas franchement intéressé… Sauf par Noah d’accord ! Dimitri nous sauvait la vie à tous en leur lançant un pot de peinture dessus. « Merci Dimitri t’es le meilleur. » Lorsque Timothé reculait je prenais avec joie un pot de peinture que je m’appliquais à verser lentement dans ses cheveux tout en soulevant son habit pour que tout le contenu coule contre son corps. « Pas touches à mon petit Noah… Et puis… Tu n’as hélas pas le monopole de ses lèvres chéri. » Je m’approchais de Noah à qui je roulais une petite pelle sensuelle sans avoir une seule pointe de gêne, je reculais lentement lui adressant un petit clin d’œil. « Je serais dans le coin si tu as envie qu’on recommence. »

À l'évidence, j'aurais du me douter qu'asperger la totalité des candidats présents dans la pièce de peinture noire ne serait pas sans conséquence. Tout le monde pesta contre moi et contre mon choix de couleur qui, à mon sens était audacieux et efficace, au leur c'était juste un manque de goût. En fait, je n'aurais pu trouver plus salissant. L'espace de quelques instants, j'eus l'espoir que personne ne chercherait à se venger. Ils étaient tous occupés à se battre les uns les autres et, si mon attaque à la peinture noire avait été mal vue, ils me laissèrent cependant tranquille. Pour quelques instants seulement. Bambi-Jane avait décidé que je méritai quelque punition. Aussitôt qu'elle en eut fini avec Saoirse, elle se reporta sur moi. Je n'eus pas le temps de lui échapper, bientôt ses mains barbouillèrent mon visage de peinture – et de toutes les couleurs, s'il vous plaît. « Ah bah voilà un joli petit dalmatien ! » dit-elle en se reculant pour admirer le résultat. J'aurais presque aimé avoir un miroir pour voir ça, moi aussi. Si j'étais dans le même état qu'elle – et je n'en doutai pas – ça ne devait pas être beau à voir. Mais si elle croyait que j'allais la laisser me peindre le visage dans rien dire, elle se mettait le doigt dans l'œil. Je passai mes mains devant mes yeux pour y voir un peu plus clair et réfléchis à une possible vengeance. « Un peu d’aide ma très cher ? » Seulement voilà qu'Hortansia s'en mêlait, proposant son aide à BJ. Elles s'y mettaient à deux contre moi. Et Hortansia avait un pot de peinture plein, alors que le mien était presque vide. Je le laissai tomber au sol, levai faiblement les mains en l'air. « C'est bon, je rends les armes. » déclarai-je solennellement. Intérieurement, j'entrepris d'échafauder un plan B

Une blonde ou, plutôt, ce qui devait avoir été une blonde avant d'entrer dans la pièce et que Bee reconnut comme étant Hortensia parvint soudainement aux côtés de la petite brune. Tiens. Ça faisait longtemps. « Un peu d’aide ma très chère ? » proposa la blondinette toute barbouillée. Son visage était couvert d'un mélange difficilement définissable, contrairement à son buste tout noir. Bee remarqua alors le seau que portait sa camarade. Ceci expliquait cela. La brunette regarda brièvement Emmett avec un sourire carnassier. Il allait passer un sale quart d'heure. « J'accepte ton aide avec joie ma douce » minauda-t-elle avant de tremper ses mains dans la peinture. Elle appliqua une tape amicale sur les fesses d'Hortansia, y laissant l'empreinte très nette de sa main. « J't'en prie.. balance la sauce ! » ricana-t-elle, regardant à nouveau Emmett. Du coin de l’œil, elle vit Angel déverser le contenu d'un autre seau de peinture sur l'un des derniers candidats à les avoir rejoint, mh, Timothé, selon ses souvenirs, avant de fondre sur la bouche de Noah― Noah, le type dont elle partageait le lit, était gay ? Ou curieux peut-être ? Emmett éclipsa cette réflexion-là, lorsqu'il lâcha brutalement le seau qu'il avait en main pour lever les bras. « C'est bon, je rends les armes » marmotta-t-il. Bee ne le crut qu'à moitié. C'était un mec et les mecs, par définition, étaient plutôt du genre fourbes quand il s'agissait de jouer. Elle éclata de rire. « Mh, est-ce qu'il a été dit qu'on devait avoir pitié quand ils nous ont annoncé cette soirée ? demanda-t-elle, d'un ton faussement innocent, en se tournant vers Hortansia. Regarde-le, là, sans défense, le pauvre chéri » Posant délicatement son coude sur l'épaule de la jolie blonde, elle s'appuya contre elle, une petite moue pleine d'une compassion feinte sur le visage.

Alors comme ça, Angel prévoyait de déposer un peu de peinture sur les lèvres de Noah ? Quelle idée. Pour autant, Noah était prêt à se laisser faire. Déjà parce qu'il n'avait pas la moindre volonté et qu'on pouvait tout obtenir de lui, mais aussi parce que cela avait tendance à l'amuser. Un rien pouvait l'amuser, en fait. Son camarade lui proposa alors de lui faire du bouche à bouche en cas de mort subite, ce qui eut tendance à l'amuser autant qu'à l'embarrasser. Ses joues se mirent à rosir légèrement, mais il cacha plutôt aisément la gêne qui s'était emparée de lui. Décidément, Noah s'embarrassait pour pas grand chose. Mais alors qu'il s'attendait maintenant à recevoir un peu de peinture au niveau des lèvres, il fut pour le moins surpris de voir surgir Timothé, qu'il n'avait même pas vu entrer dans la pièce à vrai dire. Celui-ci s'approcha donc d'Angel et lui, déclarant qu'il était le seul à pouvoir embrasser Noah. Hm, pardon ? Et là, sans que le jeune brun ait pu faire quoi que ce soit, son camarade - Timothé - prit possession de ses lèvres. Un baiser surprenant, quoi qu'agréable. Un baiser qu'il se permit de prolonger un - très - court instant avant de se reculer légèrement, tout à fait troublé par ce contact. Oh mon dieu, que venait-il de se passer au juste ? Il n'était pas certain de le savoir. Noah eut été tenté de lui demander une brève explication - comme si c'était son genre, hein - mais leur camarade Milo crut judicieux d'apparaitre à cet instant précis, ne se privant pas pour les arroser de peinture. Génial. Maintenant, il était encore plus crade que précédemment. Bon, et maintenant, qu'est-ce que cette soirée lui réserverait-elle encore ? Et bien, un nouveau rebondissement, pardi. Car Angel revint à la charge, reprenant la parole et ne tardant pas lui aussi à embrasser Noah. Mais ... mais ... mais ... Bon sang, il n'y comprenait plus rien. Pourquoi tout le monde l'embrassait tout à coup ? Noah resta pétrifié sur place, une nouvelle fois, lorsqu'Angel se recula, lui adressant un clin d'œil et s'adressant à lui. « Je ... » commença-t-il, sans parvenir à terminer sa phrase. Pour le coup, il ne savait même plus quoi dire. Tout était si ... étrange. Oh oui, vraiment étrange. Et lui, il était désormais rouge écarlate. Pas tellement surprenant.

Je ne savais vraiment plus où donner de la tête. Tout d'abord je m'étais retrouvé à califourchon sur Saoirse, barbouillant au passage la jeune femme de peintures variées. Entre temps, Milo nous avait interrompus, Saoirse, Noah, Timothé et moi. En effet si le fait que je me retrouvais carrément sur Saoirse pouvait sembler étrange, que dire de ce qu'il se passait entre les deux jeunes hommes alors... « Dites, y a des chambres pour ça ! » fit alors Milo. Oh mais le jeune homme se faisait de bien belles illusions, si vous voulez mon avis. Ça n'était jamais qu'un petit jeu entre Saoirse et moi. La jeune femme, d'abord impuissante, tenta de se débattre « Arrêtes ! » cria-t-elle. Elle était, tout comme moi, presque en train de s'étrangler tant elle riait. Puis réalisant qu'elle ne pouvait rien contre moi, elle sembla un instant baisser les bras avant de réagir... de façon spontanée. En effet, la belle rousse parvint sans que je ne sache réellement comment à libérer l'un de ses bras. Il ne lui fallu pas deux secondes pour entreprendre ensuite de me chatouiller et, par conséquent, de me dominer. Elle profita du fait que je n'étais quasiment plus en position de force pour tremper ses mains dans ce qu'il me sembla être un pot de peinture violette... et finalement m'en mettre dans le coup, et sur les joues. « J’adore ce violet ! Il te va bien au teint ! » Je réalisai que désormais je n'étais plus le plus fort. Je relâchai donc mon emprise, laissant la demoiselle se relever ou du moins s'échapper. En fait, j'avais reçu malencontreusement une goute de peinture dans l'œil, ce qui ne me fit pas franchement du bien. Je plaçai alors l'une de mes mains sur celui-ci, grimaçant et ne voyant donc plus qu'à moitié. J'étais clairement en position de faiblesse, mais aussi plein de peinture désormais sèche. De l'autre côté, c'était très chaud : Noah se voyait embrassé par deux hommes en l'espace de cinq minutes. En voilà un qui était bien chanceux, ce soir. Je me déplaçai en titubant jusqu'à trouver avec la paume de ma main libre un mur contre lequel je m'adossai. Une petite pause ne pouvait pas me faire de mal, au moins pour me débarrasser de cette peinture qui me rendait à moitié aveugle... Comment ? Ah ça, c'était autre chose mais j'allais bien trouvé. Espérons au moins que les autres se montreraient indulgents, au moins cinq minutes. Mmm, mais pouvait-on réellement espérer ça d'eux ?

Je laissais apparaître un grand sourire. Je m’apprêtais alors à lui verser l’intégralité de mon pot de peinture juste après la claque sur mes fesses qui me paraissais normal, j’étais loin d’être gênée, mais m’arrêta d’un coup. Avoir pitié de lui, voilà une phrase qui suscitait un petit moment de réflexion. Je tournais alors ma tête en direction de celle de Bambi, tirant exactement la même tête, une petite moue sur le visage. « Le pauvre… » dis-je avant de rigoler. « Tant pis ! » sans attendre une minute de plus et sans aucune pitié, je lui versais l’intégralité de mon pot de peinture sur lui. J’y avait été peut-être un peu fort, mais je devais avouer que j’y avais pris un très grand plaisir. « Ne t’en fais pas mon chou, je t’aiderais à te rincer après si tu veux » un petit sourire esquiva mes lèvres tandis qu’à l’aide de mon indexe, je relevais son menton pour apercevoir ses yeux. « Nous sommes de véritables artistes Bambi ! » lui déclarais-je avec enthousiasme.

A la vue de l'expression qu'affichait Hortansia, qui s'était tournée vers elle, Bee ne put retenir un ricanement, sachant pertinemment ce qui allait suivre. « Le pauvre…, fit-elle avant de se marrer, tant pis ! » Et ni une, ni deux, elle balança avec un entrain non feint la totalité du contenu de son seau sur Emmett. Bambi ne put retenir un nouveau ricanement devant le jeune homme, ruisselant de peinture, des pieds à la tête. « Ne t’en fais pas mon chou, reprit Hortansia, je t’aiderais à te rincer après si tu veux » Tiens donc. BJ, pourtant souriante, haussa un sourcil devant la proposition tandis que sa camarade relevait délicatement le menton du pauvre Emmett d'un doigt. « Nous sommes de véritables artistes Bambi ! » s'exclama-t-elle, enjouée. La petite brune hocha la tête, d'un air convaincu, les yeux fixés sur le candidat devant elles. « Totalement, il est magnifique maintenant, approuva-t-elle avec un grand sourire satisfait, c'est dingue ce qu'un pot de peinture peut faire, pas vrai Emmett ? » ajouta-t-elle, d'un ton innocent.

Hortansia et Bambi-Jane s'étaient liguées contre moi. À deux contre un. Sans compter que j'étais désarmé. « Mh, est-ce qu'il a été dit qu'on devait avoir pitié quand ils nous ont annoncé cette soirée ? Regarde-le, là, sans défense, le pauvre chéri » J'avais un petit espoir donc, même si je n'y croyais pas tellement. À mon avis, BJ posait plus la question pour la forme. Ou, même si elle se posait vraiment la question, je doutai qu'Hortansia aie pitié, je commençais à la connaître. Je ne fus donc pas très surpris de l'entendre dire : « Le pauvre... Tant pis ! » pour ensuite vider la totalité de son pot de peinture sur moi. Merci bien. Désormais, je dégoulinais littéralement de peinture. Multicolore, en plus. « Ne t’en fais pas mon chou, je t’aiderais à te rincer après si tu veux » eut-elle l'audace de me proposer après coup. Elle ne payait rien pour attendre. Je la laissais fêter sa victoire avec Bambi-Jane, remarquant au passage qu'elles n'étaient pas peu fières d'elle. « C'est dingue ce qu'un pot de peinture peut faire, pas vrai Emmett ? » renchérit BJ. « Mouais... » fut tout ce que je fus capable de répondre. Et Hortansia s'approcha de moi, releva mon menton à l'aide de son index. « Viens par là. » dis-je. Je la pris alors dans mes bras, répandant une bonne dose de peinture sur elle. À mon goût, Hortansia avait été bien épargnée pour le moment, il fallait corriger ça. La tenant dans mes bras, j'en profitai pour mettre son visage contre mon torse – ou plus précisément, sur mon T-shirt tout imbibé de peinture. Là voilà qui avait le visage tout recouvert de peinture, maintenant. Une bonne chose de faite. Au tour de Bambi-Jane, à présent. Rapidement pour ne pas qu'elle prenne la fuite, je plongeai mes mains dans le fond de peinture noire qui restait dans la pot. Juste assez pour avoir les mains dégoulinant de peinture. « Et voilà pour toi. » J'attrapai vite Bambi-Jane et passai mes mains sur son visage, comme elle-même me l'avait fait, et ainsi lui fis de belles joues toutes noires. Entre autre.

Manifestement, Emmett ne partageait pas son avis quant aux bienfaits de la peinture. « Mouais... » marmotta-t-il, pas convaincu. Pauvre biquet, va. « Viens par là » ajouta-t-il à l'intention d'Hortansia qu'il encercla soudainement de ses bras, à la grande surprise de Bambi. D'accord, il ne voulait sans doute que la barbouiller de peinture, mais quand même. Elle était là quoi. On respire Bee. Faisant mine de se désintéresser du couple enlacé, elle jeta un coup d'oeil aux alentours. A quelques mètres de là, apparemment en difficulté, Dimitri trouva appui contre un mur. Son visage était barbouillé de diverses couleurs. Bambi-Jane fronça les sourcils, se demandant ce qui avait pu l'amener à s'éloigner des autres. « Et voilà pour toi » lança joyeusement Emmett, la sortant de ses pensées. Avant même qu'elle ait pu esquissé le moindre geste, il saisit son visage, ses grandes mains dégoulinantes de peinture noire fraîche. La petite brune grogna, se débattant légèrement. Sa frange s'échappa des épingles à cheveux qu'elle avait disposé ici et là pour la retenir. Bon, là, c'était clair, elle était couverte de la tête au pied et rien, pas même ses boucles brunes n'avaient échappé aux douches offertes par ses camarades. « D'accord, d'accord, D'ACCORD, ON FAIT LA PAIX ! » glapit-elle en posant ses mains sur celles d'Emmett dans l'idée, non pas de lui rajouter du noir, mais de les écarter de son visage. Elle se sentait minuscule, là, les joues entre ses grands doigts. Bon, déjà en temps normal, elle éprouvait un vague complexe d'infériorité, entourée par toutes ces gazelles hautes sur pattes, mais là, c'était encore pire. « Dimitriiiiiii ! lança-t-elle en rejoignant l'interpellé lorsqu'elle se fut libérer de l'emprise de son camarade. Reste pas tout seul, tu vas faire une proie facile.. ça va ? » s'enquit-elle, un peu inquiète.