C’est marrant, ça fait cinq ou six jours que je suis là, sur le yatch, et j’ai toujours pas trouvé LE moyen de se faire à ses … lits. Et au fait que, techniquement, je roupille sur de l’eau, et que le yatch tangue. Ça ne facilite pas du tout. Et il est quatre heures du matin, et je ne pionce toujours pas. Et je semble être la seule à être dans ce cas-là. En tout cas, mes colocataires dorment tranquillement. Garces. J’ai bien envie de bouger mes petites fesses et d’aller au mistral piquer une bouteille de je-ne-sais-quoi (quoi que, je me demande si on peut bien y entrer, à cette heure) mais, descendre une bouteille seule, ça fait un peu ivrogne. Ou alors, je trouve un moyen pour réveiller mes colocataires, la bouche en cœur, je le ferais « oh bah puisqu’on est toutes réveillées maintenant, on a qu’à faire connaissance tiens. » Mais je pense qu’elles me détesteront, si jamais je fais ça. Et personnellement, je ne suis pas venue non plus pour me faire détester. Soit. Je me lève. De toutes manières, je n’ai pas sommeil. Et puis, comme une conne, j’ai envie de dire, je repense à une vieille parole lancée en l’air (sans doute) par un candidat que j’ai rencontré en début de semaine. Alors, je sors de ma chambre, et me plante devant la rangée de portes. Merde alors. Hélas, je ne suis plus sûre du tout du numéro de chambre de Cameron, le fameux candidat. Parce que, déjà, j’imagine que ça ne va pas faire plaisir aux occupants de sa chambre si j’frappe à la porte à quatre heures du matin. Mais si, en plus, je me trompe de chambre, ça fera plus de malheureux. 301 ou 303. Oh, Dieu, si tu existes, guide-moi sur le bon chemin. Ou plutôt donne-moi un putain de signe pour que je sache à quelle porte frapper. Je te promets, Dieu, je te revaudrais ça hein. Bon. Je frappe à une des deux portes. 301. J’espère ne pas me tromper. Ce serait con. Très con. Putain, même si je ne me trompe pas de chambre, on va me détester pour réveiller les gens à quatre heures. Oh merde hein, ils n’ont qu’à faire la fête ces loques au lieu de roupiller. Non mais. Et puis, j’espère aussi qu’il ne rigolait pas quand il parlait d’une ou deux places supplémentaires dans son lit, Cameron, parce que sinon, j’aurai l’air bien fine à toquer à une malheureuse porte à quatre heures du matin en nuisette. Encore plus si c’est pour retourner dans ma chambre et me prendre un glorieux râteau. J’avoue que je serais bien, bien déçue.

Depuis le début de l’aventure on ne pouvait pas dire que j’avais eu des nuits exceptionnelles… La première nuit avait été la pire, j’avais dormi quatre heures à tout cassé, je n’avais pas l’habitude de dormir sur l’eau et puis, les lits étaient très petits, un ensemble de choses qui faisait qu’on ne pouvait pas bien dormir si on n’avait pas l’habitude de vivre dans ce genre de situations. Ces derniers jours je sentais déjà que je m’adaptais à cette situation, je dormais beaucoup mieux même s’il me fallait toujours un peu de temps pour réussir à trouver le sommeil. J’avais appris avant-hier que je n’étais pas nominé et s’était un soulagement, j’étais par contre un peu triste pour Naelia et Marilou avec qui j’avais fait connaissance pendant cette première semaine, je n’avais pas envie qu’elles partent parce qu’elles étaient vraiment sympathiques toutes les deux… M’enfin bref ! Aujourd’hui, samedi vingt trois juillet on ne peut pas dire que j’avais fait beaucoup de choses. Je m’étais déjà levé aux environs des deux heures de l’après-midi. J’avais rapidement mangé puis j’étais parti faire deux trois longueurs dans la piscine du bateau. Rien de plus, la vie sur le bateau tournait au ralenti ces derniers jours j’attendais donc le prime pour vraiment me mettre à fond dans la connaissance des autres candidats… Cette soirée avait été rapide, je n’avais pas envie de me coucher tôt, j’étais de tempérament à faire la fête jusqu’à l’aube et j’avoue que depuis dimanche nous n’avions pas eu beaucoup de fêtes pour que je puisse m’amuser… Tant pis, la première semaine tout ce mettait en place il fallait donc espérer qu’on puisse avoir un peu plus d’animations dans les prochaines semaines quand la production sera au point. Finalement je partais rejoindre mes camarades dans notre cabine vers une heure du matin, nous papotions ensemble deux bonnes heures, on parlait de tout et de rien. Il faut dire que je ne connaissais pas encore suffisamment mes deux camarades pour pouvoir parler d’autre chose que du traintrain quotidien. Nos conversations cessaient alors qu’il n’était que trois heures du matin. Me coucher plus tôt ne me ferait pas de mal pour une fois, j’enlevais donc mon jean et mon t-shirt. Je dormais toujours en boxer. Comme chaque soir je tournais pour tenter de m’endormir, je n’y arrivais pas et une heure au moins devait être passée, je m’apprêtais à sortir de la cabine pour aller boire un verre si le mistral était ouvert lorsque j’entendais un petit bruit venant de la porte. Quelqu’un devait ne pas pouvoir dormir, je n’étais donc pas seul. Je me dirigeais donc rapidement vers la porte que j’ouvrais me demandant qui pouvait bien être ici. Lorsque je remarquais que s’était Marilou je ne puis m’empêcher d’avoir un petit sourire amusé. « Tiens, tiens… Qu’avons-nous là ? »

Ô miracle, j’ai toqué à la bonne porte. Comme à notre rencontre, monsieur était en calbut. Heureusement pour moi, il n’a pas la tronche d’un gars qui vient de se faire réveiller par une fille qui trouve le moyen de faire chier les autres à quatre heures du matin. « Tiens, tiens… Qu’avons-nous là ? » Qu’il me fait. Comme lui, un sourire amusé se trace lentement sur mon visage. « J’espère que j’vous dérange pas en pleine partie de jambe en l’air, toi et tes colocataires. Je m’en voudrais de vous faire foirer ça. » Ouais, bon, en fait, je m’en fous. Manière détournée de demander plus ou moins poliment si je n’ai pas réveillé tout le monde quoi. Remarque, ça aussi, je m’en moque. Ils s’en remettront bien, si jamais. « Il est quatre heures. Et pas moyen de trouver le sommeil. Et puis, comme je me suis rappelée de notre … conversation, lundi matin, avec Naelia. » D’ailleurs, Naelia est nominée. Ça me fait foutrement chier, parce que je l’aime pas mal cette fille. Disons qu’elle est la fille avec qui j’ai le plus fait connaissance. Et puis merde. Ne faut pas qu’elle file, on a commencé un drôle de petit jeu, tous les trois avec Cameron. Forcément, si elle part, on sera plus que deux. Puis, vous savez bien ce qu’on dit, plus on des de fous, plus on rit. Proverbe à la con, je vous l’accorde, mais tout ça pour dire qu’on s’amuse largement plus à trois qu’à deux. Plus de possibilités, plus de choix. « J’me suis demandée si tu serais partant pour … disons, prendre du bon temps. Cette nuit. » Sourire angélique. Attention hein, quand je dis « prendre du bon temps », je ne veux pas dire baiser. Enfin, pas dans cette phrase-là. Oh et puis merde. J’espère qu’il sera partant. Je n’en doute pas, mais, on ne sait jamais. Ce n’est pas comme si je le connaissais depuis des années. Juste une semaine. Et encore, un peu moins. Donc, forcément, il reste plus ou moins imprévisible pour moi. Tant mieux, sinon, ce ne serait plus drôle. Les gens prévisibles ne sont pas marrants. Mais, vu la tournure que les événements avaient pris lundi matin, je doute sincèrement qu’il décline la proposition. Sauf s’il a quelque chose de vraiment important à foutre, mais à quatre heures du matin, je ne pense pas.

Si je vous disais que j’étais très étonné qu’elle soit ici vous pourriez me croire ? J’étais bien sûr à moitié sérieux lorsque je disais qu’il y avait suffisamment de place dans mon lit, peut-être parce que j’étais sûr que je n’aurais jamais de visite comme celle-ci, mais finalement… Elle était bel et bien là et je ne vous le cacherai pas. J’étais plutôt content. « J’espère que j’vous dérange pas en pleine partie de jambe en l’air, toi et tes colocataires. Je m’en voudrais de vous faire foirer ça. » Je ne pouvais m’empêcher de sourire. Elle avait toujours une petite réflexion qui ne pouvait que détendre l’atmosphère, cette fille là elle était tout simplement la femme parfaite. Elle me plaisait bien d’ailleurs et je ne m’en cachais pas une seconde. « Oh non, on à fini il y a une bonne heure déjà, ils sont morts ils dorment bien ! » J’observais bien la jeune femme pour voir quel serait sa réaction, je n’avais rien fait avec Sawyer et Ethan bien au contraire, nous avions juste eu une petite discussion pour faire un peu connaissance et ils étaient les deux hétéros, enfin c’est ce que je pensais en tout cas. « Il est quatre heures. Et pas moyen de trouver le sommeil. Et puis, comme je me suis rappelée de notre … conversation, lundi matin, avec Naelia. » Je souriais et en même temps j’étais un peu triste. Triste pour Naelia parce que je l’appréciais, je n’avais pas envie qu’elle s’en aille dimanche, dans un sens je ne voulais pas que Lexi parte non plus… Il ne restait plus qu’Isveig et j’étais désolé de pensé cela, le truc c’est que je ne la connaissais pas pour qu’elle puisse faire le poids dans ma tête contre deux filles que j’appréciais. Je me contentais seulement d’hocher la tête pour ne pas dire ce que je pensais, après tout… Donner son avis la première semaine ce n’était pas la chose la plus sage à faire. « J’me suis demandée si tu serais partant pour … disons, prendre du bon temps. Cette nuit. » Je faisais mine d’hésiter, en réalité je la laisserais bien sûr venir faire un tour dans mon lit… Pas forcément pour qu’on baise comme des lapins même si s’était une option abordable. Je me poussais donc pour qu’elle puisse passer la porte. Je partais en direction de mon lit ou je m’allongeais lentement, elle allait hélas pour elle devoir se serrer contre moi si elle voulait avoir de la place. « Je suis toujours partant pour être en aussi bonne compagnie ! »

« J’espère que t’as pris ton pied avec eux alors, j’sais plus tellement avec qui t’es, mais j’imagine qu’ils ne doivent pas être trop mal foutus. » Faut dire que, à mon goût en tout cas, absolument tout le monde ici est « pas mal ». Faut dire, c’est un peu logique. Qui a envie de suivre une émission à la télévision s’il n’y a que des … moches, dedans ? Non mais faut dire ce qui est hein. Personne. « Eh, j’me trompe ou t’es surpris d’me voir ? » Faut dire, c’est rare, les visites entre les chambres à cette heure. Ils n’ont qu’à nous faire tous dormir ensemble dans la même pièce tiens, pour éviter ça. Oui, bon, ce ne serait pas forcément une excellente idée, m’enfin. Bref. Il a l’air d’hésiter, mais me fait finalement entrer. Il a intérêt tiens. « Par pur hasard, tu n’as pas une bouteille de quelque chose qui traîne dans le coin ? » Non parce que ce serait toujours plus intéressant de partager une bouteille de je-ne-sais-quoi avec lui, je pense. Cameron, et ça ne m’étonne absolument pas, s’allonge de tout son long sur son lit. J’avance prudemment, ne voulant pas faire « trop » de bruit pour ne pas mettre fin au sommeil des deux belles au bois dormant. Ce serait dommage de me faire virer de la chambre par eux tiens. « Non mais, sérieux, t’as pas peur qu’on les réveille d’une façon ou d’une autre eux ? » Je dis ça, parce que, personnellement, si l’une de mes deux colocataires ramènent quelqu’un et osent me réveiller en pleine nuit, ils se ramassent certainement mon oreiller par la tronche. Si ce n’est pas le réveil. Oui, je peux être violente dès le matin. C’est que j’ai horreur d’être réveillée vous savez. Tout en essayant d’être le plus discrète possible (oui, j’arrive quand même à l’être quand il le faut) je m’avance du lit et pose ma main dessus. « Il est super ton matelas. Non vraiment, il est moelleux, doux. Puis il est beau hein. J’aimerai bien avoir le même. » que je lui fais en … tâtant de son matelas. Ca fait louche ça tiens, tâter du matelas. Et, comme je ne vais pas rester par terre toute la nuit, je tente de grimper sur le lit en me retenant d’éclater de rire. Avouez que la situation est tout de même un peu comique. Oh, et de toutes manières, je rigole pour un rien. Mais, ce qui doit arriver arrive, et il faut, bien entendu, que je glisse lamentablement et m’étale sur, devinez-quoi, Cameron. Oui, je vous vois venir « oh ce cliché, la fille qui tombe sur le mec » Mais croyez-moi, ce n’est pas voulu, et j’aurai préféré contrôler ma chute. Je remets quelques mèches à leurs places, parce que le look « je vois absolument rien parce que mes cheveux sont devant mes yeux », ce n’est pas trop. Et puis, je lâche un « Oh putain, il est aussi vachement glissant ton matelas tu sais » tout en essayant de ne pas rire.

Je m’attendais bien à ce que Marilou réponde une nouvelle fois sur la petite blague du moment, celle qui me faisait dire que j’avais couché avec les autres mecs de ma cabine. J’attendais avec grande impatience de voir ce qu’elle allait me répondre. « J’espère que t’as pris ton pied avec eux alors, j’sais plus tellement avec qui t’es, mais j’imagine qu’ils ne doivent pas être trop mal foutus. » Logique, la production n’avait pas pris le risque de prendre des mecs qui étaient moches comme tout. Il ne faut pas oublier que les femmes sont celles qui regardaient le plus ce genre d’émissions, s’il n’y avait pas de beau gosse pour qu’elles puissent mouiller l’émission aurait déjà perdu un paquet de fans. C’est avec un petit sourire amusé que je répondais une nouvelle fois à la jolie blonde. « Ouai, j’ai eu un orgasme comme jamais j’en avais eu… Et ils sont pas mal, faut dire qu’on aura jamais un obèse, roux avec des boutons qui te percent à la gueule. » Rien que d’imaginer ça j’avais envie de vomir. Je m’appuyais lentement sur la porte en ne me gênant même pas pour détailler de haut en bas la jeune femme. « Eh, j’me trompe ou t’es surpris d’me voir ? » Elle n’avait pas tort, j’étais même très surpris de la voir. « Si, je n’aurais jamais pensé que tu aurais le cran de venir à quatre heures du mat’ dans ma cabine. » Je lui souriais, j’aimais bien ce genre de filles, elle n’avait pas peur de faire ce qu’elle avait justement envie de faire. Elle allait jusqu’au bout, la même impulsivité que moi ! « Par pur hasard, tu n’as pas une bouteille de quelque chose qui traîne dans le coin ? » Je réfléchissais, j’avais toujours une bouteille dans ma valise… Non je ne l’avais pas dérobée au bar, j’avais juste acheté cette bouteille avant de venir pour les soirées comme celles-ci. Une bouteille de get 27. « J’ai toujours une bouteille sur moi chérie ! » Je m’avançais donc dans la chambre pour ouvrir le plus discrètement possible ma valise, la bouteille qui était au passage encore pleine était tout au fond. Heureusement, mes colocataires avaient le sommeil lourd. Je suis sûr que même si j’hurlais ils ne se réveilleraient pas. « Non mais, sérieux, t’as pas peur qu’on les réveille d’une façon ou d’une autre eux ? » Elle avait des paroles ambiguës, heureusement que je n’étais pas un pervers qui ne pensait qu’au cul sinon elle serait déjà à poil en train de gémir comme jamais… Je rigolais en ouvrant ma bouteille avec précaution, avoir des draps qui sentent le get non merci ! « Oh ils dorment bien… Mais ça dépendra de ce qu’on fera hein ! » Je rigolais une nouvelle fois, buvant une petite gorgée du get qui avait un goût plutôt fort… J’aimais les trucs qui envoyaient du lourd. Elle venait à trouver des qualités à mon matelas, il était plutôt confortable il fallait l’avouer, mais s’était pas aussi bien que le mien, chez moi ! Ensuite elle glissait et se retrouvait sur moi, souvent dans ce genre de situations le truc finissait par partir en couille… « Oh putain, il est aussi vachement glissant ton matelas tu sais » J’explosais de rire prouvant que les garçons dormaient bien. Je pouvais sentir son genou contre mon boxer, il suffisait qu’elle fasse un geste brusque pour que tout finisse en drame. « Par contre si tu veux me toucher les burnes tu peux, mais me castre pas steuplait ! » Je rigolais une nouvelle fois en lui tendant la bouteille.

« Ouai, j’ai eu un orgasme comme jamais j’en avais eu… Et ils sont pas mal, faut dire qu’on aura jamais un obèse, roux avec des boutons qui te percent à la gueule. » Mon dieu. Dans le genre de la réplique j’aurai préféré ne jamais avoir entendue, celle-ci se place en première position. Surtout pour le « avec des boutons qui te percent à la gueule » en fait. Y’a rien de plus charmant que cette phrase, non vraiment, c’est le top du top celle-ci. Oui, bon, en fait, c’est plutôt le genre de truc que vous préférez ne surtout pas vous imaginer. Et bah ça y est. Je m’imagine un roux boutonneux. Oh putain. Effectivement, Cameron est surpris. Je ne sais pas, ça se fait peut-être pas de venir faire chier quelqu’un à quatre heures du matin. C’est possible ouais. « Non mais si tu voulais pas me voir, je repars hein. » Même si je doute sérieusement qu’il n’est pas « heureux » de me voir. Ouais, bon, je sais, ça fait carrément prétentieux de dire ça, mais ce n’est pas du tout ce que je voulais dire. Enfin, s’il aurait voulu me foutre à la porte, avouez que ce serait déjà fait depuis bien, bien longtemps.
Et puis, ô miracle, il a une bouteille. Non, je ne suis pas alcoolique. Mais merde, j’ai soif. « Mon dieu, mais t’es l’homme parfait dis-moi. » Non pas que l’homme parfait à mes yeux doit forcément avoir une bouteille sous la main. Quoi que. Oh, puis l’homme parfait, c’est ridicule hein. Y’a pas une perfection. Du gin27, qu’il me ramène. Et ça me fait sourire. Il m’assure que ses colocataires dorment bien. J’espère. Vraiment, j’espère. Et, il ajoute que ça dépendra de ce qu’on fera. Qu’est-ce qu’on fera ? A vrai dire, je n’avais pas eu une idée précise en venant là. « Parce que qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire, d’après toi ? » que je lui demande, voulant avoir une petite idée de ce qu’il a en tête. Si jamais il a quelque chose en tête.
Et le désastre ou presque, quand je m’étale sur lui. Il explose de rire, et je tourne illico la tête vers les deux endormis. Bon. Aucune réaction. Parfait. Je me relève, parce que être avachie sur lui, c’est pas le top pour discuter et encore moins pour picoler. Et en plus, comme il me le fait remarquer, j’ai le genou sur ses bijoux de familles. Il me tend la bouteille et je l’attrape rapidement puis en bois une longue gorgée. Et je grimace. C’est que je ne suis pas forcément habituée au goût. Comprenez-moi, je n’en bois pas tous les jours. Je lui refile la bouteille. « Alors dis-moi, tu t’es envoyé en l’air avec qui depuis le début du jeu ? Mise à part avec tes charmants colocataires, bien sûre. » Ouais, bon, j’ai bien compris qu’il ne s’était pas fait ses colocataires hein. Mais disons que je ne savais absolument pas quoi dire. Alors passer la nuit à boire sans rien dire, y’a mieux je crois.

Je crois que si j’étais en train de faire l’amour à quelqu’un et que je m’imaginais le fameux mec roux, obèse avec pleins de boutons blancs qui menaçaient d’exploser s’il y avait un coup de vent à peine trop fort l’excitation redescendrait aussi tôt. Je crois même que je ne pourrais même plus bander si je pensais encore à cette image horriblement dégoutante. Je crois que cette image était bien pire que toutes celles que l’on pouvait voir dans un film d’horreur. Saw n’était qu’une tapette face à ça. Je pouvais voir le dégout que je ressentais la petite blonde lorsque je lui disais ça, elle avait peut-être envie de vomir ? Si c’est le cas moi aussi j’avais envie de partir dégueuler ce que j’avais mangé ce soir. Maintenant je lui avouais qu’elle me surprenait, je n’aurais jamais cru qu’elle aurait le cran de venir ici à cette heure là. J’étais plutôt content qu’elle soit là maintenant, il fallait juste voir ce qu’on allait bien pouvoir faire… « Non mais si tu voulais pas me voir, je repars hein. » Je me retrouvais à sourire bêtement, je ne voulais pas qu’elle s’en aille, au contraire elle était très bien ici. « Ah tu crois que je n’avais pas envie de te voir ? Tu te trompes petite ! » Oui elle était plus âgée que moi, mais tant pis… De toute manière j’étais peut-être l’un des plus jeunes candidats de cette saison, heureusement que Lexi était là sinon j’aurais été le benjamin de l’aventure et je n’aimais pas ça. Et voilà, elle était comme moi. Elle avait une soif d’enfer et l’alcool même s’il n’était pas forcément désaltérant allait faire l’affaire. Je sortais donc ma bouteille de get 27 fière de moi. « Mon dieu, mais t’es l’homme parfait dis-moi. » Je ne pouvais m’empêcher de pouffer de rire, moi l’homme parfait ? J’étais trop réaliste et pas suffisamment prétentieux pour pouvoir admettre que je l’étais. « Si tu le dis… Tu le savais pas encore ? » Je lui tirais la langue entrant dans la chambre, les autres dormaient et heureusement qu’ils dormaient… Bah ouai, ils auraient vidés la bouteille plus vite que nous. « Parce que qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire, d’après toi ? » Non je n’étais pas un mec qui ne pensait qu’au sexe, promis… Le truc c’est que s’était la seule idée que j’avais en tête et elle ne me quittait pas. Il faut dire que Marilou était très attirante et ce petit jeu que nous avions Naelia, elle et moi ne pouvait que me donner cette idée. Je me relevais à peine pour atteindre ses lèvres que je frôlais avec ma langue avant de venir lui susurrer à l’oreille d’une manière un peu coquine. « Ce que tu veux ! » Finalement elle se rendait compte qu’elle avait la jambe sur ma queue, je n’avais pas envie qu’elle me castre et elle devait totalement comprendre puisqu’elle s’asseyait juste à côté de moi, je faisais donc la même chose me redressant jusqu’à être assis complètement. « Alors dis-moi, tu t’es envoyé en l’air avec qui depuis le début du jeu ? Mise à part avec tes charmants colocataires, bien sûre. » Elle me passait la bouteille et je rigolais lorsque je la voyait faire une petite grimace après avoir bu une gorgée du get. Il faut dire que la menthe arrachait lorsqu’on buvait trop vite. J’approchais la bouteille de mes lèvres pour boire une bonne gorgée. « Le mythe s’écroule… Mais zéro ! Et toi ? » Lui dis-je en lui tendant une nouvelle fois la bouteille.

Cameron est joueur. Cameron est, sur ce point, mon double masculin. Je doute m’ennuyer un seul instant, du moment qu’il fera partie de l’aventure. On trouvera toujours un moyen pour jouer. Comme c’était parti lors de notre rencontre. Ce sera comme ça, je pense. Tout sur le jeu. Comme pour affirmer ce que je pense, monsieur décide de jouer le chaud en approchant ses lèvres des miennes. Si je ne savais pas me contrôler, je les lui aurais bouffées, ses lèvres tiens. Mais, au lieu de ça, un sourire narquois se dessine sur mon visage tandis qu’il me susurre « ce que tu veux ». Dans le genre du « je te retourne la question d’une manière détournée » ou encore le « j’ai bien quelques petites idées mais j’attends que tu les proposes » on ne fait pas mieux. Non, vraiment.
Je ne suis qu’à moitié étonnée que Cameron ne se soit toujours pas envoyé en l’air avec quelqu’un a vrai dire. On est seulement samedi. Ca fait une semaine, à peine, qu’on est ici. Et personnellement, je ne connais pas encore tout le monde. Je prends la bouteille, en bois une gorgée. Nouvelle grimace. Foutu liquide. « Le mythe s’écroule, mais zéro aussi. » que je lui fais en prenant exactement le même ton. Et, bien entendu, je lui retends la bouteille. Et puis, je me rappelle d’un film, notamment d’une scène qui m’a assez marquée. Le mec et la fille sont, comme nous, en train de boire. « On va jouer à un jeu. Ça s’appelle « répète après moi ». Tu répètes après moi. » Si Cameron n’a pas vu le film en question, je doute qu’il sache où je veux en venir. Je suis un genre de cinéphile, et je peux vous placer une réplique d’un film à chaque fois que vous ouvrez la bouche. Alors, je continue. « J’ai le même prénom qu’une actrice connue. » Sourire amusé de ma part. Il se prête au jeu. Je ne sais pas du tout s’il connait le film en question, et donc la référence, mais je continue. On verra. « Je me balade souvent en calbut. » Même chose. Je lui prends la bouteille, en bois une nouvelle gorgée, puis la lui redonne. « Je ne me suis pas tapé une seule personne sur ce bateau, pour le moment. » Véridique, en plus. Puis, je le fixe. « J’ai envie de baiser avec toi. » Oui, cette réplique-là est dans le film. Ouais, bon, dans le film, la fille appelle un taxi et laisse le type en plan. Mais, le type connait son adresse et l’attend chez elle. Et forcément, ils baisent, après quelques mots échangés. Alors, je fixe toujours Cameron, avec ce même sourire amusé. Et j’attends sa réaction.

J’étais en effet quelqu’un qui aimait les petits jeux. Je crois même que si je ne jouais pas, même en étant dans une relation sérieuse je ne pourrais pas rester en couple trop longtemps. Lorsque je dis ça ne comprenez pas que j’avais un besoin inhumain d’aller voir ailleurs… Je ne m’appelais pas Ashley Cole ! Non, j’avais juste envie d’avoir des petits jeux érotiques et divers pour qu’on ait une relation toujours plus fusionnelle. Je n’avais surtout pas envie de ressentir la lassitude d’une relation qui était en train de prendre l’eau. Avec Marilou, même si nous n’étions pas en couple nous avions déjà pris pour habitude de jouer, mais à trop jouer nous allions surement finir par perdre tout les deux. J’avais presque envie de céder à ce premier round pour laissé libre cours à mes pulsions, des pulsions nombreuses à cette heure là. Je me dirigeais donc vers ses lèvres que je mourais d’envie d’embrasser. Comme d’habitude je dérivais au dernier moment pour lui susurrer que je ferais ce qu’elle voulait. Une manière comme une autre de lui faire comprendre que j’avais des idées, mais que je voulais voir ce qu’elle avait dans la tête.
La jeune femme me demandait dans un premier temps avec qui j’avais eu une relation sexuelle depuis le début de l’aventure. Un commencement encore proche, même pas une semaine complète. Elle le serait ce soir à la fin du prime. Je n’avais donc aucune victime à mon tableau de chasse, par choix. Il faut dire que si j’avais voulu avoir une relation avec un candidat j’aurais surement été plus vite avec certaines personnes. Le truc c’est que j’aimais attendre… Comme depuis le début de la semaine avec Marilou par exemple. Je retournais finalement la question à la petite blondinette qui buvait une nouvelle gorgée du get 27 en faisant une petite grimace qui me faisait rire à chaque fois. « Le mythe s’écroule, mais zéro aussi. » Okay, nous étions donc les deux dans le même cas et s’était rassurant. Je ne tenais pas à passer pour la vierge du bateau, mais pas non plus pour le mec facile du bateau… Difficile de ne pas être stéréotypé dans ce genre d’émissions.
La petite blonde me tendait la bouteille, je la saisissais buvant une bonne grosse gorgée accompagnée d’une petite grimace. J’aimais peut-être l’alcool qui avait du goût mais là… S’était mortel ! Encore plus à cette heure là. « On va jouer à un jeu. Ça s’appelle « répète après moi ». Tu répètes après moi. » Je souriais, un nouveau jeu ? J’étais toujours partant et puis… Je n’étais pas le genre de mec qui trouvait des sujets de conversation intéressant à cette heure là de la nuit, nous avions donc quelque chose pour nous divertir pendant une bonne dizaine de minutes. « J’ai le même prénom qu’une actrice connue. » J’explose de rire, je pense directement à Cameron Diaz une fille que je ne supporte pas. « J’ai le même prénom qu’une actrice connue… Si tu me parles de l’autre poufiasse jte pète la gueule ! » Disais-je en rigolant. Je montrais bien que je rigolais, je n’étais pas un mec violent. Les bagarres très peu pour moi, je trouvais ça complètement inutile. Les mots faisaient beaucoup plus mal qu’un coup de poing même si ce n’était pas le cas sur le moment. Au fur et à mesure des phrases que je répétais je me demandais de quel film elle pouvait bien tirer ces phrases là. Je n’en avais aucune idée surtout qu’elles étaient plutôt véridiques par rapport à moi qui me promenais en caleçon… Qui n’avait eu aucune relation sexuelle sur le bateau. Maintenant nous arrivions à quelque chose qui m’intéressait encore plus. « J’ai envie de baiser avec toi. » Je ne pouvais m’empêcher d’avoir un petit sourire amusé. Cette fois j’étais d’une humeur plus… Sportive. « J’ai envie de baiser avec toi. » J’allais la surprendre. Elle croyait surement que je n’oserais pas agir vu que je n’avais rien fait de spécial à part de la provocation. Le truc c’est que j’étais plutôt motivé cette nuit, je passais donc rapidement ma main sur le visage de la jeune femme que j’embrassais à pleine bouche prenant même quelques secondes pour glisser ma langue contre la sienne. Je reculais finalement en souriant, saisissant la bouteille pour boire une nouvelle gorgée et la lui tendre pour qu’elle fasse de même.