La nuit venait d’être courte. Le prime s’était terminé tôt, mais j’avais prolongé la soirée en prenant un verre au Mistral, en faisant un peu de rangement dans mes valises qui, il faut le dire étaient bordéliques comme pas possible. J’avais ensuite passé une bonne heure avec Briony vers la piscine lorsque les autres avaient terminés de prendre ce fameux bain de minuit que j’avais raté. Par la suite je m’étais senti tout de suite plus fatigué et je n’avais pas mis longtemps à m’endormir. C’est donc après environ sept heures de sommeil que je me réveillais ce midi. La lumière du soleil éclairait toute la pièce. Mes autres colocataires dormaient encore, je me levais donc discrètement rejoignant dans un premier temps la salle de bain pour prendre une douche histoire d’avoir une tête un peu plus potable que celle que j’avais lorsque je me levais. Aujourd’hui je m’habillais de manière plutôt décontractée. J’avais opté pour un t-shirt bleu Diesel en col V qui moulait un peu ma musculature accompagné d’un short à fleurs et d’une paire de converses basses en jean bleu. Maintenant que j’étais prêt je pouvais donc rejoindre la cuisine pour prendre un petit déjeuner histoire de ne pas crever la dalle toute la journée. A la cuisine il n’y avait qu’une personne, une jeune fille que je ne connaissais pas encore. Surement une des candidats qui avait fait son entrée hier pendant le second prime. Je m’approchais donc d’elle lui souriant dès qu’elle remarquait ma présence. Je lui faisais la bise comme si nous nous connaissions depuis toujours. « Hey ! Moi c’est Cameron enchanté. » Je lui souriais une nouvelle fois partant en direction des fruits pour prendre une pomme que je rinçais rapidement dans l’évier avant de la porter à ma bouche pour croquer un morceau. « Alors… Tu as passé une bonne première nuit parmi nous ? »

La nuit avait été très courte, mais j’étais en forme. Un atout que j’avais gagné en faisant la fête plusieurs soirs de suite pendant mes vacances d’été ces dernières années. Par contre cette année je n’allais pas faire autant de soirées que je pourrais le faire en dehors de l’émission. Quoi que, si on se bougeait tous on pouvait arriver à faire un truc sympathique, j’avais déjà une petite idée pour ce soir. Je préparais mon truc dans l’ombre avec la production que j’avais déjà mise dans la confidence pour avoir des boissons et tout le nécessaire histoire de s’amuser au maximum.

Nous n’étions pas encore à ce soir, j’avais une longue journée devant moi et je la débutais déjà par une douche bien chaude. J’étais déjà plus présentable habillé et douché que si j’avais été en boxer comme la semaine dernière au milieu de la cuisine même si j’avais fait deux bonnes rencontres ce jour là avec Naelia et Marilou. Nous avions mis en place un petit jeu à coup de sous entendus coquins qui me plaisait bien, j’avais d’ailleurs embrassé Marilou samedi soir, pas parce que j’étais déjà fou amoureux. Juste parce qu’elle me plaisait et que j’avais envie de le faire. J’étais comme ça, en plus d’avoir une franchise exceptionnelle j’étais doté d’une impulsivité qui me faisait faire tout ce que je désirais même si ce n’était pas forcément bien. Je débarquais donc dans la cuisine parfumé de mon Azzaro pour homme qui sentait divinement bon. Il y avait l’une des nouvelles candidates dans la cuisine, elle devait boire un café ou un truc du genre. Je me présentais donc avec le sourire, elle se retournait vers moi. Elle avait les cheveux en pétard et tous les ingrédients d’une personne qui se levait seulement. « Cameron, le gars qui embrasse bien, c'est ça ? » Je rigolais, tout le monde se souviendrait de moi pour ça. Il faut dire que je ne tournais pas autour du pot, j’aurais pu aller plus loin si je n’étais pas un anti… Homme-facile. Je préférais attendre quelques jours pour commencer les choses plus… Hot ! « Oui c’est bien moi ! » Je n’étais pas du genre prétentieux je n’allais donc pas m’en vanter plus que ça. J’aimais déjà bien le franc parlé de la jeune femme. Nous allions nous entendre tout les deux ! « Alors, qu'est ce que j'ai manqué la semaine dernière? Il se passe plein de truc croustillant ou la chaine a ressorti que les deux trucs intéressants ? » En réalité elle n’avait pas raté grand-chose, la première semaine était souvent calme… Les gens faisaient connaissance, c’est surement à partir de cette semaine que les choses allaient être plus intéressantes. « Pas grand-chose… J’ai entendu dire qu’il y avait eu une séance de touche pipi entre Rosaly et Hassan… » Les rumeurs se répandaient rapidement sur le bateau… Nous n’avions que ça à faire après tout.

Oui c’est bien moi ! Une brusque envie de lui dire que je ne crois que ce que je vois. A croire que mes parents auraient du m’appeler Thomas. Pour la peine, je la boucle. Trop de rentre dedans tue le rentre dedans. Si, si, je vous jure. Puis, je ne suis pas là pour les tester les uns après les autres, alors autant se prêter au jeu. Pfiou. En même temps, qu'elle idée de me foutre dans la cage aux beaux gosses dans l'idée de me faire trouver l'amour? Moi, je n'ai qu'une seule envie : Jouer. Trop de choix tue le choix. Enfin, on a compris. Je me contente de sourire, lui lançant un regard plein de sous entendus. La moue Pepsy, comme mes potes aiment l'appeler. Pas grand-chose… J’ai entendu dire qu’il y avait eu une séance de touche pipi entre Rosaly et Hassan… Je bois une gorgée de chocolat chaud pour masquer ma déception. C'est malheureusement bien ce que je pensais, la production n'a fait ressortir que ce qu'il y avait de plus intéressant : un baiser qui ne suffisait rien et une aventure avorter dans les toilettes entre un hétéro et une lesbienne. En gros, c'était nase. A les entendre pendant le prime, c'était la grosse orgie. Enfin, j'espère que ça va bouger un peu, maintenant que je suis là. Ou pas. Faut dire que jusqu'à présent, j'ai été plutôt sage, ou presque, dans les limites du raisonnable. J’espérais tout de même que ça bouge. Je détestais la monotonie, alors il me faut de l'action. Une nouvelle gorgée de chocolat chaud, me voilà en forme pour la journée. Je me laisse glisser du tabouret, le t-shirt se remettant correctement contre mes cuisses. Alors monsieur l'expert en langue, tu nous viens d'où? Tout en l'interrogeant, j'embarque mon toast pour mordre dedans et je je dirige vers le frigo pour en analyser le contenu.

Heureusement que Pepps ne m’avait pas répondu cela. J’étais le genre de mec qui ne venait pas sur l’émission dans le but de trouver l’amour. Certes si je tombais amoureux de quelqu’un s’était super. J’étais néanmoins ici pour vivre une expérience en or. Faire de nouvelles rencontres et aussi pour m’amuser. Il aurait suffit qu’elle me mette au défi de lui prouver que j’embrassais bien pour que je lui saute dessus sans aucuns scrupules pour qu’elle puisse voir ce que je valais. Je fonctionnais à l’impulsivité il ne fallait donc pas me défier, je pouvais aller très très loin juste pour avoir la satisfaction de gagner à mes petits jeux. Elle allait le découvrir bien asser tôt pour son plus grand plaisir… Ou malheur !

Il est vrai que cette semaine nous n’avions pas eu droit à grand-chose, j’aurais pu faire un peu plus parlé de moi si j’avais fait l’amour à Marilou comme j’en avais eu l’occasion, mais finalement nous étions restés très chaste sur ce coup et pourtant… Le désir me dévorait pendant cette nuit là. La jeune femme était d’ailleurs du même avis que moi, j’étais rassuré. Il faut dire que j’aurais cru qu’il y aurait quand même deux trois trucs croustillants. Plus qu’un simple bisou et une lesbienne qui touchait la bite d’un autre mec juste pour voir si elle était bien ou pas… « A les entendre pendant le prime, c'était la grosse orgie. Enfin, j'espère que ça va bouger un peu, maintenant que je suis là. » J’étouffais un petit rire. Elle n’avait pas l’air d’être une chaudasse à première vue mais si elle l’était vraiment j’allais avoir une petite distraction alors ? Je m’asseyais donc en face d’elle croquant une nouvelle fois dans ma pomme. « Oh je vois… Tu vas mettre le feu aux mâles du bateau ? » Je ne m’incluais pas dedans. Il fallait que je sois d’humeur joueuse pour être dans l’esprit de la drague et pour l’instant, elle ne réussissait pas à me convaincre. « Alors monsieur l'expert en langue, tu nous viens d'où ? » Je souriais amusé, elle allait me la ressortir souvent cette petite anecdote j’en étais sûr. Il ne m’en manquait plus qu’une petite sur elle histoire de ne pas avoir l’air con à ne pas pouvoir répondre. « Je suis français d’origine… J’ai vécu dix-sept ans là-bas avant de mettre les voiles pour New-York et… Pour la petite anecdote je serais bientôt professeur de langues vivantes ! Et toi ? » J’étais sérieux, il me restait encore une année à l’université avant d’avoir mon master qui me permettrait de passer les quelques autres examens pour obtenir le droit d’enseigner.

Un rire s'extirpa de mes lèvres alors que je sors la tête du frigo sans avoir trouver ce que j'allais me foutre sous la dent. Je suis souvent comme cela, indécise, hésitant entre deux plats et pour ne pas choisir, je préfère n'en prendre aucun des deux. J'étais aussi comme ça avec les mecs. Oui, je compare les mecs à des plats, mais par chance pour eux, je suis gourmande. Mon regard se pose sur lui. J'ai envie d'une pomme. Rah. Je tends la main, lui vole le fruit pour mordre un coup dedans et lui rendre ensuite. Je n'ai plus envie de pomme, en fait. Leur mettre le feu, c'est facile. Le tout est de pouvoir les garder sans être lassée d'eux. Franche et sincère, je mets le doigt sur mon véritable problème : je me lasse trop vite, comme pour tout d'ailleurs. Par la force de mes mains, je m'installe sur le plan de travail. Une vieille habitude que j'avais prise, les rares fois où ma mère était à la maison et que je lui racontais ma journée. Un Frenchy? je comprend mieux la petite touche sexy de son accent. Mais bon, au final, ce n'est que l'accent, il a beau être un sexy Frenchy, les cons, il y en a aussi là bas. Wouhou. Un véritable expert en langue, on dirait que j'ai gagné le jackpot. Tu ne donnerais pas des cours particulier sur le bateau? Je souris, malicieusement avant d'hausser vaguement les épaules. El Paso, au Texas. Et pour l'anecdote, la dernière fois, j'étais mascotte dans un parc d'attraction. Quelle ambition ma petite Peps. Cela n'a rien avoir avec l'ambition, mais à choisir, je préfère qu'il croit que c'est juste un manque d'ambition. J'ai appris pas mal de chose 1) Tu peux toucher les beaux mecs on toute innocence. 2) Il ne faut pas dire "non" a un môme de 5 ans qui veut une photo avec toi. 3) Il faut aller pisser AVANT d'enfiler ton costume. Mon t-shirt me gave, presque autant que ma jupe la veille. Je ne peux pas bouger comme je le souhaite. En même temps, cette fois, c'est de ma faute. Ouai, mais en même temps, je n'étais pas censée rencontré Monsieur l'expert en langue. Au fond, j'm'en fous. Une culotte, c'est un peu comme un dessous de maillot, non?

Je suivais du regard la jeune femme, elle était amusante. Elle tournait comme si elle cherchait quelque chose sans savoir ce que s’était dans le frigo. Elle me faisait presque penser à moi lorsque j’étais devant un vidéoclub, je ne savais jamais quel film prendre. Un pouvait me faire envie depuis longtemps et ne plus me plaire sur le moment. Quelque chose d’agaçant. Je m’apprêtais à croquer dans ma pomme une nouvelle fois, mais la petite brune me la prenait des mains pour en prendre une partie qu’elle croquait et me rendait quelques secondes après. Elle n’était donc pas une fille avec des bonnes manières ? Putain mais qu’est-ce que j’aimais ça ! « Leur mettre le feu, c'est facile. Le tout est de pouvoir les garder sans être lassée d'eux. » Je hochais la tête, elle avait tout à fait raison. J’étais un peu pareil même si je n’étais surement pas aussi vite lassé des filles avec qui je sortais qu’elle ne devait l’être. Il était de plus en plus difficile de tomber sur quelqu’un qui te plaisait toujours autant deux mois plus tard. D’où l’importance des petits jeux que j’adorais faire, elle préservait cette attirance pour l’autre pendant quelques semaines de plus au moins… « Ah sur ce point nous sommes d’accord. » Je souriais en croquant dans ma pomme comme si de rien était. Je n’étais pas une chochotte et même si elle avait croqué dans mon fruit je n’y prêtais même pas attention. Elle n’était pas malade à ce que je sache. « Wouhou. Un véritable expert en langue, on dirait que j'ai gagné le jackpot. Tu ne donnerais pas des cours particulier sur le bateau? » Je souriais amusé, je voulais bien lui donner un petit cours de langue juste pour le plaisir. Je m’approchais donc d’elle et lui répondait dans un français parfait n’étant même pas certain qu’elle comprenne ce que j’allais lui dire. « Si tu insistes un petit peu, peut-être que j’accepterais ! » Je rigolais en remarquant qu’elle ne comprenait pas, je lui traduisais donc en anglais. « El Paso, au Texas. Et pour l'anecdote, la dernière fois, j'étais mascotte dans un parc d'attraction. » Elle avait eu une carrière plutôt originale. Je ne me moquais pas une seule seconde du fait qu’elle ait fait ça, nous avions tous eu un job plutôt ridicule. Même moi, mais je préférais ne plus en parler parce que j’avais eu grave la honte ce jour là. J’écoutais les arguments qu’elle avançait pour se défendre et pour me faire comprendre que ce job était cool. « Oh je vois, c’est un job comme les autres de toute manière et puis… Ça doit être fun non ? » Je m’approchais une nouvelle fois pour prendre un café, lorsqu’il était prêt j’y mettais un sucre, jetant la pomme qui était quasiment terminée à la poubelle.

Il parle français. Je ne comprend pas un mot, mais le français, c'est terriblement sexy. Je souris, il traduit. Si tu insistes un petit peu, peut-être que j’accepterais ! Le sourcil droit se soulève, amusée par la situation. C'est de la drague, ni plus ni moins que de la drague, des insinuations douteuses que je ne prend même pas la peine de masqué, c'est tellement plus amusant, c'est le jeu. Proche de lui l'espace d'un instant, j'aime me jouer de la proximité, tantôt proche, tantôt éloigné. Les gestes valent parfois plus que n'importe qu'elle mot. Et les regards encore plus. Mon regard s'ancre dans le sien. Le meilleur fondant au chocolat du monde contre des cours particulier !!!? J'hausse les épaules en toute innocence. A prendre ou à laisser, c'est aussi simple que ça. Et si tu n'aimes pas le chocolat, je ne peux plus rien faire pour toi. Le boulot, nettement moins ambigu comme conversation. J'aurais voulu passer sous silence cette partie de la conversation, cela m’intéressait quand cela le concernait, mais à l'instant où on en était revenu à moi, ça m'énervait. Je n'ai rien à dire à ce sujet, rien qui vaille la peine. Oui, amusant pour le temps que ça a durer. C'est à dire un moi, trois semaine et cinq jours. Je me suis lassée, comme pour le reste. Je l'ai dis, je ne tiens pas en place une seule seconde. Toujours installée contre le plan de travail, je le regard faire, balançant mes jambes dans le vide, distraitement. Les mains posées de part et d'autre de mon corps, légèrement penchée en avant. Je pince mes lèvres l'une contre l'autre. J'ai la dalle, mais je ne sais absolument pas quoi manger, alors j'attends qu'une idée lumineuse viennent me faire envie. Je pourrais le bouffer lui. Hm. Comme dessert alors... Oui. Il ferrait un excellent dessert. Je penche la tête, je l'observe, je ne mate pas... Enfin, presque pas.

Je parlais français d’une manière très sexy en général, et il fallait avouer que j’avais un accent français que l’on pouvait un peu apercevoir lorsque je parlais en anglais. Cet accent s’était lourdement alléger depuis que j’habitais à New-York, mais les anglais qui savaient parler le français me grillaient directement. Je me mettais à lui faire quelques insinuations. Pourquoi ? Parce qu’elle était plutôt mignonne. Oh et puis, de toute manière j’allais finir par avoir la réputation de Dom Juan sur le bateau. J’avais déjà essayé de charmer plusieurs filles parce qu’elles me plaisaient et pour l’instant ça marchait plutôt bien. Finalement alors que nous sommes en train de nous regarder les yeux dans les yeux. « Le meilleur fondant au chocolat du monde contre des cours particulier !!!? Et si tu n'aimes pas le chocolat, je ne peux plus rien faire pour toi. » Elle me prenait pour qui ? Ne pas aimer le chocolat s’était impossible. J’étais gourmant comme tout le monde même si je bouffais des pommes toute la journée histoire de ne pas manger des trucs trop gras. Je ne la lâchais pas du regard. « Non mais attend je kiffe trop le chocolat… J’ai hâte d’y gouter en tout cas ! » Elle semblait toute suite plus froide lorsqu’on s’attardait sur sa vie privée. Je n’allais pas tenter le diable même si s’était mon passe temps favoris. Je n’allais donc pas plus loin dans mon interrogatoire revenant sur les cours de français que je lui donnerais. « J’accepte de te donner un cours sweetheart. » Un surnom comme les autres rassurez-vous.

Marché conclu? Parfait. Enfin, presque parfait, il faut encore que je me souvienne de cette merveilleuse recette que ma grand mère m'a apprise il y a de cela quelques années et surtout, de son fameux ingrédient secret. Qu'est ce que c'était déjà? Je pose mes mains sur ses épaules et me laisse glisser du plan de travail. Mes pieds touchent le sol et mon corps le sien. Un sourire entendu, je reste ainsi quelques secondes. Tu sais que le chocolat avait des vertus aphrodisiaques? Nouvelle insinuation douteuse? Je ne tente même pas de le masqué, des flammes incandescentes s'emparant de mon regard. Je penche la frimousse vers la droite et m'éloigne, laissant ma main se promener contre son torse pour briser le contact au dernier moment. Je le toisa encore, par dessus mon épaule avant de porter toute mon attention sur les étagères pour y trouver les ingrédients nécessaires pour la préparation du dessert que je venais de mettre en jeu. Très vite, je rassemble les différents produits : chocolat noir, farine, œufs, beurre et sucre. Je passe devant lui pour chercher un ustensile ou un récipient essentiels à la préparation du fondant au chocolat. Je l’effleure, m'amusant de mes allées et venues. Dans mes souvenirs, la recette n'était pas bien compliquée. Encore faut-il que mes souvenirs me soient restés fidèles. J'ai tout ce qu'il me faut. Je tourne les talons, mes mains restant sur la plan de travail. Hm. Je pourrais peut-être avoir un petit aperçu de ses fameux cours particulier? Tu sais, histoire d'avoir une réelle motivation pour réussir ce délicieux fondant au chocolat. Allumeuse? Moi? Complètement. Oh, mais je l'assume parfaitement. Puis sérieusement, Cameroun répond, Cameroun joue le jeu, j'aurais franchement tord de me priver. Au fond, je n'y réfléchis pas trop, je me laisse guider par l’instinct. C'est tout ce que j'aime, l'impulsivité du moment. Je mord ma lèvre inférieur, jouant les saintes ni touches volontairement. En fait, je surjoue. Ce n'est pas comme si je peux être crédible dans ce rôle. Qu'est ce que tu en penses? ingénue, je parlais bien évidement de la mise en bouche.

Nous avions donc un marché. Elle s’occupait de me faire le fondant en chocolat que j’allais surement déguster avec beaucoup de plaisir. En contre partie je lui donnerais quelques cours de français. Une facilité pour moi, autant que pour elle avec son gâteau… Sauf si elle ne se souvenait pas de la recette. J’allais bien finir par mourir à cause du fondant, elle allait capturer la mouche tsé-tsé et me la foutre dedans, j’allais mourir et elle aurait un concurrent en moins. Tout s’éclair, elle veut ma mort ! Ah la salope, puisque c’est ça je lui apprendrai des mots français pour qu’elle finisse sur le buché. Alors que je me retrouve dans des délires dignes d’un mec qui vient d’aligner les calumets de la paix la jeune femme descend du meuble, se collant donc à moi. Elle ne bouge pas et je ne peux retenir un petit sourire intéressé. « Tu sais que le chocolat avait des vertus aphrodisiaques ? » Elle ne dissimulait même plus ses petites phrases ambiguës. J’avais envie d’aller dans la provocation, je ne me gênerais donc pas pour rentrer dans son petit jeu. « Pourquoi faire ? Je n’ai pas besoin de ça pour être performant… » Elle me regardait partant fouiner dans les placards pour trouver les nombreux ingrédients qui l’aiderait à faire ce fameux fondant que j’attendais avec grande impatience. A chaque aller retour qu’elle faisait j’étais encore plus amusé. Elle me regardait comme si j’étais un morceau de viande et cette idée ne me déplaisait même pas. « Hm. Je pourrais peut-être avoir un petit aperçu de ses fameux cours particulier? Tu sais, histoire d'avoir une réelle motivation pour réussir ce délicieux fondant au chocolat. » Je souris, j’avais envie de lui répondre un truc concernant le sexe en français, mais elle ne comprendrait pas de toute manière… Je réfléchissais donc à une manière de lui donner envie de faire cette pâtisserie… « Qu'est ce que tu en penses ? » Je souriais, une idée me venait en tête, j’étais déjà sûr qu’on parlerait de moi pendant le prime. Cameron le mec qui était toujours présent quand il y avait du flirt et bien plus encore… Je m’approchais donc d’elle, la plaquant contre le frigo alors qu’elle venait de prendre du beurre à l’intérieur. Je passais lentement ma langue sur ses lèvres allant même jusqu’à manquer de l’embrasser… Je me reculais au dernier moment en souriant amusé. « Si tu en veux plus tu peux déjà te mettre à cuisiner chérie ! » Je rigole, ouvrant le frigo pour me servir un verre de jus d’orange. Je me servais de la force de mes bras pour m’asseoir sur le plan de travail juste en face d’elle.

Si j'avais des doutes sur son sexe, je n'en ai plus aucune. Il n'y a qu'un homme pour parler de ses ébats avec une telle certitude. Je souris à nouveau. J'arrête pas de sourire depuis que je suis sur ce bateau, à la fin, je vais finir par avoir une crampe ou pire, je vais rester figée, avec un sourire débile au lèvre. En même temps je ne vais pas tirer la gueule alors que je m'éclate sincèrement dans cette aventure. Bon, d'accord, cela ne fait pas 24heure que je suis à bord, mais tout de même, je ne me suis pas inscrite dans une émission pareil pour râler toute la sainte journée, non, je suis là pour un profiter au maximum et accessoirement, trouvé l'amour. Oui, parce que c'est quand même le but du jeu, trouver l'amour. Je ne lui ai pas répondu, je ne vois pas à quoi ça servirait et de toute façon, là, il me colle contre le frigo, écrasant le beurre entre nos deux corps pour me donner l'amuse bouche que je lui ai réclamé quelques secondes plus tôt. Au moins, le beurre aura pris un coup de chaud et sera plus facilement manipulable. Sa langue vient se glisser contre mes lèvres, habile tentatrice, elle joue avec le feu avant de s'éloigner. Si tu en veux plus tu peux déjà te mettre à cuisiner chérie ! Et qu'il se hisse sur le plan de travail après s'être servi un verre de jus d'orange. J'ai l'impression d'un faire un bon dans le temps, la femme derrière la cuisinière et l'homme qui attend les pieds sous la table. Enfin, c'est mon deal, alors c'est un peu de ma faute. Une légère moue s'empare de mes traits, boudeuse et déçue. Alors c'est CA, un cours de langue à la Frenchy? Je remets en doute c'est talent? Absolument. Est-ce que je suis sérieuse? Absolument pas. Je le toise du coin de l'oeil, cassant les deux œufs dans le saladier pour y ajouter les 50 grammes de sucre et battre le tout jusqu'à ce que j'obtienne un pâte crémeuse et blanchâtre. Énergique et rapide, je manie le fouet à la perfection. Faut dire que j'ai un bon coup de main. Je détourne mon regard de lui, m'activant à la tâche consciencieusement. Finalement, la cuisine, c'est mon le vélo, ça ne s'oublie pas. J'en oublie presque la récompense à la clé. La farine. Je pèse les 40 grammes nécessaire et, au passage, je balance une poignée dans sa direction. Oui, j'ai peut-être oublié de le prévenir qu'il ne faut pas me laisser quartier libre dans une cuisine, j'ai une fâcheuse tendance à jouer avec la nourriture. Alors, monsieur l'expert en langue Frenchy, ( oui, le surnom commence à être un peu long) c'est trop indiscret si je te demande pourquoi vous avez quitter la France, toi et ta petite famille?

On ne pouvait pas dire que j’étais prétentieux lorsque je lui parlais de performance. J’étais juste honnête. Si j’avais été prétentieux j’aurais insinué que j’étais le meilleur au lit et tout… Mais voilà, je n’étais surement pas le meilleur… Ni le pire d’ailleurs, mais ce n’est qu’un détail. Je souriais amusé. Je crois que depuis que j’étais aux Etats-Unis je ne m’étais jamais autant amusé, cette aventure amplifiait vraiment chaque sentiment et certains points de notre personnalité. Oui parce que même si j’aimais bien les relations d’une nuit, je n’étais pas aussi dragueur que je l’étais sur ce bateau. Ici c’est limite si je ne draguais pas l’ensemble des candidats, même si certains n’étaient pas à mon goût… Je laissais une chance à tout le monde de me surprendre. Aujourd’hui encore, je m’amusais avec Pepper et je me doutais qu’elle n’allait pas être la seule dans cette belle journée. Elle voulait un petit avant-goût de ce que pouvait être un cours de langue, je me doutais bien qu’elle ne cherchait pas à apprendre le français. Elle avait plutôt envie d’apprendre une autre langue… Quelque chose de bien plus intéressant en soit. Histoire de ne pas trop lui en donner je m’étais contenté de passer ma langue sur ses lèvres pendant quelques secondes avant de reculer sans prévenir. Si elle en voulait plus, elle devrait cuisiner… S’était notre deal et pas une manière en moi d’être macho, je n’étais pas un macho. Je détestais les mecs qui se prenaient pour des rois et qui jugeaient que les femmes n’étaient que des sous-merdes. « Alors c'est CA, un cours de langue à la Frenchy ? » J’étais surement sadique, mais j’adorais la petite moue boudeuse qui se dessinait sur son visage. Je n’avais qu’une envie pour le moment… Voir jusqu’ou je pourrais aller pour qu’elle puisse se languir de moi. « Non… Ce n’est pas un cours de langue c’est une démo qui ne veux pas trop en dire… Comme les bandes annonces ! » Je souriais. Je crois que je n’aurais jamais voulu être à la place des œufs qu’elle était en train de casser. Elle y allait fort et pendant une petite seconde j’avais presque cru que l’un des œufs allait finir par lui exploser dans la main. Elle prenait ensuite la farine. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle ose faire ce qu’elle venait de me faire. J’avais de la farine partout sur le t-shirt. Je me mettais à rire, la vengeance serait terrible ! « Alors, monsieur l'expert en langue Frenchy, c'est trop indiscret si je te demande pourquoi vous avez quitté la France, toi et ta petite famille ? » Fallait-il que je me laisse aller dans des confessions ? Honnêtement je n’en avais pas envie… J’allais juste faire un petit effort, elle n’avait pas une tête à se servir des faiblesses de quelqu’un pour lui faire la misère. « Moi sans ma famille… Je… Je ne m’entendais plus avec mon père, j’ai donc demandé à ma mère de faire un choix et… Voilà quoi ! Mais de toute manière je prévoyais de partir à l’étranger pour mes études. »

La plupart des bandes d'annonce révèle souvent les meilleurs de l'histoire. Au fond, je sais que rien de ce que je dirais ne pourra le déstabiliser, mais cette possibilité, aussi infime soit-elle, me plait suffisamment pour que je joue le jeu. Si cette petite démonstration n'est qu'un avant goût de ce qu'il me réserve, oui, j'ai hâte de finir ce dessert pour pouvoir gouter au mien. Hâte, mais pas ua point de mouillé ma culotte, c'est bon, ce n'était au final qu'un coup de langue. Au fond, c'est plus cette impulsivité, presque bestiale qui m'attire chez lui. Sans parler de son côté joueur. Je passe le chocolat noir au micro-onde plutôt que de perdre mon temps à le faire fondre au bain marie. Le résultat sera le même. J'ai même mis un fond d'eau pour éviter que le chocolat ne crame. Pendant qu'il passe au micro-onde, j'ajoute la farine progressivement et m'arrête pour mélanger en écoutant le jeune homme. Bon sang Peps, toi et ta curiosité mal placée. Désolée, cela ne doit pas être le genre de truc dont tu veux parler... L'espace d'un instant, j'avais cru voir une certaine appréhension à l'idée de s'aventurer sur ce sujet. Je comprend et je ne cherche pas à aller plus loin, j'ai moi même des secrets que je ne voulais pas révéler, du moins, pas dans l'immédiat. Ding. Le micro-onde. Je laisse la pâte sur le côté et je sors le chocolat fondu pour le mélanger avec le beurre jusqu'à obtention d'un mélange homogène. Les States, c'est ton premier choix où tu voulais aller ailleurs? Encore des questions. Oui, je suis curieuse, mais les voyages, ça m’intéresse, ou plutôt, ça me connait. Je parle et je continue ma préparation en parallèle préchauffant le four. Un peu de sérieux après les sous-entendus. Cela ne me gène pas vraiment, tant qu'on ne marche pas sur le jardin secret de l'un ou l'autre. Si tu devais choisir un pays, là, tout de suite, ce serait quoi?

Toujours assis sur le plan de travail je me contentais de suivre la jeune femme du regard comme pour m’assurer qu’elle n’allait pas partir d’un seul coup. Je venais de lui proposer un très petit aperçu de ce que je pouvais faire niveau cours de langues. Elle n’était pas contente que je m’arrête là, personnellement je ne pouvais qu’être heureux qu’elle s’impatiente. « La plupart des bandes d'annonce révèle souvent les meilleurs de l'histoire. » Elle en avait envie. Elle désirait en voir plus, mais hélas pour elle je ne comptais pas lui en donner plus pour le moment. « Les nanars seulement… Et puis… Le suspense c’est la meilleure chose qui soit ! » Maintenant elle me demandait pourquoi j’étais venu ici avec le reste de ma famille. Je n’aimais pas trop parler de ma vie, j’hésitais avant de lui donner le strict minimum pour qu’elle puisse quand même comprendre pourquoi j’étais là. « Désolée, cela ne doit pas être le genre de truc dont tu veux parler... » Un petit hochement de tête suffisait à lui faire comprendre qu’elle n’allait de toute manière pas en savoir plus. Nous n’étions pas encore asser proches pour que je lui parle de ma vie et encore plus de mes secrets. « Les States, c'est ton premier choix où tu voulais aller ailleurs? » Elle était en train de mélanger le beurre avec le chocolat. La tentation était trop forte. Je passais lentement mon doigt contre le liquide histoire d’avoir un peu de chocolat, je la regardais avec un petit sourire amusé. « Tu veux goûter ? » J’attendais de voir quel serait sa réaction. « Les States, c'est ton premier choix où tu voulais aller ailleurs? » Je tournais la tête pour voir si quelqu’un d’autre venait puisque j’avais entendu un bruit de pas… Non finalement il n’y avait personne. « C’est mon premier choix. Je voulais vraiment venir aux Etats-Unis. Un rêve de gosse ! » Depuis tout petit je rêvais de venir vivre ici. Lorsque j’avais eu cette occasion je n’avais pas attendu. Ne jamais perdre une seconde, ma philosophie. « Si tu devais choisir un pays, là, tout de suite, ce serait quoi ? » Elle me posait une très bonne question… Je réfléchissais une petite seconde. « L’Espagne… Un pays haut en couleurs. Et toi ? »

Tu veux gouter?J'approche mes lèvres de son index, sensuellement, j'ouvre la bouche pour gouter au chocolat. Un sourire et un regard qui en disent long, je me redresse pour reprendre la préparation. Ton truc, c'est les doigts ou les langues, finalement? Je mélange les deux pâtes pour n'en former qu'une seule. J'exécute mes mouvements sans trop m'en rendre compte, c'est plus automatique qu'autre chose, mon regard reste posé sur lui. Le rêve Américain. Beaucoup d'européen rêve de débarquer aux states, ne serait-ce qu'un an, à la base pour améliorer leur anglais et y découvrir la culture, mais surtout pour gouter à l'Amérique telle qu'on en parle dans les films. La destination que prendrait le yacht si cela ne tenait qu'à lui? L’Espagne. J'y étais déjà aller, une semaine seulement, quand j'étais toute petite, je n'en ai que très peu de souvenir. Bon choix. Le soleil et la chaleur des habitants, c'est une idée séduisante, à mes yeux pas autant que l'Italie, mais séduisante tout même. Il me retourne la question alors que je met la pâte dans des petits ramequins que je passe ensuite au four. Je ne sais pas trop. L’Amérique du Sud avec un thème Aztèques. Quelques choses dans ce goût là !!! J'étais une passionnée des peuples anciens. Si j'avais poursuivis mes études, j'aurais probablement finis par être historienne et voyagé à travers le monde, comme mes parents l'ont fait avant moi. Plus que dix minutes à attendre. je jette un coup d’œil à l'horloge avant d'en revenir à lui. On a dix minutes à perdre. Une idée?