Je ne suis absolument pas douée pour la cuisine. Mis à part les basiques, je ne suis pas du genre cordon bleu. Si je pouvais m’écouter, je ne ferais même jamais à manger ; à la place, je me ferais toujours livrer des repas. Je me suis toujours forcée pour Isla, mais elle n’est que la seule raison de mon investissement en cuisine. Quelle image je lui donnerais, si je ne faisais jamais à manger moi-même. Oh et puis, je ne peux pas mentir, j’aime bien lui faire de temps en temps des cookies. Ouai, elle n’a pas encore quatre ans, mais elle aime déjà ça… et puis en plus, aujourd’hui, c’est genre la fête des mères quoi. Je sortais une plaque du four, avec des cookies aux pépites de chocolat bien dorés, que je posais sur le plan de travail, manquant de me brûler. Ouep. On est dimanche matin. Je suis en pyjama. Et je fais des cookies. J’esquissais un sourire, avant de poser mes coudes sur le plan de travail et sortir la photo d'Isla que j'avais dans mon pyj-mama. Dieu qu’elle me manque ma fille et j’espérais que la production pouvait faire un petit geste pour moi, ou un petit cadeau en me m’étant en contact avec elle. Je crois que je rêve bien, mais l’on ne sait jamais en fait. J’ai bien le droit de rêver le jour de ma fête non ? Autant dire que ce n'était pas mon jour. Je lâchais un soupire, tout rangeant la photo, avant d'aller prendre une assiette pour mes gâteaux. Au loin, je vis Dimitri arriver vers la cuisine. Je me dépêchais de mettre le tout de façon présentable sur l’assiette, prenant le soin d’enlever la plaque encore brûlante. « Bonjour. » Lui lançais-je, avec un petit sourire. Depuis le prime, je ne lui avais pas reparlé, ce qui sérieusement me tuait. Je n’avais nullement envie de me brouiller avec lui, tout autant que j’avais envie de garder cette liberté qui l’avait contrarié. J’avançais l’assiette vers lui, avec un petit sourire gêné. « C’est pour toi… Ca doit être moins bon que tes pâtisseries... » Me sentais-je obligée de dire, esquissant un sourire amusé. « Mais je… euh… enfin tu m’en veux de… euh… d’être proche de Milo ? » Autant avouer tout de suite que j’avais vraiment du mal avec ça. Quand il s’agissait d’être plus sérieux, j’en perdais soudainement mon piquant.

Dimanche, aux alentours de dix heures du matin. Levé une petite demi-heure plus tôt après une nuit bien courte, je n'étais finalement pas parvenu à dormir d'avantage et avais ainsi décidé de me lever. Rester couché à rêvasser ou à regarder le plafond n'aurait servi à rien. Après une telle nuit, inutile de dire que la fatigue se lisait sur mon visage, en témoigne mon teint pâle et mes poches sous les yeux. Impossible de dormir plus de trois heures d'affilée sans être sorti du sommeil constamment et plusieurs fois au cours de la nuit. Satanée insomnie dont j'ignorais la cause. Je me dirigeai alors dans la cuisine, pensant n'y trouver personne, avant de tomber nez-à-nez avec Saoirse. La jeune femme, avec qui je n'avais pas parlé depuis le prime de vendredi, semblait avoir fait la cuisine. Une délicieuse odeur se faisait d'ailleurs sentir dans toute la pièce et allait probablement chatouiller les narines des candidats encore endormis une fois répandue dans tout le chalet. « Bonjour. » J'esquissais un sourire gêné, avant de finalement déposer un baiser sur sa joue. « Bonjour belle rousse. » Wouhou, et sans butter sur ces trois mots s'il vous plait. Non vraiment, mes progrès étaient visibles de jour en jour même si, probablement, j'allais me remettre à bégayer d'ici quelques minutes. Saoirse me tendit une assiette remplie de cookies. « C’est pour toi… Ca doit être moins bon que tes pâtisseries... » Quelle délicate attention, vraiment cela me touchait. Je saisis alors un cookie, avant d'arborer un plus large sourire qu'un instant plus tôt. « Wow mer... merci. Ils ont l'air dé... délicieux. T'as la foie de f... faire des cookies à même pas dix heures du... matin. » Même moi, pourtant pâtissier de profession, je rechignais à entamer quelque préparation que ce soit avant une heure raisonnable. Si je m'y prenais trop tôt, je n'avais bien souvent pas les yeux en face des trous et un accident culinaire pouvait vite arriver. Je portai le cookie à ma bouche, ne la quittant pas des yeux, tandis qu'elle reprit de plus belle. « Mais je… euh… enfin tu m’en veux de… euh… d’être proche de Milo ? » Mince alors, j'eus comme l'impression d'avoir mon clone en face de moi. Pour le coup, je n'étais pas le premier à perdre mes moyens. Elle semblait contrariée ; nous devions mettre les choses au clair. Enfin, encore fallait-il que je reconnaisse que quelque chose n'allait pas depuis vendredi. « Quoi ? Heu... non, je... tu fais c'que tu veux, hein. Je... ne juge personne, moi. » Je finis par ajouter, non sans beaucoup de maladresse. « Et puis Milo, bah... c'est clair que c'est l'ho... l'homme de ta vie. » Je n'en pensais pas un traitre mot, mais voilà je ne voulais pas lui avouer que oui, ça me faisait éperdument chier qu'elle se soit à ce point rapprochée du gringalet. Tous deux étaient même bien trop proches, à mes yeux, pour ne rester que des amis. Mais ça n'était que mon avis, et n'engageait que moi.

C'était vraiment trop bizarre cette ambiance. Je devrais lui offrir un large sourire, être genre celle qui ne se prend pas la tête et tout, mais là... Je n'arrivais pas. J'étais là, avec mes sales cookies que je voulais lui offrir et qui ne changerait absolument rien à cette situation. Parce que c'est toute une situation là : Dimitri m'avait quand même prouvé qu'il était jaloux, mais genre au-delà de ce j'avais pu croire. Je lui offrais mes biscuits, qu'il prit immédiatement avec un sourire. « Wow mer... merci. Ils ont l'air dé... délicieux. T'as la foie de f... faire des cookies à même pas dix heures du... matin. » Je regardais le plan de travail, sur lequel mes doigts pianotaient sans relâche, lâchant un rire. Avoir l'air bon ne voulait pas dire qu'ils l'étaient et puis... quel que soit l'heure, je n'avais aucun mérite de préparer une tripotée de cookies qui finiront sûrement dans le ventre du premier venu ; des cookies faits pour me faire pardonner de choses que je ne regrettais pas en fait. Des cookies parce que je cherchais juste à lui parler. Dans un premier temps de Milo et de la relation que l'on pouvait avoir nous deux.« Quoi ? Heu... non, je... tu fais c'que tu veux, hein. Je... ne juge personne, moi. » Je lâchais un léger bruit, fronçant mes sourcils par la même occasion. Ce n’était pas une question de juger, mais je voulais son opinion. Evidemment je faisais ce que je voulais, tout de même, à bientôt (hihi) vingt-sept ans, je m’en étais rendu compte. C’était un peu une manière de voir comme il voyait tout ça. Il continua alors. « Et puis Milo, bah... c'est clair que c'est l'ho... l'homme de ta vie. » Mes yeux s’écarquillèrent, puis cette fois je ne pu retenir un rire. Mais vraiment THE RIRE quoi, que j’en mis carrément mes mains sur mon visage pour essayer de me calmer. « Ah non… » Chuchotais-je pour moi-même. Je crois qu’à ce moment même, il me prenait vraiment pour une conne. Dimitri croyait vraiment que j’allais gober cette phrase quoi. Milo, c’est l’homme de ta vie. D’où il tenait ça sérieusement ? Ca serait vraiment mentir que de dire que je ne me sentais pas sur la même longueur d’onde que cette asperge qui me servait de compagnon de lit, ou plutôt de deuxième oreiller ; mais de là à dire qu’il était l’homme de ma vie. « Attends, laisse-moi reprendre : tu me dis que je ne te laisse pas indifférente ; tu m’embrasses ; tu me dis que tu ne vas pas lâcher l’affaire ; tu me fais une crise de jalousie et maintenant tu me sors que Milo, bah c’est l’homme de ma vie… » En gros c’était ça quand même. Je fis le tour du plan, pour venir m’asseoir sur un fauteuil à côté de lui. « … donc moi je comprends la chose comme ça : soit tu me prends pour la reine des connes, soit je ne t’intéresse vraiment plus… mais mon petit doigt super intelligent me dit que ça serait la première possibilité ! » Je le regardais cette fois avec une petite moue. Finalement, mon naturel était revenu au galop : ma gêne c’était complètement envolée.

Bon d'accord, mes paroles avaient très légèrement pris le dessus sur mes véritables pensées. Je venais juste de sortir une énormité sans nom à Saoirse, et je ne vous cache pas que je commençais à regretter d'avoir été amené à dire ce qui, à mes yeux comme aux siens visiblement, était juste du grand n'importe quoi. Milo, l'homme de sa vie. Mais comment est-ce que j'avais pu avoir une idée pareille ? Je ne le pensais même pas en plus. Dans ce cas là, c'est sur, mieux valait encore ne pas l'ouvrir. Saoirse éclata juste totalement de rire, tandis que je ne savais très vite plus du tout où me mettre. « Ah non… » Elle semblait autant y croire que moi, c'était dire. « Attends, laisse-moi reprendre : tu me dis que je ne te laisse pas indifférente ; tu m’embrasses ; tu me dis que tu ne vas pas lâcher l’affaire ; tu me fais une crise de jalousie et maintenant tu me sors que Milo, bah c’est l’homme de ma vie… » Mmm, beau résumé. Elle entreprit ensuite de faire le tour du plan de travail pour finalement s'assoir près de moi, sur un siège vacant. « … donc moi je comprends la chose comme ça : soit tu me prends pour la reine des connes, soit je ne t’intéresse vraiment plus… mais mon petit doigt super intelligent me dit que ça serait la première possibilité ! » Mais qu'est ce qu'elle allait penser de moi maintenant. Bordel, pourquoi est-ce que je ne m'étais pas tu ?! Je méritais juste une baffe, là, non mais sérieusement. Car en plus elle me prenait pour un type se foutant éperdument de sa gueule, et ça c'était juste insupportable. « NON ! PAS DU TOUT ! Je... » ...ne savais pas quoi dire, tout à fait honnêtement. Mais l'incompréhension régnait dans cette pièce, alors je décidai de mettre les choses au clair. « NON, je... ne te prends pas p... pour la reine des connes. Et SI, tu... m'intéresses t... toujours. » Au moins c'était dit. De plus j'étais parfaitement sincère, et espérais désormais que la belle rousse allait me croire. « Tu... tu veux que je te dise que te voir si... si proche de Milo me rend malade ?! OUI ! C'EST VRAI ! T'ES... T'ES CONTENTE ?! » J'étais un poil énervé, juste un peu mais sans plus. Je ne voulais juste pas que Saoirse ait une mauvaise opinion de moi, ou croit ce qui n'était que faux. Je passai ma main sur mon visage, mécaniquement, avant de baisser les yeux sur le plan de travail. Faites-moi disparaitre sur le champ, pitié.

Sérieusement, je ne le comprenais pas en cet instant. Et oui, Dimitri, je commençais à savoir comment il fonctionnait et plus étroitement encore, qui il était, mais là ça me dépassais un peu trop. Je ne m’énervais pas, il faut être clair, non au contraire, je souhaitais juste comprendre où il voulait en venir. Après tout, j’avais bien le droit de savoir. Un coup, il me disait blanc, et l’autre fois il me dit noir. Un coup il me dit s’accrocher un peu trop et après, il me dit carrément qu’un autre homme pourrait être celui de ma vie. J’étais peinée de voir qu’il préférait me mentir et pire, qu’il aurait pu croire que j’aurai gobé cette histoire de Milo, l’homme de ma vie. Je ne me gênais pas pour lui dire, peut-être d’une façon trop brusque, mais je voulais… juste… savoir. « NON ! PAS DU TOUT ! Je... » Il réagissait. Mes yeux s’arrondirent légèrement, ne m’attendant pas à le voir faire au quart de tour. Je fronçais mes sourcils, le regardant attentivement et silencieusement. Non, quoi ? J’attendais patiemment la suite, qui ne tardait pas à venir. « NON, je... ne te prends pas p... pour la reine des connes. Et SI, tu... m'intéresses t... toujours. » Mon visage qui s’était un peu durci, venait de se radoucir instantanément avec un léger sourire. Je savais bien qu’il ne me prenait pas comme telle, mais je voulais le secouer. Oh c’était même plus que réussi, il se libérait en quelques sortes. Je secouais légèrement ma tête de haut en bas, le regardant toujours. Je ne savais franchement pas quoi ajouter sur le coup. Cela, d’un sens, tombait bien, puisque Dimitri continuait… « Tu... tu veux que je te dise que te voir si... si proche de Milo me rend malade ?! OUI ! C'EST VRAI ! T'ES... T'ES CONTENTE ?! » Ma première réaction ? Le fixer, la bouche fermée, le regard tout d’un coup attristée. Ma deuxième réaction ? Comme lui, je baissais mes yeux sur le plan de travail devant nous. Baaah oui, parce que finalement, l’entendre de sa bouche n’était pas se que j’aurai voulu au plus profond de moi. Je ne gagnais que la confirmation qu’il était jaloux de mon amitié avec Milo et cela m’attristait à un point même pas croyable quoi. Il ne s’en rendait peut-être pas compte. Un ange passa. Je commençais alors à jouer avec mes doigts, avalant un peu ma salive. « Non… non je ne suis pas contente… » Commençais-je, d’une petite voix qu’il ne me connaissait pas du tout. Je levais un peu mes yeux vers lui, mais aussitôt je reposais mon regard sur mes doigts. Je lâchais un soupir. « J’ai l’impression que quoique je pourrais faire… bah ça va te rendre triste et je n’ai pas envie de… de te blesser… j’ai pas envie. » Je marquais une pause. Je n’arrivais pas à formuler ce que j’avais en tête. D’ailleurs, je me la pris entre mes mains l’espace de quelques secondes pour inspirer un coup. « Je sais que ça peut te faire de la peine aussi d’apprendre que, par exemple, j’ai pris une douche avec… Le truc c’est que j’agis toujours spontanément, sans penser aux conséquences… » Par exemple, sans me dire que Dimitri pourrait l’apprendre et qu’il pourrait en être attristé. En fait, je me le dis après, quand c’est trop tard. Bref, j’avais l’impression autant de me trouver des excuses que de m’enfoncer carrément. Je finissais par, non seulement relever ma tête, mais en plus me tourner vers lui et lui prendre son visage à deux mains. « Ecoutes, ce que je veux dire c’est que… je n’ai pas envie que ça s’arrête là entre toi et moi… mais je te mentirais en disant que tu es le seul ici qui m’intéresse ». C’était assez dur à entendre, je pense… et peut être que mon avis changera d’ici deux ou peut être une seule semaine. Entre temps, je ne voulais pas lui mentir. Je lui adressais un sourire, espérant ne pas le faire fuir. En tout cas, s’il voulait qu’une relation « nait » entre nous en fin de compte, il devait faire plus qu’être simplement jaloux. M’embrasser c’est bien, mais je suis une femme exigeante tout de même ! (Non mais !). Mon sourire s’affirma en coin, alors que j’eus un petit rire amusé par la situation. « Tu sais, personne n’a jamais été autant jaloux comme ça pour moi… »

Il y avait bel et bien eu un rapprochement entre la belle rousse et le gringalet, difficile de ne pas l'avoir remarqué franchement. Alors bien sur j'aurais très bien pu faire comme si je n'avais rien vu et tenter par tous les moyens d'exister aux yeux de la demoiselle, mais je savais la concurrence rude de l'autre côté et cela m'empêchait clairement de vivre cette aventure à fond. Car au cas où cela aurait échappé à plus d'un ici, Saoirse était celle qui me plaisait le plus et je me rêvais déjà à de bien belles choses à ses côtés. Sans doute trop optimiste, et également trop crédule. J'avais senti la belle rousse en colère contre moi, et elle avait de quoi l'être. Je ne me foutais pas d'elle comme elle avait pu le penser, loin de là. Au contraire, ma volonté était avant tout de me montrer le plus sincère possible, voilà pourquoi j'avais fini par lui avouer le fait que oui, j'étais bel et bien contrarié par sa complicité avec Milo... et, par conséquent, jaloux de ce dernier. Cela me faisait un peu mal de l'admettre, et mon égo venait d'en prendre un sacré coup. Était-elle au moins satisfaite des aveux que je venais de lui faire ? Rien n'était moins sur. « Non… non je ne suis pas contente… » marmonna-t-elle alors. Elle se mit à soupirer, tandis que mon regard se voulait plus fuyant que jamais. « J’ai l’impression que quoique je pourrais faire… bah ça va te rendre triste et je n’ai pas envie de… de te blesser… j’ai pas envie. » Je n'avais pas envie de souffrir non plus, pas encore. J'avais franchement assez morflé pour ne pas m'en reprendre à nouveau plein la tronche. Non, cela serait trop injuste. « Je sais que ça peut te faire de la peine aussi d’apprendre que, par exemple, j’ai pris une douche avec… Le truc c’est que j’agis toujours spontanément, sans penser aux conséquences… » avoua-t-elle, tête baissée. Je ne pouvais que reconnaitre le fait que cette nouvelle révélation me faisait plus mal encore. Par ailleurs je savais bien que la jeune femme profitait de son aventure, contrairement à moi, et que par conséquent elle agissait sans se prendre la tête. Je devrais faire de même, mais j'en étais incapable. « Ecoutes, ce que je veux dire c’est que… je n’ai pas envie que ça s’arrête là entre toi et moi… mais je te mentirais en disant que tu es le seul ici qui m’intéresse » Ah parce que quelque chose avait véritablement commencé entre nous ? Je veux dire, mis à part deux-trois bisous par ci par là ? Je n'étais pas le seul qui l'intéressait, mais au moins je l'intéressait. C'était une bonne chose que de le savoir, car un instant j'avais failli en douter. Vous savez, une femme peut changer d'avis comme de chemise parfois. Heureusement, ça n'était pas le cas de Saoirse. Elle s'était saisie de mon visage et avait posé ses mains de part et d'autre de celui-ci. J'en venais à serrer les dents, partagé entre une peine immense et une colère grandissante. Je n'en voulais pas qu'à elle ; il y avait Milo contre qui j'avais une rancune certaine, et moi-même bien sur. En gros, ce matin j'en voulais un peu au monde entier. J'eus finalement droit à un sourire de sa part, puis à un petit rire semblant s'être échappé involontairement. « Tu sais, personne n’a jamais été autant jaloux comme ça pour moi… » J'étais au moins ravi de constater que je pouvais me démarquer d'autres hommes qu'elle avait pu être amenée à rencontrer au cours de sa vie. Finalement, entre deux soupires, je repris la parole. « Au moins je... j'ai un p'tit quelque chose en... plus. Mais je n'suis p... pas sur que cela soit réellement un... point fort. » Quand j'étais jaloux, je devenais imbuvable, et surtout je n'écoutais que moi. Bref, ça n'était pas franchement un comportement qui ravirait une demoiselle même si il était toujours flatteur de savoir un homme jaloux pour elle. « Le truc, c'est que... je... je ne sais pas q... quoi faire pour... que tu ne vois plus les autres hommes. Tu comprends, je... voudrais être le seul qui puisse t... t'intéresser, réellement. » C'était tout à fait égoïste de désirer une telle chose, j'en étais parfaitement conscient. Seulement à quoi bon mentir ; je savais que je n'avais pas plus de chances qu'eux tous de conquérir la belle. Que faire pour me mettre d'avantage en avant ? La surprendre, oui d'accord, mais comment ? J'étais quelque peu perdu, et ne savais quelle voie emprunter.